Texte intégral
Bonjour,
Je ne parle pas souvent après les réunions des ministres des affaires étrangères, mais je voulais vous faire part d'un sentiment. C'est la première fois vraiment que je sens au cours d'une rencontre comme celle d'aujourd'hui que l'Europe a repris la main et je voulais m'en réjouir.
Elle a repris la main sur la crise libyenne d'abord, après la réunion de Berlin organisée par un Européen, l'Allemagne, en présence de la présidente de la Commission, du président du Conseil, du Haut représentant. Ce matin, les ministres des affaires étrangères ont fait valoir leur volonté d'accompagner le dispositif qui a été conclu hier à Berlin, en particulier à aider à ce que la trêve, puis le cessez-le-feu, on l'espère, puissent se mettre en place ; à aider aussi au contrôle de l'embargo sur les armes. Et pour ce faire, le Haut représentant a été mandaté pour apporter des solutions concrètes dans les plus brefs délais.
Je constate la même chose sur le Sahel puisqu'il y a eu une initiative essentielle la semaine dernière, initiée par un Européen, la France. Initiative à laquelle participaient le Haut représentant, Josep Borrell et le président du Conseil européen, Charles Michel. Il a été décidé d'une coalition pour le Sahel avec quatre orientations et objectifs : à la fois le renforcement de l'action contre le terrorisme, le renforcement des capacités de sécurité des pays du G5 Sahel, le renforcement de la présence de l'Etat dans ces pays soumis en particulier à une véritable stratégie de démantèlement de l'Etat de la part de groupes terroristes, et finalement, la volonté de faire en sorte que l'aide au développement, dans le cadre de l'Alliance Sahel, puisse être beaucoup plus efficace et beaucoup plus pertinente.
Donc, tout cela a été repris ce matin par les ministres des affaires étrangères unanimement pour solliciter du Haut représentant une intervention encore plus forte de l'Union européenne dans ce nouveau processus et dans ce tournant de l'action contre le terrorisme au Sahel.
Et puis, dernier point, il y a quelques moments, aux environs de midi, a été annoncé le lancement de la mission de surveillance maritime des Européens dans le Golfe.
C'est aussi une nouvelle action qui montre que l'Europe est de retour, d'une certaine manière dans les différentes crises qui traversent le monde, des crises qui sont dangereuses, et qui font que le monde connaît des situations instables. L'Europe sait désormais, non seulement faire entendre sa voix, mais montrer aussi qu'elle a les moyens d'agir. C'est donc pour moi une grande satisfaction, ce matin. Merci.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 janvier 2020