Texte intégral
Le Moci : Dans quel état d’esprit abordez-vous votre nouvelle mission ?
François Huwart : Quelle que soit la personnalité en charge du Commerce extérieur de la France, la mission demeure : assurer la promotion de nos intérêts économiques, industriels et commerciaux partout dans le monde. Je l’ai acceptée avec enthousiasme, étant donné l’importance des dossiers à traiter, sur lesquels je dois encore réserver mon jugement et mes commentaires.
Le Moci : Quels sont vos priorités ?
François Huwart : Assurément, la préparation de la prochaine réunion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à propos de laquelle je m’entretiendrai aujourd’hui même avec le Premier ministre, Lionel Jospin et le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Dominique Strauss-Kahn. Les enjeux de Seattle sont importants et le dossier doit être parfaitement préparé avec les entreprises, les fédérations professionnelles, les syndicats, mais aussi, et c’est très important, avec la société civile, tout en y associant, évidemment, la représentation nationale. Comme le Premier ministre, je considère que l’Organisation du commerce mondial doit tenir compte des réalités de l’économie moderne, et donc que des règles doivent être respectées, en particulier celles admises par tous au sein de l’OMC. Les débats à Seattle devront aussi porter sur le respect des préoccupations sociales et de l’environnement. Au total, ce futur cycle, j’en suis persuadé, peut constituer une chance pour la France et pour l’Europe.
Le Moci : Les membres de l’Union européenne apparaissent désunis quant à l’attitude à adopter face aux états-Unis. La France peut-elle avoir un rôle fédérateur dans ce domaine ?
François Huwart : Permettez-moi de nuancer votre jugement. L’Europe a déjà, au niveau du Conseil, établi des grandes orientations communes. Sur des chapitres particuliers du futur cycle, des premières positions européennes, qui satisfont les intérêts de notre pays et de nos concitoyens ont été transmises au secrétariat général de l’OMC. Certes, des différences de vue existent parfois mais j’ai tout à fait confiance dans la capacité de l’Europe à parler d’une seule voix aux autres membres de l’Organisation, en particulier avec les états Unis. La position européenne sera coordonnée avant Seattle et la France peut y prendre une part importante.
Le Moci : Vous avez pu apprécier le rôle des acteurs et des actions du réseau d’appui au Commerce extérieur, dans vos fonctions sur le terrain, comme maire de Nogent-le-Rotrou et vice-président du conseil régional de la région Centre. Peut-on en accroître encore l’efficacité, en particulier au profit de PME, et, si oui, comment ?
François Huwart : Des souhaits de réformes existent, chacun le sait, de la part du réseau lui-même, comme de ceux au profit de qui il travaille. Si l’efficacité des structures actuelles est globalement reconnue, elle doit encore être améliorée.
Le Moci : Dans quels domaines en particulier ?
François Huwart : L’accès aux informations pour une meilleure connaissance des marchés étrangers, qui est essentielle, doit être un axe privilégié. Il doit être facilité. Je suis très attaché au maintien et au développement de la libre circulation de l’information.
Le Moci : Quand pensez-vous pouvoir accomplir vos premiers déplacements à l’étranger ? Vers quelles destinations ?
François Huwart : Le plus tôt possible, une fois mon cabinet constitué et après avoir pris connaissance des dossiers urgents. Et si je crois connaître assez bien les pays anglo-saxons, les états Unis en particulier, rien ne dit que mes pas ne me porteront pas ailleurs…