Texte intégral
Menaces - Risques – Professionnalisation.
Depuis la fin de la guerre froide, le paysage géopolitique dans lequel nous intervenons n’a pas cessé d’évoluer. Si la France ne connaît pas de menaces directes à ses frontières, elle doit faire face à de nouveaux défis. Des risques d’instabilité aux portes de l’Europe aux risques terroristes en passant par la prolifération des années de destruction massives, des menaces préoccupantes persistent. Dans ce contexte, nous avons fait le choix sans équivoque de maintenir nos alliances et nos engagements traditionnels tout en préservant l’autonomie de décision de la France. C’est aujourd’hui l’ensemble de notre outil militaire, y compris l’organisation et l’équipement des forces, qui est affecté par des révolutions stratégiques majeures. La professionnalisation que nous engageons est irréversible comme le Premier ministre l’a réaffirmé en juin 1997, dès la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement. Ce passage à une armée entièrement composée de professionnels, militaires de carrière, volontaires et civils, est sans doute, avec la création dans années soixante d’une force de dissuasion autonome et indépendante, la novation la plus essentielle qui aura touché notre appareil de défense depuis la Révolution.
Militaires – Personnel civil de la défense (rôle essentiel).
Dans ce nouveau concept, et dans la dynamique que nous avons à créer pour atteindre le modèle d’armée que nous avons retenu, les hommes et les femmes servant dans les Armées, et de manière plus générale au sein du ministère de la Défense, sont appelés à jouer un rôle essentiel. Le maintien de notre capacité à observer et dissuader l’agresseur potentiel ne sera réalisé que si nous sommes capables de constituer des « systèmes d’hommes », techniquement compétents, matériellement et moralement disponibles pour une grande mobilité, servis par des systèmes de communication et de commandement de haute efficacité.
Budget 1998 – Présentation des capacités opérationnelles.
Dans un contexte économique contraint, et alors que des actions de redressement majeures doivent être entreprises dans des domaines essentiels et nous imposent des choix dans l’affectation des ressources collectives de la Nation, le niveau de nos dépenses militaires doit être plus que jamais déterminé comme un choix politique majeur. Il privilégie un impératif d’efficacité de nos forces et la cohérence de nos capacités opérationnelles. Le budget de la défense 1998 adopté par le Parlement, assure le meilleur compromis possible entre ces objectifs antagonistes et légitimes.
En réduction globale d’un peu plus de 3% d’une loi de finances initiale à l’autre, ce budget illustre l’exigence qui s’impose à la Défense, comme aux autres départements ministériels. Il s’agit de concourir à la maîtrise des déficits publics et au financement des priorités de l’action gouvernementale. Ce budget traduit plus encore la priorité accordée à la professionnalisation des armées. Non seulement les effectifs des armées, militaires et civils, évoluent de façon strictement conforme à la programmation, mais les mesures d’accompagnement social et matériel de la professionnalisation des forces sont renforcées.
Par ailleurs, en dépit de la réduction notable des crédits de paiement dont disposeront les armées pour financer leurs commandes d’équipement, l’effort de modernisation des forces a pu être maintenu à niveau qui n’affecte pas la réalisation des objectifs de notre modèle d’armée. Dans tous les domaines, nos capacités opérationnelles immédiates ont pu être intégralement préservées et leur cohérence maintenue.
Revue des programmes d’armement.
A plus long terme, la revue de programmes, engagée fin 1997, doit nous permettre d’obtenir un meilleur rendement des crédits consacrés à l’acquisition des équipements nécessaires, en quelque sorte pour « dépenser lieux ». Je sais que le choix fait pour cette année 1998, venant après des efforts importants déjà consentis au cours des années consentis au cours des années antérieures, ne seront pas sans conséquences ni sur l’environnement des forces et leurs infrastructures, ni sur les outils industriels, intégrés ou non à la Défense, et donc les hommes et les femmes qui les servent. Dans cette phase délicate, je tiens à vous réaffirmer ma confiance, mon soutien, ma volonté de dialogue permanent et ma détermination pour que nous menions à bien ensemble ces indispensables adaptations.