Texte intégral
La Fête, le Congrès, et l’action à combiner
Mener de pair la préparation du Congrès et la fête de l’Humanité en liaison avec l’action quotidienne.
Les commentateurs le reconnaissent : les discours successifs d’Alain Juppé et de Jacques Chirac, promettant une nouvelle fois pour demain ce qu’ils n’ont pas fait hier, n’ont en rien calmé la colère, voire même la révolte, que suscite cette politique de suppression d’emplois, de chômage accru, d’extension de la précarité, de baisse du pouvoir d’achat, tandis que les profits et les fortunes flambent comme jamais.
En difficulté devant la profondeur de l’opposition et de la déception que provoque cette politique, attestées par la baisse rapide de la confiance dans les sondages, Chirac et Juppé ont dû monter au créneau pour tenter de se justifier.
Défendant leur indéfendable politique inspirée directement des critères de Maastricht pour la mise en place de la monnaie unique européenne, l’un et l’autre se gardent bien désormais de faire allusion à cette filiation évidente. C’est un signe des temps qu’un pouvoir soit obligé du fait du fort rejet de l’opinion de faire du « maastrichisme » honteux. Cela ne peut que nous encourager à prendre de nouvelles initiatives pour exiger un référendum sur le passage ou non de notre pays à la monnaie unique.
Écho profond de l’interpellation de Robert Hue
Alain Juppé avait déjà tenté d’enfermer notre peuple dans une fausse alternative : ou bien poursuivre sa politique néfaste ou bien revenir à celle des gouvernements socialistes dont l’échec avait ramené la droite au pouvoir.
Critiquant le duo médiatique Juppé-PS renforcé à cette occasion, Robert Hue a, dans une interpellation démocratique et unitaire adressée à Lionel Jospin, montré la nécessité d’un travail pluraliste des forces de gauche et de progrès pour construire une alternative progressiste, dont l’absence aujourd’hui fait le jeu de la droite au pouvoir. Les échos profonds suscités par cette interpellation de notre secrétaire national montrent une compréhension nouvelle de notre démarche politique exigeante, d’une union nouvelle qui ne recommence pas ce qui a échoué, et donc emprunte des chemins radicalement nouveaux.
Poser publiquement cette question centrale de la construction d’une véritable alternative progressiste, de son contenu véritablement de gauche et des conditions de sa mise en œuvre dans le pluralisme et l’intervention citoyenne, c’est une exigence politique incontournable et cela correspond aux aspirations de millions d’hommes et de femmes qui subissent durement la politique du pouvoir et cherchent la voie du changement et de l’emploi.
Actions et propositions sur les problèmes brûlants
En même temps, et sans attendre, les communistes prennent des initiatives pour aider à l’action contre cette politique désastreuse de la droite, en multipliant les propositions concrètes et urgentes à faire avancer sur les problèmes les plus brûlants.
Il en est ainsi de la défense du pouvoir d’achat, laminé par la politique de Juppé de blocage des salaires et de ponctions fiscales ou parafiscales énormes qui font chuter la consommation et donc l’emploi.
Sans relâcher notre action pour l’augmentation de 1000 francs des salaires inférieurs à 15 000 francs, nous devons mobiliser contre la nouvelle agression du pouvoir qui veut prélever plus de 4 milliards sur la prime de rentrée scolaire en la réduisant de 1000 francs par enfant.
Partout où nos organisations ont mis avec audace et ouverture en circulation des pétitions adressées au gouvernement, elles se couvrent de signatures montrant par-là que si ce mouvement se développe, il peut le faire reculer sur cette mesure particulièrement intolérable.
Il en est également ainsi de l’action pour stopper les vagues de licenciements et suppressions d’emplois en cours ou annoncées qui touchent tous les acteurs civils, avec en plus l’aggravation annoncée par le ministre de la Défense, concernant les établissements d’État et la suppression de garnisons, en liaison avec le passage à l’armée de métier.
Cela pose de manière nouvelle la question de pouvoirs nouveaux aux comités d’entreprise et d’établissement permettant de suspendre ces licenciements et de proposer d’autres solutions.
Dans le domaine de l’emploi, nous réclamons une réduction audacieuse du temps de travail sans diminution de salaire, avec les 35 heures immédiates, voire moins, en liaison avec la conception d’un plein-emploi et de pleine activité avancée dans la discussion du 29e Congrès pour instaurer « une sécurité d’emploi ou de formation » dans la garantie du pouvoir d’achat.
Cette innovation de notre réflexion, extrêmement féconde, peut s’imposer comme une nécessité sociale de première urgence face à la vague de chômage, de précarité et d’exclusion sociale que porte la politique d’argent-roi du pouvoir, mais aussi trouver un fondement économique fort dans la nécessité d’une formation initiale et continue de grande ampleur pour répondre à l’essor de la révolution technologique et informationnelle.
Enfin, comment ne pas réagir fortement aux nouveaux coups qui menacent les assurés sociaux, déjà pressurés par les hausses de prélèvements du plan Juppé et pour lesquels on annonce une nouvelle réduction des remboursements des soins médicaux et pharmaceutiques.
Plus que jamais, rappelons que le nouveau financement de la Sécurité sociale que nous proposons, en faisant participer les revenus financiers au même taux que les salaires, permettrait non seulement de combler le déficit, de supprimer la CSG et le RDS mais aussi d’améliorer les prestations.
Faire passer un souffle nouveau
Le temps des congés est de moins en moins une pause dans la vie sociale et politique et, en tout cas, pas dans les mauvais coups du pouvoir.
En tenant compte du départ en vacances pour un repos bien mérité de nos militantes et militants et en organisant la relève entre ceux qui partent et ceux qui rentrent, nous pouvons assurer un maintien d’activité de nos organisations indispensable à une bonne préparation du Congrès, à la réussite de la Fête de l’humanité et pour développer l’action face à l’aggravation de la situation sociale.
La période d’été n’empêche pas d’organiser des initiatives, même modestes, qui, tels les petits ruisseaux, peuvent faire des grandes rivières, permettant d’approfondir le débat, de prolonger les forums, les rencontres publiques, dans une cité, à la porte d’une entreprise, dans des ateliers de réflexion, espace de débat ou meeting à la Fête populaire.
Dans ses rencontres, dans le porte-à-porte et la discussion avec chaque communiste pour les aider à aborder les questions essentielles de la brochure du Congrès, la diffusion de la vignette de la Fête de l’Huma doit venir naturellement.
Je dis naturellement, car le placement de la vignette n’est pas un devoir de routine mais une condition pour que la Fête de l’Humanité soit réellement la grande manifestation politique et culturelle de la rentrée, le grand rassemblement national convivial pour une riposte forte aux mauvais coups de la droite et une avancée dans la construction d’une issue politique neuve, conjugués directement avec la préparation du Congrès.
Le millésime 1996 sera d’une grande facture car il participera au bouillonnement intense préparant le 29e Congrès.
Il est important que le souffle novateur de la préparation du Congrès, que nous ressentons chez les communistes et autour d’eux, se communique aux initiatives préparant la Fête de l’Humanité et à la Fête elle-même.
L’organisation régulière de journée de présence militante ouverte devant les entreprises, les magasins, les gares, les cités, les sorties en mer, pour rencontrer les gens et leur poser la question de la Fête de l’Huma, de la pétition pour le maintien de la prime de rentrée scolaire, ou autres actions, permet d’ouvrir le débat, de placer la vignette, d’offrir la brochure du Congrès, d’enregistrer des adhésions. En veillant à remettre des vignettes pour diffuser, autour d’eux, à tous les communistes, il convient de multiplier de telles initiatives dans toutes nos villes et nos quartiers. C’est possible ! Ça change le climat. Partout, nous sommes bien accueillis. On nous attend en quelque sorte. Il n’y a pas d’exception, le positif naît toujours de la rencontre avec les salariés et les citoyens.