Articles de M. Pierre-André Wiltzer, premier vice-président et porte parole de l'UDF, dans "Le Figaro" du 20 juin 1996 et "L'Esprit d'équipe" de juillet 1996, sur la réforme des statuts de l'UDF, intitulés "La Mutation de l'UDF" et "Parole tenue".

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Média : Emission Forum RMC Le Figaro - L'Esprit d'équipe - Le Figaro

Texte intégral

Date : 20 juin 1996
Source : Le Figaro

Dix-huit ans après sa naissance, l’Union pour la démocratie française est à la veille d’une mutation profonde. Démocratie interne et unité sont les deux principes qui l’inspirent.

Les nouveaux statuts qu’elle s’apprête à adopter, lors de son conseil national du 22 juin, instituent en effet l’élection du président de l’UDF par tous les adhérents des formations politiques qui la composent, sans distinction. Il en sera de même pour les présidents des fédérations départementales.

Les instances nationales de l’UDF - bureau politique, conseil national - ainsi que les conseils départementaux seront désormais élus en totalité au scrutin proportionnel de liste par les adhérents. Les partis composant l’UDF perdront en conséquence leur pouvoir de nommer une partie des membres de ces organes.

Une commission nationale d’arbitrage et de contrôle, indépendante des instances exécutives, sera créée ; elle aura la responsabilité de veiller au respect des règles de fonctionnement et disposera du pouvoir disciplinaire.

Condition nécessaire de ces réformes : un fichier national unique des adhérents sera constitué.

Enfin, réforme plus novatrice encore, l’UDF désignera le candidat qu’elle choisira de soutenir à l’élection présidentielle selon une procédure d’élections « primaires » auxquelles pourront participer non seulement les adhérents mais aussi les citoyens qui, à cette occasion, souhaiteront se déclarer « sympathisants de l’UDF », selon des règles apportant les garanties de sincérité nécessaires.

Longtemps décrite comme un mouvement de « notables » provinciaux, souvent brocardée pour son organisation complexe et inefficace, l’UDF va se transformer en une vraie formation politique moderne et démocratique, c’est-à-dire une organisation dans laquelle le pouvoir vient de la base et ne découle pas du principe hiérarchique.

Un projet politique

La chose est suffisamment rare pour être relevée, d’autant plus que rien n’est plus difficile pour une institution que de se réformer elle-même.

Au lendemain du conseil national du 22 juin, il faudra cesser de parler de « confédération » à propos de l’UDF. Elle sera devenue une « communauté fédérale » et je suis convaincu que son nouveau mode de fonctionnement aura mécaniquement des effets intégrateurs puissants et rapides.

C’était l’engagement pris par François Léotard, François Bayrou et moi-même, lors de la campagne pour l’élection du nouveau président de l’UDF, qui s’est achevé à Lyon le 31 mars dernier. Cet engagement, qui répondait aux souhaits d’une immense majorité des adhérents, a été tenu, dans les délais annoncés.

L’UDF se réorganise pour être un véritable lieu de débat, mais aussi de décisions. Les procédures démocratiques instituées dans les nouveaux statuts serviront non seulement à élire les dirigeants mais aussi à prendre des positions et des initiatives. Désormais, l’UDF va s’attaquer à la redéfinition de son projet politique. Que ce soit sur la question sociale, sur la distribution des pouvoirs dans la société ou sur la construction européenne, ce sont les idées de l’UDF qui se sont progressivement imposées et qui sont devenues le fond commun de la plupart des partis politiques français.

Mais les nouveaux défis à relever exigent autre chose qu’un consensus mou sur ces sujets. L’UDF rénovée a l’ambition de faire avancer le débat, au sein de la majorité d’abord, par un dialogue avec son partenaire le RPR, mais aussi dans le pays tout entier, qui attend, selon la belle formule du général de Gaulle, « du neuf et du raisonnable » !

 

Date : juillet 1996
Source : L’Esprit d’Equipe

Le 31 mars dernier, devant le Conseil national convoqué à Lyon, le nouveau président de l’UDF, François Léotard, entouré de l’équipe de direction qui venait d’être élue, avait pris un engagement : réformer l’organisation de l’UDF avant l’été pour en faire une formation politique démocratique et unie.

Le 22 juin à Issy-les-Moulineaux, le Conseil national s’est à nouveau réuni pour adopter de nouveaux statuts basés sur ces principes. En un délai record et en même temps dans le souci d’une intense concertation, la parole donnée a été tenue.

Quel qu’aient été les choix des uns ou des autres lors de l’élection du président de l’UDF, c’est presque à l’unanimité que nos nouveaux statuts ont été approuvés. Ayant été chargé de piloter cette réforme, je m’en réjouis. Mais j’y vois surtout une garantie d’avenir de l’UDF.

L’esprit d’union qui s’est manifesté traduit en effet la volonté et même la patience de l’UDF de participer activement au débat politique.

Dans les semaines qui viennent et en particulier lors de la première Université d’été commune de toute l’UDF, du 5 au 8 septembre à La Baule, nous allons actualiser notre programme et présenter nos propositions pour répondre aux problèmes du pays. L’étape de la réorganisation est accomplie. Le moment est venu de définir notre projet pour la France. Nous vous invitons à y participer !