Interview de Mme Roxana Maracineanu, ministre des sports à France-Inter le 25 avril 2019, sur le modèle sportif français et l'Agence nationale du sport.

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Média : France Inter

Texte intégral

ALI BADDOU
Quel avenir pour le sport français ? Comment réformer un modèle sportif à bout de souffle ? Des changements ont été engagés par le gouvernement qui suscitent des questions, de l'inquiétude, parfois de l'opposition. L'invitée du Grand entretien ce matin, avec Alexandra BENSAID, nous recevons la Ministre des Sports, Roxana MARACINEANU. Intervenez au 01 45 24 7000 ou sur l'application France Inter. Bonjour Madame la ministre.

ROXANA MARACINEANU
Bonjour.

ALI BADDOU
Et bienvenue. On va parler de sport, le sport est une question politique. Mais d'abord, la conférence de presse du président de la République aura lieu à dix-huit heures. Vous allez regarder cela comme un match à la télé ?

ROXANA MARACINEANU
Non, bien sûr, on est tous invités, tous les ministres seront là pour écouter le président de la République et les annonces et le discours qu'il tiendra.

ALI BADDOU
Alors c'est très compliqué pour un ministre de parler quand le président de la République doit s'exprimer le soir même. Juste pour que nos auditeurs comprennent : les ministres ne sont pas au courant de ce que va annoncer le président à dix-huit heures ?

ROXANA MARACINEANU
Oui. Je vous rassure, effectivement je ne vais pas en parler, voilà. D'ailleurs des commentaires sur des commentaires sur des commentaires de ce qu'il allait dire ont déjà fait, donc je me réjouis d'écouter ce qu'il a à dire ce soir.

ALI BADDOU
Alors parlons de sport et de politique. Il y a des questions importantes qui concernent l'ensemble du modèle sportif français, des questions qui se jouent aujourd'hui. Hier vous avez donné le coup d'envoi d'une nouvelle agence l'agence nationale du sport. C'est une nouvelle structure. Qu'est-ce qui ne va pas dans le modèle sportif français ? Expliquez-nous pour que tout le monde comprenne pourquoi cette agence a été créée ?

ROXANA MARACINEANU
Tout va bien dans le modèle sportif français.

ALI BADDOU
Tout va bien ?

ROXANA MARACINEANU
Mais il faut qu'on aille encore mieux et qu'on aille encore plus loin puisqu'on accueille les Jeux dans quatre ans et l'ambition est très forte aujourd'hui. On pourrait penser légitimement obtenir entre trente et quarante médailles mais on veut en obtenir beaucoup plus. Et c'est bien pour ça que c'est le moment aujourd'hui, en vue de ces Jeux mais aussi pour après, pour le sport d'après en France, qu'on a envie d'emmener le sport français vers un modèle, voilà, qui va plus loin. Plus évolué.

ALEXANDRA BENSAID
Et en quoi un agence nationale du sport, c'est-à-dire un changement d'organisation, de structure, peut aider à avoir au-delà de quarante médailles en 2024 ?

ROXANA MARACINEANU
On a envie de motiver plus les fédérations à s'engager sur la partie haute performance, et surtout sur la partie développement des pratiques, tout ce que sont les projets sportifs fédéraux, qui jusqu'à maintenant n'ont pas été beaucoup mis en avant. On a beaucoup axé sur le soutien que pouvait faire le Centre national de développement du sport qui, lui, finançait les associations sur les territoires. Mais par rapport à ça, les fédérations n'ont jamais été vraiment responsabilisées là-dessus. Et les Jeux pour nous, c'est réussir sur la haute performance mais c'est aussi réussir l'héritage des Jeux olympiques, ça veut dire la place du sport dans la société française. Et pour ça, on a envie que les fédérations s'engagent plus.

ALI BADDOU
On va en parler justement parce que certains s'inquiètent d'un sport à deux vitesses qui verrait le jour avec cette agence nationale du sport, puisque c'est là que vont se décider le montant des subventions par exemple que vous accordez, que l'Etat accorde aux fédérations sportives pour le haut niveau. Vous avez les mots pour rassurer ceux qui s'inquiètent justement de cet écart qui s'annonce entre le sport professionnel, celui des athlètes de haut niveau, et le sport de tous les jours ?

ROXANA MARACINEANU
Certaines personnes ont encore en tête le modèle qui avait été proposé au tout début de ce mandat, de ce gouvernement, qui était le modèle à l'anglaise, c'est-à-dire avec une agence qui aurait à voir uniquement avec le sport de haut niveau. Justement ce qui a été travaillé pendant ces dix-huit mois et l'aboutissement aujourd'hui d'une agence, la création hier d'une agence nationale du sport qui justement marche bien sur ses deux jambes : celle de la haute performance et celle du développement des pratiques, fait qu'on a vraiment en France une agence pas comme les autres. Pas comme dans les autres pays qui ont accueilli les Jeux mais qui prend bien en compte la continuité d'un jeune athlète qui va intégrer une association, qui va rentrer dans une carrière sportive et qui derrière va devenir un sportif de haut niveau, et non pas seulement, comme on a pu faire en Angleterre, une agence qui s'occupe uniquement des sportifs de haut niveau et qui délaisse complètement le sport pour tous. Ce n'est pas comme ça que ça va se passer chez nous.

ALEXANDRA BENSAID
Et au niveau du budget, comment est-ce que ça va se passer ? Est-ce que ça veut dire qu'une partie du budget que vous avez aujourd'hui, vous ministre des Sports, va être déléguée, va être donnée à cette agence nationale du sport ?

ROXANA MARACINEANU
C'était déjà le cas avant avec le CNDS qui recevait toutes les taxes qui étaient affectées, qui étaient prises sur les droits télé, qui étaient prises sur le PMU, sur la FRANÇAISE DES JEUX. C'était un organisme qui pouvait récolter les taxes. C'est ce qui va continuer à exister aujourd'hui avec cette agence. C'est les taxes qui vont financer principalement cette agence du sport et une partie du budget que le ministère négociera pour le ministère des Sports, eh bien une partie ira à cet opérateur du ministère en plus de ces taxes affectées. Une partie restera au ministère pour les actions qu'on aura, nous, à mener également pour tous nos établissements où on accueille les sportifs en carrière et les sportifs de haut niveau comme l'INSEP où les CREPS.

ALEXANDRA BENSAID
Et donc ça fait quel budget pour cette agence ?

ROXANA MARACINEANU
Là cette agence elle est partie cette année avec 350 millions d'euros sur un total de 500 millions d'euros au ministère des Sports. L'idée de cette agence, c'est que ce budget-là ne soit pas vu tout seul comme consacré au sport, mais bien qu'il s'associe aux 9 milliards d'euros que les collectivités mettent aujourd'hui dans le domaine du sport. On a envie justement avec cette agence de démultiplier, d'avoir un effet de levier avec, nous, nos financements d'Etat sur les financements des collectivités, sur les financements qu'ont les fédérations, parce qu'elles aussi elles ont des fonds propres, et aussi avec tout l'argent qui pourra être amené grâce au secteur économique. Puisque l'originalité de cette agence, et dans aucun autre pays ça ne s'est fait de cette manière-là, on associe les collectivités, le monde économique, le monde sportif et l'Etat au sein d'une même instance.

ALI BADDOU
L'originalité, elle suscite malgré tout de l'inquiétude quand on voit vos prédécesseurs. Marie-George BUFFET qui s'inquiète en vous demandant qui va décider de la politique publique de l'Etat en matière sportive ; Patrick KANNER, qui lui aussi a été ministre socialiste du Sport, dit que vous êtes une ministre fossoyeur, que vous oubliez qu'en France il y a 17 millions de licenciés dans les fédérations, mais il y a aussi 17 millions de personnes qui pratiquent le sport sans être licenciées. Que leur répondez-vous ?

ROXANA MARACINEANU
Je tiens à rassurer toutes ces personnes, puisqu'à 4 ans des Jeux, il n'est pas question que le ministère des Sports disparaisse, au contraire. Avec cette agence il peut élargir son périmètre. Et pourquoi elle le fait ? Parce que l'agence, désormais, va discuter avec les trois acteurs dont je vous ai parlé tout à l'heure, et le ministère des Sports va pouvoir, lui, englober toute la réalité du sport en France aujourd'hui. Comme vous l'avez dit, il y a un pratiquant sur quatre seulement qui pratique en club, ça veut dire que trois pratiquants sur quatre font du sport ailleurs, chez eux, dans la forêt tout seul, devant leur tutoriel de yoga ou de gymnastique qu'on peut faire à la maison. Donc il faut qu'on ait un message aussi pour ces personnes-là, et si on veut que le sport ait une autre place dans notre société, il faut qu'on parle plus du sport pour la santé, de l'activité physique bénéfique pour la santé, et même en guérison de certaines maladies, il faut qu'on passe plus de temps à parler du sport dans l'entreprise, sur son lieu de travail, il faut qu'on parle aussi du sport à l'école, surtout, et ça c'est une grande attente de la part des familles et du monde en général, qu'on fasse plus de sport dès le plus jeune âge.

ALI BADDOU
Les Français ne font pas assez de sport ?

ROXANA MARACINEANU
Eh bien il y a 40 % des Français qui ne pratiquent pas une fois dans l'année du sport, même pas pendant les vacances, voyez, et même pas pour aller au travail. C'est quand même un peu inquiétant.

ALEXANDRA BENSAID
Roxana MARACINEANU, il y a la question particulière des cadres techniques sportifs. Vous allez transférer ses CTS aux fédérations, aujourd'hui ils sont payés par l'Etat. Pourquoi ?

ROXANA MARACINEANU
Pourquoi ils sont payés par l'Etat ?

ALEXANDRA BENSAID
Non, pourquoi vous les transférez à l'agence, aux fédérations ?

ROXANA MARACINEANU
Parce que ça va être le moyen, le prochain moyen qu'on veut donner aux fédérations pour qu'elles arrivent à remplir clairement les objectifs qu'on leur a fixés aujourd'hui. L''agence va être plus exigeante avec les fédérations, on va leur demander plus de résultats, plus de comptes finalement, en leur donnant plus d'argent. Elles vont recevoir beaucoup plus de moyens de la part de l'Etat, également de la part des collectivités qui vont s'engager auprès des fédérations, et pour ça, moi je pense qu'il faut qu'elles aient complètement la main sur leurs ressources humaines, il faut qu'elles aient des gens qui leur rendent directement des comptes, à elles, et ces agents qui sont historiquement placés auprès des fédérations, ça fait depuis les années 60 qu'ils exercent leur métier auprès des fédérations, voilà, je pense que c'est aussi pouvoir donner une pleine autonomie, une pleine responsabilité aux fédérations, que de leur assurer cette possibilité, qu'à côté des cadres fédéraux il y ait ces cadres qui aujourd'hui sont des fonctionnaires de l'Etat, qui travaillent pour elles, avec évidemment des moyens à la clé.

ALEXANDRA BENSAID
Ce sont des fonctionnaires, est-ce qu'ils resteront fonctionnaires et est-ce que les futurs recrutements seront encore des fonctionnaires ?

ROXANA MARACINEANU
Donc, ils ne perdront pas leur statut de fonctionnaire, ni même leur évolution de carrière, néanmoins les fédérations vont recevoir une compensation financière de la part de l'Etat, pour que les fédérations ne soient pas pénalisées, parce qu'aujourd'hui il y a des fédérations où il y a 50, 60 cadres d'Etat, et clairement si jamais c'est à elles toutes seules d'assumer cette charge financière, elles ne pourront pas le faire.

ALI BADDOU
Elles s'inquiètent d'ailleurs de ne pas pouvoir faire face financièrement. Les présidents de fédérations olympiques demandent un moratoire sur le statut, sur le détachement des cadres techniques qui ont un rôle important dans le modèle sportif français, ils ne veulent pas de votre réforme, vous leur dites : ce n'est pas négociable.

ROXANA MARACINEANU
Bien sûr qu'elles s'inquiètent, parce qu'aujourd'hui ce lien de confiance, moi aussi je l'ai découvert, j'ai découvert vraiment une distension du lien de confiance qu'il y a entre les cadres qui sont pourtant placés historiquement auprès des fédérations, et les fédérations, donc il faut moi aussi que je comprenne comment rétablir ce lien de confiance. Ce lien de confiance entre l'Etat et les fédérations, parce qu'effectivement vous l'avez dit, il faut qu'elles soient rassurées sur la pérennité de cette compensation financière, et puis derrière, que nous aussi on arrive à discuter avec nos agents, qui sont les cadres aujourd'hui des fonctionnaires d'Etat, et qu'on les rassure sur aussi des possibilités d'évolution de carrière, des possibilités, qu'elles pourront garder, qu'ils pourront garder de leur vie de maintenant, à laquelle ils tiennent beaucoup, à juste titre, et qui tout au long de carrière, ou tout au long de leur carrière ne leur fera pas défaut, parce qu'on on fera cette transformation avec eux, avec les cadres, et avec les fédérations. On ne pourra de toute façon pas la faire s'ils n'y adhèrent pas.

ALI BADDOU
Est-ce que le sport français se porte si bien, justement ? Quand on voit, en parlant de médailles olympiques, c'est un indicateur parmi d'autres, qu'on a été classé 7ème au cours des quatre derniers Jeux olympiques d'été, quand on voit justement qu'il y a des résistances aux réformes que vous portez, et puis quand on voit aussi l'ambiance dans certains stades, quand on parle de foot, et vous-même vous étiez montée au créneau, avec des cris racistes, vous avez alerté les autorités du football français pour qu'elles agissent. Comment est-ce qu'on change les mentalités, des problèmes qui ont l'air structurellement là et très compliqués à faire évoluer ?

ROXANA MARACINEANU
Eh bien écoutez, je suis arrivée à la tête de ce ministère avec une mission, celle de faire mon travail de ministre des Sports, donc quand je vais dans un stade et qu'il y a quelque chose qui me choque et qui ne me paraît pas normal, c'est tout à fait légitime que je le dise, que j'en parle.

ALI BADDOU
Mais quand les grandes autorités du football vous disent : « Vous n'y connaissez rien, dans les piscines on n'a pas l'habitude d'entendre des cris, donc c'est pour ça que vous ne comprenez pas l'ambiance dans un stade de foot ».

ROXANA MARACINEANU
Oui, eh bien je leur ai dit qu'elles, ça fait longtemps qu'elles sont là et c'est elles qui auraient dû être choquées avant que moi j'arrive dans les stades. Effectivement, ils y sont là depuis plus longtemps. Et puis finalement…

ALEXANDRA BENSAID
Il y a eu de la complaisance ?

ROXANA MARACINEANU
Et finalement elles se sont retournées pour parler de la même voix que moi, et j'en suis bien contente aujourd'hui, je suis bien contente aussi que les joueurs se saisissent du sujet, que les clubs se saisissent du sujet et qu'on puisse aller tous dans le même sens. Après, voilà, c'est la règle du jeu, quand on arrive quelque part et qu'on dit des choses inhabituelles ou qui dérangent, eh bien c'est normal qu'au début ça ne plaise pas, mais derrière on est aujourd'hui tous dans le monde du sport, on avance dans le même sens, et l'avantage du sport c'est qu'on sait que pour y aller, pour gagner, pour arriver à réussir, il faut qu'on fasse un effort sur soi, un effort avec les autres, et qu'on arrive à discuter tous ensemble. Donc je suis plutôt ravie de l'ambiance que j'ai découvert dans ce milieu-là et effectivement dans des milieux que je ne connaissais pas forcément.

ALI BADDOU
Notamment le foot.

ROXANA MARACINEANU
Voilà. Tout est positif aujourd'hui pour moi.

ALEXANDRA BENSAID
Alors, que fait-on, par exemple le 12 avril dernier il y a eu des cris racistes qui ont visé le capitaine de l'équipe d'Amiens lors du match contre Dijon, vous, votre avis il est clair, quand ça se produit, qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut arrêter le match ?

ROXANA MARACINEANU
Oui, il faut qu'on arrive vraiment à appliquer les règlements qui existent aujourd'hui. Avec la Ligue j'en ai discuté, il y a un règlement clair net et précis. Le mot homophobie, ce n'était pas marqué dans le règlement, on a demandé à la Ligue qu'ils l'inscrivent explicitement, même si c'était une manière sous-entendue, voilà, qu'il fallait interrompre le match. Il y a des cris racistes, il y a décrit homophobes, des manifestations, eh bien à ce moment-là on peut interrompre. Si ça reprend après l'interruption, on arrête, si ça reprend après, on arrête complètement le match et on le reporte, on le joue à huis clos. Le règlement existe déjà sur le papier, il suffit juste aujourd'hui de l'appliquer.

ALI BADDOU
Comment faire pour que le sport puisse jouer le rôle d'ascenseur social, que ce ne soit pas uniquement quelques individualités, quelques grands sportifs de haut niveau qui réussissent à crever le plafond grâce au sport, mais que ce soit plus largement un accès de tous à la possibilité d'avoir une vie meilleure ?

ROXANA MARACINEANU
Oui, vous l'avez dit et on l'a vu aussi dans l'équipe de France de football ou dans d'autres grandes équipes. Il y a des jeunes qui sont aujourd'hui dans l'équipe de France, qui viennent des quartiers les plus sensibles, les plus difficiles. Moi-même je suis arrivée en tant que réfugiée politique en France, j'ai été championne du monde et aujourd'hui ministre des Sports. Donc c'est vrai que le sport peut permettre cet ascenseur social mais on veut vraiment que ce soit institutionnalisé. Aujourd'hui on a fait une grande avancée, et peut-être que pour le grand public ça ne voudra pas dire grand-chose, mais on a réussi avec Julien DENORMANDIE à inscrire le sport dans les contrats de ville. Ça veut dire que toutes les associations sportives qui oeuvrent sur les territoires aujourd'hui à aller chercher des publics déscolarisés, défavorisés, en difficulté, des publics fragiles, et les ramener grâce au sport à une cohésion entre les gens aux valeurs de la République, à jouer ensemble et puis derrière à passer sur des formations ou même complètement à rentrer dans le monde du travail. Parce que de l'autre côté, ces associations arrivent à capter des chefs d'entreprise qui aiment le golf, qui aiment le rugby, eh bien ce lien il peut se faire vraiment directement. Et il y a beaucoup d'associations qui n'étaient jamais reconnues jusqu'à maintenant ni par le ministère des Sports, ni par le ministère de la Ville qui travaillent sur les territoires. Et aujourd'hui ces associations, elles vont avoir une vraie place parce que Julien DENORMANDIE a accepté d'inscrire le sport dans les contrats de ville. Ça veut dire que les collectivités et l'Etat, Madame PENICAUD aussi au ministère du Travail, va pouvoir vraiment considérer ces associations comme des vrais sas.

ALI BADDOU
Vous ne parlez pas de Jean-Michel BLANQUER parce que c'est vrai qu'il y a une tradition française : un sport qui n'a pas toute sa place dans l'éducation nationale. Ça va changer ?

ROXANA MARACINEANU
Ça va changer et on commence à le changer avec la natation. On a travaillé ensemble avec Jean-Michel BLANQUER sur une réforme de la natation scolaire qui va permettre justement de travailler vraiment en transversalité avec les professeurs des écoles, avec les maîtres-nageurs des piscines, avec les éducateurs qu'il y a dans les clubs.

ALI BADDOU
Pour que les enfants apprennent à nager en maternelle dès l'âge de quatre ans.

ROXANA MARACINEANU
Voilà. Pour qu'on puisse dès l'âge de quatre ans se concentrer plus sur le parcours aquatique de l'enfant, beaucoup plus que sur les institutions et sur ce que chacun voudrait ou pourrait bien faire pour la cause.

ALEXANDRA BENSAID
Concrètement ça va se passer comment ? C'est ce plan Aisance aquatique en effet dès la maternelle. Est-ce que c'est dès la prochaine rentrée ? Est-ce que ça veut dire qu'on emmène les petits…

ROXANA MARACINEANU
Dès le mois de septembre.

ALEXANDRA BENSAID
Dès le mois de septembre ?

ROXANA MARACINEANU
Oui. Dès le mois de septembre, il va y avoir des expérimentations sur tous les territoires parce qu'on ne peut pas changer tout du jour au lendemain. Les piscines aujourd'hui sont pleines avec des enfants de CP et CE1, donc il faut libérer des créneaux pour pouvoir faire ces apprentissages massés. L'idée c'est que les enfants aillent tous les jours dans l'eau pendant une semaine, quinze jours et que derrière, eh bien la prérogative de l'école s'arrête là.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 avril 2019