Déclaration de M. Cédric O, secrétaire d'Etat au numérique, sur l'action du gouvernement en faveur de l'économie numérique, à Paris le 1er avril 2019.

Prononcé le 1er avril 2019

Intervenant(s) : 
  • Cédric O - Secrétaire d'Etat au numérique

Circonstance : Passation de pouvoirs entre Mounir Mahjoubi et Cédric O, à Paris le 1er avril 2019

Texte intégral

Monsieur le Ministre, cher Bruno, 
Monsieur le Ministre, cher Gérald, 
Monsieur le Ministre, cher Olivier, 
Monsieur le Ministre, cher Mounir,
Mesdames et Messieurs les Directeurs d'administrations centrales, 
chers collaborateurs de Bercy,


C'est un moment de grande émotion. Je suis entré pour la première fois ici en 2012, comme conseiller de Pierre MOSCOVICI, pour lequel j'ai une pensée amicale en cet instant. Je me souviens très bien de l'impression que m'avaient donnée au premier regard les drapeaux au bout de l'allée. Ici, la permanence et la continuité de l'État ne sont pas que des mots. Je n'ai pas été formé à Bercy, car ma carrière s'est pour une bonne partie déroulée dans le secteur privé, mais j'ai appris à aimer cet endroit, à admirer les gens qui y travaillent, ces fameux technocrates qu'il est si usuel de décrier aujourd'hui mais dont l'excellence et le dévouement sont des leçons que beaucoup gagneraient à apprendre. C'est donc avec beaucoup d'émotion que je reviens ici aujourd'hui, qui plus est dans des fonctions que je n'aurais jamais imaginé occuper un jour. 

Cher Mounir, il y a une forme de continuité évidente dans le fait que je te succède : par nos parcours, puisque nous sommes tous deux ici de ce qu'on appelle la société civile, par nos combats, surtout, car les deux dernières années n'ont pas été d'un calme totalement olympien, et nous avons mené ensemble bien des combats, avec toi en première ligne. Je mesure le chemin et le travail qui nous ont conduits jusqu'ici, et je veux te remercier. Merci pour tout ce que tu as donné, et merci de l'avoir fait avec la chaleur qui te caractérise. Alors, je ne peux m'empêcher, à cet égard, de prévenir ceux qui nous écoutent, ceux qui auront le malheur de travailler avec moi, qu'il est possible qu'entre le Maroc et la Corée du Sud, il y a une petite différence de body langage, comme les fiches le prouvent, et je suis sans doute moins extraverti, mais probablement pas moins déterminé. 

Cher Bruno, cher Gérald, cher Olivier, merci d'abord pour la chaleur de votre accueil. À moi maintenant de reprendre le flambeau, à vos côtés, pour faire de la France et de son administration un pays qui ait l'ambition de ses moyens en matière de tech et de numérique. C'est une continuité de combat, combat pour que le numérique soit une chance, celle de services plus accessibles, plus simples et plus efficaces, et pas une exclusion de ceux qui ne savent manier ni la souris, ni le clavier. Combat aussi pour mettre en place un nouveau modèle de régulation du web, pour qu'il ne soit pas un lieu de non droit et que la liberté qui a présidé à sa création ne soit pas le terreau de cette destruction. Combat enfin pour pousser toujours plus loin, toujours plus loin l'ambition de la tech française, car c'est une condition indispensable pour créer les emplois et l'activité de demain, mais déjà d'aujourd'hui. C'est aussi une continuité d'état d'esprit. Tu avais dit, cher Bruno, lorsque tu es arrivé à Bercy, j'ai révisé, que l'élection d'Emmanuel MACRON ouvrait une ère politique nouvelle où tu espérais que puissent travailler ensemble, par-delà les différences politiques, des femmes et des hommes de bonne volonté. Je veux profondément m'inscrire dans ce sillon. Un dernier mot enfin sur l'exigence de la période, car nous ne sommes pas dans un moment ordinaire. Depuis quelques mois, les Français nous ont dit, redit leur impatience. Les raisons qui ont conduit à la création d'En Marche il y a 3 ans demeurent d'une cruelle actualité. Les Français ne croient plus ni à la droite, ni à la gauche. Ils doutent de l'utilité de la politique et même des politiques. Dans quelques semaines, ils auront à se prononcer sur la direction qu'ils souhaitent donner à l'Europe, avec un choix clair entre une Europe consciente de ses faiblesses mais qui veut à la fois être plus forte et plus juste, et le choix du repli sur soi. 

Dans ce débat, qu'il s'agisse de régulation ou d'innovation, l'Europe est un enjeu majeur pour le numérique, et le numérique est un enjeu majeur pour l'Europe. L'impatience des Français est une exigence qui me marque très profondément, je la fais mienne. Elle a été au cœur de mon engagement, très tôt, auprès du Président de la République et du Premier ministre. Alors, un mot que les start-uppers ont souvent à l'esprit et à la bouche : il faut maintenant délivrer, accélérer, que le changement soit perceptible, et ce n'est pas parce qu'il est numérique qu'il ne doit pas être concret, et pas parce qu'il est digital qu'il ne doit pas être tangible. Nous avons, au contraire, entre nos mains, un trésor pour montrer aux Français que l'avenir peut être mis à leur service. C'est la mission que m'ont assignée le Président de la République et le Premier ministre, que je remercie de leur confiance, à vos côtés, Bruno et Gérald. 

Je veux enfin avoir un dernier mot plus personnel. Je pense à cet instant à mes deux grand-mères qui, femmes seules, l'une en France, l'autre en Corée, ont sacrifié leur vie afin d'offrir un avenir à leurs enfants et à leurs petits-enfants. Si je suis là aujourd'hui, c'est aussi, je crois, l'histoire du travail, de l'école et de la méritocratie, mais surtout du travail. Je ne l'oublierai pas. Maintenant, au travail.


Source https://www.economie.gouv.fr, le 29 avril 2019