Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis.
Je ne vais pas retenir longtemps votre attention. Le fait est que nous sommes un peu en retard mais nous avions une réunion du bureau de l’AFIN pour faire le tour d’horizon de vos problèmes. Il est vrai que cet échange de vues s’est un peu prolongé aux dépens du plaisir que j’ai à vous retrouver, comme c’est la tradition.
En venant vers vous, je ressentais une panoplie de sentiments. Celui de la tradition, celui de la fierté et aussi celui de la compréhension.
D’abord, la tradition. Chaque année, nous venons passer une semaine à New York. Je dis nous, parce que je ne viens pas tout seul, vous avez pu vous en apercevoir. Mais, c’est vrai que c’est une tradition qui est, somme toute, pleine de charme. Ce n’est pas que le programme que l’on me fabrique me donne beaucoup de loisirs pour visiter New York puisque, généralement, ma journée se passe entre l’hôtel Plaza et les Nation puis entre les Nations unies et l’hôtel Plaza et que le seul moment où je prends l’air – comme l’on promène son chien… – c’est quand mes collaborateurs me disent : « maintenant, la prochaine réunion a lieu aux Nations unies » et que l’on traverse la rue ! Mais, sous cette réserve, c’est vrai que c’est une tradition qui a beaucoup de charme. Et qui voit revenir, j’allais dire « à heure fixe », les mêmes événements et parmi ces événements, il y a celui de venir vers vous et croyez bien que j’en suis très heureux.
Je ressens aussi un sentiment de fierté. Vous êtes les hommes et les femmes qui avez choisi de travailler dans une organisation internationale et pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit des Nations unies. Comme je le disais tout à l’heure au bureau de l’AFIN, j’espère que vous aimez ce que vous faites. Vous avez des problèmes, sans doute, j’en parlerai tout à l’heure, mais l’essentiel c’est d’aimer son travail. C’est, quand même, le plus important. Et, vous avez choisi de travailler dans une organisation internationale, vous avez choisi de travailler à l’Organisation des Nations unies. Vous y représentez le monde mais vous y êtes la France. Vous êtes au service des intérêts globaux de la communauté internationale mais vous y êtes la représentation française. Et je crois que vous êtes fiers, à la fois de cette mission qui est la vôtre de servir à l’émergence progressive d’une communauté internationale qui permet de passer d’une monde de la confrontation à une monde dans lequel, on l’espère, les peuples auront des relations meilleures ; dans lequel, on l’espère aussi – je crois que c’est vrai d’ailleurs – apparaît progressivement un droit international, c’est-à-dire que les relations entre les peuples et les citoyens du monde sont progressivement réglées, non pas par le rapport des forces, non pas par des situations de faits, non pas par des décisions nationales seulement, mais, pour une part, par un droit international qui s’élabore jour après jour, année après année et qui est l’expression internationale de cet ordre juridique, qui fait la stabilité des situations et le progrès des Droits de l’homme dans les frontière nationales. Ce qui est vrai pour une nation comment à l’être petit à petit au niveau du monde et c’est votre œuvre ! c’est à cela que vous travaillez. C’est, évidemment, extrêmement important et c’est un mouvement historique dont vous avez, à un moment donné, une petite charge. Je crois qu’il y a de quoi être fier. Permettez-moi de vous dire que je suis heureux et fier des Françaises et des Français qui, comme vous, sont dans cette Organisation des Nations unies si complexe, si difficile sans doute, si contestée parfois, et sont là pour représenter la présence de notre pays et peut-être aussi les valeurs que nous représentons dans la communauté internationale. Ainsi le monde jette sur nous un regard qui n’est pas tout à fait celui que l’on a pour une quelconque nation : la France sort du lot. Elle est une nation particulière. Toutes le sont mais je crois que la nôtre a une histoire, des valeurs, une place dans la communauté des nations dont nous sommes fiers et dont je suis sûr que vous partagez la fierté.
Enfin, des sentiments de compréhension. J’ai fait, avec votre président et son équipe un tour d’horizon des problèmes que vous avez, que vous pouvez rencontrer dans votre vie professionnelle. Comme pour chacun, ces problèmes existent. Mais les vôtres vous sont propres et, naturellement, ils vous concernent plus que tout autre. Il est vrai que l’organisation des Nations unies connaît une période difficile. Tout d’abord, parce qu’elle est contestée et, curieusement, par le pays même qui l’accueille. Il me semble que, somme toute, nous serions, nous, très fiers d’avoir sur le sol français le siège des Nations unies. Si d’aventure, d’ailleurs, ici il n’est pas le bienvenu, Paris est disponible ! Mais c’est ainsi, il y a de la contestation dans l’air. J’ajoute que vous êtes comme toute les grandes structures administratives du monde comme l’administration française, soumis à des mesures d’économie, de restriction qui en dehors du débat politique et international sur les Nation unies qui vous concernent comme elles concernent, il faut que vous le sachiez, toutes les organisations et les structures publiques, quelles qu’elles soient. Pour vous, naturellement, c’est une inquiétude, une préoccupation et vous vous demandez si, dans cette restriction, il y a la même place pour vous qu’hier, et la même place pour la France. Nous serons attentifs, croyez-moi, dans l’année qui vient, à vos problèmes que nous avons regardés très en détail avec votre président et que nous suivons dans le cours de l’année de façon assez attentive. Nous serons aussi attentifs à la place de la France dans l’organisation des Nations unies, place qui est affaire de nombre : est-ce qu’il y a une présence française dans les effectifs des Nations unies qui correspond au poids de notre pays, ne serait-ce qu’à notre contribution financière. Après tout, étant ceux qui payent le plus régulièrement aux Nations unies, nous pouvons avoir des contreparties. Mais, en même temps, nous sommes attentifs à la qualité de notre présence, c’est-à-dire au partage des responsabilités, y compris les responsabilités les plus élevées, qui ont une très grande importance pour le poids, l’autorité et la présente de la France.
Voilà les pensées que j’avais en venant vers vous. Merci d’être venus à cette invitation. Avec M. Dejammet qui dirige la représentation permanente française après des Nations unies, avec toute son équipe, c’est avec un grand plaisir que nous vous accueillons. Merci.