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Les fonds de pension reviennent sur le devant de la scène et nous rencontrons cette semaine Jean Arthuis à ce sujet.
Le vieillissement de la population française met d’ores et déjà en porte à faux le financement des retraites de la génération d’après-guerre, d’où les négociations de ces dernières années pour faire évoluer les bases de calcul des retraites par répartition. Le système actuel, avec ses deux étages, concilie l’exigence de la solidarité (mutualisation, plafond de la sécurité sociale, minimum vieillesse…) et la juste prise en compte des revenus salariaux personnels (régimes par points…) et familiaux (réversion…).
Un troisième étage correspond à l’épargne. Au-delà des placements personnels (assurance-vie, …) la question des fonds de pension est posée. La CFTC est disposée à développer une épargne collective (de branche, par exemple), gérée selon les mêmes principes (paritarisme) et avec les mêmes buts (solidarité, garantie du niveau de vie) que les régimes complémentaires. C’est ce que font les fonctionnaires depuis des décennies avec la « Préfon ». Il s’agit simplement de fonds de retraite permettant d’amortir les chocs démographiques, une sorte de « répartition différée ».
Cela n’a rien de commun avec le marché dont rêvent les spéculateurs. Il faut les comprendre ! Après la libéralisation totale du marché mondial des capitaux et des monnaies, il reste un espace vierge à conquérir : la masse captive des cotisations sociales de retraites, qui va inexorablement à son but : le paiement des retraites, alors qu’elle pourrait grossir encore les gigantesques masses financières errantes à travers le monde.
On voit bien qu’à travers le débat sur les fonds de pension c’est un choix de société qui est posé : servir l’argent sans souci des hommes ou rendre aux hommes ce qui leur appartient.