Interview de M. Lionel Jospin, Premier ministre, dans "Le Journal de l'Essonne" de décembre 1999, sur le développement de genopole à Evry (Essonne) et la rencontre des politiques locales et nationales en matière de recherche scientifique.

Prononcé le 1er décembre 1999

Intervenant(s) : 

Média : Le Journal de l'Essonne

Texte intégral

Q - Comment le Gouvernement entend-il soutenir le développement de genopole ?

Le Gouvernement a, depuis son arrivée, donné à genopole des ressources qui ont permis une croissance importante des moyens de recherche sur le site d'Evry. Ainsi, les effectifs scientifiques passeront d'une centaine, il y a deux ans, à plus d'un millier, prochainement. Cet effort devrait permettre d'atteindre la taille critique nécessaire à un positionnement de premier plan à l'échelle internationale. J'ai par ailleurs annoncé, lors de ma visite, qu'en plus des moyens déjà consacrés à genopole, un programme de recherche de plus d'un milliard de francs sera mis en place. Il concernera plus spécifiquement les applications du séquençage, avec notamment, la mise en place d'une base de données annotées du génome humain. Ces travaux en amont permettront, je l'espère, d'augmenter les connaissances nécessaires à ceux qui, plus en aval, cherchent à soigner certaines maladies d'origine génétique. Les fonds collectés par l'AFM permettront d'accélérer les efforts dans ce sens. Je me félicite, à cet égard, que cette année encore, la solidarité des Français ait été au rendez-vous du treizième Téléthon.

Q - Quels sont les atouts de l'Essonne dans le domaine scientifique ?

Ils sont considérables ! L'Essonne dispose d'infrastructures et d'équipes de recherche de premier plan dans des secteurs en plein développement. Dans le domaine des sciences du vivant avec Evry, par exemple. Mais aussi dans le secteur de l'optique avec, à Marcoussis, la création d'un pôle associant des laboratoires publics et des entreprises dans les technologies de l'information aussi, avec les laboratoires de l'université Paris-Sud, du CEA, du CNRS, de l'INRIA et des grandes écoles présentes sur le département. Il faut valoriser ces ajouts en créant les synergies nécessaires à l'établissement de véritables réseaux entre les différents acteurs. Il faut aussi veiller à ce que ce potentiel formidable bénéficie à l'ensemble du département et que ne se crée pas un fossé entre ces pôles d'excellence et des quartiers moins favorisés.

Q - A votre avis, quels sont les rôles respectifs de l'Etat, de la Région et du Département en matière de recherche scientifique ?

Comme pour l'enseignement supérieur, il s'agissait du secteur où il est indispensable de faire se rencontrer les politiques locales et nationales. Nous avons voulu, avec Claude Allègre, donner à cette dimension des futurs contrats de plan Etat-Région une importance particulière. C'est dans ce cadre que le programme « Université du troisième millénaire – U3M – sera déployé. En Île-de-France, un effort particulier sera réalisé. Le Gouvernement a, en effet, annoncé qu'il était prêt à y consacrer 4 milliards de francs. Je sais que les collectivités locales sont disposées à accompagner cet effort. En témoignent les récentes annonces de la Région et du Département de l'Essonne indiquant une augmentation sur trois années de 150 millions, de francs des moyens de genopole.