Texte intégral
- Seul le prononcé fait foi -
Madame et Monsieur les Ministres, mes chers collègues,
Monsieur le Préfet, cher Fabien SUDRY,
Monsieur le Président du Conseil départemental,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les chefs des services de l'État,
Mesdames et Messieurs les sapeurs-pompiers du SDIS de la
Loire,
Monsieur le Vice-président de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France
Et je veux tout particulièrement m'adresser aux jeunes ici présents, ainsi qu'à leurs chefs de service, dont nous venons de signer les contrats d'engagement.
Quel plaisir de venir, entre ministres et donc collègues d'un même Gouvernement, celui de Manuel VALLS, dont vous connaissez l'attachement aux services du ministère de l'Intérieur, constater à nouveau à quel point ces services, qu'il s'agisse de la police et de la gendarmerie nationales, des sapeurs-pompiers ou des préfectures, sont l'archétype de la notion d'engagement.
L'engagement des jeunes dans le service civique est à mes yeux un chantier d'avenir qui concerne à plus d'un titre le ministère de l'Intérieur.
D'abord, parce que je connais l'importance de ce chantier dans la feuille de route qui nous est fixée, à moi comme à chaque ministre, par le Chef de l'État et le Premier ministre, et dont Patrick KANNER, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, a la responsabilité.
Ensuite, parce que je suis sincèrement, et fondamentalement convaincu à titre personnel de la vertu d'un tel dispositif. Pourquoi ? D'abord, parce qu'il contribuera à renforcer le lien social. Ensuite, parce qu'il implique une forme de révolution managériale dans nos administrations : le service civique consiste en effet en un nouveau mode de recrutement qui nous ouvre sur la société civile, tout en offrant à nos jeunes la possibilité de vivre des expériences formatrices, le tout au service de la collectivité.
Certes, par tradition, et parce que ses missions nécessitent une grande rigueur, le ministère de l'Intérieur est davantage celui de la verticalité toute républicaine que celui de l'horizontalité partenariale. Mais cette rigueur n'exclut pas la proximité aux Français, qui sont notre seule raison d'être. C'est pourquoi je souhaite aujourd'hui faire évoluer cette image du ministère de l'Intérieur auprès des Français, notamment des jeunes.
En effet, le ministère de l'Intérieur assume des missions au cœur du pacte républicain et de la solidarité, qui sont les moteurs de l'engagement citoyen.
Vous venez, mesdames et messieurs les « engagés », de l'illustrer à la perfection, comme l'attestent également le quotidien de vos chefs de service qui vous accompagneront durant cette période d'engagement avec nous : protéger et
secourir nos concitoyens en détresse ; contribuer à leur sensibilisation à la culture des risques ; veiller à l'application de la loi de la République ; organiser les élections ; accueillir les étrangers arrivant en France, parmi lesquels nombreux sont ceux qui deviendront nos compatriotes.
A cet égard, Monsieur le Préfet, je vous félicite d'avoir recruté Charlène [SANDRE], qui effectuera son engagement à la direction de l'immigration de la préfecture. Mais je la félicite surtout elle, de son choix, et l'en remercie.
Je félicite tout autant Rafiq KEBBAS, et Jean-Baptiste LAURENDON son successeur, Rémi AULAGNIER, Sabrina KHELIF, Ophélie MOULIN, et sa mère ici présente, Noémie VADON, ainsi que sa mère et son oncle Quentin D'AMBERT DE SERILHAC, avec ses parents. Et je n'oublie évidemment pas les six jeunes qui s'engagent auprès du SDIS de la Loire : Teva MIELE, Alexandre GARDE, Florian COUTAGNEUX, Pierre-Jean CAREDDA, Sylvain GOUNON, et Laurie ESTRAT.
Je souhaite que nombreux soient ceux qui s'inscriront dans le sillon que vous allez tracer, au service de missions
éminemment républicaines qu'assure le ministère de l'Intérieur, qui doivent pouvoir accueillir de jeunes Français accomplissant leur service civique.
Je veux approfondir ce dialogue fécond avec nos concitoyens, en l'enrichissant d'une dimension supplémentaire qui contribuera à rapprocher davantage encore le ministère de la population.
C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité mobiliser mon ministère dans toutes ses composantes, son administration
centrale, mais aussi vous, ses services territoriaux, autour de cet objectif qui nous engage tous.
Le ministère de l'Intérieur s'est fixé des objectifs ambitieux: en 2014, moins de 400 jeunes avaient été recrutés ; nous comptons aujourd'hui plus que doubler, peut-être même tripler, ce chiffre d'ici la fin de l'année 2015. Notre objectif est d'avoir alors recruté 1 000 jeunes. D'ici fin 2016, nous entendons en avoir recruté 3 000. Si nous y parvenons, le ministère aura donc multiplié par dix ses effectifs de jeunes recrues au titre du service civique. Vous venez de vous engager, mesdames et messieurs, pour plusieurs mois : et bien moi aussi je m'engage, je m'engage à tenir ces objectifs.
En réalité, nous espérons faire beaucoup plus.
Premièrement, parce que ces chiffres n'intègrent pas les recrutements que ne manqueront pas de faire nos multiples partenaires associatifs : je pense aux associations qui œuvrent dans le champ de la sécurité civile ou de la sécurité routière, qui sont présentes aujourd'hui, et que je veux remercier.
Deuxièmement, parce qu'en commun accord avec le président de l'Agence du service civique et vous-même, Monsieur le Ministre, nous avons décidé de mieux en prendre en compte la réalité des missions du ministère de l'intérieur. De nouvelles missions seront ainsi offertes au sein des préfectures, des services de police et de gendarmerie, qui permettront d'élargir les engagements ouverts aux jeunes et, dans le même temps, d'améliorer les relations avec les
usagers.
Cette volonté se traduit également dans le champ de la sécurité civile. Lors du congrès de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de Chambéry, en 2013, le Président de la République avait exprimé le souhait que le service soit adapté pour tenir compte des réalités des sapeurs-pompiers et de leurs besoins opérationnels. Nous avons longuement travaillé avec l'Agence du service civique et Patrick KANNER pour répondre à cette demande.
En effet, nous ne souhaitions pas que le service civique se substitue aux missions habituelles des sapeurs-pompiers. Ce n'est pas sa vocation. Patrick KANNER et moi-même sommes extrêmement vigilants sur le sujet.
Non, le Service civique n'est pas un substitut à l'emploi mais un engagement volontaire de jeunes désireux de s'engager au service de la collectivité. Les sapeurs-pompiers savent ce que la notion d'engagement citoyen signifie. Elle est au cœur du volontariat sapeur-pompier. C'est pourquoi nous avons à cœur de trouver le meilleur dispositif permettant aux jeunes d'être intégrés pleinement au sein des SDIS.
Nous nous sommes ainsi mis d'accord pour que dès la rentrée 2015, les jeunes qui sont en service civique au sein des SDIS puissent également participer aux missions de secours aux personnes et être formés en conséquence. Il ne s'agira en aucun cas de remplacer des sapeurs-pompiers par de jeunes engagés, ni d'exposer ces mêmes jeunes à des
situations où ils se trouveraient en danger. Notre objectif est différent : permettre à des jeunes engagés du service civique au sein des SDIS d'être formés pour intervenir non pas à la place, mais aux côtés des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, et participer ainsi encore plus étroitement aux missions d'intérêt général. Cet élargissement des missions de service civique offertes au sein des SDIS viendra compléter les engagements déjà possibles dans le domaine de la prévention.
Les 6 jeunes avec lesquels nous signerons tout à l'heure bénéficieront de cette innovation dès la rentrée 2015. Mais notre réflexion ne s'arrête pas là. A la rentrée, nous tirerons le bilan de l'expérimentation de l'expérimentation lancée par 3 SDIS de Lorraine, le 1er février dernier. Cette expérimentation est encore différente. Elle permet à 12 jeunes de participer à la vie du SDIS dans l'ensemble de ses missions, et non sur le seul champ du secours à la personne. La formation qui leur est dispensée est bien évidemment adaptée en conséquence. Nous devrons rapidement préciser avec l'ensemble des partenaires l'articulation de cette troisième forme de service civique au sein des SDIS avec le statut de sapeur-pompier volontaire, auquel le service civique n'a pas vocation à se substituer. Bien au contraire, le service civique peut représenter une opportunité formidable pour des jeunes de se familiariser avec les enjeux de la sécurité civile, d'acquérir des compétences dans le domaine et par la suite, de s'engager comme sapeurs-pompiers volontaires ou même professionnels.
Je sais que le Colonel DIES, directeur du SDIS de la Loire, et l'ensemble du corps départemental de sapeurs-pompiers auront à cœur de former et d'accueillir dans les meilleurs conditions ceux qui font le choix d'un tel engagement citoyen à leurs côtés. Aujourd'hui déjà, leur mobilisation pour développer le volontariat – près de 2200 dans le département, aux côtés des 532 professionnels – et accompagner les jeunes sapeurs-pompiers (près de 300) me
rassurent et me confortent.
Mais sans attendre septembre, je ne trahis aucun secret en vous annonçant que nous signerons tous les deux, le 8 juillet prochain, avec Patrick KANNER mais aussi avec François CHEREQUE, une convention-cadre, avec l'ensemble des
partenaires associatifs du ministère de l'Intérieur, avec lesquels le travail s'est engagé.
Mesdames et messieurs, je veux terminer par un message simple adressé aux jeunes ici présents : je crois profondément que nos agents, qu'il s'agisse d'agents de l'État ou de fonctionnaires territoriaux monsieur le Président, s'agissant du SDIS de la Loire, peuvent jouer un rôle important pour modifier le regard des jeunes, votre regard, sur nos administrations. Nous avons tout à y gagner à votre présence parmi nous, c'est pourquoi je vous remercie du fond du cœur d'avoir choisi des missions dont est responsable le ministère de l'Intérieur pour concrétiser cet engagement.
Je vous remercie.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 15 juin 2015