Communiqués de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, dans "Présent" des 3, 5 et 20 décembre 1996, sur l'héritage gaulliste du RPR et du Front national, sur l'attentat dans la station de RER de Port-Royal et sur son désaccord sur la confirmation par le Conseil d'Etat de l'inéligibilité de Bruno Mégret pour l'élection municipale de Vitrolles.

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Média : Présent

Texte intégral

Présent - 3 décembre 1996

Le communiqué de Jean-Marie Le Pen

« Vingt ans après sa fondation, à part le décorum et les pèlerinages à Colombey qui ne font guère illusion, la question se pose : le RPR a-t-il encore quelque chose de gaulliste ?

La réponse est claire : non.

Le RPR s’est mué en fer de lance des lobbies. Il a renoncé à la défense des intérêts supérieurs de la patrie dont les gaullistes se sont longtemps, à tort ou à raison, targués d’être les défenseurs.

Sur des questions aussi essentielles pour la conception gaullienne de l’État que la défense, l’Europe ou l’indépendance nationale, le RPR, sous la houlette de Jacques Chirac, a opéré un revirement à 180 degrés. Rome n’est plus dans Rome et la conception gaullienne n’est plus dans le RPR. Seul le Front national défend aujourd’hui un tel idéal. Seul il est à même de conduire la grande entreprise de redressement national dont la France a tant besoin. »

 

Présent - 5 décembre 1996

Après l’attentat, le communiqué du Front national

« Une nouvelle fois, une bombe a tué en plein Paris. Une nouvelle fois des citoyens innocents ont payé de leur vie l’inconséquence et la faiblesse d’un gouvernement incapable. Les propos lénifiants d’un Jacques Chirac accablé sont dérisoires au regard des actes criminels qui se multiplient sur notre territoire. En Corse, dans les banlieues, pour des motifs crapuleux ou prétendument politiques, des gangs et des réseaux terroristes sèment la mort et la haine en toute impunité.

Les tartarinades des petits marquis du gouvernement n’abusent plus personne. Aucun commanditaire des attentats terroristes de ces dernières années n’a réellement été trouvé et châtié. La France n’a pas besoin de fermeté dans les mots mais dans les actes.

Le Front national s’incline devant la douleur des familles des victimes et des blessés. Il rappelle une nouvelle fois que l’on ne dialogue pas avec les terroristes, et que par tous les moyens, on doit les mettre hors d’état de nuire. À cet égard, il est clair que le rétablissement de la peine de mort constituerait un signal sans ambiguïté adressé aux assassins, et prouverait la détermination de la France de rendre désormais coup pour coup. »

 

Présent - 20 décembre 1996

Après l’arrêt du Conseil d’État sur Vitrolles

Le communiqué du Front national

En confirmant l’inéligibilité de Bruno Mégret, le Conseil d’État a rendu un jugement inique. Il s’est livré à une opération politicienne et s’est discrédité en suivant ainsi les allégations mensongères de M. Anglade dont il s’est fait le partisan et le complice.

Les juges ont entendu, accepté et confirmé, les yeux fermés, les mensonges avancés, sans aucune preuve, par M. Anglade. Réintégrant dans les comptes de campagne de Bruno Mégret des dépenses fantômes et surréalistes, ils sont allés jusqu’à y inclure une fausse facture de la mairie de Vitrolles.

Ce scandale politico-juridique, visant Bruno Mégret, touche à travers lui l’ensemble des Vitrollais que l’on essaie ainsi de priver de leur liberté de choix.

À cause du Conseil d’État, celui dont les turpitudes provoquent l’annulation de l’élection peut se représenter alors que celui qui en a été la victime en est empêché. Le Conseil d’État trahit ainsi sa mission, roule pour le Parti socialiste et à travers son engagement politicien affaiblit la République et ses institutions.

Ces manœuvres n’arrêtent cependant pas le Front national, car Catherine Mégret conduira sa liste et avec Bruno Mégret la mènera à la victoire. »