Déclaration M. Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics, en réponse à une question sur le Brexit, à l'Assemblée nationale le 10 septembre 2019.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Je me permets de répondre pour Jean-Yves Le Drian, sous l'autorité du Premier ministre. Le Brexit revêt en effet une grande importance, non seulement pour l'Europe et pour la nation française, mais aussi pour notre région - si vous me permettez de le formuler ainsi -, celle des Hauts-de-France.

Hier, le Premier ministre a réuni l'ensemble des membres du gouvernement et certains cadres de l'Etat pour traiter cette question et poursuivre les préparatifs, entamés au mois de mars dernier, en prévision d'un no deal aussi appelé hard Brexit.

La France entretient un lien particulier avec ses amis britanniques grâce au port de Calais, que vous avez mentionné, et au tunnel sous la Manche qui représente une singularité européenne : 4 millions de camions passent ainsi, chaque année, entre Calais et la Grande-Bretagne. D'autres ports, aéroports et lieux sont concernés, comme la façade normande - singulièrement la ville du Havre...

...et Ouistreham, où je me rendrai mercredi et jeudi prochains -, Dunkerque, la façade bretonne - que vous connaissez si bien, Monsieur le Président et Monsieur le Ministre de l'Europe et des affaires étrangères -, ainsi que la Nouvelle-Aquitaine.

Six cents des 700 nouveaux douaniers dont vous parliez, Monsieur Ledoux, ont déjà été recrutés et formés ; ils sont en poste. Les équipements prêts depuis le mois de mars ont été installés : nous avons construit des parkings géants à Calais et à Dunkerque, en particulier autour du port.

La frontière intelligente, qui permettra d'éviter les bouchons, sera également au rendez-vous. Accompagné par le secrétaire d'Etat chargé des transports, je procéderai moi-même à sept tests au cours des mois de septembre et d'octobre.

Vous me demandez, par ailleurs, comment nos amis britanniques se sont préparés. Nous ne le savons pas...

...et nous avons quelques interrogations. Nous avons reçu le ministre chargé du Brexit sur le sol français et nous lui avons montré ce que nous pouvons faire ; nous nous intéressons désormais aux solutions qui seront trouvées outre-Manche, en particulier à Douvres.

Il est évident que le travail des douaniers français et des fonctionnaires du ministère de l'agriculture est de protéger le marché commun de ce qui viendra de Grande-Bretagne, pas de s'occuper de la protection des frontières en Angleterre pour le compte des Anglais.

M. Le Drian et moi-même travaillerons donc tous les deux de manière pragmatique, sous l'autorité du Premier ministre.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 septembre 2019