Interview de Mme Amélie de Monchalin, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, à France Inter le 12 avril 2019, sur le Brexit, les négociations commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis et la construction européenne.

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Média : France Inter

Texte intégral

ALI BADDOU
L'Europe à la Une ce matin : Brexit, campagne pour les élections européennes, mais aussi l'actualité française avec notamment la loi Pacte. L'invitée du Grand entretien est la secrétaire d'Etat chargée des affaires européennes. Vos questions, chers auditeurs, dans une dizaine de minutes, sur l'appli France Inter ou au 01 45 24 70 00. Bonjour Amélie de MONTCHALIN.

AMELIE DE MONTCHALIN
Bonjour.

ALI BADDOU
Et bienvenue. C'était dans la nuit de mercredi à jeudi, les dirigeants européens et la Première ministre Theresa MAY se sont donc mis d'accord sur un report du Brexit, pouvant aller jusqu'au 31 octobre prochain. Avant de parler du fond, d'un mot, racontez-nous, puisqu'on n'y a pas eu accès, comment s'est passée cette nuit, cette longue nuit de négociations ?

AMELIE DE MONTCHALIN
C'était une nuit, au fond, où on a essayé de répondre à une lettre que Theresa MAY avait envoyée au président du Conseil européen, où elle demandait une extension jusqu'au 30 juin. Et puis, certains Européens ont pensé que la réponse à lui apporter c'était de dire : on va reporter jusqu'au 30 mars 2020. Alors nous, la voix de la France, celle du président de la République, celle que j'avais portée la veille au Conseil des ministres des Affaires européennes, c'était de dire : il faut que l'on ait une exigence très forte. Il faut absolument qu'on respecte démocratiquement deux choses. D'abord le vote démocratique des Britanniques, c'est-à-dire que ce n'est pas à nous l'Europe, de décider au fond que le Brexit ne serait pas une bonne idée et qu'on n'avait qu'à le repousser pour que finalement ça ne se passe pas. Ce que certains pourraient vouloir penser. Et puis de l'autre côté, il faut que l'on respecte les peuples européens, les citoyens européens, qui ont des institutions européennes, qui sont là pour les protéger, pour faire avancer des sujets très concrets, pour faire avancer le sujet des frontières, pour faire avancer le sujet de la croissance économique, le sujet de la pêche, bref des sujets de la vie quotidienne et qui nous demandent que l'Europe continue de fonctionne. Et donc l'exigence qui était la nôtre c'était de dire : il faut d'abord ne pas faire ne extension trop longue, parce qu'on pourrait mettre en péril le vote démocratique des Britanniques, et de l'autre côté, il faut que l'Europe fonctionne. Et donc il y a eu un compromis, la France a parlé, il y a eu des longues discussions…

ALI BADDOU
Notamment avec Angela MERKEL, puisque la grande majorité des dirigeants européens proposaient d'aller plus loin, peut-être pour avoir l'espoir de convaincre les Brexiteurs de voter l'accord de retrait. Au fond, seul Emmanuel MACRON s'est battu pour une extension la plus courte possible. La France s'est retrouvée seule, Amélie de MONTCHALIN ?

AMELIE DE MONTCHALIN
A la fin il y a un compromis. Moi, ce que je vois, c'est qu'il y a 27 pays, qui n'ont pas forcément la même lecture de la situation, qui tous à la fin quand même, veulent que l'Europe avance et c'est pour ça qu'ils sont là, ils ne viennent pas passer des nuits à Bruxelles pour se demander comment ils vont s'occuper des Britanniques. D'ailleurs ce n'est pas à nous le faire, ce serait de l'ingérence. Aujourd'hui, ce qu'on a fait, c'est qu'on un compromis, on a remis la balle du côté des Britanniques, c'est à eux de faire leur choix : est-ce qu'ils veulent organiser des élections européennes ou pas ? Est-ce qu'ils votent l'accord de retrait ou pas ? Est-ce qu'ils changent la déclaration politique ou pas ? Mais moi, ce que j'ai à vous dire, c'est que je ne suis pas la ministre du Brexit.

ALI BADDOU
Non ?

AMELIE DE MONTCHALIN
J'ai été nommée, on m'a demandé de porter un projet européen concret. Moi, ce que…

ALI BADDOU
Nathalie LOISEAU, qui occupait le poste juste avant vous, disait que c'était ce qui occupait le plus grand, la plus grande partie de son temps.

AMELIE DE MONTCHALIN
Oui. Moi je pense qu'il faut qu'on tourne la page Brexit.

ALI BADDOU
Mais britanniques ont gagné, Amélie de MONTCHALIN. Ils ont eu ce qu'ils voulaient au fond.

AMELIE DE MONTCHALIN
Vous savez, je ne suis pas sûr que les Britanniques en ce moment gagnent grand-chose. Ils sont dans une crise politique profonde, leur Parlement aujourd'hui, on le voit, ne fonctionne pas comme il devrait, ils ont énormément de mal, on le voit, à créer un discours transpartisans, c'est une crise politique majeure pour eux, mais ce que je peux vous dire, c'est que, ok, peut-être que ça prend une nuit, peut-être que c'est long, mais à la fin vous avez un compromis, vous avez 27 pays qui se disent, au fond il faut qu'on respecte le vote des Britanniques et il faut qu'on puisse avancer. Et donc la date du 31 octobre elle a ça d'intéressant, c'est qu'elle dit que pour la prochaine Commission, le jour la Commission, d'après les élections européennes, se met à fonctionner…

ALI BADDOU
Voilà pour que tout le monde comprenne, la nouvelle Commission…

AMELIE DE MONTCHALIN
La page sera tournée, il n'y aura pas de commissaire britannique, et à ce moment-là, les Anglais, on le propose, seront sortis pour qu'on puisse tourner la page.

ALI BADDOU
Peut-être, peut-être. La nouvelle Commission donc devrait entrer en fonction ou commencer son travail le 1er novembre. Difficile de savoir ce qu'il va se passer. Pourquoi est-ce que les Britanniques trouveraient en 6 mois une solution qu'ils n'ont pas pu trouver en 2 ans et demi ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Mais, ce n'est pas à moi de réponse. Ce que je vois c'est que Theresa MAY, depuis hier, accélère le calendrier, qu'hier à la Chambre des communes Jeremy CORBYN a dit que des avancées étaient en train de se faire. C'est à eux de décider. Et moi, mon rôle, ce n'est pas de m'occuper du Brexit à la place des Anglais, mon rôle c'est de faire avec le gouvernement, d'abord on se prépare à toutes les éventualités, et ensuite c'est aussi de préparer l'avenir. Voyez, je vais à Calais et à Boulogne juste après votre émission, j'y vais bien sûr pour rencontrer les pêcheurs, visiter les installations portuaires, nous assurer que nous sommes prêts. Mais au fond les Français, ils veulent surtout qu'on soit prêt à préparer l'avenir, à avoir une activité portuaire dynamique, à nous occuper des agriculteurs, à nous occuper des pêcheurs, à faire en sorte que notre industrie soit compétitive, qu'on se protège des menaces chinoises américaines, bref que l'Europe avance. Et l'Europe ce n'est pas des grands discours, l'Europe c'est de faire en sorte qu'il y ait 500 millions de citoyens qui puisse vivre de manière cohérente et qu'on ne se fasse pas la guerre de tous contre tous.

ALI BADDOU
500 millions moins 60 millions, mais rapidement Amélie de MONTCHALIN, toujours sur le Brexit, les Britanniques vont voter aux élections européennes, ils vont donc élire des eurodéputés…

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, il n'est pas sûr qu'ils votent aux élections européennes.

ALI BADDOU
Pas sûr ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Si Theresa MAY se met d'accord avec son Parlement d'ici le 22 mai, elle peut faire le choix de ne pas organiser les élections, et auquel cas ce feuilleton trouvera sa fin le 1er juin avec un accord de retrait.

ALI BADDOU
Mais on ne peut pas l'exclure.

AMELIE DE MONTCHALIN
On ne peut pas l'exclure, mais ce sont aux Britanniques de choisir. Moi je trouve que c'est assez…

ALI BADDOU
Au fond, l'Europe est otage du Brexit aujourd'hui.

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, justement. Justement ce qui s'est passé mercredi, c'est-à-dire, les choix sont les vôtres, ce n'est pas à nous Européens, qui dans une pièce à Bruxelles allons décider pour vous ce que vous avez à faire. Vous voulez faire des élections ? C'est possible si vous voulez rester plus longtemps que le 1er juin. Vous vous mettez d'accord avant le 22 mai, il n'y a pas d'élections. Ce qui est important, démocratiquement, en France vous savez 2005 c'est un moment extrêmement important de notre vie politique, c'est le moment où parce qu'une certaine frange de la population, au départ, se dit, ce n'est pas une bonne idée, trouvons des solutions. Heureusement qu'on a traité de Lisbonne, je pense que c'est une bonne chose que l'Europe continue, mais démocratiquement, on le voit bien qu'on a rompu des choses, en remettant en cause le vote démocratique. Notre exigence…

ALI BADDOU
Le traité de Lisbonne, pour vous, celui qui a été adopté en 2008, est une trahison du référendum de 2005.

AMELIE DE MONTCHALIN
Ce qui est certain c'est que démocratiquement les Français ont voté par un référendum et qu'ensuite on a changé de position. Je pense que pour l'Europe, heureusement qu'on a le Traité de Lisbonne, mais je veux dire, dans le processus de décision, l'exigence que nous devons avoir aujourd'hui, c'est absolument de faire en sorte que nous respections le fonctionnement démocratique du Royaume-Uni et que nous respections aussi l'exigence des Européens d'avoir une Europe qui les protège. On va peut-être parler de l'accord…

ALI BADDOU
On va y venir, de l'accord commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne, mais d'abord le maintien du Royaume-Uni, dernière question, dans l'Union européenne, serait un doux rêve, l'expression elle est du président du Conseil européen Donald TUSK. Est-ce que vous aussi vous faites ce doux rêve, Amélie de MONTCHALIN ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Eh bien j'en reviens, ce n'est pas à moi de rêver pour les Britanniques. Si les Britanniques veulent rester dans l'Union européenne, ils ont la possibilité de dire aux Européens : en fait, voilà, on retire notre demande de sortie et ils peuvent rester. Ce n'est pas à moi, et je pense que ce serait extrêmement dangereux. Bien sûr que le Brexit c'est un divorce douloureux, parce que nous avons construit l'Union européenne avec eux, parce que les Britanniques ont apporté beaucoup de choses à l'Europe, maintenant c'est la décision du peuple britannique. Qui suis-je pour vous dire ce matin au micro : eh bien je préférerais que ça se passe autrement ? Mais respectons…

ALI BADDOU
Ah ben le président du Conseil européen le dit sans aucun problème.

AMELIE DE MONTCHALIN
Eh bien voilà. Mais moi je pense que notre exigence c'est de respecter le vote. Si on fait des élections européennes, c'est pour respecter le vote, si on fait des élections en France, c'est pour respecter le vote. Vous savez, le Grand débat national nous a montré une chose, c'est que les Français par exemple ils veulent une démocratie beaucoup plus transparente, où ils participent beaucoup plus, et au fond qui respecte beaucoup plus ce qu'ils disent. Eh bien moi j'ai cette exigence au coeur, et je pense qu'il faut absolument continuer sur cette voie.

ALI BADDOU
Vous en parliez de ces accords commerciaux entre l'Union européenne et les Etats-Unis. La France est le seul pays de l'Union qui s'oppose à l'ouverture de ces négociations commerciales. La France votera contre après demain lundi, ça n'empêche pas le début des discussions. Au fond on ne négocie pas avec les Etats-Unis parce qu'ils se sont retirés de l'accord de Paris sur le climat, mais c'est un non de façade, c'est un non un peu inutile, puisque les négociations vont démarrer.

AMELIE DE MONTCHALIN
Alors, il y a plusieurs choses. D'abord il y a effectivement un principe, le principe de la France du président de la République, c'est de dire : le commerce et le climat, on ne sait pas très bien dans quel sens les mettre. Ce qui est sûr c'est que s'il n'y a pas d'accord climatique, c'est difficile d'avoir des accords commerciaux, et on ne va pas faire des accords commerciaux qui oublient le climat. Donc ça c'est un principe. Par ailleurs, le mandat, c'est un mandat sur lequel la France a beaucoup travaillé, pour poser trois principes. D'abord ce n'est pas le grand accord qui s'appelle TTIP, qui avait fait des scandales il y a 5, 6 ans, où on négociait tout. L'intégralité de notre relation avec les Etats-Unis.

ALI BADDOU
Ce qu'on a appelé le TAFTA.

AMELIE DE MONTCHALIN
Voilà, le TAFTA, et c'était... Donc ce n'est plus ça, il est abrogé. Ce mandat est abrogé. Deuxièmement, c'est une grande avancée, c'est qu'il n'y a pas de négociations agricoles. Et pour la sécurité alimentaire, pour la souveraineté alimentaire, pour la qualité de ce que nous mangeons, c'est aussi une énorme avancée. Et vous savez que le sujet de l'agriculture a été posé pendant des années, comme effectivement un sujet où on considérait nous en France qu'on allait trop loin. Donc ça l'agriculture est exclue. Et troisième point, il y aura une étude d'impact environnemental des différences de normes, dans cette négociation. Donc c'est une négociation sectorielle, industrielle. Maintenant la France a un passif.

ALI BADDOU
Mais où la France est seule !

AMELIE DE MONTCHALIN
La France a demandé pendant des mois à ses partenaires que nous puissions mettre en cohérence la position européenne sur l'accord de Paris qui est, nous voulons faire avancer les engagements climatiques et les respecter et cette négociation commerciale. Moi, ce que je vois aussi, c'est que vous savez sur d'autres dossiers, la taxe GAFA, par exemple, on nous a dit pendant des mois qu'on était seul. Enfin, ce que j'observe aujourd'hui, c'est d'abord qu'il y a 23 pays à l'OCDE qui poussent la même position et j'observe aussi qu'aujourd'hui, la France donc a voté cette semaine à l'Assemblée le fait que nous instaurions cette taxe sur les GAFA et qu'on a maintenant 5 autres pays européens qui sont prêts à le faire. Donc à un moment donné, ce n'est pas l'isolement pour l'isolement, c'est parce qu'on dit mais il y a des principes qu'il faut qu'on ait, il faut qu'on ait partagé avec nos partenaires, on a posé des principes, on ne parle pas d'agriculture, on fait des études environnementales, ce n'est pas le TAFTA et du coup, on peut avancer.

ALI BADDOU
27 Etats membres de l'Union européenne veulent à tout prix éviter la guerre commerciale avec les États-Unis et c'est aussi le sens de ces négociations. La France, elle, est prête à la guerre commerciale ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, moi, ce que je dis, c'est que vous savez les Etats-Unis, il faut être lucide. Toutes les semaines, on nous annonce des sanctions, parfois sur les avions, parfois sur l'acier, parfois sur l'automobile. Donc on ne cherche pas le rapport de force mais il faut être honnête, si on a des principes, manifestement ils en ont aussi, on a le droit de les exprimer.

ALI BADDOU
Il y a aussi la question des élections européennes évidemment la campagne a démarré, premier déplacement de campagne de Nathalie LOISEAU qui mène donc la liste Renaissance, la liste de la majorité présidentielle. Ce premier déplacement s'est effectué à Menton à la frontière italienne, un lancement de campagne qui ne doit rien au hasard. Est-ce qu'Emmanuel MACRON et Nathalie LOISEAU veulent chasser sur les terres de la droite comme l'écrit Le Figaro ce matin en mettant l'immigration en avant dans la campagne européenne ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Alors ce qui est certain, c'est que la semaine dernière, au niveau européen, au Parlement, a été votée la mise en place d'une force qui s'appelle Frontex, 10 000 hommes, 10 000 gardes-frontières, des bateaux, des navires, la possibilité de faire des contrôles et effectivement de soutenir les pays dans la protection de nos frontières mais aussi a politique migratoire que les Européens nous demandent d'avoir. Un espace qui n'a pas de frontières, c'est un espace en général qui n'a pas d'identité. Donc il faut être extrêmement clair. Je pense que Nathalie LOISEAU se rendant donc à la frontière sur ce sujet Frontex, sur lequel elle a beaucoup travaillé en tant que ministre, ça ne me surprend pas et je pense que d'ailleurs, les Européens attendent de nous qu'on ait les moyens de nos politiques. Donc je ne pense pas que ça s'appelle chasser sur les terres de la droite, j'ai aussi entendu Nathalie LOISEAU et j'ai aussi entendu le président de la République et je peux vous dire qu'on le porte, parler du SMIC européen, parler d'une banque européenne du climat, parler de bien de sujets et je crois avoir même lu des papiers dans les journaux qui disaient que finalement, on chassait à gauche. Alors, je ne sais pas si c'est à droite ou à gauche parce que ça, c'est pour les Européens des protections essentielles. Moi, je voudrais qu'on avance sur le SMIC, je voudrais qu'on avance sur le climat, je voudrais qu'on avance sur, au fond, éviter que ce soit la guerre de chacun contre tous, que, vous voyez, qu'on travaille pour que les camionneurs polonais ne fassent pas la guerre aux camionneurs français, qu'on travaille pour que les pêcheurs anglais ne fassent pas la guerre aux pêcheurs anglais ; au fond, c'est ça l'Europe. C'est éviter que les uns ne fassent la guerre aux autres et qu'on se mette d'accord pour que, eh bien, au fond chacun vive mieux.

ALI BADDOU
Avant de donner la parole aux auditeurs, Amélie de MONTCHALIN, encore une question sur l'immigration. Est-ce que vous avez été choquée par les propos du ministre de l'Intérieur, Christophe CASTANER, lorsqu'il a évoqué les ONG, les ONG qui viennent en aide aux migrants qui ont pu se faire complices des passeurs ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Non, les ONG sont des acteurs de bonne foi qui agissent avec des principes qui sont essentiels qui sont des principes d'humanité. En parallèle, il y a des passeurs à qui nous faisons, comme le dit Christophe CASTANER, la guerre parce qu'on considère qu'ils gagnent de l'argent sur la misère, ils mettent en danger des centaines et des milliers de vies chaque année et ce que dit Christophe CASTANER, c'est que des rapports très sérieux observent que les passeurs aussi s'appuient sur les ONG parce qu'ils mettent les bateaux dans la mer et puis, ils considèrent que l'ONG va les récupérer. Je ne sais pas qui est complice de quoi, ce n'est pas l'enjeu, ce n'est pas le mot en question qui …

ALI BADDOU
Le mot vous choque ou pas ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Ce n'est pas là-dessus qu'il faut qu'on fasse des polémiques. Ce qu'il faut qu'on se dise, c'est qu'on a en Méditerranée un énorme enjeu migratoire. On a effectivement un énorme enjeu humanitaire et il faut que l'Europe ait une politique avec les pays d'accueil, avec les pays de là où partent ces personnes , qu'il faut que notre politique notamment de voisinage avec l'Afrique soit beaucoup plus concrète et donc je pense que Christophe CASTANER, la polémique qui a été nourrie, vient d'observations factuelles effectivement que parfois les passeurs plutôt se servent des ONG pour faire leurs gros trafics.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 avril 2019