Texte intégral
Il y a eu beaucoup de discussions, aujourd'hui, qui se sont faites. Pour ma part, après plusieurs échanges bilatéraux ces derniers jours, à Paris et au téléphone, j'ai eu l'occasion d'abord de rencontrer les deux négociateurs des groupes socialistes et libéraux et démocrates, et donc nous avons eu un déjeuner à 5. J'ai ensuite pu discuter avec les 4 membres du groupe de Visegrad. J'ai vu le président TUSK et la chancelière MERKEL, et nous avons eu une première réunion à 28, qui nous a permis d'avoir justement une discussion nourrie. Je veux d'ailleurs, avant toute chose, ici, rendre hommage à deux collègues. Le premier, c'est le Premier ministre de Finlande, qui aujourd'hui accomplissait son dernier Conseil, et qui a été un collègue constructif avec lequel nous avons beaucoup avancé des sujets qui n'étaient pas forcément immédiats entre nos deux pays. Je veux vraiment lui rendre hommage. Je m'étais rendu il y a quelques mois en Finlande, et vraiment, tous mes voeux l'accompagnent. Evidemment, nous avons également rendu hommage à Theresa MAY suite à l'annonce qu'elle avait pu faire ces derniers jours.
Ce conseil nous a permis de dégager quelques lignes de force. D'abord, tout le monde a reconnu l'importance du vote des citoyens européens, leur forte participation partout en Europe qui nous oblige, la mobilisation des jeunes et la nouvelle donne qui en sort. La nouvelle donne veut dire une chose : on ne peut pas répliquer les vieilles habitudes. Et la nouvelle donne est simple ; une mobilisation en effet inédite, la montée du sujet climatique qui s'impose à nous tous et, pour la première fois depuis 1979, l'impossibilité de dégager une majorité au Parlement avec seulement 2 partis, et donc la nécessité de bâtir entre tous les pro-européens une vraie coalition de progrès. Ensuite, nous avons acté ce soir qu'il n'y avait pas d'automaticité du spitzenkandidat, et donc que nos institutions devaient être respectées, que les pouvoirs de chacun devaient être respectés. Il y a un rôle qui est donné au Conseil, un rôle au Parlement, et c'est ainsi que nous procéderons. Nous avons décidé de donner un mandat à Donald TUSK pour travailler dans les prochaines semaines pour pouvoir dégager, sur la base de notre échange, des propositions de noms et nous avons pris la décision, au plus tard lors du Conseil de juin, justement d'acter les 4 principales nominations politiques qui doivent découler de cette élection. Nous avons longuement ensuite parlé des sujets importants sur le fond, et pour moi, ces nominations doivent procéder d'une plateforme programmatique et de ce que nous voulons faire : l'urgence climatique et les décisions climatiques que nous devons prendre au niveau européen, c'est le premier axe, la construction d'un nouveau modèle de croissance et de progrès pour l'Europe, reposant sur un investissement dans l'innovation et justement les nouveaux axes technologiques, reposant également sur un approfondissement du marché unique et de sa compétitivité, mais également un pilier social indispensable pour plus de convergence dans notre Europe. Un troisième axe qui est celui des protections, de la sécurité. Nos concitoyens veulent être protégés, et qu'il s'agisse de l'immigration, qu'il s'agisse de la défense, nous avons besoin d'une Europe plus souveraine. Et un quatrième axe qui est l'approfondissement de la zone euro, comme beaucoup l'ont porté. Nous allons définir cette plateforme et l'affiner dans les prochains jours et prochaines semaines. Sur cette base, Donald TUSK va mener les consultations entre les différents chefs d'État et de Gouvernement, et avec le Parlement européen pour nous faire des propositions et dégager une voie.