Texte intégral
Contrairement à ce que vous écrivez, Génération Écologie se réjouit de la multiplication récente des exemples de « partage du travail ». Dans les conseils régionaux, nos élus conditionnent leur soutien à la majorité au vote de dispositions qui facilitent l’application de la loi Robien. La semaine de quatre jours nous paraît attirante. En revanche, nous ne croyons pas à une panacée contre le chômage, mais plutôt à une panoplie : aménager le temps de travail voisine avec innover, réduire les charges, simplifier les règlements, relancer la consommation, alléger l’État, éviter la guerre des monnaies, être présent en Asie, que sais-je encore ? Nous craignons l’effet pervers d’une incitation à travailler moins qui pourrait être suggérée par la réduction du temps de travail. En réalité, il s’agit de travailler tous, et le temps libéré sera forcément occupé par du travail bénévole, pour soi ou pour les autres. Une complémentarité nouvelle entre l’emploi salarié et les activités gratuites peut-elle être le support d’une nouvelle société ou, du moins, d’une nouvelle croissance économique ? C’est ce que le mouvement écologiste a tenté de défendre depuis vingt ans, en inventant l’expression « pouvoir de vivre », à côté du pouvoir d’achat. Pour le reste, nos pays ont perdu la rente du savoir et de la technique sur laquelle ils ont vécu deux siècles. Nous sommes donc condamnés à travailler plus. Je ne sais si tout cela est mitterrandien, rocardien, balladurien ou madelinien. Est-ce que ces références politiciennes ont un sens quelconque ?