Texte intégral
Intervention devant l'Assemblée territoriale de Wallis et Futuna - 6 mai 1998
Monsieur le Président,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Sénateur,
Monsieur le Conseiller Économique et Social,
Madame, Messieurs les Conseillers Territoriaux,
Monsieur le Vicaire Général,
Madame le Procureur,
Mesdames et Messieurs les Chefs de Service,
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux de pouvoir enfin être parmi vous dans le Territoire de Wallis et Futuna. Ce déplacement avait été envisagé dès le mois d'août dernier, mais j'avais dû le différer en raison des multiples contraintes du calendrier.
Je veux tout d'abord m'associer à nouveau à l'hommage rendu à M. PAPILIO, Sénateur de Wallis et Futuna, décédé dans la nuit du 4 au 5 avril 1998 sur l'île de Futuna. Élu Sénateur en septembre 1971, M. PAPILIO avait été réélu en 1980, puis en 1989. Chevalier de l'ordre national du mérite, M. PAPILIO a été salué comme un ardent défenseur des traditions wallisiennes et futuniennes au sein de la République.
J'exprime mes très sincères condoléances à Mme PAPILIO et ses enfants. Je comprends et partage l'émotion de la population du Territoire, de ses élus et des autorités coutumières.
Je souhaite aussi saluer les autorités coutumières qui à travers le Conseil Territorial et les trois conseils de circonscription, jouent un rôle important pour orienter les décisions concernant l'avenir du Territoire.
Cette visite a eu lieu à une période importante pour le Territoire. Elle se situe au lendemain de la signature par le Premier ministre de l'accord qui a été conclu à Nouméa le 21 avril dernier et qui marque une étape historique dans l'évaluation de la Nouvelle-Calédonie.
Je sais que cet accord suscite des interrogations chez les Wallisiens et Futuniens qui vivent en Nouvelle-Calédonie, et ici même sur le Territoire. Je veux y répondre.
En effet, au-delà des dispositions qui organisent la marche de la Nouvelle-Calédonie vers son émancipation, l'accord prévoit que les relations de la Nouvelle-Calédonie avec son Territoire des îles Wallis et Futuna seront précisées par un accord particulier. Celui-ci s'impose dès lors qu'à ce jour, les choix d'avenir des deux territoires sont distincts. Il conviendra donc d'en tirer les conséquences pour ce qui est de l'organisation des services d'État. Je veillerai à ce que les intérêts des Wallisiens et des Futuniens soient pris en considération par cet accord.
Pour ce qui est des dispositions qui concernent la liberté de circulation sur le territoire national et le droit au travail en Nouvelle-Calédonie, soyez assurés que les réformes envisagées par l'accord de Nouméa ne portent pas atteinte aux principes fondamentaux qui constituent le socle de notre nation. Les Wallisiens et Futuniens bénéficieront des mêmes règles que tous les citoyens français.
Il est clair cependant que nous devons saisir l'occasion qui nous est donnée de réfléchir sur l'avenir de Wallis et Futuna. Nous devons réfléchir ensemble à cet avenir, un avenir respectueux de la tradition incarnée par la coutume dont la République garantit le respect (article 3 du statut de 1961), mais aussi soucieux d'apporter à la population les moyens d'assurer le progrès de ce Territoire.
Le Territoire de Wallis et Futuna est sorti d'une longue période d'isolement grâce au développement des communications, des télécommunications et de l'enseignement.
Je reparlerai ultérieurement de la modernisation de la desserte aérienne et maritime et de nos propositions en matière d'enseignement. Pour ce qui est des télécommunications, la couverture totale radiotélévisée de Futuna sera effective avant la fin du premier semestre de cette année grâce à la mise en service de deux relais hertziens. TDF assure l'installation et la maintenance des équipements techniques, RFO prend en charge leur financement et le Territoire la réalisation des lignes électriques destinées à assurer l'alimentation des relais.
Il n'en reste pas moins que l'éloignement du Territoire et son insularité, sa double insularité devrais-je dire, puisque Wallis et Futuna sont séparés de 200 kilomètres, créent des sujétions particulières.
J'aborderai successivement les problèmes de fonctionnement des services publics et nos objectifs en matière d'infrastructures et des équipements publics.
Au plan du FONCTIONNEMENT, quatre dossiers sont prioritaires :
– la santé,
– l'enseignement,
– la fonction publique territoriale,
– les finances du Territoire.
1 – La santé
Le service de santé est, vous le savez, de la compétence de l'État. Il comporte deux hôpitaux, celui de Wallis avec 58 lits, et celui de Futuna avec 22 lits. Il emploie 176 personnes dont 22 médecins.
La situation du service de santé revêt deux aspects, un aspect financier et un aspect juridique.
Au 21 janvier 1998, la dette cumulée du service de santé s'élevait à 56,2 MF dont plus de 26 MF à l'égard du centre hospitalier de Nouméa.
Deux décisions viennent d'être prises pour restaurer la situation financière du service de santé :
– augmenter la dotation de l'hôpital dès 1998 en la portant de 41 MF à 57 MF (soit 16 MF de plus) ;
– mettre en place immédiatement un plan d'apurement de la dette de 56,2 MF qui se décline comme suit :
4 MF en 1998 à rembourser immédiatement aux fournisseurs de Wallis et Futuna ;
17,4 MF en 1999, en 2000 et en 2001 qui doivent servir à rembourser en priorité le centre hospitalier territorial de Nouméa et la C.A.F.A.T.
L'insuffisance du plateau technique de l'hôpital rend nécessaire des évacuations sanitaires de Futuna à Wallis et de Wallis vers la Nouvelle-Calédonie. Afin de limiter le nombre de ces évacuations sanitaires, le sénateur S. PAPILIO avait demandé l'affectation d'une dotation de 1 MF pour l'acquisition d'un échographe cardio-vasculaire. Une réponse favorable lui avait été apportée. Je vous confirme aujourd'hui cette réponse. L'effort d'équipement sera poursuivi dans les années qui viennent.
À également été prise la décision de réformer le statut du service. Il est proposé de créer un établissement public administratif dénommé « agence de santé » dont les missions seront celles d'un établissement public de santé (curatif) élargies à des missions de prévention.
Cette agence de santé sera le pôle de définition de la politique de santé et d'hygiène publique de la collectivité territoriale.
L'État étant compétent, le ministère de l'emploi et de la solidarité exercera la tutelle sur cet établissement tandis que le Préfet sera Président du conseil d'administration. Cet établissement sera doté notamment d'un régime budgétaire et comptable de droit commun et d'un système de tarification des prestations.
L'État souhaite préserver le principe de la gratuité des soins à Walis et Futuna.
Il reviendrait cependant au territoire, s'il le souhaitait, de réformer son système de protection sociale en créant une assurance maladie.
Le projet de loi en préparation visera également à favoriser l'accueil dans l'agence de santé des personnels médicaux de métropole nécessaires au bon fonctionnement du service de santé, compte-tenu du tarissement de la ressource des Volontaires de l'Aide Technique, et de garantir l'emploi des personnes locaux dans le cadre d'une convention collective de droit privé, qui reste à négocier.
Cette convention sera élaborée en concertation avec les représentants des personnels et l'appui technique des services ministériels compétents.
2 – L'enseignement
Je n'évoquerai que quelques questions d'actualité puisque je dois visiter demain matin le lycée de Mata-Utu. Nous pourrons alors envisager plus largement les questions relatives à l'éducation.
Comme vous le savez, des mesures ont été prises récemment par le ministère de l'Éducation nationale en faveur des enseignants du premier degré. Ces mesures visent à intégrer au plus tard en l'an 2000 dans la sixième catégorie, l'ensemble des maîtres ayant passé le CAP jusqu'en 1999.
Par ailleurs, la convention de concession de l'enseignement primaire de février 1995 n'avait pas reconduit les mesures antérieurement en vigueur relatives aux indemnités décès des instituteurs et de leurs ayant-droits. Ce problème a été tout récemment réglé et le Préfet a été autorisé à signer un avenant dans ce sens à la convention.
D'une façon plus générale, nous allons poursuivre l'oeuvre d'amélioration de l'enseignement primaire de Wallis et Futuna en organisant en juin prochain une rencontre afin de faire le bilan de l'application de la convention qui arrive à échéance le 28 février 2000 et de lancer d'ores et déjà le processus de concertation en vue de l'élaboration de la prochaine convention.
Elle s'attachera en particulier à améliorer les conditions de la formation initiale et continue des enseignants, prolongeant ainsi les efforts qui ont été accomplis depuis l'ouverture de l'antenne de l'IUFM dont on me dit que chacun s'accorde à saluer ici le bon fonctionnement.
Parmi les problèmes à régler rapidement, figure celui du transport des élèves de Futuna. Je peux vous annoncer aujourd'hui ma décision de débloquer sur le chapitre 67-51 du secrétariat d'État à l'Outre-Mer la subvention de 280 000 F que vous avez sollicitée correspondant à 40 % du coût d'acquisition des cars destinés à remplacer les actuels véhicules dont l'état de vétusté mettait en cause la sécurité des élèves.
Pour ce qui concerne le second degré, je vous confirme l'engagement des travaux du 4e collège, dont je poserai la première pierre demain matin, portant ainsi à 6 le nombre de collèges pour l'ensemble du Territoire. La réalisation de ce nouvel établissement sera suivie du démarrage des travaux du second CETAD.
En matière d'enseignement supérieur, nous avons décidé de créer deux universités de plein exercice à Nouméa et en Polynésie française. Le projet d'ordonnance relatif à l'enseignement supérieur dans le Pacifique vous sera transmis pour avis, mais je peux vous annoncer d'ores et déjà que nous avons prévu une représentation du Territoire dans chacun des deux conseils d'administration.
3 – La fonction publique
La troisième priorité concerne le statut de la fonction publique territoriale et plus généralement les problèmes de personnel des services du Territoire, sur lesquels vous avez attiré, Monsieur le Président, notre attention.
Je vous confirme la prochaine venue sur le Territoire d'un chargé de mission – il s'agit du Préfet M. Michel LAVANSEAU. Il dressera l'inventaire des situations et des rémunérations des différentes catégories d'agents qui travaillent dans les services publics du Territoire, et formulera des propositions pour une solution de règlement qui soit global.
Nous avons d'ores et déjà réglé le problème de la prise en charge financière par le ministère de la Justice de la rémunération de 7 gardes territoriaux affectés à la surveillance de la prison de Mata-Utu.
La convention État-Territoire portant sur le financement du service pénitentiaire n'avait jusqu'à présent pas été appliquée. C'est désormais le cas depuis le 6 février dernier.
Vous avez également demandé la création d'un poste de conseiller aux relations économiquement extérieures.
Le budget de l'État ne permet pas d'envisager la création d'un tel poste. Mais, je vous propose qu'un fonctionnaire local puisse bénéficier d'une formation en ce domaine, afin d'être plus opérationnel.
Vous m'avez enfin demandé le détachement d'un expert de l'INSEE pour travailler à l'amélioration de l'information statistique. Je suis favorable à une action dans ce domaine. Toutefois, l'envoi d'une mission de longue durée me parait prématurée. Je vous propose dans l'immédiat une mission de diagnostic de l'appareil statistique et des besoins en la matière.
4 – Le quatrième dossier concerne la situation budgétaire du Territoire.
Le Gouvernement est conscient du caractère préoccupant de votre situation financière.
Les difficultés chroniques que vous rencontrez depuis plus de dix ans ont été aggravées depuis cinq ans par une augmentation constante des dépenses alors que les ressources sont relativement stabilisées.
On me fait observer que M. Dominique PERBEN, alors ministre des Départements et Territoires d'Outre-Mer s'était engagé par lettre datée du 9 mars 1995 à majorer de 2 MFF dès 1996 la subvention d'équilibre versée chaque année au budget du Territoire, portant son montant total à 7 MF, soit 126 MFCFP.
J'observe que cet engagement avait été pris à l'époque sans l'accord du ministère du Budget et qu'il n'a pas été possible, depuis, d'en obtenir confirmation.
Je suis bien conscient de votre situation financière et j'espère que la préparation de loi de finances pour 1999, permettra de mieux prendre en compte vos demandes.
Il convient de noter que les crédits de l'État consacre au Territoire (tous ministères confondus) connaissent une évolution positive depuis un an. Les crédits de paiement prévus en loi de finances sont passés de 278 MF en 1997 à 310 MF en 1998. Et le chiffre de 1998 ne tient pas compte des éléments nouveaux intervenus depuis le vote du budget, notamment :
– l'augmentation de la dotation de fonctionnement de l'hôpital,
– et la décision de prendre en charge les frais de personnel du service pénitentiel.
Cela étant, le retour à l'équilibre ne sera obtenu que si le Territoire dégage de nouvelles recettes et assure une gestion rigoureuse, comme s'y est engagé M. Victor BRIAL, président du Territoire. Je sais que cette remise en ordre est entreprise et que vous avez prévu de substantielles économies de fonctionnement en 1998. C'est la voie de la sagesse et de la responsabilité. Je tiens à vous y encourager car il est impératif que les finances du Territoires soient saines.
En matière d'INVESTISSEMENT, je veux souligner la construction de la nouvelle aérogare de Hilifo et l'installation d'un nouvel autocommutateur pour les télécommunications, deux réalisations que nous inaugurons demain.
L'effort de l'État et de l'Union Européenne a été ces dernières années considérables.
L'État aura consacré pour le financement des infrastructures et des investissements publics, 58 millions de francs français au titre du contrat de plan et 159 millions de francs français au titre de la convention de développement, soit au total pour les années 1994 à 1999, 217 millions de francs français et donc plus de 4 milliards de francs CFP.
S'agissant des engagements contractuels de l'État, il convient d'observer qu'à ce jour les délégations d'autorisation de programme représentent près de 75 % des crédits prévus au contrat de plan et pratiquement 50 % pour la convention du développement. Ce résultat a notamment été rendu possible grâce à une accélération du rythme des délégations d'autorisation de programme depuis juin 1997 puisque les taux de délégations se situaient il y a un an à hauteur de 59 % pour le contrat de plan et 35 % pour la convention de développement.
Quant aux taux d'engagement des autorisations de programme déléguées, ils se situaient au 31 mars dernier à hauteur de 58 % pour le contrat de plan et 84 % pour la convention de développement.
Cet effort, compte-tenu des contraintes budgétaires et de la régulation des crédits est particulièrement important.
À l'effort de l'État, il convient d'ajouter celui de l'Union Européenne pour des montants également considérables :
– 3,750 millions d'écus au titre du 6ème FED,
– 4,600 millions d'écus au titre du 7ème FED.
Grâce à l'effort de la France, ces crédits seront à nouveau en augmentation puisque le 8ème FED sera portée à 6,4 millions d'écus (plus de 42 millions de francs français), soit une augmentation de 25 %.
L'ensemble de ces crédits public a permis la poursuite des travaux routiers, des travaux d'adduction d'eau potable, la réhabilitation et l'extension à Futuna du quai de Leava pour un montant dépassant les 25 millions de francs français.
Cela a permis aussi d'engager les travaux tant attendus de réhabilitation des locaux scolaires du 1er degré.
De même, vont très prochainement être lancées les opérations de construction du 4ème collège de Wallis et, par voie de conséquence, les deux opérations étant liées, les travaux du deuxième CETAD.
Sur le même plan, il convient de rappeler que, dès que l'Association aura été créée – la commission permanente de l'Assemblée Territoriale vient de délibérer dans ce sens – la réalisation du centre de formation professionnelle, en liaison avec l'AFPA – pourra engagée : les crédits, 4 millions de francs français, sont en place.
L'État, vous le voyez, respecte ses engagements. Il reste des domaines où nous devons mieux prendre en compte les difficultés.
Un réel retard est à enregistrer en matière d'habitat social : sur les 25 millions de francs français initialement prévus, 1 seul million avait été mis en place avant la fin de l'année 1997. Depuis, une délégation de près de 7 millions de francs français a pu être faite pour relancer la mise en oeuvre de cette politique qui correspond à un réel besoin.
Le second retard est d'autant plus ressenti que c'est le seul dispositif d'insertion en matière d'emploi. Les crédits affectés à la rémunération des chantiers de développement restent insuffisants par rapport aux besoins : 30 millions sont inscrits à la convention de développement et, compte-tenu des effets conjugués de l'étalement de l'exécution de la convention sur une année supplémentaire et de la régulation des crédits, pour le premier semestre 1998 la dotation ne permet pas de faire face aux sollicitations.
Je m'emploierai dans les mois qui viennent à combler ces retards.
En dépit de ces zones d'ombre, l'État, pour ce qui le concerne, contribue dans une large mesure à la réalisation, à travers les infrastructures et à travers l'éducation et la formation des hommes, des conditions nécessaires à un réel développement économique.
Ce développement économique est le souhait de tous.
Ce développement est l'objet des travaux de la commission des résolutions qui vient, récemment, d'être mis en place et il convient de se réjouir de voir tous les acteurs concernés par cet objectif se réunir autour d'une même table, mais le développement économique ne se décrète pas et il ne saurait être le fait de l'État exclusivement.
Il appartient à l'ensemble des acteurs du Territoire de développer leurs initiatives, leurs projets, leur sens de l'innovation.
Je souhaite en conclusion esquisser les perspectives de développement du Territoire pour les années à venir.
Ces perspectives peuvent se résumer à quatre axes principaux :
– Il nous faut d'abord accentuer l'effort d'éducation et de formation des jeunes. Des propositions ont été faites en ce sens ; j'y reviendrai demain lors de la visite que je rendrai au lycée professionnel.
– Il faut également mieux tirer parti de l'ouverture de plus en plus grande sur le monde extérieur à travers le développement des moyens de communication et télécommunications pour faire souffler sur le Territoriale le vent de la modernité dans le respect des traditions et des valeurs auxquelles vous êtes légitimement attachés.
– Le devenir du Territoire passe également par un meilleur ancrage dans son environnement régional et en particulier le développement des échanges avec la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie, mais aussi les autres États du Pacifique. Je reviendrai sur ces sujets demain à l'occasion de l'inauguration de l'autocommutateur puis de l'aérogare.
– Je souhaite enfin que nous engagions une réflexion approfondie sur toutes les initiatives qui pourraient permettre d'accroître la responsabilité des Wallisiens et des Futuniens dans le processus de décision concernant l'avenir du Territoire.
Les initiatives à prendre en la matière sont de deux types : institutionnelles et économiques :
– sur le plan institutionnel, nous sommes disponibles pour examiner les propositions qui visent à confier aux élus une plus grande responsabilité dans les choix concernant l'avenir du Territoire et dans l'exécution des décisions prises par l'Assemblée Territoriale. Il m'apparaît nécessaire d'ouvrir le chantier de la réforme de la loi statutaire de 1961 de proposer un statut de l'élu, de préciser les incompatibilités entre les différentes fonctions exercées sur le Territoire et de redéfinir le rôle des chefferies,
– sur le plan économique, le développement du Territoire passe par la création d'activités nouvelles dans le secteur de l'agriculture et de la pêche, mais aussi dans d'autres domaines. Je pense par exemple aux énergies renouvelables (énergie éolienne principalement). Des possibilités de développement existent dans le Territoire et pourraient être exportées en direction des îles du Pacifique. Je souhaite en tout état de cause que les crédits du prochain contrat de plan et les crédits européens soient orientés désormais et principalement vers les investissements producteurs d'activités nouvelles sur le Territoire.
L'équilibre du Territoire repose aujourd'hui sur une société coutumière de plus en plus exposée aux conséquences du développement économique et de l'ouverture sur l'extérieur. Cet équilibre ne doit pas être rompu, mais doit évoluer.
Tel est le défi que nous aurons ensemble à relever dans les années qui viennent.
Je vous confirme ma volonté d'être à vos côtés.
Discours au Lycée de Mata-Utu, 7 mai 1998
La pose de la première pierre du quatrième collège de Wallis et cette visite du Lycée d'État de Wallis et Futuna, dont la construction avait été décidée par Lionel Jospin, alors ministre de l'Éducation nationale sont pour moi l'occasion de rappeler les grands axes de la politique du Gouvernement en matière d'éducation.
Dans le premier degré, je soulignais hier devant l'Assemblée Territoriale qu'une mission du ministère de l'Éducation nationale se rendra prochainement sur le Territoire pour commencer à préparer la convention entre l'État et la Mission Catholique qui succédera à la convention qui arrive à échéance le 28 février 2000. Comme vous le constatez, nous souhaitons démarrer très tôt, un an et demi avant l'échéance, la concertation afin d'y associer toutes les parties concernées.
D'ores et déjà, nous pouvons souligner qu'un certain nombre d'objectifs ont été atteints :
– la scolarisation de l'ensemble des enfants jusqu'à 14 ans au moins ;
– l'abaissement des effectifs. La moyenne d'élèves par classe est passée de 24,2 en 1989 à 22,5 en 1998 ;
– l'accent a été mis ces dernières années sur la maîtrise de la langue française et sur l'apprentissage de la lecture, et pour y parvenir, nous avons travaillé à améliorer la formation des maîtres et encouragé l'instauration de projets pédagogiques précis dans les écoles.
Une cellule de réflexion sur la place des langues vernaculaires dans l'enseignement a vu le jour en 1997. Cette cellule, pilotée par le Vice-Rectorat vise à mieux prendre en compte la forte revendication d'identité culturelle locale à infléchir les pratiques pédagogiques relatives à l'apprentissage du français, en favorisant l'expression des élèves. À titre expérimental dans le premier degré et sur la base du volontariat, 5 classes de section de petits ont débuté l'année scolaire par un enseignement en langues régionales (3 à Wallis et 2 à Futuna) avec introduction progressive de la langue française (de 100 % en langue régionale en début d'année scolaire à 70 % en fin d'année en section des petits en vue d'arriver à 100 % en langue française en fin d'année scolaire en section des grands).
L'adaptation des programmes aux réalités locales devrait s'amplifier. Dès cette année, une adaptation en histoire, en géographie et une instruction civique a été mise en place.
La pédagogie du projet a fait l'objet d'une attention particulière. Elle vise à donner plus d'autonomie aux écoles et à développer le travail à partir d'un projet pluriannuel sous tendu par la mise en place des cycles.
La nomination d'un IEN Directeur des Enseignements du premier degré depuis septembre 1997 a permis d'assurer un meilleur fonctionnement administratif et pédagogique, un suivi plus efficace des écoles et des maîtres et une formation continue plus adaptée aux besoins.
Les missions des trois conseillers pédagogiques ont été redéfinies. Chacun s'est vu confier une mini-circonscription de manière à avoir une meilleure connaissance du fonctionnement des écoles.
Parallèlement aux évaluations nationales (CE2), des évaluations locales sont organisées particulièrement dans les classes charnières (en CM2 notamment et commission d'entrée en 6ème (L'examen d'entrée en 6ème a été supprimé en 1995) sur ce dossier).
La gestion des passages et de l'orientation s'est améliorée grâce à la mise en place de critères admis par tous.
S'agissant de l'enseignement spécialisé (AIS, RASED, CLIS), tout ou presque est à construire dans ce domaine. Un conseiller pédagogique titulaire du CAPSAIS s'emploie à suivre les élèves scolarisés ainsi que les maîtresses titulaires d'un diplôme de l'enseignement spécialisé. Une enseignante spécialisée devrait être opérationnelle sous peu à Futuna.
En matière de carte scolaire et de préparation de rentrée, une procédure et un calendrier ont été mis en place avec la direction de l'enseignement catholique depuis 1996 qui permettent une utilisation et transparente des moyens.
La notation pédagogique (distincte selon les différentes catégories d'instituteurs) a fait l'objet d'une réflexion qui a conduit à l'élaboration d'une grille nouvelle, validée par l'instance paritaire.
Le fonctionnement de la Commission Consultative Mixte Territoriale s'est amélioré depuis 1996 grâce à l'élaboration d'un règlement intérieur, d'un barème, de procédures concertées d'avancement et de choix des maîtres envoyés en formation CAPSAIS.
Le bâti du premier degré (propriété de la mission catholique à l'exception des écoles de VÉLÉ et d'AHOA) est en cours de réhabilitation depuis 1997, en application de mesures inscrites au contrat de plan et à la convention de développement (8,6 MF).
S'agissant des relations à l'IUFM, depuis 1997 un concours unique de recrutement annuel d'élèves-maîtres instituteurs a été instauré pour Wallis et Futuna.
Le plan de formation continue des instituteurs (calendrier pluriannuel négocié avec l'IUFM) est conséquent. Il permet en 1998 à 72 enseignants de bénéficier de stages appropriés à leurs besoins.
Notre objectif pour l'avenir doit être l'amélioration constante de la qualité de l'enseignement. Il est décisif que les élèves parvenant en 6ème maîtrisent les savoirs fondamentaux et la langue française. J'y reviendrai.
En ce qui concerne le second degré, je veux souligner les efforts d'investissement fournis par l'État :
– le 4e collège de Wallis programmé au contrat de plan et dont la construction coûtera à l'État environ 10 MF ouvrira à la rentrée de février 1999 ;
– le 2e CETARD (Centre d'Études aux Techniques Appropriées au Développement) programmé à la convention de développement État-Territoire suivra de peu. Son coût est évalué à 4,7 MF. Deux sections sont prévues : activités familiales, artisanales et touristiques et gestion et entretien de la petite exploitation rurale.
À ces efforts d'investissement, il convient d'ajouter les améliorations dans le fonctionnement des établissements du second degré :
– Collèges : des études dirigées (ou encadrées) en 6ème et en 5ème ont été mises en place et montrent leur efficacité dans la prise en compte des difficultés de maîtrise de la langue française constante chez les élèves de ce niveau.
– Des efforts ont également été faits pour développer la vie culturelle dans les établissements. Un « mois culturel » est organisé traditionnellement au collège de Malae, une exposition de travaux d'élèves en arts plastiques à Mua et connaît un grand succès. Le premier échange scolaire linguistique est intervenu en septembre 1997 entre un collège de Futuna et un collège de Fidji. Des animations musicales relatives à la musique ancienne (en 1996) et à la chanson contemporaine (1997) ont permis à tous les élèves (premier et second degré) d'en bénéficier.
Le collège de Saalauniu travaille sur les séismes et sur l'histoire et les traditions locales. L'arrivée prochaine d'un Proviseur Vie-Scolaire (poste créé) devrait permettre de dynamiser ce volet de la politique éducative.
Je note aussi que le sport scolaire s'est développé sensiblement. Une section « sportifs de haut niveau » a été créée au lycée avec un relais à Futuna. Elle connaît un fort engouement et des succès spectaculaires lors de rencontres inter-îles (jeux du Pacifique).
Une réflexion est actuellement menée sur l'opportunité de créer une classe « Sports-Études » en partenariat avec le Service Territorial de la Jeunesse et des Sports (discipline : volleyball).
Je voudrais également souligner :
– Les progrès accomplis pour améliorer les conditions des transports des élèves. (J'ai annoncé devant l'Assemblée Territoriale hier soir ma décision de débloquer 280 000 F pour renouveler le parc des véhicules à Futuna),
– Les progrès accomplis des bourses scolaires dans le sens d'une plus grande transparence,
– La création d'un poste d'infirmière au lycée.
Je souhaite enfin évoquer les grands axes de la politique que nous comptions mener dans les années qui viennent.
Les conditions économiques, sociales et culturelles du Territoire militent en faveur d'un traitement spécifique de l'échec scolaire. Redoublements générant des retards, taux de réussite aux examens insuffisants, retour au « toafa » d'une forte progression d'élèves ayant atteint l'âge de 14 ou 15 ans en témoignent.
Les moyens de remédier à cette situation relèvent de différents domaines. Certaines mesures ont déjà été initiées (recrutement et formation des instituteurs à l'IUFM, formation continue), mais ne porteront leurs effets qu'à moyen terme (durée de formation, renouvellement progressif du corps).
Elles ne suffiront pas à permettre de développement d'un enseignement de qualité, ni l'égalité des chances des élèves, ni leur formation prenant en compte les besoins du Territoire et les débouchés.
Des mesures bien ciblées permettant de réduire l'échec scolaire par un traitement approprié à la situation du Territoire s'imposent.
La réflexion est engagée, mais je ne veux pas anticiper sur les conclusions que nous aurons à tirer de la mission de l'éducation nationale qui se rendra sur le Territoire au mois de juin.
Il me paraît important de conduire cette réflexion à partir des réalités locales :
– les conditions de travail ne favorisent pas pour les plus nombreux le travail personnel des élèves,
– faute d'une maîtrise suffisante du français, beaucoup de parents se trouvent dans la quasi impossibilité de suivre le travail scolaire des enfants,
– enfin, la plus grande part des élèves n'a pas accès au livre et autres sources documentaires.
Il faut partir de ces réalités locales et éviter de dupliquer le modèle métropolitain.
Je sais, Monsieur le Vice-Recteur, que vous travaillez actuellement à l'élaboration d'un concept de centres d'aide et de soutien aux élèves et de documentation. Ces centres s'adresseraient aux élèves de collèges. Je ne veux pas aller plus avant dans l'évocation de ce projet et me substituer aux autorités locales. Sachez cependant que je serai attentif aux propositions que vous nous ferez. L'éloignement géographique n'interdit pas la proximité de pensée.
Enfin, une réflexion doit s'amorcer sur les finalités de l'enseignement secondaire et professionnel. De nombreux élèves quittent le collège à 14 ans, et retournent au travail traditionnel de la terre, sans que leur passage à l'école et au collège leur ait laissé d'autre trace que celle d'une maîtrise incertaine du français, quelques rudiments de connaissances générales, et le sentiment d'échec.
Un enseignement modeste dans ses objectifs (CETAD ou enseignement à créer) mais ambitieux quant à l'acquisition de compétences, de savoir-faire directement utiles dans la vie quotidienne du paysan-villageois de Wallis et Futuna, permettrait un réel progrès pour chacun de ces jeunes, donc pour le Territoire. Un tel enseignement, où la part des activités concrètes serait majoritaire, ne pourrait être conduit sans le concours du ministère de l'Agriculture. L'alternance serait la règle. La réflexion est engagée.
D'une façon plus générale, les finalités de l'enseignement secondaire et professionnel à Wallis et Futuna doivent faire l'objet d'une réflexion collective à laquelle les élus seront étroitement associés. Ce sont eux, en effet, qui ont pour fonction d'éclairer les grands choix et le type de développements souhaitables pour le Territoire. Les perspectives d'emploi sur le Territoire sont encore trop faibles pour permettre à l'ensemble des jeunes Wallisiens et Futuniens d'espérer trouver un emploi sur le Territoire. La mobilité reste pour beaucoup de jeunes une voie obligée et privilégiée d'insertion économique et professionnelle. Le désir de vivre au « Fenua » reste pourtant très fort chez les jeunes. Le désir tout à fait légitime doit être pris en compte. J'invite les élus à prendre à bras le corps la question du développement économique du Territoire. C'est en créant de nouvelles activités que vous pourrez offrir des perspectives d'emploi pour les jeunes Wallisiens et Futuniens. C'est à partir d'une réflexion sur l'emploi que nous pourrons définir les besoins en matière de formation. Sur ces deux points, je peux vous confirmer le soutien du Gouvernement, du Préfet Administrateur et de ses collaborateurs.
Inauguration de l'autocommutateur des télécommunications - 7 mai 1998
La réalisation de cet équipement constitue un indéniable élément de modernisation des télécommunications au sein du Territoire et entre le Territoire et l'extérieur.
Je mesure le chemin parcouru depuis une dizaine d'années.
Il y a une dizaine d'années à Wallis comme à Futuna les communications téléphoniques passaient par un standard manuel. Grâce aux financements du ministère de l'Outre-Mer, l'automatisation de la commutation téléphonique a pu être réalisée en octobre 1987 à Wallis, en octobre 1989 à Futuna.
Depuis, l'ensemble des abonnés au téléphone a pu bénéficier d'un accès au service automatique universel.
Le nouvel équipement que nous inaugurons aujourd'hui constitue un nouveau grand pas en avant dans l'amélioration des services rendus aux usagers. Il permettra à Wallis comme à Futuna, à chaque usager d'obtenir une facturation détaillée de ses communications téléphoniques, de suivre une conservation à trois, et offrira comme en métropole les services les plus modernes : renvoi temporaire (transfert d'appel), indicateur d'appel en instance, mémo d'appel, service restreint commandé, transmission du numéro de l'appelant vers l'appelé.
Il est désormais également possible de communiquer de Wallis et Futuna par visioconférence et par internet avec le monde entier. Bref, le niveau des services offerts à Wallis et Futuna est sur le point d'atteindre celui auquel chacun d'entre nous avons accès de la métropole.
Ainsi depuis le 24 avril 1998, 23 heures, Wallis et Futuna font partie du service universel des télécommunications.
Je voudrais saluer la contribution des uns et des autres à cet effort de modernisation :
– M. le Préfet, Administrateur Supérieur des îles Wallis et Futuna qui a donné l'impulsion nécessaire au projet et à la recherche de son financement,
– l'opérateur France-Câbles et Radio et ses partenaires, le service des postes et télécommunications dirigé par M. Michel COLLET et le bureau d'études des postes et télécommunications d'Outre-Mer,
– le coût total de l'opération s'élève à 10 906 500 F dont 3 MFF pris en charge par l'opérateur.
C'est une somme importante qui témoigne de l'effort de l'État. Cet effort sera poursuivi dans les prochaines années.
Le réseau de distribution téléphonique local est, me dit-on, aujourd'hui insuffisant pour répondre à la demande.
Je vous propose que nous mettions à l'étude la possibilité de réaliser les investisseurs nécessaires, dans le prochain contrat de plan entre l'État et le Territoire.
Inauguration de la nouvelle aérogare de Hihifo - 7 mai 1998
Après plusieurs années d'études et de travaux, la nouvelle aérogare de Wallis Hihifo est enfin opérationnelle.
Je mesure le chemin parcouru depuis les premières infrastructures aéroportuaires mises en place par les américains durant la seconde guerre mondiale.
Jusque dans les années 60 la piste était en herbe et l'aérogare était un falé au toit de paille situé sur une butte surplombant l'aire de stationnement des avions.
La piste en dur a été construite au début des années 70. Les différentes installations ont migré vers l'aire de stationnement des avions actuelle. Les premiers ouvrages en béton ont été réalisés à cette époque.
Parmi ces derniers, l'aérogare est située au pied de la tour de contrôle.
L'aérogare ainsi située a été agrandie, modifié et rénovée au fil du temps en fonction des besoins toujours croissants.
L'évolution constante du trafic passagers a mis en évidence les limites d'accueil du bâtiment dans les années 80.
Pour assurer un niveau de service satisfaisant, l'État et le Territoire ont décidé de construire une nouvelle aérogare compatible avec le trafic prévisible pour les années à venir.
Je veux souligner le rôle qu'a joué Kamilo GATA à l'époque député de Wallis et Futuna dans cette décision. Son opiniâtreté a permis de convaincre les plus hautes autorités de l'État et en particulier le Premier ministre de l'époque Michel Rocard de la nécessité de réaliser ce projet.
Le Territoire a financé une première phase de travaux devant constituer la salle de transit en 1990. Elle a été mise en service fin 1991.
Les études de la deuxième phase ont débuté en 1991, les travaux ont commencé fin 1994 et la mise en service a eu lieu en mai 1997. Les aménagements extérieurs (voiries et réseaux divers) sont en bonne voie d'achèvement. Cette deuxième phase a été financée à hauteur de 50 % par l'État et 50 % par le Territoire. L'État a par ailleurs assuré la maîtrise d'oeuvre complète des travaux.
L'État a ainsi montré qu'il était profondément attaché à cette terre française des antipodes.
La maîtrise d'oeuvre d'exécution des travaux a été assurée par le service de l'infrastructure de l'aviation civile en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna. La conception de l'ouvrage a été confiée à l'architecte P. C. LACOMBE de Tahiti.
L'architecte, que je tiens à féliciter, s'est attaché à concevoir un ouvrage dans un style résolument polynésien. Le bois, matériau naturel, est largement utilisé dans la charpente et la couverture en tôle d'acier sont dissimulées derrière des murs d'acrotère et des auvents couvets de bardeaux de bois.
Les volumes sont harmonieux et les hauteurs sous plafond importantes. Une ventilation naturelle en partie haute des charpentes témoigne d'une bonne adaptation au milieu tropical.
Les deux tiers environ de la surface disponible sont destinés aux passagers à l'arrivée et en partance. Le dernier tiers profite largement au public avec un porche d'entrée et un vaste hall central.
L'aménagement des abords, conçu par la maîtrise d'oeuvre, reste sobre avec des surfaces réservées aux piétons ainsi que des voiries et parkings à l'usage du public (75 places pour véhicules légers dont 2 places pour les handicapés et un emplacement bus). Un faible coût d'entretien a avant tout été recherché.
Au niveau de ses équipements, l'aérogare de Wallis n'a rien à envier à ses grandes soeurs de Nouméa-la-Tontouta ou de Papeete-Faaa.
Des chariots à bagages sont à la disposition des passagers au départ comme à l'arrivée.
Les comptoirs d'enregistrement sont équipés de balances électroniques à affichage numérique, dont une est motorisée.
Le système de contrôle des bagages a été complété par un deuxième appareil à rayons X de nouvelle génération.
Le bâtiment est équipé d'un système d'alarme incendie et une sonorisation permet de diffuser des messages aux passagers.
Un système vidéo d'informations des vols sera installé ultérieurement.
Près de 80 % des travaux et de équipements ont été réalisés par des entreprises wallisiennes favorisant ainsi très fortement l'emploi local. Ces entreprises ont pu démontrer leur savoir-faire. Je tiens à les saluer.
La société Pilioko Service était titulaire des lots gros oeuvre, faux-plafonds, menuiserie, plomberie, électricité ainsi que d'une partie des voiries et réseaux divers. La société Tefau a quant à elle réalisé les revêtements de sol, la peinture et une partie des voiries et des réseaux divers.
Seules les techniques absentes à Wallis ont engendré l'intervention d'entreprises extérieures au Territoire.
On a ainsi dû faire appel à la société S3T de Tahiti pour réaliser la charpente et la couverture qui nécessitaient des techniques inhabituelles à Wallis.
Les équipements spéciaux comme le carrousel de livraison des bagages ou la balance motorisée ont eux aussi été réalisés par des sociétés spécialistes de Nouvelle-Calédonie.
Les fermes en lamellé collé ont été fabriquées en Nouvelle-Zélande car elles nécessitent des techniques de réalisation et un outillage spécifique (presse de grande dimension et étuve).
La société S3T a réalisé le montage sur place.
Je veux également souligner la façon dont le maître d'oeuvre et les entreprises ont su faire face aux nombreux problèmes liés principalement à l'éloignement. La maîtrise d'oeuvre a fait preuve d'une grande disponibilité afin de faciliter au maximum le travail des entreprises et minimiser les aléas inévitables dans l'approvisionnement des matériaux. Les délais ont ainsi pu être maîtrisés.
Je souhaite enfin remercier les différents services de l'État qui ont contribué à cette réalisation.
La réalisation de l'aérogare a en effet nécessité une parfaite collaboration entre le service d'État de l'aviation civile en Nouvelle-Calédonie et la délégation de l'aviation civile à Wallis.
Le service de l'infrastructure (et en particulier la subdivision des bâtiments État et des aérodromes extérieurs en charge du dossier) a assuré la maîtrise d'oeuvre. Il a conduit les études, lancé les appels d'offres, rédigé les marchés et les pièces de règlement des travaux.
La délégation de l'aviation civile à Wallis et Futuna a suivi les travaux sur place, assuré un dialogue permanent avec les entreprises et réalisé la liquidation des dépenses.
La maîtrise d'oeuvre a par ailleurs souvent servi de relais entre les entreprises wallisiennes et leurs fournisseurs à Nouméa.
Cette équipe soudée a su gommer les difficultés liées à l'éloignement.
L'ancienne aérogare qui a accueilli tant de passagers ne sera pas détruite. Elle continuera à traiter le fret aérien et sera en plus réaménagée pour tirer le meilleur parti des surfaces libérées par le transfert du trafic passagers dans la nouvelle aérogare.
La nouvelle aérogare de Wallis Hihifo a été dimensionnée en fonction du trafic actuel et de la capacité de l'avion qui dessert le Territoire (le Boeing 737 d'Air Calédonie International).
Si le Territoire devait être desservi par un appareil très gros porteur (type DC10, B747 ou A340), il est évident que les installations aéroportuaires seraient insuffisantes et nécessiteraient des travaux importants de mise à niveau.
Les services de l'aviation civile ont commencé des études sur ce point.
Cette aérogare moderne est ainsi un atout pour le développement de Wallis. À tous ceux qui assurent son exploitation, je souhaite un excellent travail.