Texte intégral
NICOLAS TEILLARD
Bienvenue à tous. Jean-Jérôme BERTOLUS à mes côtés. Notre invitée, Emmanuelle WARGON. Bonjour.
EMMANUELLE WARGON
Bonjour.
NICOLAS TEILLARD
Les députés doivent trancher cet après-midi sur le CETA, on a beaucoup parlé ces derniers jours de cet accord de libre-échange entre l'Europe et le Canada. C'est plié, vous avez fait les comptes chez les députés de la majorité ?
EMMANUELLE WARGON
En tout cas, moi, je trouve ça bien qu'on ait un vrai débat sur le libre-échange, et quel type de libre-échange on peut avoir, compatible avec l'urgence climatique et la biodiversité. Donc il y a eu beaucoup de débats, il y a eu beaucoup de prises de parole. On a entendu Nicolas HULOT, on a aussi entendu Jean-Baptiste MOREAU, agriculteur, membre de La République En Marche, député, on a entendu le président de la République, je crois que maintenant, les députés ont les éléments pour décider. Et je suis assez confiante. Mais c'est bien qu'on en parle, parce que finalement, la question, c'est quel modèle de société on veut.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Alors justement, vous l'avez dit, Nicolas HULOT, hier, dans une lettre ouverte aux députés, leur a demandé, et spécialement aux Marcheurs qui hésitaient, de voter non, Emmanuel MACRON dans l'après-midi lui a répondu. On l'écoute.
EMMANUEL MACRON, HIER A L'ELYSEE
Un très gros travail a été fait par le gouvernement, par Nicolas HULOT, ministre d'Etat, par les parlementaires pour améliorer ce texte et obtenir des garanties supplémentaires. Moi, j'ai aussi un sens des responsabilités, quand on s'est battu pour améliorer un texte dans une condition, on ne peut pas dire quelques mois plus tard le contraire, ou alors, il fallait le dire quand on était en responsabilité.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Nicolas HULOT, il n'a plus le droit à la parole, il n'a plus le droit d'exprimer ses convictions ?
EMMANUELLE WARGON
Je crois que tout le monde a le droit d'exprimer ses convictions…
JEAN-JEROME BERTOLUS
C'est un peu ce que disait le président, il a été aux affaires, donc…
EMMANUELLE WARGON
Non, mais c'est ce que je vous disais, je pense que c'est bien que le débat ait lieu, après, de quoi on parle ? On parle d'un traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, sachant que le commerce existe déjà entre l'Union européenne et le Canada, il n'a pas attendu ce traité pour exister, et qu'on cherche simplement à l'améliorer. Dans ce traité de libre-échange, il a été négocié avant l'arrivée du président MACRON aux responsabilités, et le gouvernement, sous l'impulsion du président, a cherché à l'améliorer, c'est-à-dire, à en faire un accord qui ne prend pas que des règles de douanes, de taxes, etc., mais qui prenne aussi des règles climatiques et pour la biodiversité. La question, c'est : est-ce qu'on l'a assez amélioré ?
JEAN-JEROME BERTOLUS
Mais est-ce qu'on l'a amélioré ? Hier, dans sa lettre ouverte, Nicolas HULOT, explique, à l'inverse, que la Commission européenne est en train de relever ses seuils de tolérance pour des pesticides interdits en Europe, mais que les agriculteurs canadiens utilisent. Donc finalement, on va consommer plus de pesticides, de perturbateurs endocriniens ?
EMMANUELLE WARGON
Mais Nicolas HULOT, il est dans un rôle où finalement…
JEAN-JEROME BERTOLUS
Mais c'est vrai ou c'est faux ?
EMMANUELLE WARGON
C'est faux, si vous me laissez trente secondes, je vais vous répondre, mais, Nicolas HULOT, il est dans un rôle qui est un rôle d'aiguillon pour nous pousser toujours à aller toujours plus loin, mais cet accord, il a déjà été très, très fortement amélioré. Et les points que mentionne Nicolas HULOT dans sa tribune, en fait, la Commission européenne sur l'un des deux produits qui sont cités dans la tribune de Nicolas HULOT, la Commission européenne a fait une proposition qui a été rejetée par le Parlement européen. Donc je crois qu'il faut faire très attention à ne pas faire peur non plus, ça ne s'est pas produit, et sur l'autre sujet, c'est une option, c'est une intention qui n'a encore même pas été discutée, et la France sera vigilante, la France a un rôle très important, et on l'aura aussi avec Pascal CANFIN, qui va diriger la principale commission du Parlement européen, la Commission environnementale. Chaque acteur institutionnel est dans son rôle, la Commission, c'est-à-dire, une espèce d'exécutif de l'Union européenne, propose, mais ce sont les gouvernements et le Parlement qui décident, et ça ne s'est pas produit. Donc cet accord, il nettement meilleur que les règles qui s'appliquaient avant, il n'est pas parfait, parce qu'aucun accord n'est parfait, mais d'une certaine manière, il donne une orientation pour faire mieux en matière de commerce international, et trouver un mode de commerce international dans lequel l'écologie, à la fois le climat et la biodiversité, comptent autant que les échanges, c'est ça qu'on cherche à faire avec le CETA.
NICOLAS TEILLARD
Quel libre-échange veut-on ? Vous posez la question de la compatibilité entre libre-échange et respect de la planète, de l'environnement, c'est aussi la question que vous pose le député communiste, André CHASSAIGNE, écoutez.
ANDRE CHASSAIGNE, DEPUTE PCF DU PUY-DE-DOME, HIER A L'ASSEMBLEE NATIONALE
Dix ans de travail soi-disant pour obtenir cet accord, et au final, un accord qui ne tient absolument, absolument pas compte des grands enjeux, qui sont les enjeux d'aujourd'hui, et c'est l'appel que je lance aux députés de la majorité, vous ne pouvez pas vous accrocher à une théorie économique aujourd'hui qui bousille les individus, qui bousille la planète ; une théorie économique qui est d'un autre temps, qui est aujourd'hui complètement dépassée.
NICOLAS TEILLARD
Emmanuelle WARGON, on peut faire plus de libéralisme, plus de libre-échange et protéger la planète ?
EMMANUELLE WARGON
On peut faire une meilleure économie de marché dans laquelle on garde du libre-échange, on peut garder ce qui a bien fonctionné de l'économie de marché, je vous rappelle quand même que le libre-échange, le commerce international, ça a permis de sortir plus d'un milliard de personnes de la pauvreté absolue dans le monde dans les 50 dernières années…
NICOLAS TEILLARD
Le problème, c'est plutôt, qu'est-ce qu'on enlève ces dernières années, ce n'est pas qu'est-ce qu'on rajoute…
EMMANUELLE WARGON
Pas tant dans nos pays d'ailleurs que dans des pays en voie de développement en Asie et en Afrique. Après, il faut qu'on mette sur le même plan, il faut qu'on donne autant de valeur aux échanges économiques qu'à la protection de la planète, c'est-à-dire, on ne peut pas signer un accord désormais en disant : l'important, c'est juste de développer le commerce, le reste, ça ne nous intéresse pas, dans cet accord, il y a ce qu'on appelle un veto climatique qui d'ailleurs s'applique au climat et à la biodiversité, à chaque fois qu'on va ajouter une norme de protection en Europe, on pourra l'imposer à notre partenaire commercial, c'est extrêmement nouveau. C'est une autre manière d'appréhender le commerce international, et je pense que c'est la bonne voie dans laquelle il faut aller.
JEAN-JEROME BERTOLUS
A l'Assemblée, avant le vote du CETA, la jeune Suédoise qui se bat contre le réchauffement climatique, Greta THUNBERG, sera présente à l'invitation de 160 députés, est-ce que vous y allez…
EMMANUELLE WARGON
Oui, j'y serai…
JEAN-JEROME BERTOLUS
Vous y serez.
EMMANUELLE WARGON
J'y serai, oui, c'est toujours intéressant, je pense que c'est bien, elle aussi, elle a un rôle d'éveilleur, elle a beaucoup contribué à la mobilisation de la jeunesse, elle et plein d'autres figures nationales, je pense que c'est très bien, c'est indispensable que la jeunesse nous dise qu'il faut être plus ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement climatique, et d'ailleurs de protection de la nature, après, elle nous dit : je vous demande à tous de paniquer, je ne crois pas que notre rôle soit de paniquer, je crois que notre rôle soit d'être à la hauteur des enjeux et de proposer des actions les plus concrètes possibles pour agir, que ce soit en période de sécheresse, de canicule ou que ce soit tous les autres jours de l'année.
NICOLAS TEILLARD
Les lanceurs d'alerte, c'est bien, mais il ne faut pas les écouter en fait ?
EMMANUELLE WARGON
Non, ce n'est pas ça que j'ai dit. Les lanceurs d'alerte, c'est bien, ça nous pousse à aller plus loin, après, quand elle nous dit : moi, je ne sais pas quoi faire, ça n'est pas mon rôle, parce que c'est ce qu'elle dit, moi, je suis une enfant, ça n'est pas à moi de vous dire quoi faire. D'une certaine manière, elle a raison, mais du coup, il faut qu'on n'aille à l'étape d'après et qu'on arrive à apporter des solutions.
NICOLAS TEILLARD
Emmanuelle WARGON est l'invitée du « 8h30 politique » de France Info, on continue la discussion juste après un point sur l'essentiel, ce matin, Claire FLOCHEL.
/// Pause journal ///
On est toujours en compagnie d'Emmanuelle WARGON, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique, c'est un ministère qui a changé de visage la semaine dernière, François de RUGY a démissionné, les enquêtes qui ont suivi sa démission, notamment sur son train de vie à l'Assemblée, donneront leurs résultats aujourd'hui ; publication aujourd'hui en tout cas des enquêtes auxquelles ne croit pas la députée des Deux-Sèvres, Delphine BATHO.
DELPHINE BATHO, DEPUTEE DES DEUX-SEVRES (HIER SUR FRANCE INFO)
Les enquêtes internes ne sont pas crédibles, donc on est dans une logique d'entre-soi, le propos concernant François de RUGY n'était pas, puisque vous faisiez référence à procureur, n'était pas un problème de légalité, mais un problème de moralité, il ne peut pas, il ne peut plus y avoir de confusion dans l'utilisation de l'argent public entre ce qui relève du mandat et ce qui relève de la vie privée.
NICOLAS TEILLARD
Emmanuelle WARGON, utiles ces enquêtes sur les dîners, les travaux de rénovation du logement de fonction de François de RUGY ?
EMMANUELLE WARGON
Alors, d'abord, je rappelle qu'il a démissionné, donc, il a pris ses responsabilités. Il a considéré qu'effectivement, il n'était plus en capacité d'exercer un mandat gouvernemental, il en a tiré les conséquences, c'est quand même un acte très fort.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Mais il a fait des erreurs selon vous ou pas ?
JEAN-JEROME BERTOLUS
Il a probablement fait des erreurs d'appréciation, parce que, au-delà de la question de la légalité, il y a effectivement la question de la bonne manière de se comporter, et…
JEAN-JEROME BERTOLUS
Une morale, une morale politique…
EMMANUELLE WARGON
Enfin, moi, j'ai passé beaucoup de temps avec les Français au moment du grand débat, j'ai rencontré beaucoup de gens, des délégations de personnes qui portaient des gilets jaunes ou pas, et alors que j'arrivais en politique, j'ai été très frappée par cette demande d'exemplarité extrêmement forte et par une forme de défiance vis-à-vis des dirigeants, l'idée qu'on peut être là parce qu'on pense qu'on peut servir à quelque chose ou apporter quelque chose, personne n'y croit, tout le monde pense qu'on est forcément motivé par une forme d'intérêt personnel, et donc à chaque fois que, dans le comportement personnel, on laisse à penser que peut-être, c'est celle-là la bonne interprétation, c'est évidemment une erreur, après, je pense que côté François de RUGY, il faut vraiment attendre les enquêtes, il y a beaucoup de choses qui se sont dégonflées au fur et à mesure, Médiapart l'a accusé…
NICOLAS TEILLARD
Mais est-ce qu'une enquête peut rendre une conclusion sur la morale ?
EMMANUELLE WARGON
Mais les enquêtes nous dirons au moins si par exemple pour son logement, puisqu'il a été accusé sur son logement de fonction, si des travaux étaient simplement faits, entre guillemets, en bon père de famille, dans un logement qui est la propriété de l'Etat, et qu'il faut entretenir, et donc que l'Etat entretient pour ses occupants successifs, ça, on a besoin d'une réponse là-dessus, s'il y a le moindre doute, évidemment les enquêtes iront plus loin.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Mais vous, Emmanuelle WARGON, vous êtes secrétaire d'État depuis neuf mois, est-ce qu'aujourd'hui, vous avez du mal à savoir comment il faut vous comporter, je dirais, dans les à-côtés publics ou privés de vos responsabilités.
EMMANUELLE WARGON
Je crois que c'est vraiment une question de vigilance, moi, il se trouve que j'habite chez moi, donc la question de la séparation public-privé, en dehors de l'activité professionnelle, stricto sensu, elle est plus facile à traiter. Le soir, mon objectif est de rentrer chez moi le soir quand je peux, donc la question ne se pose pas de rester au ministère quand je n'ai pas de dîner de travail, ma famille ne vient pas au ministère, mais d'une certaine manière c'est simplement plus simple parce que j'habite en région parisienne, je crois qu'il faut qu'on soit vraiment très vigilant, et peut-être que des choses qui nous paraissent finalement anodines quand on est pris dans une activité qui est très prenante avec, voilà, des journées qui sont parfois un petit peu longues, il faut toujours se reposer la question de : comment est-ce que ça peut être perçu, donc la question, c'est plutôt une vigilance permanente que l'on doit aux Français, je pense que c'est normal.
NICOLAS TEILLARD
Est-ce qu'il n'y a pas aussi un problème d'entre-soi, est-ce qu'on reçoit dans les salons des ministères et à dîner des citoyens, des membres d'associations dans un ministère de la transition écologique par exemple autant que l'on reçoit des représentants du monde de l'énergie, du monde des médias ou de la culture parisienne ?
EMMANUELLE WARGON
Moi, je passe beaucoup de temps avec les associations, sous différentes formes, et soit sous des formes de réunions, soit sous des formes de repas. Quand ce sont des repas, ce sont toujours des repas vraiment de travail. En tout cas, je pense qu'il faut qu'on fasse très attention à montrer qu'on est à l'écoute de toutes les parties prenantes, en considération de toutes les parties prenantes, que ce soit des parties prenantes associatives ou que ce soit des parties prenantes industrielles ou économiques. Et le ministère de la Transition écologique, c'est le ministère de la transformation, de la transformation écologique et solidaire pour faire passer un modèle économique, on en parlait sur le libre-échange, d'un moment qui était un modèle économique qui ne regarde que le profit, à un moment où le modèle économique se met au service de la Transition écologique et solidaire. Ça on ne peut pas le faire qu'avec des associations, mais il faut le faire avec aussi les associations bien sûr.
JEAN-JEROME BERTOLUS
Emmanuelle WARGON, semaine caniculaire qui aggrave la sécheresse en France. Est-ce que vous êtes inquiète sur l'état des nappes phréatiques, est-ce que par exemple certaines agglomérations en France pourraient manquer d'eau potable ?
EMMANUELLE WARGON
Alors, on est là aussi très très vigilant, on suit la situation tous les jours, on a 73 départements en alerte sécheresse, en plus des 58 en alerte canicule. On fait aujourd'hui ce qu'on appelle un Comité de suivi hydrologique, c'est-à-dire qu'on réunit toutes les parties prenantes, tous ceux qui observent pour nous dire exactement l'état des nappes phréatiques, l'état des rivières, etc. Tous les préfets sont en alerte pour prendre des arrêtés de restriction d'eau…
NICOLAS TEILLARD
Et cet état, il est préoccupant aujourd'hui, compte tenu info que vous avez déjà ?
EMMANUELLE WARGON
Alors, ce n'est pas la première fois qu'on est dans une situation dans laquelle on a une baisse des cours d'eau, une baisse des nappes phréatiques et une restriction d'eau, on pense qu'on doit être en capacité de passer cette période, même avec la canicule. Mais c'est difficile de vous dire ce que ça va donner dans 10 jours, dans 15 jours, dans 3 semaines, on ajuste au plus près. Ça a été dit dans mes informations, il y a deux réacteurs nucléaires qui sont arrêtés dans le sud de la France parce que leur impact sur l'eau est trop négatif et donc à choisir on choisi l'eau, sachant qu'en été on a quand même moins besoin de production électrique, même si on a besoin d'un petit peu plus pour la climatisation, mais malgré tout on n'est pas dans les pics de consommation d'hiver avec le chauffage, donc on peut maîtriser. On s'adapte, on s'ajuste au plus près. Après, la question qui pour moi est la plus importante, c'est comment est-ce qu'on agit au fond en dehors des périodes de crise, pour mieux protéger l'eau.
NICOLAS TEILLARD
Justement, Emmanuelle WARGON, un point sur lequel la France a un retard quasi incompréhensible, la récupération des eaux de pluie par exemple, on est à moins de 5 % quand d'autres pays européens sont à 20 %.
EMMANUELLE WARGON
Mais je suis complètement d'accord.
NICOLAS TEILLARD
Sauf qu'on fait quoi ?
EMMANUELLE WARGON
Eh bien on fait justement. J'ai passé 6 mois avec toutes les parties prenantes, justement les associations, mais aussi les entreprises et collectivités territoriales, à ce qu'on se donne une feuille de route pour l'eau. Dans cette feuille de route, on l'a adoptée en juin dernier. On met en place le pilotage, c'est-à-dire comment est-ce qu'on va passer d'une feuille de route à des actions concrètes maintenant. Là-dedans on s'est donné comme objectif : réduction du prélèvement en eau pour la consommation de 10 % d'ici à 2025, de 25 % en 15 ans. Pour faire ça, on a besoin de réutiliser les eaux usées, on a constaté tous ensemble qu'on était très très en retard sur la réutilisation des eaux usées, pour laver une voiture on n'a pas forcément besoin d'eau potable, dans certains cas pour nettoyer les installations industrielles, on n'a pas forcément besoin d'eau potable. Pour arroser des espaces verts dans un certain nombre de cas, on n'a pas besoin d'eau potable. On a des endroits dans lesquels ça se fait déjà, j'étais dans les Deux Sèvres il y a une dizaine de jours, et c'est à Niort par exemple ils ont déjà une politique assez offensive là-dessus, mais on est trop timoré, on…
NICOLAS TEILLARD
Ça doit devenir une priorité, vu le niveau de sécheresse ?
EMMANUELLE WARGON
Oui, c'est en train de devenir une priorité, ça devient une priorité. Consommer moins d'eau, mieux partager l'eau entre les agriculteurs et les autres usages, mieux utiliser l'eau usée et protéger la qualité de l'eau, ce sont quatre priorités très claires. Moi je réunirai les préfets à intervalles réguliers pour voir comment est-ce que ça se met en place sur le terrai. Mon objectif c'est qu'on ait des résultats et que donc ce pourcentage d'eaux usées réutilisées, qui pour l'instant est extrêmement faible, dans un an, dans deux ans, dans trois ans, on puisse monter. On s'est donné un objectif de multiplication par trois et peut-être que quand on aura multiplié par trois, on remultipliera par cinq.
NICOLAS TEILLARD
Emmanuelle WARGON, secrétaire d'Etat auprès du ministère de la Transition écologique, invitée du de 09h30 politique de France-Info. On se retrouve demain Jean-Jérôme BERTOLUS.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 26 juillet 2019