Interview de M. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères, à "ABC" le 17 juillet 1996 et conférence de presse à Paris le 18, sur le dialogue euro-méditerranéen, la coopération entre la France et l'Espagne, la monnaie unique et la condamnation de la loi Helms-Burton.

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Circonstance : Séminaire franco-espagnol à Paris les 17 et 18 juillet 1996

Média : ABC - Presse étrangère

Texte intégral

Entretien du ministre des Affaires étrangères, M. Hervé de Charette, avec le journal « ABC » (Paris, 17 juillet 1996)

Q. : Quels sont les grands défis que doivent affronter en commun aujourd'hui la France et l'Espagne en Europe ?

R. : L'Espagne est pour nous un partenaire majeur. Nous souhaitons développer une concertation active avec son nouveau gouvernement. L'Union européenne a devant elle de nombreuses échéances : la révision du Traité, la monnaie unique, l'adaptation des structures de l'OTAN et la mise en place d'une composante européenne de défense, l'élargissement, le suivi de la Conférence de Barcelone. La France tient à entretenir un dialogue de qualité avec l'Espagne afin de faire face, avec elle, à ces échéances.

Nous attachons également une grande importance à la coopération bilatérale, et nous souhaitons que le premier sommet franco-espagnol auquel participeront à la fin de l'année les présidents Aznar et Chirac marque de vrais progrès.

Q. : Quels sont les problèmes spécifiques de l'Europe du Sud dans le futur de l'UE ?

R. : Les pays du sud de l'Union sont tous attachés à l'approfondissement de l'intégration européenne. La France, qui partage avec l'Espagne une vocation méditerranéenne, soutient pleinement cet objectif.

Nos pays sont confrontés à des problèmes spécifiques en matière de développement économique. Ils sont aussi situés au voisinage d'une zone caractérisée par son instabilité politique.

La politique méditerranéenne de l'Union, qui a pour objectif de garantir la stabilité économique et politique des pays de la Méditerranée riverains de l'Union, est une réponse particulièrement adaptée à nos préoccupations. Pour ce qui concerne le développement économique, les politiques structurelles mises en œuvre au cours de ces dix dernières années dans l'Union ont produit des résultats significatifs.

Q. : Nombre d'observateurs pensent que le dialogue euro-méditerranéen est bloqué, victime de la crise algérienne.

R. : Loin d'être bloqué, le dialogue euro-méditerranéen me semble aujourd'hui renaître, grâce notamment à l'action déterminée des présidences française et espagnole de 1995. De part et d'autre de la Méditerranée, la nécessité d'œuvrer pour la stabilité de la région et de prévenir l'émergence de crises est partout et de mieux en mieux comprise.

Cette relance du dialogue euro-méditerranéen a été marquée :

- en premier lieu, par le développement des relations de l'Union avec l'ensemble de ses partenaires méditerranéens, grâce au renouvellement des accords de coopération conclus à la fin des années 70 ;

- en second lieu, par la Conférence de Barcelone, qui a permis de jeter les bases d'un nouveau partenariat ambitieux. L'enveloppe consacrée dans le budget européen à la Méditerranée pour la période 1995-1999 s'élève à 4,7 milliards d'ECU. Il est en forte augmentation. Je me félicite que le Conseil soit parvenu à dégager lundi dernier à Bruxelles un accord sur ce programme MEDA. La France est, comme vous le savez, très attachée à la mise en œuvre du volet politique de la déclaration de Barcelone, grâce à l'établissement d'un dialogue politique et à l'adoption de mesures de confiance et de sécurité. Comme l'Espagne, la France est décidée à assurer des suites réelles à la Conférence de Barcelone afin de concrétiser les espoirs qu'elle a suscités.

J'ajouterai que tous les pays du Sud participent activement à ce dialogue euro-méditerranéen. L'Algérie, que vous citez, assume un rôle actif dans ce contexte et va bientôt être engagée dans la négociation d'un nouvel accord avec l'Union européenne.

Q. : L'Europe du nord paraît peu sensible aux problèmes méditerranéens.

R. : Je n'ai pas noté, loin de là, un désintérêt des pays d'Europe du nord pour la Méditerranée. Des États comme l'Allemagne, le Royaume-Uni ou les pays scandinaves y sont au contraire très attachés. C'est au Conseil européen d'Essen, sous présidence allemande, que le principe de la Conférence de Barcelone a été arrêté.

L'Union européenne a ainsi entrepris, grâce à la volonté commune de l'ensemble de ses États membres, de renforcer substantiellement la dimension méditerranéenne de ses politiques, selon deux axes complémentaires.

Je relève, à l'inverse, un grand intérêt de la France, de l'Espagne et des autres pays du sud pour ce que l'Union entreprend de faire en Europe centrale. La politique étrangère de l'Union, c'est bien normal, implique la totalité des États membres et ne saurait se traduire par une approche « clientéliste ».

Q. : Le centre de gravité de la future UE court le risque de dériver vers Berlin...

R. : C'est précisément la raison pour laquelle nous avons, avec l'Espagne et d'autres, demandé et obtenu que la perspective du prochain élargissement à l'est, que nous accueillons chaleureusement, s'accompagne d'une politique ambitieuse au sud. Il y va de l'équilibre de l'Europe et de la stabilité à ses frontières.

Q. : L'Europe de la sécurité intérieure : beaucoup de problèmes pour devenir réalité.

R. : Il faut faire progresser la coopération entre les États membres de l'Union dans ces domaines. Nous avons proposé, dans le cadre de la CIG, une communautarisation de certains dossiers ayant trait à la justice et aux affaires intérieures. Je suis persuadé que la conférence intergouvernementale permettra à « l'Europe de la sécurité intérieure », comme vous l'appelez, de faire des avancées décisives.

D'importants progrès ont d'ailleurs été enregistrés lors du Conseil européen de Florence des 21 et 22 juin dernier : le dossier Europol a été débloqué grâce à un compromis qui a permis aux Britanniques de lever leur réserve sur la possibilité et les modalités de saisine de la Cour de justice européenne en matière d'interprétation de cette convention. Le Conseil européen a réitéré l'importance capitale qu'il accorde au renforcement de la coopération entre les États membres pour lutter contre la drogue et la criminalité organisée et a demandé que l'étude sur l'harmonisation des législations des Etats membres et son impact sur la réduction de la consommation et du trafic illicite de drogue soit rapidement achevée. C'est là, à nos yeux, un sujet très important, qui concerne l'ensemble des Européens.

Q. : Que compte proposer la France lors du prochain sommet anti-terroriste du G7 ?

R. : Au sommet de Lyon, les chefs d'État et de gouvernement ont fait de la lutte contre le terrorisme une priorité et se sont mis d'accord pour mettre en œuvre tous les moyens légaux en vue de faire échec à la menace terroriste. La réunion de niveau ministériel, qui aura lieu le 30 juillet à Paris, traitera de cette question de manière très concrète.

Nous étudierons, avec nos partenaires du G7 et la Russie, toutes les mesures qui peuvent être mises en œuvre pour renforcer les capacités de la communauté internationale à combattre le terrorisme.

Q. : Le calendrier de la monnaie unique ne fait-il pas courir le risque de rediviser l'Union entre les membres qui seront capables d'être au rendez-vous et ceux qui ne le seront pas ?

R. : C'est une question importante. La France a été parmi les premiers à la soulever. C'était au cours du sommet de Cannes. La monnaie unique se place en effet au cœur de la construction européenne et il serait paradoxal que sa mise en place vienne affaiblir les solidarités des Quinze.

Tout le monde est convaincu, je crois, que l'existence d'une monnaie unique est un facteur de renforcement de l'Union. La monnaie unique remettra par exemple les pays à égalité dans la compétition économique, en éliminant les distorsions de concurrence liées aux variations de change. Elle permettra donc un meilleur fonctionnement du marché unique. Elle sera même une garantie pour l'existence du marché unique. Elle contribuera aussi à l'émergence d'une véritable identité européenne face au dollar et au yen.

Pour compléter ma réponse, je souhaite aussi souligner l'importance des problèmes liés à l'organisation des relations entre les pays participant dès l'origine à la monnaie unique et ceux qui ne seront pas encore prêts à la date du 1er janvier 1999. Il faut prévoir un mécanisme de change qui assure une stabilité monétaire entre l'EURO et les autres monnaies européennes, permettant ainsi la nécessaire stabilité des changes.

La réflexion sur cette question est déjà engagée dans les enceintes européennes. Les bases d'un mécanisme de change rénové sont posées, avec la mise en place d'un mécanisme intergouvernemental dont le point d'ancrage serait l'EURO. D'autres questions sont encore en discussion, notamment la nature et le niveau des interventions de la future banque centrale européenne. Les discussions se poursuivent aussi sur le thème de la stabilité budgétaire, en troisième phase de l'Union économique et monétaire.

Le parallélisme entre les deux sujets est un point important. Il atteste la volonté de tous les États membres de faire de la monnaie unique un instrument de convergence et non de division.

Sur l'ensemble de ces travaux, le Conseil européen de Dublin au mois de décembre sera, j'en suis convaincu, un moment décisif, comme l'avait été celui de Madrid, sous présidence espagnole, qui a arrêté le scénario du passage à la monnaie unique.

Q. : Quels seront les grands chantiers de la construction politique européenne après avoir réglé l'incertitude de la monnaie unique ?

R. : Il n'y a pas d'incertitude : le passage à la monnaie unique, qui sera décidé au plus tard au début de l'année 1998, dans moins de deux ans, s'effectuera le 1er janvier 1999. Tous nos efforts vont dans ce sens. J'observe la même détermination de la part du nouveau gouvernement espagnol, et je m'en réjouis.

La grande échéance de cette fin de siècle sera, ensuite, l'élargissement de l'Union. Les négociations d'adhésion devraient, comme nous le souhaitons, commencer au cours de la période suivant la conclusion de la CIG, et tenir compte de ses résultats. Nous ne voulons pas, du côté français, établir de discrimination a priori entre les douze pays candidats. Nous tenons en revanche à ce que, grâce à la Conférence intergouvernementale, les institutions de l'Union aient été renforcées au préalable et dans une mesure suffisante. Cette perspective historique est pour nous l'un des grands défis politiques et économiques que nos nations doivent relever.

Sur le plan interne, l'élargissement devra bien sûr s'accompagner d'une certaine évolution des politiques communes et des perspectives financières de l'Union européenne. Mais nous veillerons à préserver, lors de ces négociations, ce qui fait l'originalité et la force de la construction européenne.

 

Conférence de presse du ministre des Affaires étrangères, M. Hervé de Charrette (Paris, 18 juillet 1996)

Mesdames et Messieurs,

Juste quelques mots avant de vous permettre d'interroger tous ceux qui sont ici. Je voudrais souhaiter la bienvenue à l'imposante délégation gouvernementale espagnole à ce séminaire franco-espagnol M. Abel Matutes, ministre des Affaires étrangères, Mme Margarita Mariscal de Gante, ministre de la Justice, M. Edouardo Serra Rexach, ministre de la Défense, M. Rafael Arias-Salgado, ministre des Travaux publics, Mme Loyola de Palacio, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation, M. Ramon de Miguel, secrétaire d'État pour la politique extérieure et l'Union européenne, et M. Fernando Quejerrina, secrétaire d'État aux universités, à la recherche et au développement.

C'est le quinzième séminaire franco-espagnol, mais c'est de loin la première fois qu'un tel séminaire revêt une telle ampleur en raison de l'imposante participation espagnole et française : sept membres du gouvernement présents de part et d'autre. Il était prévu qu'il y en ait un huitième de part et d'autre, les ministres de l'Intérieur espagnol et français. Mais cet aspect des choses a dû être différé, puisque M. Jean Louis Debré est en Corse, et les deux ministres ont prévu de se rencontrer le 25 juillet prochain pour avoir leur séminaire à eux, si j'ose le dire, ceci est évidemment très important. Cette manifestation est donc un signe de la volonté très forte qui anime aussi bien le gouvernement espagnol que le gouvernement français, de développer notre coopération avec l'ambition d'avoir entre nous une coopération extrêmement étroite, et si je puis le dire aussi, une amitié intime entre nos deux pays, qui sont l'un et l'autre engagés dans cette voie à l'initiative personnelle du président du Gouvernement espagnol et du président de la République française qui, vous le savez, se sont rencontrés il y a quelques semaines, et ont ensemble décidé de donner une nouvelle impulsion aux relations franco-espagnoles.

Nous avons donc travaillé pour ce séminaire annuel dans l'esprit de poursuivre l'oeuvre établie entre nos deux pays depuis de longues années et en même temps, avec l'idée de lui donner un nouvel élan, une nouvelle dimension, une nouvelle force, dans la perspective du prochain sommet franco-espagnol qui se tiendra à Marseille les 4 et 5 novembre prochain.

Nous avons évoqué un très grand nombre de sujets. Je vais les parcourir rapidement avant de passer la parole à Abel Matutes, et ensuite chacun des ministres présents, partie espagnole et partie française, pourra avec vous entrer plus avant dans le détail.

Au niveau de la justice, nous avons traité longuement du troisième pilier de l'Union européenne, en mettant l'accent sur les affaires civiles, sur la transmission et la notification des actes judiciaires, sur la signature de la convention d'extradition, sur l'extension à la famille de la Convention dite Bruxelles-II concernant l'exécution des jugements, sur la mise en œuvre de Schengen, et sur l'échange de magistrats de liaison entre nos deux juridictions.

Dans le domaine de la défense ont été évoquées les questions intéressant la professionnalisation des armées, la réforme de l'Alliance atlantique, l'avenir de l'Union de l'Europe occidentale, les grands programmes d'armement.

Dans le domaine de l'équipement et des transports ont été évoqués le TGV entre Madrid, Barcelone et la France, ainsi que d'autres infrastructures, en particulier le tunnel de Somport. Les deux ministres de l'Agriculture ont préparé assidûment le prochain conseil agricole sur toute une série de questions très importantes, la viande bovine, la question de la jachère en 1997, l'organisation commune des marchés de certains produits, et les questions de la pêche qui sont très importantes.

Dans le domaine de la recherche, les ministres ont partagé un certain nombre de préoccupations communes concernant la préparation du cinquième programme-cadre de recherche et de développement, et la coopération euro-méditerranéenne.

Plus largement, dans le domaine de la politique étrangère, nous avons constaté, ce que vous savez, une atmosphère exceptionnelle de consensus et d'amitié mutuelle entre les deux équipes gouvernementales française et espagnole, et un travail détaillé entre nos équipes. En effet, la matinée a été occupée par le travail des délégations des fonctionnaires, et l'après-midi par le travail des ministres, avant la séance de synthèse. Je voudrais redire deux ou trois choses à ce sujet.

D'abord, nous avons ensemble, Français et Espagnols, la même conception de l'Europe. Nous voulons une Europe forte, qui va de l'avant, une Europe qui résolve ses problèmes. Dès lors, nous avons l'idée de réussir cette Europe-là et de travailler ensemble. La France considère - je crois que c'est aussi le point de vue espagnol - que la relation franco-espagnole est une grande priorité de la façon dont nous abordons les questions européennes ensemble. Nous avons aussi l'idée d'une Europe mieux équilibrée vers le sud. Nous partageons un ensemble de préoccupations intéressant la Méditerranée, que chacun ici connaît. Bref, il y a entre nous, non seulement une convergence de l'esprit, mais aussi une convergence du cœur. Nous sommes donc convenus de travailler ensemble de façon très approfondie et étroite durant toute la période de négociations de la conférence intergouvernementale, de telle sorte que les points de vue français et espagnol, souvent communs, puissent se retrouver dans les discussions. Nous sommes convenus de relancer ensemble la politique méditerranéenne de l'Union. À la suite du brillant succès de la Conférence de Barcelone, nous voulons maintenir et si possible réchauffer l'élan qui avait été donné à cette époque. La France attache de l'importance à sa proposition, son projet de pacte euro-méditerranéen de stabilité, mais en même temps, nous sommes attentifs à la démarche espagnole qui souhaite que les trois volets de la Conférence de Barcelone, le volet de sécurité - le volet politique - le volet économique et le volet culturel, avancent d'un pas commun. Nous avons montré de façon très remarquable, me semble-t-il, notre identité de vues s'agissant de l'Europe de la défense et de la sécurité, de la rénovation de l'Alliance, de l'avenir de l'UEO, sujet sur lequel j'ai observé que les ministres de la Défense montraient une très forte convergence de vues.

Enfin, dans le domaine des relations bilatérales, en réalité, nous n'avons pas de problèmes, nous n'avons que des projets. Ce qui est sympathique. Le projet de faire en sorte que le traité de coopération transfrontalière, qui a été signé entre nous, soit ratifié d'ici le sommet franco-espagnol de Marseille. Le projet de réanimer la commission pyrénéenne ; et nous avons évoqué aussi le développement des échanges de jeunes. Enfin, nous avons constaté que le projet de transfert de l'eau du Rhône vers la Catalogne recueillait l'intérêt de principe du côté français et du côté espagnol et que, par conséquent, il serait mis à l'étude.

Voici Mesdames et Messieurs, très rapidement, quelques indications sur ce qui s'est passé pendant ce séminaire qui a été, je dois le dire, particulièrement remarquable par l'ampleur des sujets traités, par la convergence de nos vues, par la chaleur des relations. Je crois que c'est la meilleure préparation possible du sommet franco-espagnol des 4 et 5 novembre prochain, qui doit être un sommet fondateur de cette priorité à l'amitié et à l'entente franco-espagnole que nous avons voulu affirmer aujourd'hui.

Q. : (Sur la loi Helms-Burton)

R. : Je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire mon collègue Abel Matutes. Ce qui a été frappant au cours de ces dernières semaines, et qui était somme toute assez impressionnant, au conseil affaires générales lundi, c'est la cohésion des Quinze sur cette question, rejoignant d'ailleurs la protestation émise par le Canada et le Mexique et formant ainsi un front assez clair, sur une ligne commune, à savoir que les échanges internationaux doivent être régis par des règles multilatéralement fixées, et que des décisions unilatérales ne peuvent pas en troubler le jeu. Ayant maintenant un peu de pratique des réunions ministérielles à Bruxelles, je peux dire que cette convergence, cette cohésion, cette détermination européenne ont été un élément qui m'a impressionné. Le résultat est là, c'est un résultat partiel, ce que, je l'ai lu depuis lors, dans les dépêches d'agences, tous nos collègues ont exprimé chacun à sa façon mais de façon tout à fait convergente. C'est ce qu'a exprimé la Commission aussi. C'est un pas dans le bon sens, naturellement c'est un pas limité, c'est un résultat partiel. Nous maintenons l'intégralité des demandes et dans le même temps, nous allons saisir cette opportunité pour poursuivre le dialogue avec les autorités américaines.

Je voudrais dire un mot sur le drame qui s'est déroulé dans la nuit d'hier à aujourd'hui. C'est un drame épouvantable dans lequel il y a un très grand nombre de victimes américaines. Il y a aussi, comme vous le savez, un certain nombre de victimes françaises. Dès que nous avons été informés de ce drame, le président de la République a adressé un message d'amitié et de peine partagée au président Clinton. J'ai moi-même envoyé un message dans les mêmes termes à Warren Christopher, que j'aurai au téléphone probablement ce soir. Il est pour l'instant prématuré de faire quelque pronostic que ce soit ou quelque hypothèse que ce soit sur les causes de ce drame. La France, naturellement, se tient en contact très étroit avec les autorités américaines, et prend toutes les dispositions à l'égard des familles françaises concernées par ce drame.