Intervention de M. Alain Juppé, Premier ministre, sur la lutte contre la toxicomanie, Lille le 2 décembre 1996, dans le cadre d'une "Heure de vie de classe" dans une classe de 3ème.

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Intervenant(s) : 

Circonstance : Déplacement dans le Nord le 2 décembre 1996. Intervention à Lille dans une école dans le cadre d'une discussion sur la lutte contre la toxicomanie.

Texte intégral

Animateur : Monsieur le Premier ministre, pour vous situer rapidement le travail qu’on a commencé avant votre arrivée, on a proposé à la classe des élèves de 3ème/2 de réfléchir sur la validité d’un questionnaire destiné à tous les élèves du collègue afin de savoir ce que l’on pourrait faire pour améliorer encore la vie du collège. Parmi les propositions qui sont faites, je propose un certain nombre de sujets de réflexion afin d’apporter aux élèves des réponses sur différents thèmes, sur différents sujets.

Les différents éléments ont été vus par les élèves. Ils ont relevé des points importants et, en particulier, nous sommes en train de réfléchir à ce que pourrait apporter un groupe de réflexion sur la toxicomanie et nous étions en train, ensemble, de déterminer les questions qui pourraient être abordées par un groupe de toxicomanes.

Un élève venait de soulever une première question qui a été notée au tableau : Pourquoi se drogue-t-on ? Et Gaëlle venait juste de me dire : « Pour oublier les problèmes ». Gaëlle, peux-tu revenir sur les propositions et nous préciser quels types de problèmes on peut avoir à oublier.

Gaëlle : Les problèmes familiaux.

Animateur : Autres problèmes ? Essayer d’aider Gaëlle qui a eu le courage de prendre la parole tout de suite. Quels autres problèmes pourrait-on subir et vivre ?

Raphaël : Quand on se sent rejeté.

Animateur : Rejeté par les autres. Autres problèmes qui peuvent toucher un jeune et qui pourraient expliquer ou donner une raison au fait que ce jeune a recours à la drogue ?

Élève : Des difficultés scolaires.

Animateur : Des difficultés scolaires. C’est vrai que certains d’entre vous peuvent ressentir des difficultés scolaires d’une façon profonde, au point d’entraîner cet élève dans une détresse réelle.

Autres motivations ? Qu’est-ce qui peut provoquer et produire qu’un enfant, un jeune ait envie de se laisser aller à la drogue ?

Élève : Faire comme les copains.

Animateur : Avoir un comportement qui ressemble à celui du groupe auquel on appartient ou auquel on voudrait appartenir ou au groupe duquel on ne veut pas être rejeté. Faire comme les copains.

Autres points ? Ensuite, nous essaierons de développer d’autres questions. Qu’est-ce qui peut justifier, si tant est qu’on puisse justifier, cette conduite ? Qu’est-ce que l’on peut rechercher dans l’usage de la drogue ? Il y a un aspect, dans l’usage de la drogue, qui peut apparaître et qu’il ne faut pas occulter.

Élève : Le plaisir.

Animateur : Comme je vous le disais, des textes font référence à ces plaisirs. Tous ces comportements peuvent générer effectivement l’utilisation de la drogue. Quel risque est au bout de cette utilisation de la drogue ? De ce risque, vous en avez déjà parlé, de la mort. Avant la mort ?

Élève : Ne pas pouvoir s’en séparer.

Animateur : Comment ça s’appelle « ne pas pouvoir s’en séparer » ?

Élève : La dépendance.

M. Juppé : Madame de Veyrinas est la présidente de la mission interministérielle pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie.

Animateur : Voilà quelques éléments-réponses que nous développerons vendredi à cette première question. Ce n’est certainement pas complet puisque, je le répète, nous nous efforcerons de prolonger tout cela.

Quelle deuxième question pourrait-on imaginer poser à un groupe de réflexion, après cette question : pourquoi se drogue-t-on ? Il y a un aspect assez compliqué à évoquer, mais cette question peut faire l’objet d’une réflexion. Avez-vous un élément de réponse ?

Élève : Pour gagner de l’argent.

Animateur : Derrière toute cette réflexion, il y a aussi ce problème : Pour gagner de l’argent. Qui se permet de gagner de l’argent avec cela ? Sur ce sujet, il y a peut-être aussi matière à réflexion et matière à creuser.

Autres points qui peuvent être abordés dans ce groupe de réflexion : Pourquoi se drogue-t-on ? Finalement, il y a une question que vous auriez pu poser tout de suite : c’est quoi une drogue ? que connaissez-vous comme drogue ? Allez, on s’exprime. C’est quoi une drogue ?

Élève : La cocaïne.

Animateur : De quelle autre drogue avez-vous entendu parler ?

Élève : Le tabac.

Samantha : L’alcool.

Nicolas : Le cannabis.

Animateur : On vient de répondre à : qu’est-ce qu’une drogue ? vous venez d’énumérer un certain nombre de réponses : cannabis, cocaïne, alcool, café, etc. Dans les deux sortes de drogues qui ont été évoquées, faites-vous une distinction ? Les drogues que vous venez de citer se situent-elles au même niveau ? N’y a-t-il pas quelque chose qui les distingue ? qui les différencie ?

Raphaël : Il y en a qui sont plus fortes que d’autres.

Élève : Plus dangereuses que d’autres.

Élève : Certaines ne sont pas dangereuses du tout.

Animateur : Lesquelles ?

Élève : La caféïne.

Animateur : C’est une question qu’il serait peut-être bon de développer avec un médecin. Un autre aspect me paraît aussi important parmi toutes les drogues que vous avez citées, j’en ai noté deux : le cannabis et l’alcool. Il y a une différence de nature entre ces deux drogues au niveau de la vie quotidienne. Est-il interdit d’aller acheter de l’alcool ?

Ensemble : Non.

Animateur : Est-il autorisé d’aller acheter du cannabis ?

Ensemble : Non.

Animateur : Autrement dit, il y a deux types de drogues : les drogues illicites et les drogues licites. Deux types de drogues : les licites, les illicites. Mais, finalement, toutes ces drogues peuvent aboutir au même phénomène de dépendance. Dans ton interrogation sur la caféïne, peut-être vaudra-t-il aborder ce sujet dans le cadre scolaire ?

Pourquoi se drogue-t-on ? Qu’est-ce qu’une drogue ? Essayons de voir maintenant d’autres préoccupations qui vous touchent davantage et de plus près ? Quelles autres questions a-t-on envie de poser à quelqu’un spécialiste de la lutte contre la toxicomanie ?

Élève : De s’en sortir.

Animateur : N’y a-t-il pas une question à se poser avant de se poser la question de s’en sortir ?

Élève : Comment arrêter ?

Élève : A qui en parler ?

Animateur : A qui en parler, pour quoi faire ?

Élève : Pour s’en sortir.

Animateur : Avant de s’en sortir. Lorsque tu me dis : « il faut s’en sortir », c’est déjà quelqu’un qui a plongé.

Élève : Pour nous aider.

Animateur : Vous aider à quoi faire ?

Élève : A arrêter.

Animateur : Mais pas arrêter, ce n’est pas le problème.

Élève : Ne pas tomber dedans.

Animateur : Troisième point, c’est : comment se protéger ? comment ne pas se laisser aller ? Avant même de s’interroger sur la façon dont on peut s’en sortir, il faut d’abord éviter d’y plonger. Comment se protéger ? Avez-vous quelques idées ? Tout à l’heure, on a dit que celui qui a recours à la drogue est quelqu’un qui a des problèmes, qui a des difficultés, qui a du mal vivre. Comment se protéger ? que peut-on faire ? Et qu’est-ce que, vous, vous avez déjà fait dans votre histoire au collège ? Puisque vous êtes des anciens du collège. Comment se protéger ?

Il y a un certain nombre de choses que vous avez faites dans votre histoire au collège ? En 4ème, qu’avez-vous fait ? Quelles activités vous a-t-on proposées ?

Élève : Le C.A.S.

Animateur : Qu’est-ce- que le C.A.S. ?

Élève : Le Centre d’Animation Sportif.

Animateur : Nous allons retenir cela parce que, effectivement, il y a cette notion. Maintenant, expliquez-nous ce que vous avez fait l’année dernière avec les professeurs ?

Élève : De l’escalade, de la boxe.

Animateur : Qu’est-ce que tu en as retiré ? Quelles impressions as-tu eues chaque fois que tu allais au C.A.S. ? Qu’en avez-vous retiré ?

Élève : Apprendre à être autonome.

Animateur : Est-ce que cela veut dire seul ?

Ensemble : Non.

Animateur : Dans tes activités d’escalades, Nicolas, étais-tu seul ?

Nicolas : Non, un autre assurait.

Animateur : Cela veut dire que tu avais un camarade qui était avec toi, qui t’assurait au plan matériel, c’est-à-dire qu’il te tenais une corde pour éviter tout risque d’accident. Tu avais complètement confiance au camarade qui t’assurait. Donc, ici, être autonome : avoir confiance aux autres mais également quelque part faire de l’escalade, n’est-ce pas rechercher une autre confiance ? Par rapport à qui ?

Élève : Par rapport à soi même.

Animateur : Confiance aux autres et confiance en soi.

Dans les activités que vous faites au collège, y a-t-il des choses qui vont dans ce sens-là ? N’a-t-on pas une activité qui, a priori, n’est pas directement reliée à ces problèmes de prévention de toxicomanie, mais qui finalement contribue à trouver confiance en soi ? Vous êtes en 3ème, qu’est-ce qu’il y a d’important en 3ème cette année ?

Élève : L’orientation.

Animateur : Vous avez souvent la visite de qui ?

Élève : Du conseiller d’orientation.

Animateur : que vous a dit Monsieur Lecène ? La classe de seconde est comme ça ? Le lycée professionnel, c’est comme ça ? Il l’a sûrement dit, mais est-ce le travail que vous avez fait avec lui ?

Ensemble : Non.

Élève : Un questionnaire.

Animateur : Qui avait quelle destination ?

Les questions étaient-elles : désirez-vous être charcutier ? Je ne le crois pas, non. Quel était le contenu du questionnaire ?

Élève : Les activités que l’on souhaitait faire

Animateur : D’autres questions ?

Ce questionnaire était destiné à mieux se connaître, à avoir confiance en soi, à avoir confiance aux autres. Voici quelques éléments qui peuvent permettre de se protéger de la tentation de se laisser aller à des conduites déviantes, à des conduites de toxicomanie.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire là-dessus. Nous ne sommes pas en train de faire le tour des réflexions, nous sommes en train de nous poser les questions qui pourront être abordées dans ce groupe de réflexion avec des spécialistes.

Autres questions que vous aimeriez voir aborder ? Là, nous venons de voir ce qu’il faut faire pour se protéger. Ensuite ? C’est une question que vous avez déjà abordée.

Élève : Comment s’arrêter ?

Animateur : Comment s’en sortir si, par malheur, le problème venait à se poser ?

Comment s’en sortir, vous ? Et, éventuellement, comment aider…

Élève : … les autres.

Animateur : … c’est-à-dire un camarade. Mais comment s’en sortir soi-même ?

Pensons d’abord au camarade : comment pouvez-vous vous rendre compte qu’un camarade se laisser aller à la drogue. Avez-vous une réponse à cette question ? Y-a-t-il des signes qui permettraient de dire : « Attention, j’ai peur que mon copain soit en train de mal partir ! ».

Élève : Son comportement change.

Animateur : Essaie d’expliquer en quoi le comportement risque de changer ?

Élève : La violence.

Animateur : La violence peut-être une expression. Effectivement si c’est un camarade qui habituellement est calme et qui tout d’un coup devient violent et agressif, cela peut être un signe.

Élève : il est plus nerveux.

Animateur : Allez, on y va ! On essaie de déballer des signes qui pourraient peut-être éveiller notre attention. Il est violent, il est nerveux. Quoi encore ?

Marc n’a encore rien dit aujourd’hui. N’est-ce pas un signe cela ? Un copain qui, habituellement, vous parle tout le temps ?

(rires)

M. Juppé : Ma présence doit l’impressionner.

Animateur : Mais c’est effectivement un signe, si le copain qui est tous les jours avec vous, qui discute, qui vous raconte sa vie, ne dit rien du jour au lendemain « Tiens, aujourd’hui, il n’a rien dit… », et le lendemain, même chose, le même phénomène se produit. Cela peut attirer des inquiétudes aussi !

Qu’est-ce qu’il peut y avoir aussi comme modifications dans le comportement ? Là, on vient de voir des modifications de comportement. Il y a peut-être aussi des signes qui pourraient être des signes de fatigue physique, des signes objectifs que l’on peut constater.

Mais les connaissez-vous finalement tous ces signes ? Êtes-vous capables – vous voyez que l’on a essayé d’en sortir quelques-uns – de faire un diagnostic ? Ce serait dont un sujet, une question qui pourrait être débattue avec des spécialistes pour savoir : « Y-a-t-il des signes qui doivent nous alarmer, nous, en tant que copains ? ».

Et si, enfin, les éléments qui vous avez constatés se confirment : « J’ai un copain qui a plongé, j’ai un copain qui s’est laissé aller, finalement que va-t-on faire pour tenter de l’en sortir ? »

Tout le monde s’exprime. On n’a pas peur de prendre la parole. Il n’y a personne, on est tout seuls. On est entre nous.

Élève : On essaie de lui en parler.

Animateur : Comment vas-tu aborder le problème ? De parler au copain ? Autrement dit, tu essaies t’éviter de l’affronter brutalement, d’essayer de parler avec lui ?

Élève : Le mettre en confiance.

Animateur : Le mettre en confiance. L’escalade, avoir confiance aux autres. Le mettre en confiance. Cette situation de confiance arrive à s’installer. Vers quoi ? Vers quelle avancée ? Quelle question allez-vous lui soumettre ? Votre camarade a repris confiance en vous. Vous lui parler, vous l’écoutez, que pouvez-vous faire ? Essayez d’imaginer la situation : le copain me parle, j’échange avec lui, que peut-on dire ? Que peut-on faire ?

Élève : Écouter ses problèmes.

Animateur : … ses problèmes, ses difficultés. Voilà une question très importante depuis quand ? et l’on pourrait même compléter cette question…

Élève : En prend-il souvent ?

Animateur : S’il en prend souvent. Toute information, tout renseignement qui servira ensuite à quoi ?

Élève : A savoir s’il peut s’en sortir.

Animateur : Est-ce que tu penses que c’est toi qui vas savoir s’il peut s’en sortir ? Es-tu suffisamment renseignée, informée, pour savoir que ton camarade va s’en sortir ?

Inaudible.

Animateur : Peut-il s’en sortir ? est-ce que, moi, je suis capable de répondre à cette question auprès de mon camarade qui souffre et qui a des problèmes, qui a de grosses difficultés ?

Élève : je ne peux pas l’aider tout seul.

Animateur : Bien, très bien. Tu ne peux pas l’aider tout seul, c’est trop lourd pour tes épaules. C’est quelque chose de trop lourd, de trop grave. Tu ne pourras pas vivre cela tout seul. Que vas-tu faire ? Qu’allez-vous faire si vous avez cette situation ?

Élève : On va lui demander s’il veut en parler à quelqu’un.

Animateur : On va lui demander s’il souhaite parler à quelqu’un. Vous allez essayer, grâce à la confiance que vous avez établie avec lui, à l’amener à parler à quelqu’un. Ce « quelqu’un », cela peut être qui ?

Élève : Un adulte.

Animateur : Un adulte, où ? Dans quelle structure vas-tu trouver des adultes qui vont peut-être t’aider à répondre à cette question ?

Élève : A l’école.

Animateur : Oui, à l’école, il y a effectivement des adultes. Quels sont les adultes de l’école, du collège, Elodie ?

Elodie : Les surveillants.

Animateur : Les surveillants sont des adultes du collège. Qui d’autres encore ?

Elodie : Le médecin scolaire.

Animateur : Le médecin scolaire qui est souvent assisté…
Élève : Les professeurs.

Animateur : Les professeurs. On est dans la situation où l’on essaie de résoudre les problèmes d’un copain.

Tu images que tu es là, est-ce à toit de dire : « Madame, Monsieur, votre fils est dans une situation catastrophique, qu’attendez-vous pour faire quelque chose ? » Tu penses que c’est ton rôle ?

Élève : Non.

Animateur : ce n’est pas ton rôle effectivement de dire cela. Mais dans les adultes du collège, vous avez cité le médecin scolaire, les professeurs, l’assistante sociale, le principale du collège. C’est effectivement vers toutes ces personnes-là que vous devez essayer d’amener votre camarade à une situation de dialogue, de confiance avec les adultes qui vont, alors, pouvoir mettre en place des mesures, des dispositifs qui permettront à ce jeune de remonter la pente et de s’en sortir. C’est de cette façon-là qu’il faut envisager les choses.

Il y a certainement beaucoup d’autres éléments que l’on aurait pu mettre dans ces groupes de réflexion, ce que nous ferons vendredi prochain, nous continuerons à creuser, à mettre du contenu à ces groupes de réflexion.

M. Juppé : Comment vont fonctionner ensuite les groupes de réflexion ? Vous allez regrouper des élèves d’une même classe, plusieurs classes ?

Animateur : La première idée, pour l’instant, est de continuer à utiliser cet outil formidable dont on dispose qui s’appelle « l’heure de vie de classe », à savoir : essayer de monter ces groupes de réflexion dans le cadre de « l’heure de vie de classe », parce que les élèves, d’abord, comme ici, en petits groupes, peu nombreux, avec le professeur principal qui les connaît bien, avec lequel ils ont une relation davantage de confiance, et bien entendu en faisant appel à toutes les capacités et compétences extérieures, je pense au réseau GASPAR, Groupe Académique, qui s’occupe de ces problèmes de prévention.

Je souhaite que l’on arrive à cette structure-là : utiliser l’heure de vie de classe dans ce qu’elle a d’original chez nous, cette heure, où finalement tout le monde pose son cartable et puis peut aborder tous les sujets. On peut aborder tous les sujets ensemble, simplement avec le professeur principal, et avec toutes les compétences, qu’elles soient internes au collège ou qu’elles soient externes.

M. Juppé : Toutes les semaines ?

Animateur : C’est une heure hebdomadaire. C’est vrai que, dans une classe de 3ème, elle est essentiellement axée sur les problèmes d’orientation. L’objectif est de faire en sorte que chacun de ces élèves réussisse de façon la plus positive possible en orientation, et donc il y a un gros travail qui est fait en compagnie du conseiller d’orientation-psychologue.

M. Juppé : Je vois déjà Monsieur Cambier qui regarde sa montre… c’est un peu dommage, parce que cela commençait à parler.

J’ai surtout constaté la fréquence avec laquelle le mot « confiance » est revenu : confiance en soi, confiance aux autres, confiance aux adultes. C’est effectivement très important, qui nous manque peut-être… C’est un peu l’un des objectifs à atteindre.

Animateur : notre travail, depuis de nombreuses années, est de placer l’enfant à l’intérieur, au centre d’un réseau fait de compétences professionnelles, de solidarité de façon à créer cette envie de dialoguer, de ne pas s’enfermer, de penser qu’il y a toujours des personnes…

M. Juppé : Vous aimez cette heure de vie de classe ?

Les élèves : Oui.

M. Juppé : Vous l’attendez ?

Intervenant : C’est un temps de liberté, sans contrainte de programme. Je crois pouvoir dire aussi qu’en ce qui concerne la confiance… inaudible… chaque fois qu’ils ressentent une difficulté dans ce collège, qu’ils n’hésitent pas à nous rencontrer pour essayer de voir quelle solution peut être envisagée.

M. Juppé : Cela répond en général ?

Animateur : Aux difficultés que vous exprimez, avez-vous des réponses ?

Les élèves : Oui.

Animateur : Dans cette heure de vie de classe sont parfois évoqués des problèmes extrêmement matériels, banals…
Intervenant : L’ordre du jour est libre. C’est vraiment une heure d’écoute et de dialogue.

M. Juppé : Je suis un peu frustré, parce que je n’ai eu droit qu’à 20 minutes.

Animateur : Nous avions commencé avant votre arrivée.

M. Juppé : Merci en tout cas d’avoir parlé librement devant moi, c’était très intéressant.

Je le dis, parce que vous savez que nous avons fait un programme de trois ans pour essayer d’améliorer la lutte contre la drogue et la toxicomanie. C’est un programme qui recouvre les années 1993 à 1996 qui s’achève. Nous sommes en train d’en préparer un nouveau qui portera sur les années 1997-1998-1999. Il y a une mission interministérielle qui y travaille, mais je voulais avant de prendre des décisions me rendre sur le terrain. Monsieur Cambier m’a autorisé à participer à cette heure de vie de classe. Je voudrais remercier Monsieur … de la manière dont il a animé tout cela.

Merci.

A tout à l’heure.