Article de Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, dans "Vert contact" du 22 novembre 1997, sur l'influence des Verts dans les choix gouvernementaux et le mouvement d'adhésions chez les Verts.

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Intervenant(s) : 
  • Dominique Voynet - ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement

Média : Vert contact

Texte intégral

Les Verts vivent depuis le mois de juin dernier une période exceptionnelle. Pour la première fois, des député(e)s Vert(e)s sont présent(e)s à l’Assemblée. Et j’ai l’honneur de représenter Les Verts au gouvernement.

L’arrivée des Verts au sein des institutions nationales s’est déjà traduite par de nombreuses avancées qui comptent parmi les plus importantes victoires de l’histoire de l’écologie : la fermeture de Superphénix, l’abandon du canal Rhin-Rhône et de la centrale nucléaire du Carnet, la suspension du projet de ligne haute tension du Verdon.

Plus important encore, elle se traduit dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de long terme.

Dans le domaine de mon ministère, d’une part, le succès de la circulation alternée le 1er octobre dernier est un formidable tremplin pour une véritable politique de prévention de la pollution de l’air ; la lutte contre l’effet de serre sera l’occasion d’un effort soutenu en faveur des énergies renouvelables et des économies d’énergie ; la relance de Natura 2000 donnera à la politique de protection des espaces naturels une dimension jamais atteinte ; la politique de prévention et de valorisation des déchets remettra en question de nombreux incinérateurs et constituera une avancée face à la société de consommation ; la refonte de l’utilité publique redonnera la parole aux citoyens ; la réforme de la loi d’orientation d’aménagement du territoire donnera un nouveau souffle à la politique des pays et renouvellera l’approche de la programmation des grandes infrastructures de transport, etc.

Dans de nombreux autres domaines, d’autre part, l’influence des Verts se fait clairement sentir dans les choix gouvernementaux. L’annonce du passage aux 35 heures – que nous étions les seuls à défendre il y a quelques années encore – en est le meilleur exemple. Il amorce une transition profonde, que nous avons voulu vers une société du partage du temps de travail et du temps libre, pour éviter de « perdre sa vie à la gagner ».

Mais ces progrès sont encore fragiles. Nous devons les consolider, les rendre irréversibles et les transformer en points d’appui pour de nouvelles avancées. Pour cela, je ne connais qu’une méthode, celle qui nous a permis d’arriver là où nous sommes aujourd’hui. Pendant des années, nous avons travaillé à réunir au sein d’une même organisation. Les Verts, toutes celles et tous ceux qui partageaient nos options : celles d’une écologie qui allie protection de l’environnement, solidarité et démocratie, celle d’une écologie présente dans les institutions et dans les luttes, celle d’une écologie prête à passer des contrats avec d’autres forces politiques, parce qu’elle est forte de son message autonome.

Nous avons choisi d’adhérer et de faire adhérer aux Verts car nous sommes convaincus que seules l’action collective, la réunion de milliers de personnes, nous permettront de nous faire entendre et d’intervenir là où se prennent les décisions.

Aujourd’hui, des centaines de personnes nous rejoignent, individuellement ou par groupes. Un formidable élan nous porte. Il est important que nous soyons chaque jour plus nombreux. Car nous savons qu’en politique, seules deux choses comptent : les idées et les rapports de force. Nous avons quelques idées et de nombreux projets pour rendre cette société plus écologiste. Nous devons encore renforcer nos rapports de force.

Je compte sur vous pour venir nous aider, pour que dans chaque commune, chaque département, chaque région, dans les institutions comme dans les campagnes d’action. Les Verts soient demain plus forts encore.