Texte intégral
GUILLAUME ERNER
Puisque cette revue de presse a été donnée en présence du ministre de la Culture Franck RIESTER, peut-être une réaction Franck RIESTER, sur Viktor ORBAN et le PPE. Votre attitude est votre regard par rapport à la situation de la droite européenne.
FRANCK RIESTER, MINISTRE DE LA CULTURE
Clairement Viktor ORBAN n'est plus dans le coeur des idées de la démocratie chrétienne chères à la CDU allemande et chères depuis longtemps aussi à la droite française. D'ailleurs ce qui est assez hallucinant, c'est de voir que Les Républicains ne font pas partie de ces partis qui ont demandé une clarification du PPE concernant monsieur ORBAN. Monsieur ORBAN a été élu dans son pays, c'est tout à fait quelque chose qui est clair. Pour autant, il n'est plus dans son discours et dans sa ligne politique dans le coeur de ce qu'est la droite, la démocratie chrétienne en Europe, la droite modérée en Europe. C'est bien que le PPE en tire les conséquences. C'est bien triste et c'est assez révélateur de l'évolution aussi des Républicains en France vers une droite extrême.
GUILLAUME ERNER
On va parler de la place de la culture dans le Grand débat, Franck RIESTER, mais auparavant la tribune d'Emmanuel MACRON qui est publiée, par exemple, dans le Parisien : « Pour une renaissance européenne ». Votre point de vue sur la manière dont le chef de l'Etat envisage cette campagne des européennes ?
FRANCK RIESTER
Ecoutez, je pense qu'il a eu avec cette tribune raison de réaffirmer la nécessité d'être uni en Europe pour faire face aux enjeux du monde, pour faire face à celles et ceux qui, à l'extérieur de l'Union mais aussi à l'intérieur, veulent fragmenter l'Europe, veulent détruire l'Europe. Parce qu'évidemment on est plus fort, nous Européens, si on est rassemblé, si on mène des politiques en matière de défense, en matière économique, en matière commerciale, en matière d'innovation, en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Ensemble, ces politiques si on les mène ensemble, on est plus fort. Et donc les Etats-Unis, la Russie, la Chine, les grands Etats-continents qui veulent dans le marché mondial prendre le plus de parts de marché, qui dans la compétition diplomatique mondiale veulent être les plus forts, sont très contents de voir l'Europe se fragmenter, donc être plus faible. Et c'est la même chose en interne avec un certain nombre de montées de populisme qui rêvent de revenir à l'Europe d'avant. C'est-à-dire une Europe fragmentée avec des Etats nations qui se combattent plutôt que des Etats nations qui se rassemblent au service de l'intérêt général.
GUILLAUME ERNER
Franck RIESTER, votre parti Agir va participer à la liste de la République en Marche ?
FRANCK RIESTER
Tout à fait. Nous avons pris la décision avec les cofondateurs, après un travail en lien avec nos cadres, avec nos militants, de construction d'un projet de se rassembler, nous les pro-européens, pour avoir le maximum de députés au Parlement européen pour accompagner ce mouvement de refondation que souhaite le Président de la République.
GUILLAUME ERNER
(inaudible)
FRANCK RIESTER
Il souhaite qu'on reste uni en Europe mais il souhaite aussi qu'on refonde la construction européenne parce qu'elle en a besoin pour être plus efficace au service de nos compatriotes.
GUILLAUME ERNER
Ça veut dire qu'il va y avoir des membres d'Agir sur la liste la République en Marche dans des positions éligibles.
FRANCK RIESTER
Alors ça sera une liste de rassemblement avec la République en Marche, vraisemblablement évidemment le MoDem, peut-être d'autres partis et Agir avec des candidats, avec un projet pour lequel on a beaucoup de points communs et avec cette volonté de, encore une fois, rassembler les pro-européens. Nous sommes le parti de la droite pro-européenne. Vous avez vu que Les Républicains sont sur une dérive plus eurosceptique, plus identitaire. Nous sommes dans la lignée de ce qu'était l'UMP : une droite et un centre droit pro-européen et modéré. Et nous sommes convaincus qu'au-delà des différences qu'il peut y avoir sur d'autres sujets, nous avons besoin de nous rassembler au service de ce projet européen derrière la volonté de refondation du président de la République.
GUILLAUME ERNER
Franck RIESTER, vous êtes le ministre de la Culture. Jusqu'à présent, la culture a eu une place véritablement limitée dans le Grand débat. Pourquoi ?
FRANCK RIESTER
Ecoutez, c'était vrai au début, c'est moins le cas aujourd'hui. On le voit dans les remontées du Grand débat. D'abord, grand succès. Vous savez qu'on va être à près de 10 000 réunions organisées partout en France par différentes personnes : les associations, des élus, des citoyens. Plus d'un million de contribution, c'est un grand succès. Et au départ, c'est vrai que la culture n'était pas très présente mais ça le devient de plus en plus avec des thèmes qui sont des thèmes culturels dans les quatre grands thèmes qui avaient été retenus : la fiscalité, l'organisation des services publics, la démocratie, la transition écologique. Et dans chaque thème, à chaque fois, on peut parler de culture. Et puis on voit aussi que les acteurs culturels se saisissent du Grand débat maintenant. Vous avez vu que Beaux-Arts Magazine organise ce soir avec la Fondation du patrimoine à l'école des Beaux-arts un débat, puis dans quelques jours au 104, qu'il y a en France dans un certain nombre d'endroits des débats qui sont organisés par des acteurs culturels. Que Radio France a joué aussi un rôle pour contribuer à faire parler de ces questions culturelles. Et ça me fait plaisir de voir que, ça y est, les Français s'expriment aussi sur les politiques culturelles, en quoi il faut les faire évoluer éventuellement, comment on lutte contre la fracture générationnelle, territoriale, sociale dans l'accès à la culture. On voit qu'en France on a quand même la chance d'avoir des offres culturelles très nombreuses. Le point, c'est souvent la question de l'accès à cette culture, à ces offres culturelles, à l'art.
GUILLAUME ERNER
Alors par rapport à ça justement, Franck RIESTER, vous qui êtes ministre de la Culture, qu'est-ce que vous pouvez faire pour que ces gilet jaunes ressentent moins la fracturation et la scission d'une France des élites et puis d'une France des oubliés ?
FRANCK RIESTER
Alors il y a une question d'organisation interne. On va aller plus loin dans la déconcentration. C'est donc les moyens donnés dans nos directions régionales des actions culturelles, des moyens financiers, des moyens humains et des moyens décisionnels pour être au plus proche des acteurs du territoire. Parce que la culture à part des territoires, c'est les acteurs du territoire qui font aujourd'hui les politiques culturelles, donc il faut qu'on les accompagne plus proche du terrain. Et puis deuxièmement, c'est de porter des programmes, des projets qui sont des projets qui nous paraissent être les meilleurs à même de toucher le maximum de gens.
GUILLAUME ERNER
Par exemple ?
FRANCK RIESTER
C'est par exemple les bibliothèques. C'est le plan qui a été imaginé aussi par Erik ORSENNA d'ouvrir plus et d'offrir plus dans les bibliothèques.
GUILLAUME ERNER
Alors il a un an ce plan. Apparemment il se met en place lentement.
FRANCK RIESTER
Oui, parce que ce n'est pas simple d'ouvrir plus des bibliothèques. Il y a des questions d'organisation du temps de travail, il y a des questions financières. Donc on travaille avec les collectivités territoriales pour leur mettre davantage de moyens, pour trouver des dispositifs qui permettent qu'effectivement ça soit plus facile pour elles de s'organiser en termes d'organisation du temps de travail. On veut leur proposer aussi des services complémentaires pour permettre que ça ne soit pas simplement ouvrir plus mais aussi offrir plus. Que ce soient vraiment des têtes de pont culturel et social dans les territoires. C'est la question par exemple aussi du Pass culture.
GUILLAUME ERNER
Alors on en est où avec le Pass culture ? Là, c'est une expérimentation.
FRANCK RIESTER
Oui. Alors on est dans une exploitation dans cinq départements pour 10 000 jeunes qui va permettre d'offrir une application recensant toutes les offres culturelles et les offres de pratiques ou expériences culturelles géolocalisées.
GUILLAUME ERNER
Alors ça ne va pas uniquement servir la grande culture ou la culture savante. Par exemple, NETFLIX va profiter du Pass culture.
FRANCK RIESTER
La culture n'est pas que savante, elle est aussi populaire et c'est important de le dire. D'autre part on va donner 500 euros à chaque jeune de 18 ans pour lui permettre d'avoir accès à un certain nombre d'offres. Il y aura des offres de spectacles, de livres, de BD, de jeux vidéo aussi parce qu'il y a des jeux vidéo qui sont utiles en matière culturelle et éducative. En matière d'accès à des offres numériques parce qu'il faut aussi vivre avec son temps. Et moi qui ai été le rapporteur de la loi Hadopi pour préserver le droit des auteurs et des créateurs et le financement de la création, je suis convaincu aussi que mettre en avant des offres légales en matière musicale, en matière d'audiovisuel, ça va dans le bon sens. Mais il y aura bien sûr une éditorialisation qui mettra davantage en avant les offres qui nous paraissent être des offres valorisées et valorisantes en matière culturelle. Par exemple en matière de cinéma, on pourra acheter des places de cinéma, mais seront mis en avant plutôt ce qui est des cinémas d'art et essai. On va mettre des livres, bref des pratiques artistiques aussi : des cours de musique, des cours de piano, des cours de danse. On va essayer de permettre à tous nos jeunes de savoir où sont les offres culturelles et d'avoir la possibilité à 18 ans, après un processus d'éducation artistique et culturelle pendant toute la scolarité, de devenir des citoyens autonomes dans leur parcours culturel à 18 ans.
GUILLAUME ERNER
Et la généralisation, Franck RIESTER, puisque c'est encore…
FRANCK RIESTER
Alors la généralisation, elle se fera si on estime que l'expérimentation est concluante sachant qu'il y aura une deuxième étape d'expérimentation.
GUILLAUME ERNER
On expérimente beaucoup.
FRANCK RIESTER
Oui mais vous savez, avant de généraliser des politiques aussi ambitieuses, c'est mieux d'expérimenter parce qu'après on est dans le mur et on se dit : « Mince ! On aurait dû expérimenter avant. » Et donc cette expérimentation, on va l'élargir à des jeunes qui ne sont pas forcément volontaires, parce que là ce sont des jeunes volontaires. Et un des objectifs, une des ambitions de ce Pass culture, c'est aussi de toucher des jeunes qui sont loin des offres culturelles et qui ont moins ce tropisme et cet intérêt spontané. Et puis donc, on va regarder à la fois budgétairement, on va regarder la qualité des offres, on va voir si on touche les jeunes, on va voir si les offreurs, les acteurs culturels trouvent un intérêt dans ce Pass culturel et on généralisera. Et je pense que c'est un formidable projet au service de la démocratisation culturelle, de l'accès culturel notamment pour les jeunes.
GUILLAUME ERNER
Monsieur le Ministre, il y a un discours sur la culture en France qui évoque par exemple l'offre pour le plus grand nombre mais on voit bien qu'il y a une sorte d'effet d'aubaine. C'est-à-dire que ce sont les classes les plus cultivées qui généralement profitent de ces offres Comment on peut casser le cercle infernal ?
FRANCK RIESTER
On pense que ce Pass culture peut être utile. On pense aussi que c'est l'éducation artistique et culturelle, c'est-à-dire dès le plus jeune âge de permettre à des jeunes qui sont éloignés de ces offres culturelles ou de ces pratiques culturelles de pouvoir être mis en confrontation positive avec des artistes, avec des oeuvres, avec un savoir aussi sur l'histoire des arts, avec une pratique artistique. Les mettre en situation de pratiquer un art. Ça, c'est tout le travail que l'on fait avec Jean-Michel BLANQUER. C'est un travail sur le long terme et c'est un travail, à notre avis, essentiel. Et puis, je vous le disais, c'est toutes les opérations qui visent à aller chercher des publics. Ce sont les bibliothèques. On travaille aussi à l'idée de remettre les artistes au coeur des quartiers.
GUILLAUME ERNER
C'est-à-dire ?
FRANCK RIESTER
Moi je suis convaincu que toutes les politiques culturelles qu'on peut imaginer, il faut se rappeler que d'abord et avant tout il y a des artistes qui sont là. Il n'y a pas de politique culturelle sans artistes. Il n'y a pas d'oeuvres d'art sans artistes. Ça paraît évident de le dire mais moi je veux le réaffirmer, et je veux mettre les artistes au coeur de toutes les politiques culturelles. Et notamment de rapprocher les artistes des populations là où elles sont et notamment au coeur des villes et au coeur des quartiers. Il y a des dispositifs sur lesquels on travaille avec les collectivités territoriales parce que les collectivités territoriales sont les premiers acteurs de financement et d'accompagnement des politiques culturelles et donc on ne peut pas travailler sans elles.
GUILLAUME ERNER
Alors vous êtes effectivement le ministre des artistes aussi. On a vu parmi les gilets jaunes des intermittents du spectacle, des artistes dans des situations précaires. Que peut l'Etat pour ces personnes ?
FRANCK RIESTER
Ecoutez, l'Etat en lien avec les collectivités territoriales, avec les associations a le devoir d'être à l'écoute déjà de ces personnes et ensuite de mener des politiques qui vont dans le sens de la prise en compte des situations spécifiques. Pourquoi l'Etat, le gouvernement veut par exemple dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage ne pas toucher les accords de 2016 ? Parce qu'on est convaincu que l'intermittence est un actif très important dans notre culture dans notre pays.
GUILLAUME ERNER
Ça veut dire qu'il n'y aura pas d'évolution du statut de l'intermittence ?
FRANCK RIESTER
Ça veut dire que dans le cadre de la réforme qui est sur la table actuellement de l'assurance chômage, les annexes 8 et 10 qui concernent le spectacle vivant et donc les fameux intermittents du spectacle ne sera pas touché, puisqu'il y a déjà eu une négociation en 2016 et que la mise en oeuvre de cette négociation n'est pas arrivée à son terme. Donc on ne peut pas éventuellement évaluer et faire évoluer le dispositif. On sait qu'il y a des abus sur les intermittences, entre parenthèses notamment dans l'audiovisuel, avec des personnes qui sont sur un régime d'intermittence alors qu'ils sont à temps complet dans les entreprises de l'audiovisuel. Bien avec les entreprises, avec les organisations syndicales, on doit travailler pour lutter contre ce qu'on appelle la permittence. Mais globalement, la grande masse des intermittents du spectacle sont complètement dans ce qui est l'objectif de ce dispositif qui est d'accompagner les artistes, les techniciens, toutes celles et ceux qui sont des acteurs au quotidien de la culture, d'avoir un dispositif qui tient compte de leur réalité professionnelle pour qu'ils continuent de travailler et de créer au service de la culture et de l'art en France.
GUILLAUME ERNER
Monsieur le ministre Franck RIESTER, il y a également beaucoup d'artistes qui se plaignent de ne pas être aidés par l'Etat. Il y aurait une sorte de coterie, il y aurait une sélection d'artistes qui seraient privilégié par rapport aux autres.
FRANCK RIESTER
Alors, je ne sais pas s'il y en a qui sont privilégiés par rapport aux autres, je sais qu'il y en a qui sont dans une précarité exceptionnelle, et donc on a lancé, là, un travail de fonds avec tous les acteurs, organisations syndicales, représentants d'artistes, artistes eux-mêmes, toute une réflexion sur les artistes auteurs, et toutes celles et ceux qui sont aujourd'hui justement pas dans le régime des intermittents du spectacle et qui se retrouvent dans une précarité terrible. Et donc il faut qu'on puisse leur trouver les voies et moyens pour avoir un statut qui évolue avec des sécurités, notamment en matière de protection sociale, en matière de vieillesse, de retraite, qui leur permette de continuer à créer, à être des auteurs, artistes auteurs et créateurs dans notre pays, et Dieu sait si c'est, pour beaucoup d'entre eux, très difficile.
GUILLAUME ERNER
Et puis une manière d'apporter la culture aux Français c'est aussi l'audiovisuel public, notamment ce que l'on fait ici à Radio France, comment imaginez-vous la suite de l'audiovisuel public, est-ce qu'il y a là aussi une manière de renforcer l'action qu'on mène quotidiennement ?
FRANCK RIESTER
Alors, vous savez que je vais présenter à l'été une réforme de l'audiovisuel, et il y aura, dans cette partie-là, une réforme de l'audiovisuel public pour réaffirmer notre ambition en matière d'audiovisuel public, de voir comment on organise l'audiovisuel public pour satisfaire à ces missions de service public, à cette ambition de service public, comment on finance le service public de l'audiovisuel, mais il y aura aussi toute une partie sur la régulation plus large de l'audiovisuel et toute une partie aussi sur le financement de la création, le cinéma, l'audiovisuel, la musique, etc., dans cette loi audiovisuel. Mais, je vais vous donner un exemple, parce que, vous savez, moi je crois beaucoup, et le gouvernement croit beaucoup à l'audiovisuel public, et on est convaincu qu'il faut envoyer un message fort, une ambition pour l'audiovisuel public, et par exemple ça passe par ce qui va être annoncé demain par le CSA, c'est l'inscription des antennes de Radio France dans cette nouvelle technologie qu'est la radio numérique terrestre, la RNT, donc la technologie DAB+. En lien avec Sibyle VEIL et la direction de Radio France…
GUILLAUME ERNER
La présidente de Radio France.
FRANCK RIESTER
La présidente de Radio France, on a pris la décision de réserver six places, six fréquences, pour les antennes nationales, toutes les antennes nationales de Radio France, et ce qu'on appelle une place en local étendu pour toutes les antennes de France Bleu, donc il y a une ambition très forte en matière d'audiovisuel public et ça démontre aussi que nous croyons dans cette nouvelle technologie de la radio numérique terrestre qui, un peu comme la TNT, va permettre d'améliorer la qualité du son et permettre d'enrichir les contenus de radios grâce à cette nouvelle technologie.
GUILLAUME ERNER
Et diminuera aussi les problèmes pour nos amis auditeurs qui ont du mal, parfois, à nous recevoir, recevoir les antennes de Radio France.
FRANCK RIESTER
L'engagement du gouvernement est fort dans cette nouvelle technologie, est fort en matière d'audiovisuel public, Radio France et ses antennes seront sur la RNT.
GUILLAUME ERNER
Donc ça c'est effectivement une annonce. Franck RIESTER, sur la télévision publique, comment imaginez-vous les choses, est-ce qu'aujourd'hui l'audiovisuel public, la télé publique remplie-t-elle son rôle ?
FRANCK RIESTER
Oui, la télé publique remplit son rôle, mais elle est face à la révolution technologique qui est la révolution numérique, avec une révolution des usages, les Français ne regardent plus la télévision, n'écoutent plus la radio, de la même façon qu'avant, et donc il faut en tenir compte à la fois dans les missions de service public et aussi dans l'organisation du service public. Il y a par exemple une nécessité d'aller encore beaucoup plus loin dans les coopérations entre la radio et la télé, en France, à l'étranger…
GUILLAUME ERNER
C'est-à-dire ?
FRANCK RIESTER
Qu'il y ait des investissements, par exemple en commun, dans tout ce qui concerne le numérique, pour que des plateformes numériques soient avec des moyens beaucoup plus puissants pour toucher beaucoup plus de monde qu'ils ne le font aujourd'hui. Bref, on pourrait en parler pendant des heures, Guillaume ERNER, mais sachez qu'il y a une ambition très forte du gouvernement en matière d'audiovisuel public, une volonté d'accompagner l'audiovisuel public dans cette révolution numérique et cette révolution des usages.
GUILLAUME ERNER
Franck RIESTER, ministre de la Culture, vous restez avec nous encore quelques instants puisqu'on va évoquer, dans le journal, notamment l'actualité européenne.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 mars 2019