Texte intégral
Monsieur Louis Le Pensec, Ministre de l’agriculture et de la pêche est retenu aujourd’hui par une importante négociation. Il regrette de ne pas pouvoir être parmi vous.
Le salon national du matériel ostréicole, mytilicole, cultures marines et pêches est un lieu de rencontre et de dialogue entre les différents partenaires professionnels de la filière. Vous avez retenu pour son 26ème anniversaire des thèmes de débat sur lesquels Monsieur LE PENSEC souhaite centrer son message, - l’espace de production et la qualité des produits - parce qu’ils constituent des axes essentiels de votre métier.
Le problème foncier en conchyliculture se pose de façon particulière. Il échappe aux procédures classiques d’aménagement. Les gens de terre ont bien du mal à percevoir, à accepter vos spécificités parce que vous travaillez entre terre et mer, parfois avec un tracteur, souvent avec un bateau.
Sur le domaine public maritime et sur le domaine privé terrestre, vous avez besoin d’un foncier dont l’occupation doit être reconnue, dont l’extension doit être possible, dont la protection doit être assurée.
C’est notamment pour cela que des procédures d’aménagement spécifiques ont été mises en oeuvre, je veux parler ici des schémas de mise en valeur de la mer, instruments de définition de la vocation des sites maritimes, de la compatibilité entre les usagers du littoral, cadre de régulation des usages entre les activités professionnelles et récréatives liées à la mer et de prévention des conflits. Le schéma de mise en valeur de la mer de Charente Maritime été élaboré après une phase d’étude et de consultation des partenaires, tant des professionnels que des élus et des administrations.
Je sais, comme le Ministre le sait, que la section régionale conchylicole a fortement contribué à son élaboration parce qu’elle était pleinement consciente des enjeux du schéma pour la profession. Il souhaite donc que l’approbation du SMVM puisse rapidement se faire.
Le Ministre de l’agriculture et de la pêche tient à ce que les différents schémas de mise en valeur de la mer, en cours d’élaboration, puissent aboutir parce que l’occupation du domaine public maritime ne doit pas se régler par la loi du plus fort.
L’accès à l’espace est une condition déterminante pour l’exercice de la conchyliculture et de l’aquaculture. Il constitue actuellement un frein au développement alors que ces activités peuvent produire des richesses et même participer à l’harmonie du paysage dès lors que leur implantation est réfléchie et concertée.
La compétition pour l’espace littoral est vive ; les activités conchylicole et aquacole y ont pleinement leur place, qui ne doit pas être régulièrement remise en cause au gré des pressions.
La conchyliculture évolue par la technique, par les modes de cultures. Vous le savez mieux que quiconque en Charente Maritime. Les outils mis à disposition des professionnels permettent ces évolutions comme nous avons pu, notamment, nous en rendre compte au cours de cette visite.
La conquête de nouveaux espaces pour de nouvelles productions, attendues sur le marché, est un signe du dynamisme d’une profession. Nous avons besoin de créateurs de richesses, de créateurs d’emplois, dont l’activité s’inscrit dans une perspective de développement durable, c’est à dire soucieux de la qualité de l’environnement.
Le projet huîtres en eaux profondes, du Pertuis d’Antioche, comme les filières ostréicoles dans le Pertuis Breton, répondent à cette démarche.
Bien entendu, il s’agit pour réussir la culture en eau profonde, de mener des expériences, d’accompagner la démarche, de dialoguer avec les pêcheurs, afin de trouver les conditions d’une adhésion de l’ensemble des gens de mer à cette innovation.
De même, tester de nouvelles filières ostréicoles dans le Pertuis Breton et organiser leur mise en oeuvre dans un cadre organisé sera encouragé par les Pouvoirs publics.
Monsieur LE PENSEC demande à l’administration, comme à l’IFREMER, d’appuyer les initiatives qui sont la marque d’une volonté professionnelle qu’il entend accompagner.
L’espace doit être disponible pour les activités conchylicoles et aquacoles mais il doit être de qualité. La protection de la qualité des eaux littorales est une condition nécessaire à la bonne pratique de l’élevage.
Monsieur LE PENSEC entend pour sa part encourager, dans le cadre de son ministère, les efforts du monde agricole pour réduire les pollutions dans le cadre du programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole.
Les marais sont des milieux d’une grande richesse en termes de productivité primaire. Celle-ci doit être maintenue, c’est pourquoi l’entretien des sols et des berges, la gestion de l’eau constituent des exigences pour conserver les sites, non pas en l’état, mais en bon état.
Toutes les conditions qui viennent d’être précisées pour l’espace sont indispensables pour faire des produits de qualité reconnus par le marché.
Le consommateur veut de plus en plus des produits susceptibles de se distinguer et il est prêt à en mettre le prix.
Les stands que nous avons visités, les matériels qui nous ont été présentés sur ce salon à bien des égards vont dans le sens d’une production de qualité.
Le FIOM avec l’IFREMER ont entrepris une recherche sur les éléments d’appréciation de la qualité. A Marennes-Oléron, la section régionale est attachée à la promotion des produits du terroir et s’engage dans un processus permettant d’aboutir à une indication géographique protégée (IGP) qui nécessite le respect d’un cahier des charges établi par la profession et qui bénéficie à ceux qui y adhèrent. Le Ministre a eu récemment l’occasion de dire à la Commission nationale des labels et certifications des produits agricoles et alimentaires, que les cahiers des charges sont devenus de véritables documents techniques précis et structurés, conçus dans un esprit de définition et de maîtrise de la qualité.
Vous pouvez compter sur l’expérience des services du Ministère de l’agriculture et de la pêche pour vous accompagner dans ce domaine.
Produire une huître de qualité ne suffit pas pour qu’elle soit reconnue sur le marché. La concentration de la distribution, le poids grandissant des grandes et moyennes surfaces dans l’écoulement des produits de la mer impliquent qu’une profession, pour l’essentiel, artisanale et familiale s’organise pour vendre.
Sous l’impulsion dynamique du Président du CIC, Monsieur Goulven Brest, ici présent, les organisations de producteurs en conchyliculture se développent. A Marennes-Oléron, des efforts sont entrepris dans ce sens depuis plusieurs années.
L’organisation de producteurs prend le relais des sections régionales pour agir sur les prix à la première mise en marché. Son action conduite en lien étroit avec la section régionale conchylicole qui assure la promotion et agit pour la démarche qualité, peut être appuyée par le FIOM qui deviendra bientôt l’OFIMER.
Dans le cadre de l’OFIMER, il est prévu un comité spécialisé « conchyliculture, aquaculture » qui vous permettra d’établir des stratégies dans ce domaine. Les compétences et l’expérience et de l’OFIMER, nées du FIOM, sont de nature à appuyer vos initiatives pour que vos efforts soient reconnus et trouvent leur traduction économique.
Un espace maîtrisé, une profession bien insérée dans le territoire dont l’activité est reconnue par l’ensemble des acteurs des pays et des régions littorales, une profession soucieuse de défendre et promouvoir une production de qualité, qui met en valeur les spécificités du terroir et qui sait s’imposer sur le marché, sont les conditions d’une réussite que Monsieur LE PENSEC, par ma voix, vous souhaite à tous. Je vous remercie.