Texte intégral
Merci Monsieur le Président,
Monsieur le Député,
Effectivement, à l'heure d'une décennie européenne qui s'ouvre, nous devons travailler à renforcer l'Union européenne. Le Brexit, c'est d'abord, juste pour rappeler le contexte, des choses qui vont s'accélérer dans les jours qui viennent. La Chambre des Communes, après les élections du 12 décembre, a ratifié l'accord de retrait. Les Lords doivent s'y mettre, le Parlement européen le fera le 29 janvier, et à partir du 31 janvier, nous serons dans une phase de transition pour négocier une relation future.
Cette relation future doit être forte, parce que, après le 31 janvier, les îles britanniques, le Royaume-Uni, resteront là où ils sont, en Europe. Et vous posez une question importante qui est la nature de la loyauté, de l'équilibre, de la proximité économique que nous pouvons avoir avec les Britanniques.
Les Britanniques nous demandent un accord de libre-échange. Nous sommes prêts à avoir un accord de libre-échange mais cet accord doit être coordonné, proportionné à la proximité réglementaire que nous pourrons garder. Nous ne pouvons pas avoir un libre-échange pour le principe d'avoir du libre-échange. Il faut que sur les sujets sociaux, fiscaux, environnementaux, nous gardions une proximité.
L'autre sujet en particulier est celui de l'évasion fiscale. C'est un sujet qui est débattu actuellement fortement au niveau de l'OCDE. Nous avons au niveau européen une liste des paradis fiscaux, nous avons un effort très clair, engagé, notamment du ministre Bruno Le Maire, dans le cadre du conseil ECOFIN sur le blanchiment, sur l'évasion.
Nous aurons donc à travailler et évidemment, nous ne voulons pas de Singapour sur la Tamise à nos portes, nous ne voulons pas avoir un partenaire déloyal.
Et donc, dans cette négociation à venir, trois priorités : ne pas sacrifier le contenu de l'accord sur le calendrier ; s'il faut prendre du temps, nous le prendrons, et le sujet que vous posez est un sujet important. Deuxième point : ne pas accepter de dumping, ni fiscal, ni social, ni environnemental. La neutralité climatique est un engagement de l'Union européenne qui doit également être un engagement du Royaume-Uni. Et enfin, nous assurer que dans le temps, nous avons une proximité sur des sujets d'intérêt commun, la sécurité, la défense. C'est un partenaire et nous sommes lucides : nous avons à créer de l'équilibre et de la loyauté. Je vous remercie.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 janvier 2020