Texte intégral
CHRISTOPHE DELAY
Bonjour Emmanuelle WARGON.
EMMANUELLE WARGON
Bonjour.
CHRISTOPHE DELAY
Merci d'être avec nous. Premières réactions d'un ministre après évidemment l'intervention du président de la République hier et vous êtes parfaitement en situation, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, et co-animatrice du grand débat national.
Aurélie, on va d'abord rappeler l'essentiel des mesures annoncées hier par le président.
- Commentaire -
CHRISTOPHE DELAY
Est-ce que dans les premières réactions que l'on entend, Emmanuelle WARGON, il y a un mot qui revient beaucoup, c'est que les décisions ne sont pas …application immédiate. Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
EMMANUELLE WARGON
Moi, il me semble d'abord que le président a montré hier qu'il avait entendu, que tout ce moment de grand débat avait été utile, lui avait permis de comprendre la France différemment et les Français différemment. On lui a aussi beaucoup reproché de tout décider tout seul et hier, il a donné des grandes orientations en répondant aux questions quand il a été poussé pour être plus précis notamment, par exemple, sur la baisse de l'impôt sur le revenu mais aussi en chargeant le gouvernement de rendre ces orientations concrètes et enfin, sur certains sujets et en particulier sur l'écologie, il a souhaité que la construction des mesures le soit avec des citoyens.
CHRISTOPHE DELAY
Alors, on va y revenir mais par exemple, sur les 5 milliards d'euros d'impôts supplémentaires, vous avez compris quoi, vous ? Qui sera concerné et quand ?
EMMANUELLE WARGON
On ne peut pas demander au président de rester dans son rôle, de poser la vision, les grandes orientations et ensuite, de lui demander de nous réinventer la grille de l'impôt sur le revenu sous nos yeux dans une conférence de presse !
CHRISTOPHE DELAY
Oui sauf que les Français veulent des réponses immédiates et vous l'avez bien entendu dans le grand débat national, des réponses immédiates ! Alors, quand ?
EMMANUELLE WARGON
Les Français veulent des réponses, ils ont raison et ils voulaient d'abord être entendus, ils voulaient être compris, il y a un point très important, il me semble, les Français voulaient de la considération et du respect ; il n'y a pas qu'une question d'argent. Bien sûr le pouvoir d'achat, c'est très important mais il y avait aussi l'idée de dire finalement « ils ne nous comprennent pas, ils ne comprennent pas ce qu'on vit » et je crois que le président a montré qu'il comprenait.
Brouhaha
EMMANUELLE WARGON
…les 5 milliards d'impôts de baisses d'impôt sur le revenu, le gouvernement se met au travail, on a un séminaire gouvernemental lundi, les propositions seront faites vite, c'est évidemment de toute façon, on a une loi de finances, vous savez, l'impôt sur revenu, ça se vote une fois par an. Donc tout ça c'est pour préparer la loi de finances et ce sera évidemment dans la prochaine loi de finances.
AURELIE CASSE
Et sur l'écologie, là aussi, est-ce qu'il a vraiment été concret ? Quand il dit « conseil de défense écologique », ça veut dire quoi ?
EMMANUELLE WARGON
C'est un point très important. Moi, je fais partie de ceux qui ont plaidé pour cette mesure parce que ce n'est pas du tout un comité consultatif de plus, on a beaucoup trop de comités consultatifs et d'ailleurs, on va plutôt les rassembler, c'est un moment de décision, ça veut dire que régulièrement, le président va réunir Premier ministre et gouvernement pour regarder les sujets écologiques, est-ce qu'ils avancent assez vite, et décider. On nous a beaucoup dit « l'action du gouvernement n'est pas assez cohérent, d'un côté vous faites des choses pour l'écologie, vous développez les énergies renouvelables, vous développez le véhicule électrique etc. mais de l'autre, vous ne prenez pas toujours les bonnes décisions sur tous les sujets …
CHRISTOPHE DELAY
Emmanuelle WARGON, c'est une nouvelle structure …
EMMANUELLE WARGON
Ce n'est pas une structure.
CHRISTOPHE DELAY
On va encore attendre alors que, évidemment, les questions du climat sont immédiates.
EMMANUELLE WARGON
Ce n'est pas une structure. C'est un moment de décision. C'est sur le modèle du conseil de défense, le président de la République réunit les principaux ministres concernés, le conseil de défense, c'est hebdomadaire …
CHRISTOPHE DELAY
Donnez-nous un exemple de ce que pourra décider ce conseil de défense écologique.
EMMANUELLE WARGON
Par exemple, sur la rénovation du bâti, on sait que mieux isoler les logements, on sait que changer les modes de chauffage, c'est l'un des éléments les plus structurants pour la transition écologique parce qu'on utilise moins d'énergie fossile et en plus, c'est des gains de pouvoir d'achat. Ça ne va pas assez vite, on n'est pas assez efficace. La première chose à faire serait peut-être de passer en revue avec tous les ministres concernés ce qu'on fait sur la rénovation du bâtiment et prendre les décisions qui vont bien pour qu'on atteigne les objectifs qu'on s'est fixé, à savoir 500 000 logements par an …
CHRISTOPHE DELAY
Mais ça veut dire quoi ?
EMMANUELLE WARGON
Mais ça marche aussi sur la sortie des pesticides, comment on fait, est-ce qu'il y a assez d'argent ? Est-ce que l'argent est bien utilisé ? Est-ce qu'on a le bon, l'équilibre entre les contraintes et les incitations ?
CHRISTOPHE DELAY
Madame, est-ce que ce conseil de défense écologique va permettre de prendre des décisions applicables immédiatement parce qu'on sait qu'il y a urgence ?
EMMANUELLE WARGON
Ça va permettre d'orienter toute l'action du gouvernement pour rendre la politique écologique cohérente et à la hauteur des enjeux. Un autre exemple, on distribue énormément de subventions dans ce pays mais personne n'a jamais regardé si toutes les subventions qui sont distribuées par tous les ministères sont, en fait, compatibles avec la vision de la transition écologique. Est-ce que dans le flux de subventions pour l'industrie, pour l'économie, pour tous les secteurs d'activité, on va dans le bon sens ou finalement est-ce qu'on détruit d'un côté ce qu'on essaie de faire de l'autre ? On pourrait examiner globalement toute notre politique de subventions et dire désormais plus de subventions si elles ne vont pas dans le sens de l'écologie. Le grand plan d'investissement, on met des milliards sur le grand plan d'investissement ou sur l'investissement dans les compétences, est-ce que ça accompagne suffisamment bien la transition écologique ? On passe en revue nos politiques publiques et on regarde comment aller plus loin, plus vite et plus fort comme il l'a dit. C'est très opérationnel.
CHRISTOPHE DELAY
Eh bien, nous verrons cela, séminaire gouvernemental donc lundi pour la mise en musique des annonces du président de la République, merci d'être venue nous voir …
EMMANUELLE WARGON
Merci à vous !
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 avril 2019