Texte intégral
Français d’abord - 2e quinzaine de décembre 1996
Face au libéralisme et au socialisme
La troisième voie économique
Livrée à la fois aux pesanteurs du socialisme et à la loi d’airain du marché mondial, notre économie se trouve prisonnière des contraintes incompatibles générées par ces deux systèmes. En incarnant la troisième voie économique, le Front National rompt résolument avec cette logique suicidaire.
Contrairement à ce qu’affirment les partis de l’établissement, le déclin économique et la régression sociale ne sont donc pas inéluctables. Mais pour retrouver la prospérité, la France doit se libérer du système d’équations sans solutions dont elle est victime. Il est en effet impossible, comme le prétend pourtant le gouvernement, de procéder à l’ouverture des frontières, tout en espérant le maintien du niveau de vie et la réduction du chômage.
Les impasses de l’établissement
Il est certes possible de réduire le nombre de chômeurs tout en ouvrant toutes grandes les frontières. Mais alors, il faut sacrifier les salaires et la protection sociale : c’est la solution prônée par les ultra-libéraux. On peut aussi décréter le maintien des rémunérations et des aides sociales tout en jouant le jeu de la concurrence internationale. Mais alors sous l’effet des faillites d’entreprises et des délocalisations, c’est le chômage qui augmentera, comme on l’observe avec la politique actuelle choisie par le pouvoir.
Pour le Front National, ces deux options sont pareillement inacceptables par les conséquences qu’elles impliquent sur la vie des Français. C’est pourquoi, à l’inverse des partis de l’établissement, le Front National refuse de se laisser enfermer dans la logique mondialiste, qu’elle soit de coloration socialiste ou ultra-libérale.
Les solutions du FN
À cette fin, notre Mouvement prône une politique originale qui libère notre économie des cinq contraintes incompatibles qui entravent son épanouissement : concurrence déloyale, franc fort, immigration, étatisme et sujétion à Maastricht.
Tout d’abord, le Front National dénoncera la logique du libre-échangisme mondial. Il ne s’agit pas de faire obstacle aux échanges pour se replier derrière des murailles hermétiques, mais d’obtenir une régulation des échanges internationaux. À cette fin, le Front National instaurera une taxe de 10 % sur les importations. Ainsi, la question sera posée et les négociations pourront s’engager.
De même, le Front National abandonnera la politique du franc fort qui aggrave les effets néfastes de la concurrence internationale. En effet, une monnaie surévaluée favorise les importations et pénalise les exportations. L’objectif n’est pas de recourir à une sous-évaluation de la monnaie mais de l’utiliser comme une arme de combat économique au service de la prospérité nationale.
Simultanément, le retour des immigrés dans leur pays d’origine et l’instauration de la préférence nationale amélioreront considérablement la situation de l’emploi. Dès lors, les déficits sociaux seront limités et la pression fiscale sur les entreprises pourra être réduite d’autant. Ainsi, l’inversion des flux migratoires produira ses effets bien au-delà de la seule substitution des travailleurs immigrés par des Français.
Enfin, le Front National entend entretenir et accentuer les effets bénéfiques de ces réductions de charges publiques en luttant contre l’étatisme. Il faut imposer aux bureaucraties étatiques, sociales et locales une contre-contrainte qui les place dans l’obligation de réduire leur budget. À ce titre, la méthode retenue consistera à bloquer les dépenses en francs courants. Compte tenu de l’inflation résiduelle et de la croissance annuelle, cette politique permettra en sept ans de réaliser une économie sur les dépenses publiques d’environ 450 milliards de francs en valeur réelle.
Rompre avec Maastricht
Cependant l’ensemble de ces mesures en implique une cinquième, subsidiaire mais essentielle : faire sauter le verrou de Maastricht. Si notre pays ne se dégage pas de la tutelle exercée par l’Europe de Maastricht, il ne pourra pas retrouver la marge de manœuvre suffisante pour se dégager des contraintes précédentes. Sur le plan politique, le Front National dénoncera donc le traité de Schengen qui supprime les frontières et rétablira par une réforme constitutionnelle la supériorité du droit français sur le droit européen. En matière économique, il instaurera la taxe de 10 p. cent sur les importations déjà évoquée et sortira notre pays du processus mortel de la monnaie unique. La renégociation des traités européens pourra, dès lors, s’engager, et l’Europe être reconstruite sur les principes de l’Europe des patries.
Ainsi, par la suppression des contraintes incompatibles du socialisme et du libre-échangisme, notre économie sera en mesure de retrouver sa vigueur. Mais surtout, et c’est là le sens profond de la troisième voie économique et sociale, en s’émancipant du modèle mondialiste, notre économie pourra de nouveau servir les seuls intérêts de la France et des Français.
Français d’abord - 24 janvier 1997
Économie - Le modèle national
L’année 1996 s’est achevée sur une nouvelle hausse brutale du chômage : plus 0,7 % en novembre. Ainsi se creuse un formidable fossé entre la classe politique qui parle d’un cycle économique d’adaptation à la mondialisation et le peuple français qui endure un cataclysme social sans précédent.
Dès lors, il revient au Front National de proposer à nos compatriotes une grande alternative économique et sociale qui remette à nouveau l’économie au service de la France et des Français.
Le système économique actuel qui exige qu’on lui sacrifie le bien-être des Français est par essence illégitime. L’économie est un moyen et non une fin en soi. Elle doit servir la nation et non lui imposer ses objectifs. C’est pourquoi le Front National entend subordonner l’économie à la souveraineté nationale en refusant l’hégémonie des valeurs marchandes.
Subordonner l’économie à la souveraineté
La société marchande a relégué au second plan tout ce qui ne relève pas de la production et de l’échange. Ainsi se trouve enclenché un processus qui aboutit à la destruction des nations accusées de constituer un frein au commerce. Ayant remis en cause les institutions particulières qui naguère protégeaient les personnes des rigueurs de l’existence et permettaient un développement harmonieux de l’économie, les valeurs marchandes ont suscité par contrecoup l’irruption de l’étatisme et de l’assistanat. Les deux fléaux que sont le mondialisme et l’étatisme sont donc issus de cette même matrice. Toute lutte contre ceux-ci implique donc une nécessaire rupture avec les valeurs et l’idéologie marchandes.
C’est pourquoi le Front National s’attachera à renforcer la souveraineté de l’État en le dégageant des préoccupations mercantiles dans lesquelles il s’est laissé entraîner. L’État sera alors à nouveau en mesure d’assumer son rôle : assurer la sécurité extérieure et intérieure de la nation, garantir sa liberté et son libre arbitre dans la sphère internationale, préserver l’identité de la nation, protéger les plus faibles, assurer la justice.
L’économie au service de la nation
Ayant renoncé à jouer les producteurs de biens et de services, l’État redeviendra un acteur politique apte à définir les grandes orientations et la finalité de notre système économique. C’est d’ailleurs là que doit s’opérer le changement majeur par rapport à la situation actuelle. Aujourd’hui, l’État a totalement envahi la sphère économique, mais celle-ci est laissée à elle-même quant à la définition des buts à poursuivre. En revanche, dans le cadre du modèle national, le but de l’économie doit être la prospérité des Français mais aussi le service de la nation.
La troisième voie économique et sociale
Bien entendu, le but premier de l’économie reste de maximiser le bien-être matériel des personnes. Encore faut-il ne pas adopter une vision réductrice de ce but. Les individus ne vivent pas isolés mais rassemblés en communauté de peuple et de nation. Aussi, à la notion classique de maximisation de la satisfaction des personnes, le Front National adjoint la maximisation des avantages pour la nation. Dans l’ordre international, cette perspective nationale implique que l’économie œuvre à l’indépendance et à la puissance du pays. Et sur le plan interne, elle signifie la recherche de la cohésion sociale.
D’un point de vue économique, le modèle national procède des principes du marché libre, lesquels l’emportent en efficacité sur les méthodes étatistes. Cependant, pour le Front National, les lois du marché ne peuvent ignorer la nation et son territoire : il est donc légitime que celle-ci se protège de la concurrence déloyale en instaurant à ses frontières un minimum de protection pour réguler les échanges. De même, puisque le seul jeu du marché libre, même protégé de la concurrence extérieure, ne permet pas d’assurer l’harmonie sociale, le modèle national favorisera l’instauration d’un ordre social fondé sur les communautés naturelles qui ne procédera en rien du socialisme.
Caractérisé par un refus de la prééminence de la société marchande, par la volonté de dégager l’État du monde de la production et des échanges et de mettre l’économie au service de l’intérêt national, fondé en outre sur les notions d’ordre social, d’échange régulé et de marché libre, le modèle économique national constitue à l’évidence l’alternative aux systèmes déficients mis en œuvre sans succès par l’établissement. Rejetant le socialisme comme l’ultra-libéralisme, il œuvre pour une troisième voie économique et sociale. À ce titre, il démontre que le Front National n’est pas moins crédible sur la question de l’économie que sur celle de l’immigration et de l’insécurité.
Présent - 31 janvier 1997
Le modèle économique national
Confrontée à une crise économique majeure et à une catastrophe sociale sans précédent, la France ne peut continuer à subir la politique absurde que lui imposent les gouvernements acquis au mondialisme. Aussi il revient au Front national de proposer aux Français une grande alternative économique : le modèle national.
Aujourd’hui, la France cumule les inconvénients de tous les systèmes économiques. Écrasée par l’étatisme, elle souffre de l’héritage marxiste et de ses conséquences néfastes sur le dynamisme économique. Prise à la gorge par l’ultra-libéralisme international, elle subit de plein fouet le souffle dévastateur de la concurrence sauvage. Victimes impuissantes de ces contraintes opposées, nos compatriotes se voient demander des sacrifices qui n’ont d’autre but que de permettre au système qui les broie de perdurer. Ainsi va l’économie mondialiste : loin de constituer le moyen de la prospérité de la France et des Français, l’économie est devenue une fin en soi.
Refuser l’hégémonie des valeurs marchandes
C’est pourquoi, conscient de la gravité de la situation, le Front national propose une grande alternative économique et sociale qui remette à nouveau l’économie au service de la nation et des Français. Tel est, en effet, le sens de la hiérarchie des valeurs selon lequel la nation ne doit pas être soumise aux lois de l’économie, ni aux valeurs marchandes. C’est pourquoi le modèle national s’attachera à subordonner l’économie à la souveraineté nationale en refusant l’hégémonie des valeurs marchandes.
Depuis leur irruption lors de la Révolution de 1789, les valeurs marchandes n’ont cessé de renforcer leur emprise sur notre société, notamment à l’occasion de la révolution industrielle et dans le sillage de Mai 68. Sous leur influence, tout ce qui ne relevait ni de la production ni de l’échange a été relégué au second plan. Il en est ainsi de la nation promise au démantèlement par les mondialistes, sous prétexte qu’elle constitue un frein au commerce. De même, prônant une conception égoïste des rapports sociaux, les valeurs marchandes ont favorisé, par réaction, l’avènement de l’étatisme et de l’assistanat. Toute lutte contre les dérives socialistes et mondialistes passe donc par un refus catégorique de l’hégémonie des valeurs marchandes.
Au service de la France et des Français
Le modèle national remettra donc l’économie à sa place et, pour ce faire, il renforcera la souveraineté de l’État en le dégageant des préoccupations mercantiles qui l’entravent. Aujourd’hui, l’État gère des services industriels et commerciaux, il s’immisce dans tous les rouages de la société civile mais se révèle impuissant à définir les grandes orientations et les buts de l’économie. En revanche, dans le cadre du modèle national, l’État retrouvera sa capacité à orienter l’économie vers sa fin naturelle : le bien-être pour les citoyens et la puissance pour la nation. Encore faut-il ne pas avoir une vision trop réductrice de cet objectif. En effet, le bien-être ne saurait être limité à la maximisation des biens et des services consommés. Les individus ne sont pas seulement des consommateurs, mais aussi des travailleurs dont le contentement dépend également de la possibilité qui leur est offerte d’accéder à un emploi valorisant. De plus, les individus ne vivent pas isolés mais rassemblés en communauté de peuple et de nation. Et il n’est pas indifférent, à un niveau de richesse donné, d’appartenir ou non à une nation puissante capable d’assurer la sécurité des personnes et le rayonnement de son identité. C’est pourquoi l’économie nationale doit œuvrer à l’indépendance et à la puissance de la France.
La troisième voie économique et sociale
Pour autant, ce volontarisme ne signifie nullement que le Front national cède à des tendances planificatrices ou collectivistes. En effet, l’expérience montre que pour atteindre la puissance, les méthodes du marché libre l’emportent en efficacité sur celles de l’étatisme. À cet égard, le Front national adhère aux principes de l’économie de liberté. Certains parleraient de libéralisme, mais le terme n’est pas approprié, car il renvoie à une doctrine plus contestable qui dépasse le cadre économique et nie l’espace national.
En effet, pour le Mouvement national, les lois du marché ne peuvent ignorer la nation et son territoire. Afin de maintenir l’indépendance de notre nation et la cohésion sociale de notre peuple, il convient donc de limiter les lois de l’économie de marché au territoire français et de concevoir à ses frontières un minimum de protection pour réguler les échanges.
De même, dans l’ordre strictement interne, le Front national rompra avec les schémas libéraux des rapports sociaux en prônant l’instauration d’un nouvel ordre social qui pour autant ne tiendra en rien du socialisme ou de l’assistanat. À cette fin, il s’appuiera sur les valeurs traditionnelles de notre nation, qu’il s’agisse des communautés naturelles comme la famille, du principe de préférence nationale, de la notion d’enracinement ou de la justice sociale.
Fondé sur le refus de la prééminence des valeurs marchandes et la volonté de remettre l’économie à sa place en renforçant la souveraineté de l’État, caractérisé par le souci de mettre l’économie au service des Français en recherchant à la foi la puissance pour la nation et l’harmonie sociale, le modèle national apparaît comme l’alternative équilibrée aux dogmes économiques déficients suivis sans succès par l’établissement. Rejetant le socialisme comme le libéralisme, il œuvre pour une troisième voie économique et sociale qui permettra un développement harmonieux de l’économie, mais aussi des Français dans le cadre national.