Texte intégral
Merci Monsieur le Président,
Monsieur le Sénateur,
Comme vous le savez, comme nous le savons, dans deux jours, les Britanniques quittent l'Union européenne. Mais les pêcheurs, eux, ne quitteront pas les eaux britanniques puisqu'ils ont, vous l'avez rappelé, accès pleinement à ces eaux jusqu'au moins au 31 décembre 2020. Et les Britanniques continueront d'appliquer pleinement les règles de la politique commune de la pêche jusque-là.
Mais nous devons, et vous le soulignez très bien, préparer l'avenir pour que de Dunkerque à Brest, nous puissions garantir à ceux dont c'est le métier, à toute la filière, aux transporteurs, aux filières de transformation, la capacité de poursuivre leur métier.
Et donc, avec Michel Barnier, ce matin encore au conseil des ministres, avec le président de la République, Jean-Yves Le Drian, bien sûr les échanges que Didier Guillaume a pu avoir dans sa filière de négociation, nous faisons de la pêche un enjeu central, un enjeu majeur.
C'est un enjeu de vigilance absolue, car je le dis très clairement, il doit y avoir un volet sur la pêche dans l'accord, ce n'est pas un sujet sur lequel nous tolérerons des décisions unilatérales.
La pêche est effectivement le secteur le plus touché, le plus visible, le plus emblématique. Et nous en faisons une ligne rouge absolue. Nous devons préserver l'accès aux eaux britanniques pour nos pêcheurs. Nous devons également nous assurer d'une clé de répartition pour que nous ayons des quotas et que nous protégions la ressource. Nous devons avoir des modalités pluriannuelles de gestion des stocks et nous devons avoir des conditions de concurrence équitables. Cela vaut d'ailleurs pour les agriculteurs, parce que nous ne pourrons pas tolérer que dans nos assiettes arrivent des produits qui ne respectent pas nos normes. L'ouverture commerciale que nous aurons dépendra de la convergence des normes.
Alors quoiqu'il arrive, quoiqu'il arrive, je vous le dis : nous avons onze mois. C'est ce que nous disent les Britanniques. Mais nous ne signerons pas sous la pression du calendrier un mauvais accord. Nous donnerons toujours primauté au fond, au contenu, à l'équilibre, à la loyauté.
Vous m'interrogez également sur ce que nous avons prévu en termes de contingence. Eh bien, les mesures étaient prises, s'il n'y avait pas d'accord pour le 31 janvier. Des fonds sont disponibles en cas de cessation d'activité. Ce n'est pas notre scénario et je préfère, dans les mois qui viennent, travailler avec vous pour que l'unité des 27 soit absolue, que les acteurs locaux soient mobilisés à nos côtés. Nous le sommes pleinement et je serai dès la semaine prochaine, avec Sibeth Ndiaye notamment, en Normandie à Port-en-Bessin, parce que c'est avec les pêcheurs que nous devons construire notre stratégie.
Je vous remercie.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 février 2020