Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Soyez le bienvenu Sébastien LECORNU, merci d'être avec nous qui êtes resté silencieux pendant au moins une vingtaine de jours après avoir mené le Grand débat. De Bruxelles, on vient de l'entendre, Emmanuel MACRON vous a prévenu et alerté, ça va chauffer dès le Conseil des ministres de tout à l'heure.
SEBASTIEN LECORNU
Bonjour Jean-Pierre ELKABBACH, merci de m'avoir invité, ce n'est pas que ça va chauffer mais effectivement une parenthèse sur une séquence se termine. Il y a eu la crise, il y a eu le Grand débat national, et la campagne des élections européennes, bien sûr maintenant c'est le temps de l'exécution, des résultats de la mise en oeuvre des annonces du Président de la République suite au Grand débat national et donc cela se déploie autant sur la scène européenne, on le voit avec l'action du président de la République à Bruxelles parce que les Français ne veulent pas que tout continue comme avant dans le fonctionnement de nos institutions, c'est toutes les négociations qui démarrent depuis hier et qui vont se poursuivre jusqu'à fin juin. Et puis en parallèle, bien sûr, le début de la mise en oeuvre des de l'issue du Grand débat national et on en parlera tout à l'heure au conseil des ministres.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Tout ça c'était…, ça veut dire que les réformes vous voulez les faire, vous allez les faire, vous avez la capacité de le faire ?
SEBASTIEN LECORNU
Bien sûr, de toute façon c'est aussi ce que dit le score de dimanche dernier, les Français veulent une transformation du pays, les Français veulent justement croire à la promesse initiale du président de la République on va fondamentalement mener des réformes et ça pour le coup…
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il faut qu'elles soient justes.
SEBASTIEN LECORNU
Juste et efficace parce que ce pays a besoin d'être transformé pour améliorer la vie quotidienne de nos concitoyens.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Sébastien LECORNU, depuis des années tous les gouvernements qu'ils soient de droite ou de gauche ont creusé ce qu'on a appelé la diagonale du vide qui traverse la France et qui coupe la France, tous fautif et votre gouvernement aussi ?
SEBASTIEN LECORNU
Alors je pense que les choses sont un peu plus complexes parce que c'est, non mais faut le dédouaner, moi j'ai été président du conseil départemental de l'Eure qui est un département qui se situe dans la diagonale du vide, je l'ai présidé…
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il faut rappeler ce que c'est, c'est Hervé LE BRAS, le grand spécialiste de sociologie démographique qui disait que si cette ligne des départements déshérités qui souffrent des mutations qui sont privés d'hôpital, d'école, de transports et qui vont…
SEBASTIEN LECORNU
C'est aussi le bouquin de Jérôme FOURQUET sur l'archipel français, il y a beaucoup de choses qui sont. Je pense qu'on peut retenir plusieurs choses à ce sujet. Un, déjà on n'a pas suffisamment dit qu'il y avait beaucoup de pauvreté en milieu rural et donc avant même la justice territoriale ou la fracture territoriale, elle est d'abord sociale et ça effectivement on en parle depuis longtemps, la misère n'est pas que dans les quartiers difficiles des grandes villes, elle est aussi à la campagne et donc les réponses en matière de pauvreté sont importantes. La deuxième des choses, c'est le sentiment d'assignation à résidence. Si je n'ai pas de voiture, je ne peux pas bouger, si je n'ai pas internet ou si je n'ai pas de téléphonie mobile, je suis fondamentalement en rupture avec mes concitoyens qui habitent à la ville. C'est la question de l'accès aux soins et la démographie médicale. Puis la troisième chose qu'on ne dit pas assez Jean-Pierre ELKABBACH, c'est la dimension culturelle, la fracture culturelle dans cette diagonale civile, comprenez que ma vie à la campagne, cette vie-là…
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Je suis coupé de tout.
SEBASTIEN LECORNU
Oui mais non ce n'est pas que ça justement, j'ai choisi un mode de vie, un mode de vie de tranquillité, j'ai choisi un mode de vie dans lequel je veux un art de vivre à la française à la campagne et bien souvent la France des villes enfin les représentants des pouvoirs politiques technocratiques médiatiques ont du mal à comprendre ça. Ça, regardez Jean-Pierre ELKABBACH, la crise du gigantisme depuis plus de 10 ans, les grandes régions, les métropoles, les grands cantons, les grandes intercommunalités. Et ça pardon Jean-Pierre ELKABBACH mais ça c'est la priorité on va y répondre dès le mois de juillet notamment.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
La fracture territoriale était devenue même et vous le reconnaissez, un fossé territorial.
SEBASTIEN LECORNU
Oui mais une fois de plus, regardons-la avec la complexité que cela suggère.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Justement vous montrez bien que ces régions qui sont abandonnées qui sont en déclin et qui craignent que demain soit pire qu'aujourd'hui, elles ont besoin qu'on les aide et qu'on les accompagne dans les transformations de la modernisation.
SEBASTIEN LECORNU
Ou qu'on les rassure sur leur mode de vie.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Un exemple un peu concret, Belfort ce qu'il se passe GENERAL ELECTRIC va perdre, abandonner plus de 1000 emplois, 1000 emplois perdus d'un coup, les Américains se moquent de tout, qui ont fait l'accord, GENERAL ELECTRIC, ils se moquent de leurs promesses, de leurs engagements, de leurs accords, des salariés qu'ils ont blessés, vous allez laisser. Qu'est-ce que vous allez faire ?
SEBASTIEN LECORNU
On verra si GE justement se moque de sa parole dans les jours qui vont venir parce qu'il y a 50 millions d'euros qui sont sur la table qui vont permettre de mener une revitalisation. Je pense deux choses parce que sinon nos concitoyens ne peuvent pas comprendre. Il y a l'opération qui a eu lieu avec ALSTOM et puis il y a des crises spécifiques sur l'énergie notamment sur tous les outils thermiques donc ces turbines à gaz la réalité c'est qu'il y a 10 ans une usine comme celle-ci pouvant produire jusqu'à une centaine par an là où je crois que cette année on arrive à 29 unités en production.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous vous êtes occupés de l'écologie, je me souviens, vous vous êtes occupés de la fermeture ou de l'arrêt de la centrale de Fessenheim.
SEBASTIEN LECORNU
Et puis surtout la fermeture des quatre centrales à charbon et puis effectivement la non construction de nouvelles centrales à gaz dans le pays
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous nous dîtes qu'il y a des industries qui meurent et d'autres qui ont du mal à émerger.
SEBASTIEN LECORNU
Parce que sinon ça ne fonctionne pas, on cherche à se détourner du diesel fondamentalement ce n'est pas sans impact sur l'industrie qui tourne autour du diesel ou de la filière diesel. C'est pareil pour les questions de gaz et donc ce que dit Bruno LE MAIRE, ministre de l'Economie et des Finances et donc de l'Industrie, qui suit de près ce dossier, qui va recevoir l'ensemble des parties prenantes dont d'ailleurs les élus locaux du territoire dans les tous prochains jours, c'est qu'il faut réussir les transitions lorsqu'on sait faire une turbine à gaz fondamentalement on a un outil industriel qui peut permettre de travailler sur l'hydrogène ou sur la voiture électrique donc là cette transition elle va être de longue haleine en tout cas l'engagement du gouvernement il est clair, c'est que aucun emploi ne trouve pas de solution de reconversion, de formation avec les outils qui sont sur la table.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous dîtes aux salariés, aux cadres de GENERAL ELECTRIC qu'ils sont fichus ?
SEBASTIEN LECORNU
Non justement, c'est ce que je viens de vous dire, c'est que globalement cette transition-là, on doit abandonner personne et permettre justement par un véritable plan de compétences et de formation, à réussir la transition. C'est compliqué, il ne faut pas mentir aux gens, ça prendra du temps mais il faut réussir.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce qu'il est possible de réconcilier la France de l'intelligence artificielle, des start-ups, des robots et celle qu'on a vu sur les ronds-points ?
SEBASTIEN LECORNU
Oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Pour qu'elle marche d'une manière équilibrée avec des territoires juste ?
SEBASTIEN LECORNU
Oui, Rugles, Verneuil-sur-Avre, Nonancourt, Breteuil-sur-Iton, tant de communes du sud du département de l'Eure demain sans télémédecine, il n'y aura pas d'accès aux soins possibles en tout cas pour les premiers soins voilà. Donc la télémédecine grâce au numérique c'est un outil de services de proximité qui répond…
JEAN-PIERRE ELKABBACH
A condition d'avoir les réseaux et le numérique.
SEBASTIEN LECORNU
Et bien c'est bien pour ça que l'Etat, le conseil régional et le conseil départemental déploient ce numérique. J'écoutais Bernard TAPIE tout à l'heure, là où il a quand même raison c'est qu'on montre toujours ce qui ne va pas bien, on est toujours dans une forme de plaintes de la misère qui existe parfois vraiment c'est une réalité, pour autant faut aussi qu'on explique à nos concitoyens ce qui fonctionne bien dans ce pays il y aura le déploiement du très haut débit et de la fibre à horizon 2022.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Je me souviens de Julien DENORMANDIE.
SEBASTIEN LECORNU
Exactement, en lien avec tous les élus locaux des choses avancent donc il faut le dire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
L'opération retour des maires et des corps intermédiaires qu'on a semble-t-il redécouvert à travers le Grand débat, elle est engagée, vous voulez leur rendre du pouvoir, désormais, aucune école aucun hôpital ne pourra être fermé sans l'accord des maires mais qui va décider l'Etat ou les élus ?
SEBASTIEN LECORNU
Par définition l'Etat mais toujours en lien avec les élus. Je vais vous dire une chose, ça avait plus de 10 ans qu'au fond, on a dépossédé les maires notamment dans les communes rurales de leur véritable pouvoir de décision soit parce qu'on leur a imposé des choses de par l'Etat soit parce qu'on leur a imposé des choses vis-à-vis de leurs intercommunalités, vis-à-vis du département, vis-à-vis de la région.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais reconnaissez que vous les avez redécouverts avec Emmanuel MACRON pas vous mais peut-être le Président de la République à travers le Grand débat ?
SEBASTIEN LECORNU
Non plus, beaucoup de commentateurs et d'opposants ont voulu expliquer que le Président de la République était hors sol. Si vous regardez de près le nombre de maires qui avaient parrainé Emmanuel MACRON pendant la campagne électorale, il était intéressant de voir justement que ce candidat issu d'aucune formation politique traditionnelle avait déjà su parler aux maires et pour quelle raison d'ailleurs ? Parce que c'est en même temps, cette volonté de travailler autant avec des personnalités issues de la gauche que de la droite les maires le font au quotidien dans leur commune.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez vu hier François BAROIN, le président de l'Association des maires, il accepte…
SEBASTIEN LECORNU
Il a reporté le rendez-vous François BAROIN,
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Enfin oui peut être, pourquoi ?
SEBASTIEN LECORNU
Vous lui poserez la question. Les maires ont été dépossédés, c'est très important de l'avoir en tête et il faut que nos concitoyens se rendre compte que cette misère qui touche les élus locaux, on va y répondre notamment avec un grand projet de loi autour de l'engagement qui va permettre parce que nous sommes à quelques mois des municipales, que nous sommes dans une situation assez inédite où beaucoup de communes peut-être n'auront aucun candidat ou que Jean-Pierre ELKABBACH, un certain nombre de de maires n'arriveront pas à boucler leurs listes pour les municipales et donc ça, on va y répondre dans le projet de loi avec des mesures très précises qu'on présentera à l'horizon du 15 juin avec une présentation en Conseil des ministres en juillet c'est une des traductions très concrètes et rapides du Grand débat national.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et que les élus soient de gauche ou de droite ou du centre ?
SEBASTIEN LECORNU
Et quelle que soit la taille des communes que l'on soit au nord de la Loire, au sud de la Loire, en métropole ou en Outre-Mer.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Donc vous souhaitez que les élus décident, est-ce que ce n'est pas de la part de l'Etat le syndrome Ponce Pilate ?
SEBASTIEN LECORNU
Surtout pas, on ne peut pas dire d'un côté monsieur LARCHER, l'ensemble du Sénat, les associations d'élus, monsieur BAROIN dire : « Faites-nous confiance décentralisation, décentralisation, décentralisation », et au moment où on enclenche justement son mouvement de confiance et de liberté des territoires nous dire : « ah ben non l'Etat se défausse », ou alors il y a un jeu de dupes.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On en a dit tout à l'heure un mot à Bruxelles, sommet informel de cette nuit était destiné à un échange sur les futurs grands postes à haute responsabilité de l'Europe chaque Etat est en train de se battre pour les siens et Emmanuel MACRON, on a commencé à l'entendre tout à l'heure veut soutenir pour ces postes clés des hommes et des femmes dit-il inventifs, de caractères, de tempérament on l'écoute.
EMMANUEL MACRON
(Reprise de déclaration à Bruxelles)
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On vient de voir qu'il a refusé le candidat de madame MERKEL de Manfred WEBER etc, qu'il y a une sorte de bras de fer avec l'Allemagne. Est-ce que ça veut dire qu'il se sent assez fort Emmanuel MACRON après les élections européennes ou faire entendre la voix de la France et que les Français soient mieux placés que dans les années précédentes aux instances des institutions européennes ?
SEBASTIEN LECORNU
En direct, on a la démonstration de ce que nous vous racontions la semaine dernière avant le scrutin, en disant qu'il ne faut pas se tromper de bulletin de vote parce qu'en fonction du bulletin de vote que l'on met on donne une France plus ou moins forte dans les négociations européennes et qu'on ne peut pas d'un côté regretter que parfois la France soit à la traîne comme cela fut le cas parfois dans le passé et aujourd'hui justement avoir une initiative forte de la diplomatie française sur le théâtre européen. Dire qu'il faut les meilleurs, ça à l'air de surprendre tout le monde, ça en dit long quand même sur ce que sont devenues parfois les institutions européennes. Je le dis avec ma liberté de parole et donc la manière d'aborder justement en clair qui sera Président de la commission, qui sera à la tête de la de la Banque centrale européenne tous ces grands organes, qui mine de rien, peuvent avoir un impact très direct sur la vie économique ou sur la vie des Français…
JEAN-PIERRE ELKABBACH
S'intéressent à l'Europe ?
SEBASTIEN LECORNU
Evidemment, là fondamentalement on change complètement de méthode et c'est ça qui est important.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est donc sa nouvelle bataille de l'Europe à Emmanuel MACRON.
SEBASTIEN LECORNU
Alors vous faites partie des quatre mousquetaires avec Edouard PHILIPPE, Gérald DARMANIN, Bruno LE MAIRE qui rejoignent Emmanuel MACRON et qui gouvernent la France aujourd'hui. Vous avez quitté la droite c'était pour vous le bon choix, vous n'avez aucun regret ?
SEBASTIEN LECORNU
On m'a exclu des Républicains pour être tout à faire précis Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Parce que vous les avez un peu quittés ou parce que vous vous étiez rapprochés d'Emmanuel MACRON ?
SEBASTIEN LECORNU
Non, si on regarde les résultats de dimanche dernier, on peut quand même en tirer quelques conclusions. Il y a deux ans à votre micro ici même je vous ai dit deux choses. La première, il est impensable que la droite vacille sur ses valeurs, lorsqu'une formation politique n'est pas capable de dire pour qui elle vote clairement au second tour de la présidentielle entre Marine LE PEN et Emmanuel MACRON, quand on fait la rupture totale avec ce qu'a été cette famille politique pilotée, dirigée, et par Jacques CHIRAC et par Nicolas SARKOZY, fondamentalement faut pas s'étonner d'être doublé et dépassé par le Rassemblement national. La deuxième chose, c'est que vous avez dit que les Français veulent y croire, pas pour Emmanuel MACRON mais pour le pays. Les Français veulent que ça marche, les Français veulent des réformes, ils veulent une transformation et là qu'est-ce qu'ils ont découvert, mais ça je le redoutais il y a deux ans et les choses se sont confirmées c'est une opposition stérile systématique ce qui a été fait avec Aéroports de Paris où les Républicains se sont alliés avec la France insoumise, rendez-vous compte ça paraît absolument invraisemblable, ça des électeurs s'en rendent compte. Dès lors qu'on n'est pas clair sur les valeurs dès lors qu'on n'est pas dans un état d'esprit constructif pour faire avancer le pays, fondamentalement on est sanctionné par les électeurs.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous voulez dire que l'erreur c'était une stratégie très droitière, conservatrice de Laurent WAUQUIEZ et François-Xavier BELLAMY ?
SEBASTIEN LECORNU
Ca à la rigueur c'est la ligne politique, c'est encore plus grave la ligne politique ça les regarde je n'y suis plus, vraiment c'est leur affaire, en revanche que sur les valeurs ça vacille et que l'on soit en rupture avec ce qu'a toujours été la droite républicaine ça c'est triste c'est véritablement dommageable et c'est dommageable pour tout le monde dans notre démocratie.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
A qui la faute ?
SEBASTIEN LECORNU
Laurent WAUQUIEZ a forcément une responsabilité importante, après maintenant, il faut que tous les grands chefs de la droite moi je ne parle pas des militants, je ne parle pas des électeurs ou des sympathisants des Républicains, d'ailleurs la plupart sont restés des amis très proches pour certains. Non mais les grands chefs doivent prendre leurs responsabilités.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire, c'est-à-dire ?
SEBASTIEN LECORNU
Ils ne peuvent pas découvrir que Laurent WAUQUIEZ est un problème le lendemain d'une défaite, une fois de plus…
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Parce qu'ils l'ont soutenu, ils étaient tous à la même tribune à un moment donné, ils lisaient trop les journaux qui leur disaient : « le retour de la droite ».
SEBASTIEN LECORNU
Le premier virage, on l'a souvent dit, c'est le Trocadéro pas les personnes qui sont allées au Trocadéro.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ça leur a fait mal à la droite.
SEBASTIEN LECORNU
Non mais attendez, quand des grands chefs de la droite, je ne parle pas des gens qui y sont allées mais quand des grands chefs de la droite disent :« notre candidat est mis en examen et on s'en fout », fondamentalement, c'est quand même le premier acte où on s'assoit sur les valeurs, quand ensuite on dit on ne sait pas pour qui voter entre Emmanuel MACRON et Marine LE PEN, là on largue les amarres, donc fondamentalement, une fois de plus, je dis de la toujours fondamentalement mais là on est dans les fondamentaux justement de ce qu'y est une droite républicain et le compte n'y est plus.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
La stratégie pour la droite. Laurent WAUQUIEZ qui propose des états généraux pour laisser refroidir la crise et le président Larcher, le président du Sénat qui lance d'ores et déjà une démarche pour contourner, dévitaliser et asphyxier Laurent WAUQUIEZ. Est-ce que c'est le moment d'appeler vous les élus perdu de la droite LR à vous rejoindre ?
SEBASTIEN LECORNU
Déjà je pense aussi qu'il faut que les grands chefs de la droite plutôt que de se reposer des questions encore sur eux-mêmes, de s'occuper, de consacrer du temps au parti, nous aident à transformer le pays typiquement le Sénat va avoir la réforme constitutionnelle, un certain nombre de textes de loi qui arrivent au Sénat….
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire qu'ils votent pour vous, dans certains cas vous rejoignent ?
SEBASTIEN LECORNU
Que l'on construise, que l'on commence à se mettre autour de la table.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
La co-construction.
SEBASTIEN LECORNU
Moi je vais le faire sur les questions liées aux collectivités territoriales, j'ai déjà vu Gérard LARCHER il y a 15 jours avant les européennes, un petit-déjeuner de travail sur le sujet. Au lieu de se consacrer du temps aux affaires partisanes, je pense qu'ils feraient mieux de consacrer ce temps pour le pays.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Quand vous ouvrez à la droite, vous le faites aussi pour ceux qui sont un peu paumés de la gauche.
SEBASTIEN LECORNU
Mais évidemment la réalité c'est que là aussi qui veut que ça fonctionne qui veut être constructif et d'ailleurs ce n'est pas les initiatives pour les maires, ce ne sont pas des débauchages individuels, ça n'a absolument aucun intérêt, ce qui compte c'est que les gens maintenant montent à bord de cette volonté de construire ça c'est concret.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non parce qu'il y a une recomposition politique, on le voit sous nos yeux par exemple en France, la droite plus la gauche à deux totalisent à peine 14% mais je ne sais pas si elles comprennent ce qui leur arrivent.
SEBASTIEN LECORNU
Non, formations politiques PS, LR totalisent la somme que vous ne dites pas la gauche et la droite, les électeurs sont toujours dans des logiques qui dépassent le gauche, droite mais avec leur sensibilité propre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire qu'on est au-delà des clivages et qu'il faut les vivre.
SEBASTIEN LECORNU
Mais bien sûr qu'on est au-delà des clivages mais c'est ce que disent les Français depuis plus de 15 ans mais même moi j'ai pris du temps de le comprendre. Ils veulent des résultats donc ils le font avec la liberté qu'est la liberté du peuple français en général.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les maires des grandes et des moyennes villes, Jean-Luc Luc MOUDENC, Toulouse et Christian ESTROSI, Nice, Arnaud ROBINET, Reims et d'autres encore qui étaient d'abord pro Macron qui sont passés à LR, WAUQUIEZ, BELLAMY, qui ont vu monter à un moment donné ou qui ont cru un…Aujourd'hui, ils sont désappointés avec les 8%, ils sont inquiets pour leur maire. Est-ce qu'il faut leur ouvrir les bras là ce matin ?
SEBASTIEN LECORNU
Qu'ils soient à l'écoute des électeurs et les électeurs leur disent me semble-t-il que désormais il faut monter à bord pour essayer d'aider le Président de la République à réussir. Ça ne veut pas dire adhérents En marche, ça ne veut pas dire à adhérer à une formation politique c'est une fois plus ça m'est complètement égal mais demain, il y a la réforme de l'Assurance chômage, il y a les lois de décentralisation, il y a toutes les mesures issues du Grand débat national soit est-ce qu'ils viennent nous aider à les porter, à les décliner, à véritablement traduire ça en accord concret ou alors est-ce qu'ils restent, allez, spectateurs au mieux ou au pire effectivement des opposants. Je pense qu'il faut qu'ils clarifient leur rôle parce que les Français aiment leur commune, ils aiment leur maire mais ils aiment aussi leur pays.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Certains marcheurs voudraient les punir, vous vous préférez l'accueil et en même temps une forme de pardon mais ce matin est-ce que vous leur adresser un appel d'ouverture.
SEBASTIEN LECORNU
Clarté, il faut qu'ils nous disent maintenant ce qu'ils veulent pour le pays et ce qu'ils veulent qu'Emmanuel MACRON réussisse, pas pour Emmanuel MACRON mais pour le pays je le redis ou est-ce que ils sont encore dans un jeu politico-politicien plus anciens, c'est ça le sujet.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous, il ne faut pas essayer de les retrouver, ou les ramasser ou en ordre dispersé, on entend des voix qui disent venez pour se renforcer dans votre propre majorité.
SEBASTIEN LECORNU
J'ai pris mes responsabilités il y a 2 ans, qu'ils prennent leurs responsabilités.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dernière remarque, on voit bien que le Premier ministre Edouard PHILIPPE à sortir conforté de la campagne électorale, il va rester à Matignon. Est-ce qu'il va conduire le même gouvernement ?
SEBASTIEN LECORNU
Alors ça, je ne sais pas, il faut demander au Premier ministre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Je ne sais pas, il faut demander au Président de la République.
SEBASTIEN LECORNU
Vous aviez le Premier ministre la semaine dernière, il fallait lui poser la question.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, il n'y avait pas encore eu les élections. Est-ce que on peut attendre un remaniement, des réajustements ?
SEBASTIEN LECORNU
C'est le Premier ministre et le Président de la République qui décident
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous nous dites que vous allez agir vite et remettre en route rapidement les réformes promises et attendues aussi bien sur les ronds-points que dans le Grand débat et dans le pays ?
SEBASTIEN LECORNU
C'est une évidence, regardez ce qu'Olivier DUSSOPT a fait avec la réforme de la Fonction publique, le Grand débat où la campagne des européennes ne nous a pas mis en pause ou en panne d'une action gouvernementale loin s'en faut.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 11 juin 2019