Interview de M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement des transports et du logement, dans "Le Parisien" du 7 mars 1998, sur la tarification des transports en commun en Ile-de-France.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Le Parisien

Texte intégral

Le Parisien : Après les chèques transport pour les chômeurs, les tarifs à la carte se multiplient en Île-de-France. Cette tendance va-t-elle se poursuivre ?

Jean-Claude Gayssot : Oui, je pense que nous sommes actuellement dans une phase de développement. Si l’on veut augmenter l’offre des transports de banlieue à banlieue, il faut absolument favoriser une politique tarifaire beaucoup plus attractive pour les habitants et les salariés de la banlieue, aussi bien dans les trains, le bus, le métro ou le RER. C’est le sens de la large concertation que je vais lancer dans les semaines qui viennent avec tous les partenaires concernés (région, Syndicat des transports parisiens, RATP…). L’utilisation des transports en commun lors des pics de pollution et des manifestations au Stade de France prouve que le public, quand il est informé et quand les tarifs sont attractifs, répond favorablement.

Le Parisien : Que comptez-vous faire pour les jeunes ?

Jean-Claude Gayssot : C’est justement le deuxième axe de cette politique tarifaire attractive. Comme les carnets de billets 20 % moins cher pour les trains de banlieue ou les tickets week-end à Mantes, je pense qu’on peut aller plus loin. Pour les scolaires, les étudiants, mais aussi pour les sorties de loisirs. J’y réfléchis actuellement avec mes collègues, Marie-George Buffet et Claude Allègre (NDLR, respectivement ministres de la jeunesse et de l’éducation nationale). On peut imaginer des tarifs spéciaux pour le mercredi, les vacances scolaires, les sorties au cinéma ; ou encore des voyages à deux pour le prix d’une seule place. J’ai de nombreuses sollicitations dans ce sens.

Le Parisien : Pensez-vous que la gratuité des transports soit irréaliste ?

Jean-Claude Gayssot : Je ne suis pas personnellement pour la gratuité illimitée, même si nous en avions les moyens financiers. Je suis davantage favorable aux tarifs spécifiques. Cela dit, même si ça ne couvre pas tous leurs déplacements, je rappelle que nous venons d’accorder 1 400 F de billets gratuits par an à près de 270 000 chômeurs et que nous avons élargi cet avantage aux érémistes. Nous ferons un bilan dans les six mois pour estimer l’efficacité de cette initiative.

Le Parisien : Connaissez-vous le prix du ticket de métro ?

Jean-Claude Gayssot : Si je prends un carnet de dix, le billet me revient à 4,80 F et à 8 F si c’est à l’unité. Je le sais, c’est ma femme qui les achète !