Articles de M. Bruno Gollnisch, secrétaire général du Front national, dans "Le Figaro" du 12 septembre et dans "Français d'abord" de la deuxième quinzaine de septembre et de la première quinzaine d'octobre 1996, sur la polémique autour des propos de Jean-Marie Le Pen sur l'inégalité des races et l'action culturelle du Front national.

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Média : Le Figaro - Français d'abord

Texte intégral

Le Figaro : 12 septembre 1996

Qu'en réponse à la question d'un journaliste, qui se voulait provocatrice, Jean-Marie Le Pen ait une fois de plus refusé de sacrifier à l'idéologie prétendument antiraciste, et voilà que tous les bien-pensants réclament à cor et à cri le procès en sorcellerie du blasphémateur.

En quoi le fait de constater l'évidence que les peuples ont, au cours des siècles, manifesté des aptitudes inégales, implique-t-il quelque haine ou quelque discrimination à l'égard de qui que ce soit ? Est-il encore permis de dire que l'orchestre symphonique représente une forme de musique plus élaborée que le tam-tam dans la brousse ? Est-on injurieux à l'égard des Bantous en constatant qu'elle s'est développée davantage en Europe qu'au cœur de l'Afrique ? Si ces propos sont interdits, alors on s'interdira également de faire l'éloge de l'exceptionnel sens du rythme que révèlent la musique africaine, le gospel ou le jazz !

En s'obstinant à nier toute différence et en prétendant – au nom de la liberté ! – interdire tout jugement de valeur, le prétendu antiracisme ne veut voir dans les races, les nations, les peuples, les cultures, que des éléments parfaitement interchangeables, jetés sur un territoire donné au hasard des flux migratoires engendrés par l'économie mondiale.

Après l'internationalisme marxiste, voilà l'internationalisme mondialiste, lui aussi totalitaire.

Et M. Emmanuelli réclame l'interdiction du Front national, lui qui fut, comme trésorier du Parti socialiste, le responsable des prévarications commises au détriment des municipalités tenues par ce parti, dans le cadre de la vaste affaire de fausses factures et de faux cabinets d'études UrbaGracco-Sagès.

Corruptions, sang contaminé, écoutes téléphoniques illégales organisées depuis l'Élysée : il y aurait beaucoup de raisons en droit de demander l'interdiction du Parti socialiste comme association de malfaiteurs. Et aucune contre le Front national.

S'agissant de haine raciale, M. Emmanuelli ferait mieux de s'intéresser à la haine antifrançaise qui vient encore de se manifester à Marseille, par le meurtre odieux d'un enfant de 14 ans poignardé en plein cœur.

Quand M. Emmanuelli demande l'interdiction du Front national, on croirait entendre Mesrine demander la dissolution de la brigade antigang.


Français d'abord : 2e quinzaine septembre 1996

Autour d'une polémique artificielle

Comme Diogène

Je cherche un homme, un journaliste, un politique, un philosophe, qui soit un homme ou une femme, car, en général, celles-ci ont plus de courage moral que les hommes (j'espère que l'on n'est pas coupable de sexisme en disant cela !).

Je cherche un homme ou une femme qui ne serait pas forcément de nos amis politiques, bien sûr, car nous n'en avons guère.

L'un de ces députés RPR-UDF qui nous félicitent en coulisse de nos interventions les plus musclées, avec autant de chaleur… que de discrétion ! … Qui sait ?

L'un de ces journalistes qui nous dit en aparté à quel point lui pèsent les consignes de sa rédaction. Pourquoi pas ?

L'un de ces artistes du cinéma, du show-business, de la création plastique ou littéraire qui vomissent un peu la dictature des lobbies et leur mainmise sur l'édition sait-on jamais ?

Un homme qui s'exprimerait enfin, à mi-voix, ou en chuchotant, bien sûr, on ne peut pas demander l'impossible !

Un homme qui oserait dire ce que plus d'un sait être la vérité.

Quelques vérités

Oh ! Pas toute la vérité, naturellement, mais tout de même quelques vérités. Par exemple :

– que la réponse de Jean-Marie Le Pen à la question provocatrice d'un journaliste présent à l'université du FN ne comportait évidemment ni haine, ni mépris à l'égard de qui que ce soit ;
– que le racisme ce n'est pas de constater que les groupes humains ont à travers l'histoire manifesté des aptitudes inégales sous des rapports divers. C'est vouloir organiser la domination d'une race sur d'autres, et cela nous est totalement étranger, comme en témoigne toute notre action passée et présente, et comme le savent fort bien nos détracteurs ;
– que quand, à partir de cela, on voit M. Emmanuelli, toute honte bue, demander l'interdiction du Front national, lui l'ancien trésorier du PS, condamné dans des affaires de fausses factures, on croit rêver !
– qu'il serait peut-être temps pour les partis qui exercent ou ont exercé le pouvoir de faire autre chose que de s'attaquer au FN. S'attaquer par exemple au chômage, à la dénatalité, à l'immigration, à l'insécurité, à la fiscalité, à la perte des valeurs morales mais aussi au racisme anti-français et à l'exclusion des Français dans leur propre pays… les sujets ne manquent pas !

J'attends un homme qui oserait dire cela. J'attends depuis deux semaines… j'attends toujours !


Français d'abord : 1re quinzaine octobre 1996

Civilisation contre barbarie…

La véritable rentrée du Front national

Chaque année, à la fin du mois d'août, les sociologues, les journalistes, nous annoncent avec des mines gourmandes « une rentrée sociale chaude ».

Avec des mines gourmandes, car les grèves dans les transports en commun, les journées portes fermées dans les écoles ne perturbent guère leurs vies privées, mais uniquement celles des Français qui, chaque jour, prennent le métro, le RER, conduisent leurs enfants à l'école.

Cette année encore, leurs prévisions s'avèrent exactes. Mais ils n'ont pas plus de mérite que les météorologues annonçant l'automne avant l'hiver. En revanche, il est une rentrée que nos cuistres de la télévision n'avaient pas prévue, celle du Front national, électorale bien sûr, mais pas uniquement.

En cette année du quinzième centenaire du royaume de France, deux hommes ont déplacé, à une semaine d'intervalle, des dizaines de milliers de Français : Jean-Paul II et Jean-Marie Le Pen. Nos compatriotes sont venus à Reims ou à Reuilly, non pas pour revendiquer ou défendre des avantages matériels, mais parce qu'aussi bien le chef de la Chrétienté que le président du Front national, chacun dans son domaine, défendent la civilisation contre la barbarie contemporaine.

Contre le monopole culturel de la gauche…

Nos ennemis l'ont compris. Ils ont déclaré la chasse ouverte contre nous, non pas parce qu'ils croient que nous sommes racistes. Ils savent fort bien que nous ne le sommes pas. Non, la gauche veut nous détruire car nous sommes l'unique force politique à s'opposer à sa culture de mort, celle qui engendre Marc Dutroux ou l'assassin du petit Nicolas…

Depuis des décennies, dans tous les domaines, politique bien sûr, mais aussi artistique, scientifique, historique, la gauche a imposé sa culture, ou plutôt sa contre-culture, dépossédant progressivement nos compatriotes de leur culture millénaire.

Cette intelligentsia sait qu'elle n'a rien à craindre de l'actuelle majorité qui ne lui a jamais contesté son monopole. Le RPR et l'UDF prétendent se consacrer à la gestion du pays, avec le résultat qu'on connaît (chômage, déficits publics, faillites, fiscalisme…). Nos soixante-huitards attardés trouvent aussi de plus en plus souvent dans ces partis des idiots utiles comme Léotard, Douste-Blazy, les clones du flamboyant Jack Lang. Cela n'est guère étonnant. Chirac, qui vendait « L'Humanité » dans les années 50, Toubon, qui veut donner son nom à une loi encore plus totalitaire que celle du communiste Gayssot, Juppé et tous les membres de son gouvernement baignent dans cette culture de gauche.

La culture du vrai et du beau

Ainsi, les réactions les plus hystériques contre le Front national se produisent chaque fois qu'il remet en cause le monopole culturel de la gauche : à Avignon, quand Jacques Bompard veut établir un peu de pluralisme dans la bibliothèque municipale ; à Toulon, quand Jean-Marie Le Chevallier refuse que vienne se produire le groupe Nique Ta Mère ; à Paris, quand Samuel Maréchal organise un colloque culturel, prouvant ainsi que la jeunesse française n'est pas résignée à la culture Rap-Tag-Lang.

De même, le bombardement médiatique qui a suivi notre université d'été à La Grande Motte n'est pas fortuit. Il a été déclenché, parce qu'elle avait pour thème « Culture et politique ».

Chaque fois que le mouvement national s'attaque à ce monopole, il fait mouche, touche à l'essence même du pouvoir de nos adversaires. Ceux-ci réagissent d'autant plus qu'ils se rendent compte que dans ce domaine aussi, nous rencontrons l'approbation de nos compatriotes, dont le bon sens esthétique et moral est scandalisé par les abominations que patronne le ministère de la Culture.

C'est pourquoi, il faut saluer le travail réalisé par l'Institut français d'action culturelle dirigé par notre ami Bernard Antony, à qui notre président Jean-Marie Le Pen a donné pour mission d'opposer à la contre-culture de la laideur et du mensonge, non pas une culture de droite, mais une culture droite, celle du beau et du vrai.