Texte intégral
Vendredi, le préfet Claude Erignac a été assassiné. Ce meurtre, sans précédent dans notre République, a soulevé une émotion, une indignation profonde, et d’abord en Corse dont il était l’ami. Chaque groupe parlementaire, aujourd’hui, y consacrera une intervention. Je voudrais brièvement dire ceci.
Le préfet Erignac est mort en faisant son devoir et parce qu’il faisait son devoir. Le service de l’État, la défense de la République, ce ne sont pas seulement des mots, ce sont des valeurs pour lesquelles certains se font, littéralement, trouer la peau. À Madame Erignac et à ses enfants, je redis notre hommage, notre révolte et notre peine.
Nous sommes ceux qui décidons la loi. Claude Erignac était en Corse le représentant de la loi. Il était donc d’une certaine façon notre représentant. Mais la loi, ce n’est pas seulement la disposition qui permettra de châtier les assassins, c’est aussi celle qui fixe les devoirs et les droits ordinaires des citoyens et des collectivités, devoirs fiscaux, commerciaux, électoraux, sociaux. La première exigence du législateur est que les lois soient appliquées, en Corse comme partout en France. L’État de droit commence par là.
Il est évident que l’immense majorité des Corses souhaite vivre en paix et dans le calme. Ils attendent de l’État qu’il fasse concrètement son devoir. L’État est légitime à demander qu’ils fassent le leur. C’est à ces conditions que le sursaut nécessaire sera durable et que le message tragique de la mort du préfet Erignac sera réellement entendu.