Texte intégral
« La situation du transport naval est aujourd’hui catastrophique. Au même titre que celle du transport routier mais également du transport aérien. À tous les niveaux, il y a une augmentation des risques. On est en pleine dérégulation. La compétition sur le marché se fait au détriment de la sécurité. Et cela conduit à des catastrophes écologiques et humaines.
Si on défend une certaine idée du marché, il faut en même temps défendre l’idée de la sécurité. Il faut donc une régulation du marché par des normes sécuritaires. Voilà ce que devrait régler l’OMC. (Organisation mondiale du commerce).
Il faut réfléchir à une directive européenne de sécurité pour tous nos ports. Ces normes existent dans les installations américaines. Si les mêmes règles étaient mises en place chez nous, en Europe, de nombreux navires ne pourraient plus accoster à Anvers ou Amsterdam. Une réglementation stricte obligerait de nombreuses entreprises marchandes à remettre en état leurs bateaux ou, carrément, à les envoyer à la ferraille. Il est également nécessaire de mettre en place un système combiné de transport maritime et de ferroutage pour désenclaver la mer du Nord et ses grands ports.
Il faut aussi créer des règles sociales. Tout est lié. Quand vous n’avez pas une formation des équipages, vous êtes à la merci de tous les accidents. Le capitaine de l’Erika est d’abord le capitaine d’un système marchand naval complètement dérégulé. C’est le système qui produit ce genre de capitaines.
À chaque fois, après de telles catastrophes, un débat est engagé, et puis rien. En général c’est « J’y pense et puis j’oublie ».
Il appartient à tous les défenseurs du marché mondial de prendre leurs responsabilités. »