Texte intégral
CECILE DE MENIBUS
Nous sommes ce matin en direct du Salon de l'agriculture, avec Didier GUILLAUME, ministre de l'Agriculture.
PATRICK ROGER
Bonjour Didier GUILLAUME.
DIDIER GUILLAUME
Bonjour.
PATRICK ROGER
Le coronavirus et ses conséquences, le commerce agricole commence-t-il à être touché ? Le commerce agricole, parce que du vin, au porc, en passant par le lait, le boeuf, quelle est la situation aujourd'hui ?
DIDIER GUILLAUME
La situation est préoccupante, évidemment. Il ne s'agit pas d'effrayer nos concitoyens, mais le gouvernement, le chef de l'Etat, le Premier ministre a pris la mesure de cette situation. Ce qui s'est passé en Chine, on l'a vu, a pris des proportions dramatiques. La Chine semble aujourd'hui être en mesure de tenir à peu près les choses, mais c'est parti en Europe, partout, en Italie deux cas, un mort hier dans l'Oise. La situation est préoccupante. Le Premier ministre a mis en place une cellule de crise, hier il a réuni neuf ministres, ce matin il rencontre les chefs de parti et les chefs de groupe au Parlement, pour faire un point. Là, aujourd'hui, l'heure n'est pas à la polémique. J'ai entendu hier des voix discordantes, l'heure n'est pas de dire : " il aurait fallu faire ceci ou cela", c'est, ensemble, décidons, sans mettre une panique dans la population, de mesures qu'il faut prendre afin que ce coronavirus ne s'étende pas, ne…
PATRICK ROGER
Vous réclamez une unité nationale, Didier GUILLAUME…
DIDIER GUILLAUME
Oui, bien sûr.
PATRICK ROGER
Parce que c'est important, c'est grave.
DIDIER GUILLAUME
Parce que c'est une... ça peut être une immense crise. Pour l'instant il n'y a pas de pandémie en France, mais ça peut être une immense crise. On ne sait pas comment les choses vont se faire. Quand Olivier VERAN met dans chaque département un hôpital spécialisé, il faut préparer les choses, parce que si nous ne les préparons pas, nous serions critiqués. Mais je suppose que ce matin, l'engagement du Premier ministre avec les chefs de parti et de groupe parlementaire, c'est pour leur dire : "serrons-nous les coudes". La France est un grand pays, on a quand même des possibilités, peut-être plus que d'autres, de prévention, on a peut-être des possibilités peut-être plus que d'autres, d'organisation sanitaire. Voilà.
PATRICK ROGER
C'est normal également que l'opposition réclame des explications, parce que c'est vrai qu'il y a eu à un certain flou, et quand on a une crise telle que celle-ci, qui apparaît, c'est compliqué à gérer, mais on a besoin d'explications.
DIDIER GUILLAUME
Mais c'est normal que l'opposition demande des explications, mais il n'y a eu aucun flou, je ne vois pas de quel flou vous faites allusion. Aucun flou. Nous avons pris des mesures…
PATRICK ROGER
Eh bien si, par exemple pour le match hier, est-ce que les supporters italiens devaient venir ?
DIDIER GUILLAUME
Mais il n'y a pas eu de flou pour le match. Les autorités sanitaires ont décidé, ont pensé qu'il n'y avait pas de problème. Non, vous savez, sur ce sujet, comme sur beaucoup d'autres, je retrouve ce débat aujourd'hui dans l'agriculture, sur des pesticides et autres, il y a l'irrationnel et le rationnel. Moi je propose, je pense qu'il faut que ce soit le rationnel qui l'emporte. Ce n'est pas "on aurait dû faire ceci, on aurait dû faire cela, les supporters italiens n'auraient pas dû venir". Mais au nom de quoi ils n'auraient pas dû venir ? Soit il y a un risque de problème sanitaire, auquel cas eh bien ils ne viennent pas. Soit il n'y a pas de risque de problème sanitaire, auquel cas il n'y a pas de sujet.
PATRICK ROGER
Est-ce qu'il faut renforcer aussi les contrôles aux frontières, l'arrivée des avions ? C'est ce que demande en fait l'opposition, et ça c'est légitime que l'on se pose cette question.
DIDIER GUILLAUME
Mais, toutes les questions sont légitimes, et surtout ce qui est légitime c'est de renforcer notre précaution, de renforcer tous les contrôles qu'il faudra faire, afin de voir où on en est. Vous savez, j'entendais sur votre antenne, comme sur d'autres antennes, on recherche le patient zéro, c'est-à-dire qui a mis, qui a porté... Bon, on en est là aujourd'hui Laissons faire des autorités sanitaires.
PATRICK ROGER
Oui. Alors, sur un plan agricole, donc pas de réunion de prévue, pas de réunion de crise en fait pour l'instant ? Vous attendez un peu des chiffres, des bilans ?
DIDIER GUILLAUME
Non, moi je suis en contact évidemment régulièrement avec le Premier ministre et ses services, avec le ministre de la Santé et ses services. Pour l'instant, moi je n'ai pas été associé hier à la réunion avec les ministres, n'étant pas un ministre directement concerné. Pour l'instant, rien n'est avéré que cette maladie peut se transmettre d'animal en animal…
PATRICK ROGER
Alors, voilà, c'est ça, pour l'instant il n'y a pas de...
DIDIER GUILLAUME
Non.
PATRICK ROGER
Pas de transmission par l'animal.
DIDIER GUILLAUME
A l'heure où nous parlons, il n'y a pas de transmission par l'animal. Peut-être que demain de nouvelles études montreront autre chose. Tout cela est en train d'être regardé. Vous savez, personne ne veut mettre la poussière sous le tapis. La transparence totale, elle est indispensable.
PATRICK ROGER
Didier GUILLAUME, certains produits à l'exportation sont bloqués, parfois en Chine, parfois en cours d'acheminement, vous vous tenez au courant de la situation, est-ce qu'on peut déjà faire un premier point ?
DIDIER GUILLAUME
Ah oui, mais alors là ça me préoccupe beaucoup, évidemment, Patrick ROGER, là ça m'inquiète beaucoup, c'est-à-dire qu'avec la Chine et la fermeture de la Chine, nous avons beaucoup de conteneurs de viande, notamment de porc, de viande bovine, qui sont bloqués. C'est un vrai drame. J'ai rencontré hier l'ambassadeur de Chine en France, au cours d'un long entretien, pour essayer de voir comment nous pourrions faire les choses. Nous envisageons d'ailleurs peut-être de le faire par les Routes de la soie, par le par le train, ce sera beaucoup plus long, mais si nous avons les autorisations peut-être pour passer par la Russie, on peut acheminer des produits par le train. Pourquoi ? Parce que la Chine va avoir un problème de début de pénurie alimentaire, peut-être, avec cette maladie là-bas. Donc ça c'est vraiment très important. Deuxième chose…
PATRICK ROGER
Donc les produits sont bloqués dans les ports pour l'instant ou ils continuent à être acheminés et…
DIDIER GUILLAUME
Non non, les produits sont bloqués, aujourd'hui par mesure de…
PATRICK ROGER
Par exemple du porc…
DIDIER GUILLAUME
Par mesure de sécurité, par mesure de précaution, les produits sont bloqués, c'est absolument évident, et c'est plutôt normal. Mais aujourd'hui, l'objectif, moi que je m'alloue, c'est arriver à faire en sorte que l'on débloque, d'une façon ou d'une autre, l'approvisionnement de ces produits. Et puis on a un autre sujet très préoccupant, j'ai beaucoup travaillé avec eux hier, c'est la filière lait, notamment sur le lait, parce que là pour le coup, nous exportons beaucoup de lait, de la poudre de lait ou du lait directement, et ça, ça peut être un danger. Pour l'instant, ça n'est pas le cas, et moi je travaille pour l'avenir…
PATRICK ROGER
Ça peut être un danger ?
DIDIER GUILLAUME
Un danger pour la filière.
PATRICK ROGER
Oui, un danger pour la filière...
DIDIER GUILLAUME
Pardon, excusez-moi, évidemment, si nous arrêtions d'exporter du lait, alors qu'une grande partie du lait produit en France est un lait qui est exporté sous forme de poudre, pasteurisé ou autre, alors là ça poserait un vrai problème pour nos éleveurs laitiers, qui n'en ont pas besoin.
PATRICK ROGER
Oui, parce que les prix pourraient diminuer, du coup…
DIDIER GUILLAUME
Les prix s'effondraient, évidemment.
PATRICK ROGER
Oui. L'autre sujet d'inquiétude également pour les agriculteurs, eh bien c'est l'échec des discussions à Bruxelles sur la PAC, la semaine dernière. Certains craignent une baisse des aides aux agriculteurs. Est-ce qu'Emmanuel MACRON tiendra justement le cap pour ne pas qu'il y ait cette baisse drastique ?
DIDIER GUILLAUME
Vous savez, moi je me suis réjoui de l'échec des négociations à Bruxelles le week-end dernier.
PATRICK ROGER
Pourquoi ?
DIDIER GUILLAUME
Parce que s'il y avait eu un accord, cet accord aurait été à la baisse, et le président de la République a été clair : ce n'est pas aux agriculteurs français de payer pour le Brexit, ce n'est pas aux agriculteurs français de payer quand pour des échanges de voitures ou d'autres le font. La Politique agricole commune est la première politique européenne, la plus ancienne et la plus intégrée. Aujourd'hui, nos paysans ont besoin de retour de l'Union européenne en aides directes, pour leur permettre de vivre, parfois de survivre, disons-le…
PATRICK ROGER
Parce que ce serait une catastrophe.
DIDIER GUILLAUME
Ce serait une catastrophe. Donc la position de la France elle est très claire : le président de la République l'a dit à Bruxelles, il l'a redit au Salon de l'agriculture quand il est venu l'inaugurer samedi matin, nous nous battons, et je n'accepterai pas une baisse du budget de la PAC. Alors, pour préciser pour vos auditeurs, le budget de la PAC va baisser évidemment, compte tenu du départ des Britanniques. Donc nous, ce que nous demandons, c'est un budget de la PAC dans le contour des 27 ou ôter le départ du Brexit.
PATRICK ROGER
Les retraites et la réforme, on a senti le président Emmanuel MACRON un peu gêné devant les demandes des agriculteurs quand il est venu samedi ici sur ce Salon, sur une revalorisation immédiate des retraites. Parce que quand les agriculteurs entendent parler de 1 000 € à l'avenir, ils se disent : eh bien aujourd'hui on en est loin. Est-ce qu'il pourrait y avoir un geste significatif ?
DIDIER GUILLAUME
Il n'a pas du tout été gêné, il a discuté, je l'ai emmené à la MSA pour parler avec les responsables de ce secteur. Il faut d'abord se rendre compte que nous préparons, par ce régime universel de retraite, qui va être voté un jour, malgré l'obstruction de l'opposition, un régime universel qui fera que chaque euro cotisé ouvrira les mêmes droits, et que chaque citoyen aura 1 000 € de retraite. Pour les agriculteurs, c'est immense ce bond, quand on sait le niveau. Donc cela pour tous les agriculteurs, c'est une c'est une belle victoire, c'est un gain. Mais par contre…
PATRICK ROGER
Même s'il y a des carrières hachées, que là c'est peut-être un peu compliqué.
DIDIER GUILLAUME
Mais pas du tout, au contraire, le nouveau régime universel permet de prendre en compte les carrières hachées, contrairement à l'ancien qui était vraiment discriminant. Et puis il y a évidemment la situation des retraités actuels. Les retraites agricoles actuelles sont difficilement acceptables, 400 ou 450 € pour une femme, 700 € pour un homme.
PATRICK ROGER
On est entre 5 et 600 € en moyenne.
DIDIER GUILLAUME
Oui, qui ont travaillé toute leur vie. Honnêtement, en plus ce terme moi qui me débecte, excusez-moi l'expression, de conjointe collaboratrice, c'est les femmes qui ont travaillé autant que leur mari, toute leur vie, qui n'ont pas cotisé, c'est un vrai sujet. Emmanuel MACRON leur a dit très clairement : « mon objectif c'est de préparer les retraites pour les 40 années qui viennent, je ne peux pas en même temps m'occuper des retraites des 40 dernières années ». Et puis deuxièmement, nous n'avons pas le droit, pas la possibilité constitutionnelle de régler le problème des retraités actuels en agriculture, sans prendre en compte les autres professions que sont les artisans, les commerçants, les libéraux. Donc nous regardons, le Premier ministre a mis en place une commission de travail pour regarder ce qui pourrait être fait. Si nous prenions l'ensemble de ces professions, je crois que c'est plus de 40 milliards, on voit bien la situation, pour le monde agricole c'est 1,1 milliard, c'est beaucoup, et nous regardons surtout, et je sais que les parlementaires y travaillent, justement pour les femmes, dans le régime actuel de retraite les femmes touchent quasiment 2 fois moins que les hommes pour les mêmes choses. Donc tout ça est en train d'être discuté.
PATRICK ROGER
Que l'on comprenne bien, Didier GUILLAUME, ça veut dire qu'il y a une réflexion actuellement, quand même, à partir aussi de ces échanges qui ont eu lieu samedi dernier.
DIDIER GUILLAUME
Bien sûr. Ah oui, absolument, il y a eu une…
PATRICK ROGER
Emmanuel MACRON vous a demandé de travailler sur le dossier ?
DIDIER GUILLAUME
Oui, mais le président a été très clair, il leur a dit : je ne peux pas aujourd'hui régler le problème des retraités actuels. La situation est très claire. Nous n'avons pas les moyens, nous ne pourrons pas faire les deux choses à la fois…
PATRICK ROGER
Mais on peut peut-être y arriver quand même.
DIDIER GUILLAUME
Nous travaillons pour objectiver la situation, pour regarder clairement comment les choses se passent, et pour voir ce qui pourrait être fait.
PATRICK ROGER
Oui, parce que les enseignants vont bien voir une augmentation de salaire, en fait, dans le cadre de cette réforme de la retraite, donc pourquoi on ne ferait pas un effort aussi pour les agriculteurs ?
DIDIER GUILLAUME
Non mais... non non non... l'effort aux agriculteurs, il est fait. Vous me parlez des enseignants, vous ne parlez pas des retraités enseignants, vous me parlez des enseignants. Aujourd'hui…
PATRICK ROGER
Oui.
DIDIER GUILLAUME
Oui mais c'est différent, parce que ce régime, cette réforme du régime universel de retraite, ne concerne que l'avenir, que ceux qui sont nés après 73, etc. etc. Mais nous, ce que nous regardons, et moi ce qui m'importe, quand je rencontre dans les allées du salon depuis vendredi où je suis là, des personnes qui me disent : « Mais comment voulez-vous que je m'en sorte, je n'arrive même plus à rien me payer ». Souvent, ces retraités ont quitté leur ferme, leur bâtiment, pour aller dans un centre ville, parfois paupérisé, centre-bourg, dans un appartement de location parce qu'ils n'ont pas les moyens, pensez donc, bien souvent les hommes meurent avant les femmes, beaucoup de femmes veuves retraitées, qui touchent 400 ou 450 balles, vous comprenez bien que ce n'est pas possible.
PATRICK ROGER
Didier GUILLAUME, qu'est-ce qui se passe avec l'association L214 ? L'association de défense des animaux réclame votre démission, hier, et elle accuse votre ministère d'avoir menti sur ce qui s'est passé dans un abattoir situé en Dordogne. Est-ce que vous pouvez faire une mise au point ? Parce qu'on a l'impression que vous étiez au courant et que vous n'avez pas agi. C'est ce que dénonce l'association L214.
DIDIER GUILLAUME
Ce n'est pas vrai, s'il y a mensonge, c'est L214, ce n'est pas le ministère.
PATRICK ROGER
Il y a quand même un certain nombre d'échanges de mails.
DIDIER GUILLAUME
Non non, je vais vous dire très clairement, il n'y a pas un certain nombre d'échange de mails, pas du tout. Lorsque j'apprends, le 20 février je crois, que L214 fait cette vidéo, immédiatement j'interroge ma collaboratrice et je lui dis : "Donne-moi des arguments en béton, s'il y a besoin, je ferme l'abattoir dans les heures qui viennent". Je l'ai déjà fait, je l'ai fait dans l'Indre, en une demi-heure, en une heure j'ai fermé un abattoir, quand L214 a été un lanceur d'alerte que je respecte. En ce qui concerne l'abattoir de Dordogne, la Direction de protection des populations locales nous dit qu'il n'y a pas de problème avéré. La DGA, la Direction Générale de l'Alimentation dit qu'il n'y a pas de problèmes avérés. En plus il se trouve que des vidéos…
PATRICK ROGER
Il y a eu des signalements, quand même.
DIDIER GUILLAUME
Non mais attendez, des signalements, c'est un grand abattoir, il y a des personnes tous les jours qui contrôlent en permanence, des services vétérinaires, donc moi, ce n'est pas à moi de le faire, moi GUILLAUME ne connaît pas ce que c'est la réalité. Ce sont des vétérinaires, et les vétérinaires nous disent : "Il n'y a pas de problème". Je réponds : "Il n'y a pas de problème". Il se trouve qu'un mail a été envoyé, d'un agent de la DGA, que nous ne comprenons pas du tout, qui a été envoyé à L214 pour dire " ce n'est pas vrai". Donc ce matin, la secrétaire générale ouvre une inspection et une enquête administrative interne, pour aller au bout de cela. Un agent n'a pas à envoyer des documents internes. Et je regarde, du coup j'ai diligenté une nouvelle enquête sur l'abattoir, qui a commencé hier et qui va continuer, et puis les services ce n'est pas moi…
PATRICK ROGER
Donc vous n'avez pas menti, c'est ce que vous dites à…
DIDIER GUILLAUME
Mais je n'ai pas menti, moi je parle en fonction de ce qui m'est donné, et j'ai dit qu'il n'y avait pas de problème, une nouvelle enquête est faite hier et aujourd'hui dans cet abattoir, s'il y a des problèmes, je prendrai les décisions, comme je le fais toujours. S'il n'y en a pas, mais je pense qu'il faut faire la différence entre deux choses, le lanceur d'alerte est important. Le militant anti-viande et anti-abattoir c'est autre chose. Moi je respecte L214, qu'ils demandent ma démission, ce n'est pas grave, ça coule, je suis caparaçonné, par contre je n'accepte pas la mauvaise foi et les attaques dont je suis victime. Quand je suis agressé, on me dit « vous êtes un menteur, vous cachez des choses », non, ça ce n'est pas acceptable Patrick ROGER, et je ne l'accepte pas. Et moi je regarde les gens dans les yeux et Je suis prêt à combattre, parce que je suis un combattant. Je n'ai aucun problème. Mais y a une chose que je dois vous dire, c'est qu'il faut s'appuyer sur de la situation rationnelle. Moi, l'obscurantisme ça nous a amené, à travers l'histoire, à des choses pas bien du tout. Donc moi je ne suis pas là pour dénoncer, je ne suis pas là pour montrer du doigt, je suis là pour objectiver. S'il y a le moindre problème, je prendrai mes responsabilités, comme je l'ai toujours fait. Par contre, si l'abattoir, comme les notes qui m'ont été remontées de la préfecture, ce n'est pas nous, de la préfecture de la Dordogne, de la direction départementale de la protection des populations, nous dit qu'il n'y a pas de problème, alors j'assumerai les choses, quoi que puisse dire une association.
PATRICK ROGER
Le mot de la fin, Didier GUILLAUME, avec Cécile de MENIBUS, ici au Salon de l'agriculture.
CECILE DE MENIBUS
Moi je vais revenir sur la polémique du bio, certains disent que les bienfaits sans contestables, on parle de manque de moyens, il y a des sénateurs aujourd'hui qui appellent à une remise à plat du soutien à l'agriculture biologique, est-ce que tout ça est vrai ou pas ? Est-ce qu'on manque vraiment de moyens ?
DIDIER GUILLAUME
Non, le rapport des sénateurs je l'ai lu, j'étais en débat la semaine dernière au Sénat, c'est un rapport politicien, c'est un rapport qui n'est pas réel, ils ont voulu faire de la politique sur un sujet à une semaine du Salon de l'agriculture, ça ne tient absolument pas debout. D'ailleurs il suffit de discuter avec l'Agence Bio, la Fédération nationale d'agriculture biologique, avec tous les bio, aujourd'hui il y a un plan Ambition bio, qui est doté de 1,1 milliard, ça n'a jamais été aussi important. Il n'y a jamais eu autant de conversions en bio. Nous sommes passés à plus de 10%, à plus de 10%…
CECILE DE MENIBUS
C'était 15 % normalement, ce qui était prévu, en 2022.
DIDIER GUILLAUME
Non mais attendez, nous sommes passés à plus de 10% des exploitations agricoles en bio, nous avons un objectif d'avoir 15% de ce qu'on appelle la surface agricole utile, c'est-à-dire les terres cultivées en bio, nous sommes à 7,5, il nous reste encore 5 ans. Les choses avancent assez vite. Cette année il y a eu plus de 46 % d'expositions qui sont passées en HVE, Haute Valeur Environnementale. Il n'y a jamais eu autant d'évolutions dans le bio. Je pense que la préoccupation, nous parlions là du bien-être animal, mais la préoccupation de nos concitoyens c'est le bien-être animal, c'est le bio, c'est les circuits courts, c'est la traçabilité, c'est la fin de la dépendance aux pesticides, c'est ce sur quoi je me bagarre, il faut absolument changer tout cela. Mais il n'y a pas que…
CECILE DE MENIBUS
Donc ça veut dire que des sénateurs, c'est une attaque gratuite.
DIDIER GUILLAUME
Non, ce n'est pas une attaque, ils ont fait un rapport en plus, je conteste, et je leur ai dit, je leur ai demandé de venir au ministère pour en parler. Je conteste la base des chiffres, parce que je crois qu'ils se sont trompés sur certains chiffres, mais tout ça, je ne vais pas polémiquer. Aujourd'hui, le bio en France est en train de se développer comme jamais, et c'est très bien.
CECILE DE MENIBUS
Merci beaucoup.
PATRICK ROGER
Merci.
DIDIER GUILLAUME
Merci à vous.
PATRICK ROGER
Merci Didier GUILLAUME, ministre de l'Agriculture. Nous sommes en direct !
DIDIER GUILLAUME
Passez un bon salon alors, Sud Radio.
CECILE DE MENIBUS
Merci.
PATRICK ROGER
Bien sûr. Nous allons continuer jusqu'à 10h00.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 février 2020