Déclaration de Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication, sur la bande dessinée, Angoulême le 23 janvier 1998.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : 25 ème Festival de la bande dessinée d'Angoulême du 22 au 25 janvier 1998

Texte intégral

Je suis particulièrement heureuse de cette première visite à Angoulême qui me permet de rencontrer une profession dynamique et des créateurs dont le talent est reconnu très largement au-delà de l’hexagone.

Merveilleux terrain d’expression, espace sans contraintes pour l’imagination, la bande dessinée est désormais présente auprès d’un très large public. Tout à la fois ludique et sérieuse, sage ou engagée, nostalgique ou novatrice, elle figure de plus en plus souvent en tête des ventes de livres, toutes catégories confondues, les deux dernières années ont accumulé les grands succès de librairie. Depuis longtemps déjà, la bande dessinée n’a plus à rougir face à ses aînés, et sa capacité à aborder tous les thèmes témoigne de son indubitable maturité. Elle illustre la richesse et les contradictions de notre époque, répondant ainsi aux attentes de nos contemporains. Mais elle va plus loin encore, car elle est à même d’affronter les défis présents, et surtout à venir.

La bande dessinée mène depuis longtemps une vie libre et autonome, avec ses auteurs, ses éditeurs, ses salons ou festivals. Ces derniers rythment sa vie de nombreux temps forts. A ce titre, la Festival qui nous réunit aujourd’hui tient une place particulière et devrait, cette fois encore, créer l’évènement.

Depuis que je suis ici, je suis frappé par son atmosphère particulière, où convivialité et professionnalisme se mêlent dans un subtil équilibre.

Depuis sa création, il y a maintenant un quart de siècle, cette manifestation n’a cessé d’évoluer, d’affirmer ses choix, de développer ses spécificités. Sa notoriété sans cesse croissante a accompagné et encouragé l’accès de tout un chacun à ce mode d’expression réellement populaire qu’est la bande dessinée. Vous connaissez mon attachement à l’élargissement du public de la culture, dans quelque domaine que ce soit. Des manifestations comme celle d’Angoulême donnent tout son sens à cet objectif.

Cette année encore, le Festival reste fidèle à ses engagements. L’éclectisme de sa programmation reflète véritablement la créativité multiple de la bande dessinée. J’en veux pour seule preuve la diversité dont témoignent les expositions : du pionnier Caran d’Ache aux inaltérables Tintin et Astérix, du monde fascinant de François Bourgeon et Claude Lacroix aux jeunes et talentueux « Coups de Cœur », tous les styles sont, ou seront, représentés. Une place toute particulière doit être accordée, dans ce panorama, à l’exposition consacrée au Président du Festival 1998, Grand Prix d’Angoulême, Daniel Goosens.

Comme chaque année, une place importante est réservée aux différents…