Interview de Mme Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat aux transports, dans "Le Parisien" du 20 février 1997, sur les initiatives des collectivités locales, des associations et des entreprises en matière de sécurité routière (en annexe tableau sur le nombre d'accidents de la circulation depuis 1975).

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Média : Le Parisien

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Le Parisien : Pourquoi insister aujourd’hui sur le rôle des communes, des départements, et des régions en matière de sécurité routière ?

Anne-Marie Idrac : Parce qu’il s’y passe des choses remarquables et qu’on ne le sait pas toujours. Nous voulons donc créer des réseaux locaux de sécurité routière en structurant mieux ce qui existe et en valorisant les initiatives les plus intéressantes.

Le Parisien : Comment, concrètement, leur donner une valeur d’exemplarité sur un plan national ?

Anne-Marie Idrac : En mettant sur pied un concours qui récompenserait les meilleures projets d’aménagement routier, de formation, de sensibilisation, et les meilleurs résultats obtenus par telle ou telle collectivité, entreprise, association, groupe de citoyens. Pourquoi ne pas mettre en valeur ce patron de discothèque qui organise des taxis pour ramener les jeunes chez eux le samedi soir ? Cette école qui travaille pour rendre plus sûre la sortie des élèves ? Ces mairies qui créent des voies pour faciliter la coexistence entre vélos, piétons et autos ?

Le Parisien : Quand les premier prix seront-ils décernés ?

Anne-Marie Idrac : Nous pensons pouvoir organiser ce concours d’ici à la fin de l’année afin de récompenser les premiers lauréats dès le début de l’année 1998.

Le Parisien : N’est-ce pas une façon pour l’État, qui a déjà rogné de 14 % son budget consacré en 1997 à la sécurité routière, de se désengager.

Anne-Marie Idrac : Absolument pas. L’État a pris et prend ses responsabilités, tant en matière d’entretien routier - nous avons Bernard Pons et moi-même défendu ce budget - que de contrôles préventifs ou non. Nous ne mollirons d’ailleurs pas sur ce point, qu’on se le dise. En matière de réglementation, nous sommes en revanche arrivés au bout de ce que l’on pouvait faire. Puisque la sécurité routière est avant tout une affaire de comportements et de culture, il est nécessaire que chacun puisse, avec l’État, jouer sa partition. Les collectivités locales, plus proches des gens par essence, en premier lieu.