Texte intégral
Monsieur le préfet,
Monsieur le président de région,
Messieurs les maires,
Monsieur le président,
Messieurs les vice-présidents du syndicat intercommunal
Messieurs les élus,
Madame la directrice de la musique et de la danse,
Monsieur le directeur général de l’Opéra du Rhin,
Messieurs les directeurs artistiques,
Chers amis,
Il y a exactement un an, en présence de mon prédécesseur Monsieur Douste-Blazy, nous étions réunis en cette même ville de Strasbourg pour signer un protocole d’accord devant ouvrir sur un an la possibilité pour l’Opéra du Rhin de devenir Opéra national à l’instar de celui de Lyon. Le pari a été tenu et nous nous retrouvons, quasiment tous ici, certains dans des responsabilités différentes, pour signer l’acte définitif.
Il convient avant tout de féliciter ceux qui furent les partisans de cette réussite et au premier rang Madame Anne Chiffert dont on ne dira jamais assez combien elle se dépense aux quatre coins de notre pays pour assurer et développer le tissu de la vie musicale. Mais sa volonté et sa patience n’auraient sans doute pas suffi si elle n’avait trouvé l’écoute attentive des trois villes composant l’Opéra du Rhin et de la région. Je tiens ici à dire, Monsieur le président de région, combien est importante la décision que vous avez prise de donner un « coup de pouce » à votre contribution financière à partir de 2001. Elle prouve que ce sont bien toutes les collectivités locales qui participent à l’effort permettant l’existence d’une grande maison d’opéra dans cette région.
Pourquoi cette insistance me direz-vous sur l’effort de la région alors même que sa contribution reste largement inférieure à celle des villes et de l’État. Tout simplement en ceci qu’elle marque une prise de conscience de quelque chose de fondamental quant à l’avenir de l’art lyrique dans notre pays : les opéras, (et on ne rappellera jamais assez combien il est injuste de les considérer comme des structures élitistes), ne peuvent avoir d’avenir que si tous les partenaires s’entendent pour donner à ces maisons les moyens de leur développement et de leur rayonnement. C’est une ambition régionale voire nationale que porte un opéra où qu’il soit installé sur le territoire.
À cet égard, la structure initiée il y a 25 ans, cette forme juridique du syndicat intercommunal, me paraît aujourd’hui encore un véritable modèle dont nous souhaiterions que nombre de collectivités s’inspirent. Je l’ai dit, je le répète : l’État, le ministère portent une responsabilité importante en matière d’art lyrique et chorégraphique. Et nous le manifestons par des augmentations de dotations non négligeables comme en témoigne le présent accord. Mais pareil soutien ne peut qu’accompagner un effort parallèle de nos partenaires locaux. Il ne saurait être question pour l’État de compenser les désengagements des collectivités de même que nous sommes très attentifs à la marge artistique des établissements onéreux. Puisque vous le savez tous, lorsque le ratio de dépenses se fait de plus en plus au détriment de l’artistique, l’institution culturelle perd son sens qui est avant tout de création et de diffusion.
L’Opéra du Rhin fête cette semaine avec éclat son 25e anniversaire sous la direction dynamique et entreprenante de son nouveau directeur Rudolf Berger. Vous pouvez penser quel a été le plaisir du ministre lorsqu’elle a appris que les festivités du 25e anniversaire ont connu un égal succès – considérable – dans les 3 villes. Oui, ce syndicat n’est pas l’affaire d’une ville mais bien des 3, chacune avec sa couleur particulière et sa singularité. Ce n’est pas l’Opéra de Strasbourg, de Mulhouse ou de Colmar mais l’Opéra du Rhin. Et chacune des villes accueille le savoir-faire manifesté par les entités particulières. Le ballet sous la direction de Monsieur d’AT a suscité l’enthousiasme pour sa première sortie à Strasbourg. Il portera les couleurs de l’Opéra du Rhin et de la ville de Mulhouse, internationalement haut et ferme comme il a su le faire déjà ces précédentes années.
Peut-être que le partenaire pour qui la présente signature a le plus d’importance est la ville de Colmar, qui va se trouver dotée sous la forme du studio lyrique d’une structure permanente de grande qualité qui augmentera notablement les échanges entre les partenaires.
On rappellera pour mémoire que l’intégralité des mesures nouvelles en 98 profitera au studio lyrique et je voudrais dire ici à Monsieur Meyer combien la direction de la musique et de la danse et le cabinet ont été heureux de trouver en lui un interlocuteur certes pas toujours facile, mais farouchement volontaire et bien décidé à ce que les négociations avancent et aboutissent.
En vérité, j’ai le sentiment ce soir en signant avec vous la convention qui fait de Strasbourg un Opéra national, de témoigner la reconnaissance profonde du service public a tous les artistes, techniciens, personnels administratifs qui se sont dépensés sans compter pendant 25 ans pour que cette maison soit ce qu’elle est aujourd’hui. Maison reconnue internationalement mais aussi disons le bien, creuset de formation puisque Maier de Montpellier, Brossmann aujourd’hui à Lyon, demain au Chatelet, Nicolas Joël à Toulouse, tous ont fait ici leur formation qui leur a permis de prendre en main pour des parcours irréprochables les plus grandes maisons de notre territoire.
Reconnaissance certes, mais aussi ambition marquée pour une structure qui doit à nouveau servir de modèle à d’autres. Oui, des communes et des régions peuvent s’entendre au bénéfice de tous. Oui l’État est dans ce cas attentif et répond à la demande, dès lors qu’elle est formulée de manière raisonnable sur des bases culturelles et artistiques fortes, ménageant la liberté des créateurs et l’ouverture des possibles. Cette démarche, nous sommes prêts à la poursuivre pour d’autres villes, à Bordeaux ou à Toulouse par exemple des lors que les conditions sont remplies, conditions de cohérence et de dynamisme, travail soutenu sur les publics, création, diffusion et dois-je dire toujours et encore formation, parce qu’il ne nous importe pas seulement d’être comptable du présent mais aussi de l’avenir.
Monsieur le président de l’Opéra du Rhin, vous-mêmes et vos collègues Messieurs Fuchs et Engel avez la charge d’un bien bel outil que beaucoup envient. Vous partagez je le sais mon souci profond et continu de réussite et d’ambition pour cette structure, en laissant aux équipes artistiques la liberté qui est le gage même de la réussite en art. Nous nous reconnaissons entièrement dans cet effort et ce combat. Sachez que notre ministère et tous les élus ici présents sont à vos côtés puisque la plénitude des institutions culturelles est toujours le signe le plus manifeste du degré de civilisation d’une époque et du bien-être des populations.