Déclaration de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la souveraineté de la France sur le Tombeau des rois à Jérusalem, au Sénat le 15 octobre 2019.

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Intervenant(s) : 
  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères

Circonstance : Question orale au Sénat

Texte intégral

Merci beaucoup, Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur,


Merci pour cette question qui va permettre de réaffirmer très clairement cette propriété de la France.

Permettez-moi, comme vous l'avez fait, de revenir un petit peu sur l'histoire et le statut du Tombeau des rois et d'en rappeler l'importance. C'est un site archéologique qui date du 1er siècle avant Jésus-Christ, qui est situé à Jérusalem-Est, à quelques centaines de mètres de la vieille ville. Et c'est l'un des rares vestiges antérieurs à la destruction de la ville par Hadrien en 135 de notre ère. Il a fait l'objet de fouilles par des archéologues français dès les années 1860, avec à l'époque la permission des autorités ottomanes.

Il s'agit de l'un des quatre domaines nationaux français de Jérusalem, avec l'église Sainte-Anne, le site de l'Eléona sur le mont des Oliviers et le couvent d'Abu Gosh. Le site du Tombeau des rois a été légué en 1886 à la France par les frères Pereire, et la République française, représentée par le consulat général de France à Jérusalem, est depuis cette date l'unique propriétaire du site.

Aussi, nous ferons valoir notre titre de propriété, également reconnu au niveau international par l'Accord de Constantinople, dans le cadre des procédures qui seraient engagées. D'ailleurs, en tant que propriétaire et seul responsable de gestion du site, la France a conduit d'importants travaux de sécurisation, de restauration, d'aménagement pour que le Tombeau des rois, comme les autres domaines nationaux français à Jérusalem, reste accessible à un public varié et selon des modalités adaptées à la préservation et à la dignité des lieux, ainsi qu'à la sécurité des visiteurs.

C'est donc vraiment avec regret que nous avons vu que de violents incidents, à la suite de la réouverture du domaine public le 27 juin dernier nous ont contraints à la suspension temporaire de ces visites. Parce que ces individus qui ont semé le trouble devraient plutôt dire merci à la France d'avoir restauré ce domaine, de faire en sorte qu'il demeure un joyau. Et, au lieu de cela, nous voyons que la démarche est hostile et d'une autre nature.

Cette question fait très clairement l'objet d'un dialogue régulier entre la France et les autorités israéliennes. Notre secrétaire général s'en est ouvert à l'ambassadrice israélienne avec une note verbale invitant une nouvelle fois Israël à s'exprimer sur la question du droit de propriété. Mais, encore une fois, il n'y a aucune ambiguïté dans le droit comme dans la réalité : la France est propriétaire de ce site.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 octobre 2019