Texte intégral
Mesdames,
Messieurs,
C'est avec un réel plaisir que je m'exprime devant vous lors de cette première université politique de toute l'UDF. La réforme de nos statuts a transformé notre mouvement en une authentique fédération. Cette université d'été est la première étape concrète de notre rénovation.
Si je suis ici, si les Radicaux participent, très nombreux, à cette université d'été, c'est parce que nous avons la conviction qu'il doit y avoir de plus en plus une voix UDF au sein de la majorité.
Si en 1998, pour les françaises et les Français, être UDF se résumait à ne pas être RPR alors nous aurions échoué et la majorité serait en grande difficulté.
La voix de l'UDF, je l'entends généreuse, audacieuse et proche du quotidien de nos concitoyens. Je la conçois comme la voix du Centre.
La voix de l'UDF est généreuse quand elle rappelle :
- qu'à côté de la légitimité de la loi républicaine, il y a l'élan du cœur ;
- qu'à côté de la fermeté dans le combat de l'immigration clandestine, il doit aussi y avoir l'examen particulier de situations humaines, complexes au regard des textes à appliquer.
Je le lui ai dit et je tiens à le répéter ici, pour moi, Gilles de Robien a parlé avec la voix de l’UDF en août dernier.
Alors que la rentrée politique s'annonce difficile - comme chaque année diront certains -, alors que nous sentons tous la réticence de la société française aux réformes pourtant indispensables, la voix de l'UDF doit être audacieuse.
De l’audace pour faire, enfin, une place aux femmes dans la vie publique. La proposition de loi de Nicole Ameline et Gilles de Robien, que j'ai signée et qui garantit une réelle participation - le tiers - des femmes sur les listes municipales, régionales et européennes est un pas important en ce sens. Mais soyons-en conscients. Ce pas risque d'être insuffisant encore.
Car être sur une liste c'est bien, être en position éligible c'est mieux. Là, c'est une question de volonté. Un texte de loi ne peut rien, le combat n'est donc pas encore gagné !
En outre, il y a corrélation entre cette loi et celle sur le cumul. Seul un nouveau texte sur le cumul des mandats et des fonctions permettra de libérer des postes et ainsi réellement de redistribuer le pouvoir.
De l'audace pour ouvrir le dialogue social sur la refonte des aides à l'emploi et du financement de notre protection sociale alors que nous devons assainir les finances publiques (rencontres sociales en janvier)
De l'audace aussi pour réformer le fonctionnement de nos administrations et redonner un sens et une légitimité aux femmes et aux hommes qui assument le service public dans notre pays.
Pour cela, par la concertation et le débat, nous devons réduire le formalisme administratif, rapprocher encore les services publics des Français et replacer l'État dans son rôle stratégique de garant de l'équité, de la solidarité et du respect de l’ordre républicain.
Une relance de la dynamique de diffusion des pouvoirs et des responsabilités est donc nécessaire.
C'est à l'UDF d'inventer la nouvelle étape que doit franchir en France la décentralisation (texte sur l’intercommunalité).
De l'audace enfin pour poser le débat de l'accélération du calendrier européen comme l'a fait François LÉOTARD.
La monnaie unique est pour l'UDF un acquis irréversible.
Elle doit contribuer à la relance de la croissance et de l'emploi.
De plus, j'y vois l'occasion de démystifier ce qu'il est convenu d'appeler « l'autre politique ».
Elle n'est que le rejet sans alternative de la politique suivie par la majorité depuis 1993 et ceux qui la nourrissent sont en fait le dernier carré des anti-européens.
Notre mission, c'est de donner à l'Europe une réalité attractive et populaire.
Faisons, à l'UDF, du 9 mai un vrai jour de fête européenne.
L'UDF doit parler avec la voix de la proximité. Soyons pragmatiques, proches des préoccupations quotidiennes des françaises et des français.
Le Premier ministre l’a été en engageant la réforme fiscale. Nous la demandions. Elle a une dimension sociale très forte car elle privilégie enfin les revenus salariaux après tant d'années où l'on a avantagé les revenus du capital (merci aux socialistes... !).
C'est une vraie réforme de société, compréhensible, juste et novatrice notamment en ce qui concerne la baisse des cotisations sociales et la création d'un fonds d'épargne retraite.
C'est un signe fort que les françaises et les français attendaient. Ils en veulent d'autres. Très rapidement, donnons-leur un autre signal par exemple en ramenant la TVA en dessous du seuil psychologique de 20 %.
En faisant ainsi entendre sa voix, l'UDF prendra toute sa part dans la victoire de 1998. Je le répète, elle doit imaginer, proposer avec générosité, audace et simplicité.
Pour atteindre ce résultat, il est indispensable que l'UDF poursuive sa rénovation.
Celle-ci passe d'abord par l'élection des dirigeants départementaux par l'ensemble des militants au début de 1997.
Elle passe ensuite par l'adoption de son projet politique lors d'une grande convention à laquelle pourront participer tous les membres de la Fédération en juin 1997.
Après cette convention, l'UDF, forte de ses propositions, pourra sceller son alliance avec le RPR sur la base d'un projet de gouvernement.
Ce projet UDF-RPR sera celui de toute la majorité, exprimant toutes ses sensibilités, porté par une équipe.
Mais ce calendrier politique pour l'année à venir ne pourra être tenu sans que certaines mesures simples, sur lesquelles nous nous sommes tous engagés soient prises.
Mettons au plus vite sur pied le fichier unique de l'UDF. Depuis maintenant plus de six mois j'insiste sur l'importance extrême de cet outil pour la rénovation militante de notre formation.
Je le dis à François Léotard comme à François Bayrou : si le fichier unique n'est pas mis en place pour 1997, il ne le sera jamais.
Et sans fichier unique, l'UDE ne pourra devenir la formation ouverte transparente à laquelle nous aspirons.
Vous le voyez, le calendrier que j'esquisse est dense :
- rencontres sociales en janvier ;
- élections dans les départements de janvier à mars ;
- la grande fête de l'Europe le 9 mai ;
- enfin la convention pour notre programme en juin.
Nous n'avons pas de temps à perdre !
En 1998, nous devrons nous battre et convaincre face aux socialistes, à l'extrême-gauche et à l'extrême-droite. Pour la première fois, nous serons attaqués, critiqués avec autant de vigueur par les socialistes qui se requinquent, que par l'extrême-droite qui se déchaîne.
L'UDF, par la diversité des femmes et des hommes qui l'animent, par la richesse des sensibilités qu'elle rassemble, a les moyens de faire face à ces deux dangers.
Pour remporter, nous devons être offensifs et convaincus.
Convaincus que l'Assemblée nationale n'est pas une forteresse où le nombre protège.
Convaincus aussi que nous proposons le bon choix à nos concitoyens.
Plus d'un an après mai 1995, tournons enfin vraiment la page de la présidentielle pour que s'ouvre une nouvelle période d'union sereine pour la majorité UDF-RPR. Pas une union déséquilibrée, de façade mais un rassemblement de toutes les sensibilités autour d'un projet de gouvernement.
Ce projet, il nous faudra convaincre les Français de son bien-fondé.
Pour y parvenir, pour que notre message soit largement répandu, écouté, entendu, nous devrons réunir et étoffer encore nos militants.
Et c'est vous, les jeunes, vous qui avez la générosité, le cœur, vous qui êtes nos forces vives qui devez partout, dans votre milieu professionnel, à l'école, à l’université faire valoir nos idées, promouvoir nos valeurs, pour que ce projet triomphe dans l'intérêt du pays.
Nous avons besoin de vous, de votre fougue, de votre force de conviction. L'avenir de la France nous le bâtirons avec vous, pour vous. Ne manquez pas ce combat. Il est de tous les instants.
Militez, militez sans cesse dans un esprit constructif. C'est ça la véritable nouvelle citoyenneté, c'est la meilleure réponse aux extrémistes et aux individualismes.
C'est comme cela que nous prouverons à nos concitoyens que le combat politique est noble, au service des femmes et des hommes et donc de l'intérêt général.