Texte intégral
Messieurs les Parlementaires,
Madame la Vice-Présidente du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Mesdames, Messieurs les élus,
Messieurs les Préfets,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux d'être ici parmi vous à l'occasion de la signature des Contrats de Développement Urbain de Seine-Amont Nord, de Confluent Marne et de Seine-Amont Sud.
Cette signature représente pour tous, ici présents, une importance qui mérite d'être soulignée. Quinze ans après la décentralisation de l'urbanisme, elle est le témoin du nécessaire partenariat entre l'Etat et l'ensemble des collectivités territoriales, dans un site stratégique touché par la désindustrialisation, les crises sociale et urbaine et disposant d'atouts humains et géographiques qui ne demandent qu'à être mobilisés pour relever les défis de la civilisation.
L'actuel schéma directeur de la Région Ile-de-France a inscrit au titre de ses priorités le redéveloppement économique et urbain de la petite couronne. Cela se traduit notamment au travers des deux sites stratégiques qui sont Seine Amont et la Plaine Saint-Denis.
Avec le chômage, la crise urbaine est souvent au cœur des problèmes de notre société. Nous en vivons quotidiennement les difficultés économiques et sociales qui on sont la traduction, mais aussi ses conséquences politiques qui peuvent être lourdes de dangers pour l'avenir et pour la démocratie.
Fort heureusement, cette crise ne génère pas que des réflexes de peur ou de résignation. Elle appelle au contraire mobilisation, créativité, citoyenneté. Toutes ces dernières années nous ont amené les preuves que le mouvement social pouvait être porteur de constructions nouvelles, collectives, source de dignité retrouvée. Et dans ce département par exemple les récents mouvements des chômeurs en sont le signe. C'est là, dans le respect de la parole des citoyens et des habitants, qu'il nous faut construire et reconstruire la ville, des villes où il fasse bon vivre. Les communes de la première couronne autour de Paris disposent d'atouts importants, du fait de leur position géographique, de leur desserte, de leurs équipements. Ceci est une chance à saisir pour répondre aux questions d'aujourd'hui, dans les conditions d'aujourd'hui.
Il est clair que le développement économique et social occupe une place décisive dans la capacité à restructurer ces villes. Durant les dernières décennies, le mouvement de désindustrialisation a laissé des marques dures et douloureuses dans le paysage. Cette période a été marquée par la résistance nécessaire que les populations avec leurs élus y ont opposé.
Aujourd'hui, nous savons bien qu'il nous faut construire, et construire avec les emplois d'aujourd'hui. Des territoires comme les nôtres ont des atouts incontestables. Par ses moyens, l'Etat peut y contribuer. De même, un développement équilibré de l'Ile-de-France suppose un développement équitable de l'emploi, et donc que l'on ne poursuive pas l'encouragement aveugle aux délocalisations industrielles. L'équilibre nécessaire à établir avec la Province et ses métropoles, l'action pour éviter l'hypertrophie, doivent permettre aussi d'offrir aux Franciliens toute la palette des emplois, y compris industriels. Nous y travaillons avec Madame Dominique VOYNET, Ministre chargée de l'Aménagement du Territoire.
Permettez-moi d'aborder maintenant ce qui concerne plus directement mon champ de responsabilité ministérielle.
Pour réussir, ce projet repose sur une approche globale de l'aménagement et du développement, autour des thèmes de l'environnement, de l'amélioration du cadre de vie, des équipements publics, de la valorisation des patrimoines, de l'habitat, du développement économique, des déplacements et des transports, de la politique foncière...
J'insiste sur la prise en compte de la politique foncière, car elle est le socle de l'urbanisme et de l'aménagement. C'est par elle, quand elle a été bien réfléchie, que les choses deviennent possibles.
Les communes de la Seine-Amont auront à mettre en œuvre de façon concertée entre elles et avec l'Etat, la Région et le Département une politique de veille foncière, destinée à fixer les valeurs foncières à un niveau compatible avec les projets de reconquête urbaine et à contenir leur évolution ultérieure. Concernant les subventions aux acquisitions foncières des contrats de développement de Seine-Amont, c'est 22 MF qui seront investis dans les 3 années 97, 98 et 99 par l'Etat. Vous me direz que cela est encore faible, c'est vrai, et je crois que là aussi, l'Etat et la Région avec son nouvel exécutif ont du pain sur la planche.
Je voudrais dire enfin combien m'ont paru fondamentales les options que vous avez approuvées par vos délibérations intervenues tout au long de l'année 1997. J'insiste sur l'action du Département qui a, par sa délibération du 16 juin 1997, non seulement approuvé ces options, mais pris des engagements déterminants dans le domaine de ses compétences. Je voudrais souligner notamment les protocoles qu'il a signés, le 3 décembre 1997, avec les villes concernées de Seine-Amont pour conduire les études de nouvelles liaisons urbaines Est-Ouest.
En affirmant la priorité aux transports en commun, j'ai demandé, dans le cadre de l'élaboration du Plan de Déplacement Urbain d'Ile-de-France, au STP, à la DREIF et à la RATP de lancer les études de faisabilité du réseau Orbitale en Seine Amont, en concertation avec les collectivités territoriales. J'ai demandé notamment que l'on étudie la faisabilité d'un réseau de surface en site propre. Le développement d'un tel mode de transport s'inscrit pleinement dans les orientations du Plan de Déplacement Urbain de diminution du trafic automobile. Pour l'élaboration de ce plan, j'ai souhaité que soit mise en place une démarche de concertation étroite avec les collectivités locales. Elle s'impose tout particulièrement pour préciser les dispositions de ce plan pour la Seine Amont. Ainsi, lors du XIIème Plan, des actions significatives
- achèvement du site propre de la RN 305, prolongation du Trans Val-de Marne, premiers kilomètres du Réseau ORBITALE - pourraient être engagées.
Je suis, vous le savez, aussi Ministre des routes et j'ai bien entendu votre demande pour ce qui concerne la réalisation de la déviation do la RN 6 à Valenton/Villeneuve-Saint-Georges.
Pour la qualité de vie de nos concitoyens, il est nécessaire de trouver une solution à ce problème très complexe, pour des raisons d'urbanisme comme de financement
Je souhaite d'autre part que soit remis à plat le dossier de la plate-forme aéroportuaire d'Orly, comme cela a été fait à Roissy, et qu'une mission soit conduite pour éclairer les actions à entreprendre en ce qui concerne : la révision du Plan d'Exposition au bruit de l'aéroport d'Orly, en attente depuis 1990 ; une réflexion sur les conséquences du Plan de gêne sonore approuvé en 1996 ainsi que sur la répartition des ressources fiscales et parafiscales générées par les activités de la plate-forme ; les mesures à prendre et les investissements à engager pour assurer une meilleure desserte de l'aéroport ; enfin les actions à entreprendre autour des activités liées à la plate-forme d'Orly. A la demande des maires de Seine-Amont Sud, j'envisage de confier à Michel COLOT cette mission, qu'il conduirait en concertation notamment avec les collectivités territoriales concernées, la Direction Générale de l'Aviation civile, Aéroports de Paris et Air France, sous l'autorité des deux Préfets du Val-de-Marne et de l'Essonne.
Enfin, sans remettre en cause le choix fait par le Port Autonome de Paris de développer une plate-forme industrialo-portuaire à Vigneux, je souhaite confier à la Direction des Transports Terrestres une mission d'évaluation des conditions à remplir pour développer concomitamment une deuxième plate-forme industrialo-portuaire autour des darses de Villeneuve-le-Roi.
Dans un autre registre, en mon nom et en celui de Louis BESSON, Secrétaire d'Etat au Logement, je voudrais vous dire toute l'attention que nous portons à ce que soit engagée en Seine-Amont une politique de l'habitat qui prenne en compte la demande des habitants. Cela passe par le développement d'une offre de logements diversifiée, tant en location qu'en accession ; mais aussi par la résorption des poches de précarité, que sont par exemple les hôtels meublés ou les logements présentant encore des risques de saturnisme.
Nous souhaitons que soient amplifiées les démarches de requalification urbaine et sociale des grands ensembles en difficultés en Seine-Amont. Nous savons que sur les 14 contrats de Ville du Val-de-Marne, 9 concernent la Seine-Amont, avec notamment les deux contrats du grand ensemble de Choisy-Orly qui regroupe plus de 5 600 logements locatifs sociaux.
Pour aider cette démarche, Louis BESSON et le Président GERMA ont signé le 4 février dernier un protocole au terme duquel l'Etat et le Département font un effort supplémentaire significatif en direction de la réhabilitation des sites les plus sensibles à Ivry, Alfortville et Choisy.
Cette action a été rendue possible par la mise en place du programme exceptionnel de réhabilitation engagée par le Premier Ministre dès le mois de juillet dernier.
Vous me pardonnerez, j'en suis sûr, la longueur de ces propos, mais on ne peut en quelques minutes résumer l'ampleur de la démarche de redéveloppement d'un territoire, qui des gares d'Austerlitz et de Lyon jusqu'à la limite de l'Essonne rassemble 680 000 habitants et offre près de 330 000 emplois, territoire qui recèle par ailleurs des perspectives de redéveloppement exceptionnelles dans l'Est parisien sur près de 2 000 ha à reconquérir par des projets urbains.
Avant que vous n'apposiez votre signature, vous me permettrez de saluer l'équipe de la Mission Seine-Amont qui, sous la houlette de Michel COLOT, a travaillé inlassablement à l'émergence de votre projet Seine-Amont.
Enfin, je voudrais encore fortement vous dire le soutien de l'Etat et mes vœux de plein succès pour vos ambitions de revalorisation économique, urbaine et sociale de ces territoires si riches de culture populaire.
Je vous remercie de votre attention.