Texte intégral
Monsieur le Président,
Madame la Sénatrice,
Vous m'interpellez dans un moment extrêmement sensible, nous le savons, celui de la pêche et celui du Brexit. Deux événements, deux sujets qui se rencontrent et, vous l'avez rappelé, qui inquiètent sur notre littoral parce que nous manquons de visibilité.
La politique commune de pêche, c'est d'abord, vous l'avez rappelé, non pas seulement une politique qui vient de Bruxelles ; on n'impose pas, on ne contraint pas, on cherche bien à garantir à chacun un accès aux eaux de l'ensemble de la communauté européenne, ce qui est une source de ressources également pour nos pêcheurs français qui vont aujourd'hui pêcher dans les eaux britanniques. Et nous nous mobilisons, avec Didier Guillaume, avec Michel Barnier, avec l'ensemble des acteurs, pour que ce droit soit conservé dans le futur.
La pêche, c'est aussi des règles du jeu communes et une garantie de concurrence loyale. Et nous sommes actuellement en train de consulter, par rapport à la négociation de fin d'année qui arrive sur les quotas, les représentants du secteur, nous fonder sur des avis scientifiques robustes pour que cette négociation pour l'année 2020 soit une négociation réaliste.
Nous voulons aussi faire évoluer à plus long terme la politique commune des pêches. Nous pensons, côté français, qu'il est utile de mettre en place de véritables quotas pluriannuels pour apporter à tous les artisans pêcheurs de la prévisibilité sur ce qu'ils pourront pêcher. Nous voyons aujourd'hui que certains stocks sont sur une bonne tendance : le bar, l'aiglefin, la sole ; d'autres sont sur une tendance plus difficile : le merlan en mer Celtique, aussi le cabillaud. Et, donc, nous sommes très vigilants parce que nous voyons bien que c'est en préservant les stocks que nous pourrons amener nos pêcheurs à avoir des ressources durables pour pouvoir avoir des activités sur plusieurs années.
Face au Brexit, effectivement, les incertitudes sont grandes et vous connaissez la mobilisation et du gouvernement et de la Commission européenne à ne pas faire de ce sujet un enjeu de rapport de force mais bien un enjeu où nous sommes mobilisés pour que les droits actuels puissent perdurer. Et rappelons que 70% du poisson pêché dans les eaux britanniques est transformé en France. Donc, nous avons, là aussi, moyen de pouvoir peser.
Pour conclure, en décembre les négociations sur les quotas pourront se faire parce que le Brexit aura lieu maintenant au plus tôt en janvier dans des conditions bien meilleures que ce que nous pouvions craindre.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 novembre 2019