Texte intégral
Monsieur le Député,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Présidents,
Monsieur le Directeur,
Je suis venu à Poitiers aujourd’hui car votre réunion est importante pour deux raisons.
La première est qu’elle est organisée par les Conseillers du Commerce Extérieur de la France dont nous célébrons le centenaire cette année.
J’aurai l’occasion d’y revenir lors des grandes cérémonies prévues pour la rentrée.
Mais d’ores et déjà je veux signaler l’importance de cette institution.
A l’étranger, les Conseillers du Commerce Extérieur que je rencontre au début de chacun de mes déplacements, et encore la semaine prochaine à Tel Aviv, font bénéficier les PEE de leurs analyses et de leurs informations sur la vie des affaires et sa complexité.
Je sais aussi qu’ils sont disponibles pour les entreprises, et en particulier les PME-PMI pour les orienter, leur ouvrir des portes et des réseaux. C’est une tâche indispensable qui complète celle du Poste et des Chambres de Commerce.
En France, les Conseillers jouent ce même rôle d’appui et de mobilisation, et c’est très important d’autant plus que nos DRCE sont des petites structures.
En bref, les CCE forment une institution tout à fait centrale, bien que discrète.
Tout ceci montre une collaboration exemplaire entre le public et le privé aux services des entreprises et à la conquête des marchés.
Mon second motif de satisfaction concerne le thème que vous avez retenu : l’Amérique Latine où je me suis rendu à l’automne dernier et où je retournerai prochainement pour me rendre début septembre au Mexique et à la fin de l’année au Brésil.
Contrairement peut-être, à mon prédécesseur, je ne crois pas que l’État doit se substituer aux entreprises pour indiquer des pays cibles.
Tous les pays qui respectent ou progressent vers de bonnes disciplines économiques et sont politiquement stables sont des cibles pour nos entreprises. En d’autres termes les opportunités sont partout et c’est par secteur et par niche avec l’appui de tous les réseaux d’information, en particulier le CFCE, les DRCE et les PEE que les entreprises doivent déterminer leur priorité.
Cependant, l’État et ses partenaires doivent aussi attirer l’attention sur des pays ou des zones auxquels du fait les entreprises ne pensent pas spontanément.
On me dira que ce n’est pas le cas de l’Amérique Latine.
Et bien au contraire, selon une enquête récente que mes services achèvent d’analyser, il semble que les PME-PMI placent assez loin l’Amérique Latine dans leur priorité internationale.
Je reste dans le vague volontairement.
Mais je constate simplement que les images fortes que des pays peuvent susciter restent très durablement imprégnés dans les mémoires.
Malgré les nombreuses expositions que la France a organisé en Amérique Latine, ce continent reste sans doute marqué pour beaucoup de nos PME-PMI par la crise de la dette, la dépréciation des monnaies et l’hyper inflation.
Il faut dire et répéter le contraire :
- la plupart des pays d’Amérique Latine ont libéralisé intelligemment leur économie ;
- ils ont réformé leur système bancaire ;
- ils se sont relevés assez rapidement de la crise du peso ;
- ils progressent, en particulier avec le Mercosur, sur le chemin de la coordination régionale ;
- enfin, le ralentissement induit de la crise asiatique ne compromet pas leur redressement.
Je me félicite donc de l’organisation de cette réunion d’information et de conseil sur l’Amérique Latine qui arrive à un moment opportun.
Dans cette zone, en effet, nos exportations sont en forte progression plus 22 % en 1997 avec des pointes en Colombie (à + 95 %) et au Mexique (+ 45 %) certes après une baisse due à l’Alena.
Quant à nos investissements, ils ont été multipliés par 4 depuis 93 avec de gros efforts au Brésil et au Mexique.
Je dis donc aux entreprises : n’ayez plus peur de l’Amérique Latine.
Nous avons sur ces pays un dispositif très performant d’informations : en France, le CFCE, les DRCE, les CCI et sur place, avec nos postes, les CCE sont là aussi pour ajuster les conseils que donnent les représentants de l’administration.
Voilà ce que je voulais vous dire pour introduire les travaux de cette journée.