Texte intégral
RENAUD BLANC
Bonjour Jean-Michel BLANQUER.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bonjour.
RENAUD BLANC
Ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse. Combien d'écoles, ce matin, Jean-Michel BLANQUER, sont fermées à cause du coronavirus ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
On est toujours autour de 150 écoles et établissements, quand on additionne, notamment l'Oise, qui reste le foyer le plus important, le Morbihan, et puis quelques cas particuliers qui peuvent exister en France.
RENAUD BLANC
Combien d'élèves, combien d'enseignants aujourd'hui sont confinés à la maison ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Aujourd'hui, en nombre d'élèves, ça représente à peu près 45 000 élèves. En nombre d'enseignants on est autour de 3 000, aujourd'hui un petit peu plus en fait.
RENAUD BLANC
7 morts, 423 contaminations, 138 cas de plus que la journée d'hier. « L'épidémie est inexorable », pour reprendre les mots du chef de l'Etat, et pourtant vous avez déclaré que si nous passions au stade 3, eh bien nous ne fermerions pas les écoles d'une façon automatique.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, parce que depuis le début de l'épidémie, nous... enfin, du risque de l'épidémie, nous savons que si nous devions passer au stade 3, ce n'est pas la bonne stratégie que de tout fermer. Pour différentes raisons, parce que par définition, quand vous êtes au stade 3 c'est que l'épidémie est installée.
RENAUD BLANC
Elle va arriver, donc le stade 3 va arriver très vite.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, c'est ce que semblent dire tous les spécialistes de la santé. C'est une question de jour, en apparence, mais je préfère surtout les sujets, disons scientifiques, de santé, laisser dire ces choses-là à ceux qui en sont les spécialistes, mais enfin oui, c'est sur le point d'arrivée, c'est…
RENAUD BLANC
Mais pardonnez-moi, pourquoi par exemple un pays comme l'Italie, a fermé ses écoles, a fermé ses universités, et pourquoi vous nous dites ce matin : mais nous, il n'est pas question de les fermer automatiquement ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
On me propose souvent la comparaison avec l'Italie ces derniers jours, mais comparé aussi avec les autres pays, finalement c'est plutôt l'Italie qui est l'exception…
RENAUD BLANC
Je compare avec un voisin, un pays européen dont on est proche.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, mais l'Allemagne... Oui, bien sûr, je vais accepter votre comparaison, mais prenez l'Allemagne, ça ressemble, ce que fait l'Allemagne en ce moment ressemble beaucoup à ce que nous sommes en train de faire. S'agissant de l'Italie, il leur est arrivé quelque chose de particulier, c'est que l'épidémie est arrivée assez soudainement et beaucoup plus brutalement que pour le reste de l'Europe, dans le Nord de l'Italie, et donc ils ont eu une réaction immédiate qui a été de fermer toutes les écoles dans les régions du Nord qui étaient touchées, et aujourd'hui ils sont emportés dans cette logique, maintenant que l'épidémie s'étend aux autres régions. Mais il n'est pas du tout démontré que cette logique soit la bonne, ne serait-ce que parce qu'elle paralyse le pays et en paralysant le pays elle empêche les bons soins. Vous savez que la logique dans laquelle on est, quand on passe du stade 1 au stade 2, puis du stade 2 au stade 3, c'est que l'on met au départ des grosses contraintes collectives, c'est-à-dire on bloque les gens, des collectivités, des territoires, des établissements, pour empêcher au maximum l'épidémie de se réaliser, et puis progressivement, cette contrainte collective devient de plus en plus faible, parce qu'elle ne sert plus à rien, et par contre c'est la contrainte individuelle qui s'accentue. Autrement dit, confiner les gens à la maison, faire en sorte que les malades puissent être bien soignés, que ce soit à l'hôpital ou chez eux.
RENAUD BLANC
La fermeture de toutes les écoles ça a forcément, ça aurait aussi un impact c'est très important d'un point de vue économique, est-ce à dire que cette décision de ne pas fermer les écoles, est aussi une décision, j'allais dire, économique et politique, peut-être plus que sanitaire ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Je dirais, c'est une décision de société, parce que derrière le mot économie, en réalité c'est le fonctionnement de la société. Si les trains ne roulent plus, si les centrales électriques ne marchent pas, si les hôpitaux ne peuvent plus fonctionner, vous imaginez bien que tout ça va à l'encontre de la santé, tout simplement, c'est-à-dire qu'on ne sera plus en mesure de bien soigner. Donc il est très important de maintenir le fonctionnement fondamental du pays, et c'est ce que nous sommes en train de faire.
RENAUD BLANC
Le droit de retrait des enseignants, vous dites non, aujourd'hui, sur cette question du coronavirus.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce n'est pas spécifique aux enseignants. Vous savez, le droit de retrait correspond à une définition juridique précise, et elle ne correspond pas à ce qui se passe. Ça ne veut pas dire là aussi qu'on n'est pas capable de faire des choses beaucoup plus en finesse, et notamment les personnes qui ont des problèmes de santé qui justifient de ne pas s'exposer à un virus, nous leur demandons évidemment, avec un certificat produit par leur médecin, de ne pas travailler, s'il y a une fragilité.
RENAUD BLANC
Le problème d'hygiène aujourd'hui dans les établissements scolaires français par exemple c'est très difficile d'avoir du savon, on l'a supprimé pour des histoires, j'allais dire, justement d'hygiène, en disant : tous les gamins passent ensuite, avec vous savez, le vieux savon que l'on avait au temps de notre jeunesse, mais aujourd'hui on n'a pas non plus d'alternative dans toutes les écoles. Et ça c'est un vrai souci, les parents s'inquiètent de cela. Est-ce qu'aujourd'hui on peut avoir du gel pour chaque classe par exemple ? C'est une question très concrète.
JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est une question très concrète, et c'est notre but. Vous avez raison sur tous les points que vous venez de dire, c'est-à-dire, d'abord c'est un point faible français, indépendamment de cette maladie, la question des toilettes dans les écoles, les collèges et les lycées, est un point faible français, et justement nous, nous voulons avoir un plan avec les collectivités locales, qui sont compétentes sur ce sujet, pour que ça change.
RENAUD BLANC
Mais là il y a urgence, j'ai envie de vous dire.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Dans l'urgence, bien sûr, j'y viens. Dans l'urgence. Nous avons travaillé avec les collectivités locales. Dès le début de la maladie, j'ai demandé aux différents recteurs de France d'être en relation avec les collectivités locales de leur territoire, pour que tous les établissements soient fournis en savon. Le savon est le premier outil contre cette maladie, il faut sans arrêt le rappeler, se laver les mains fréquemment est essentiel, et donc il est important que nos élèves se lavent fréquemment les mains. C'est évidemment l'incitation que nous avons faite, et nous travaillons avec les collectivités locales pour que ce soit une réalité dans chaque endroit, c'était encore le cas hier, puisque Jacqueline GOURAULT nous a réunis au ministère et des Affaires sociales et de la Santé, pour voir les présidents des associations d'élus, et donc, que ce soit avec l'Association des maires de France, François BAROIN était présent…
RENAUD BLANC
Mais il faut aller très très vite, là, Jean-Michel BLANQUER.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr, non mais c'est fait. Non, mais ce que je vous dis n'est pas, comment dirais-je, n'est pas pour le futur, c'est déjà en train de se faire. Il peut y avoir encore quelques problèmes ça et là, mais ils ont vocation à être résolus. Vous savez, nous sommes en situation de crise, en organisation de crise. J'ai une cellule de crise au ministère, les rectorats sont aussi organisés de cette façon-là, donc c'est tous les jours que nous faisons le recensement de ce type de problème, et que nous remédions aux éventuels trous dans la raquette qu'il peut y avoir, mais bien entendu que depuis le début de la crise, cette question de l'approvisionnement en savon est identifiée, et que nous avons agi en la matière.
RENAUD BLANC
Alors, autre question très concrète, ça c'est la suspension des voyages scolaires. Les parents posent une question toute simple : est-ce qu'ils pourront, est-ce que les assurances vont jouer, est-ce qu'ils seront remboursés ? Parce que c'est assez flou, encore aujourd'hui.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, nous avons voulu justement que ce ne soit pas flou, c'est d'ailleurs pour ça que cette décision a été prise le week-end dernier, puisqu'il y avait beaucoup de personnes sur le terrain qui souhaitaient annuler les voyages dans ces conditions, que par ailleurs c'était une mesure de précaution, je dirais, de base, et donc la mesure que nous avons prise le week-end dernier, permet le déclenchement des assurances. Donc oui, il y aura déclenchement des assurances. Maintenant, nous voulons là aussi voir les choses plus en finesse, pour le futur, parce que nous ne voulons pas que tous les voyages soient annulés entre maintenant et fin juin, que certains soient simplement reportés, donc c'est des choses qui se décident établissement par établissement, mais les voyages qui seraient annulés, vont pouvoir bénéficier d'assurance.
RENAUD BLANC
L'épidémie, on ne sait quand elle sera totalement vaincue, est-ce qu'il y a aujourd'hui pour vous une menace, une réelle menace sur les épreuves par exemple du baccalauréat en juin prochain ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
A priori non, les scénarios de santé sont plutôt pour un pic au cours des toutes prochaines semaines, et puis après, quand nous serons vers mai/juin ça devrait être derrière nous, mais évidemment nous travaillons sur l'ensemble des scénarios.
RENAUD BLANC
Alors, l'enseignement à distance, « ma classe à la maison », c'est ce que vous mettez en place pour ces milliers d'élèves qui aujourd'hui sont confinés à la maison. Sauf qu'on l'a entendu sur l'antenne de Radio Classique, il y a quelques instants, un professeur de l'Oise nous dit : ça ne marche pas, parce qu'il faut que tout le monde ait du numérique, tout le monde ait un ordinateur, il faut pouvoir former des professeurs qui ne peuvent pas assurer un suivi à distance. Qu'est-ce que vous répondez ce matin à ce professeur de l'Oise ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Eh bien je réponds que ça a commencé pour certains. Donc certains l'ont fait, tout le monde ne l'a pas encore fait, mais le fait que dans certains cas ça fonctionne très bien, montre bien que c'est possible pour tous. Après, que certains élèves n'aient pas l'équipement, ça existe, ça reste désormais très minoritaire. Vous savez, les personnes qui n'ont pas un ordinateur à la maison, avec Internet, ça existe, mais c'est maintenant je dirais, par-delà les classes sociales, la réalité de la plupart des foyers. Nous nous sommes organisés aussi pour pouvoir prêter des tablettes dans les familles qui n'auraient pas d'équipement Internet à la maison, donc c'est quelque chose qui est en train de se faire là aussi, et par ailleurs les nouveaux usages que cela permet, sont en train d'être vécus par les élèves et le professeur. Mais le système, nous l'avons préparé dès le début de la crise, c'est-à-dire dès le début de la crise en Chine, parce que nous l'avons mis en oeuvre pour les élèves français en Chine, et aujourd'hui il est en train de faire ses preuves, au sens où vous avez toutes les classes qui sont concernées, de la grande section de maternelle jusqu'à la Terminale, que c'est rythmé, semaine par semaine. Vous avez des exercices, des tutoriels, et que vous avez aussi la possibilité d'avoir une classe virtuelle avec votre propre professeur, autrement dit vous voyez en ligne, vous visualisez votre professeur, vous pouvez lever la main, vous pouvez poser des questions, interagir, et certains sont en train de le faire.
RENAUD BLANC
Jean-Michel BLANQUER, on parlait du bac, j'aimerais qu'on évoque la question des E3C, ces épreuves donc qui ont lieu en 1ère. Il y a eu des perturbations, comment vous jugez justement cette première vague d'épreuves, perturbée dans pas mal de d'établissements.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Eh bien, ça s'est passé dans la grande majorité des cas, de manière tout à fait normale. Le problème c'est qu'il y a des gens qui étaient contre cela, et qui ont perturbé les épreuves, et qui font de cette perturbation un argument contre l'épreuve. Pour ma part…
RENAUD BLANC
Vous allez prendre des sanctions ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr. Il y a deux catégories de choses que je fais, c'est d'un côté il y a une fermeté et ouverture, je vais dire. Fermeté pour tout ce qui s'est accompli d'inacceptable en matière de perturbations. On n'a pas le droit de perturber une épreuve, je crois qu'il faut revenir aux fondamentaux sur ce point aussi, il y a des gens qui croient que tout est possible, que c'est la Foire du Trône tous les jours, et qui ont perdu complètement le bon sens, en faisant des choses illégales au moment des épreuves, donc je n'ai aucune raison de céder à ce genre de comportement. Donc il y a bien sûr des poursuites disciplinaires ou pénales pour les personnes qui s'adonnent à ce genre de choses, d'un côté. De l'autre, je suis tout à fait capable d'entendre des critiques, notamment celles qui ont trait à l'éventuelle rigidité qui pouvait... qu'on a pu estimer dans ces épreuves, alors même que c'est du contrôle continu, donc ça doit être quelque chose de fluide.
RENAUD BLANC
L'une des critiques, pardonnez-moi, c'était celle de dire que finalement les établissements avaient un certain nombre de temps pour faire ces épreuves, et que par exemple on pouvait retrouver un sujet qui avait été donné 15 jours auparavant, dans un établissement à côté. Ça on a des cas très concrets.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, mais ça, ça n'est pas grave. C'est…
RENAUD BLANC
C'est très bien pour les élèves qui sont passés 15 jours suivants et qui ont eu le sujet.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, non non, parce que cette critique ne comprend pas, ne saisit pas l'essence de ce qui s'est produit. Parce qu'à la limite c'est presque, je vais peut-être vous surprendre, mais c'est presque une bonne chose ce que vous racontez, c'est-à-dire, à quoi ça sert le contrôle continu ? Ce n'est pas fait pour piéger les élèves, c'est fait avec des banques de sujets, qui sont nationales, et où vous avez des centaines de sujets, comme vous aviez les annales autrefois, si vous voulez.
RENAUD BLANC
Vous n'avez pas 100 sujets à peu près par... ce n'est pas tout à fait vrai.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ah si si, ah vous avez des centaines de sujets, si si. Vous assez, domaine par domaine…
RENAUD BLANC
Vous prenez l'histoire géographie, mais enfin on ne va pas... Mais grosso modo on avait la Révolution française et l'Empire, il n'y a pas 36 000 sujets possibles.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Ah si si, vous aviez, pour l'histoire géographie vous aviez des centaines de sujets. Après, l'établissement lui-même on sélectionne trois ou quatre, et puis alors ensuite c'est le chef d'établissement…
RENAUD BLANC
Donc le calendrier pour vous n'est pas un problème, Jean-Michel BLANQUER, cette différence on va dire entre le début des épreuves pour certains, qui ne correspond pas à d'autres établissements.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Vous savez, dans un système, il faut toujours rappeler le sens des choses, parce que beaucoup de personnes ont mis de la confusion. Donc, si vous me donnez une minute j'explique pourquoi il y a tout cela…
RENAUD BLANC
10 secondes, malheureusement, on est très pris.
JEAN-MICHEL BLANQUER
En deux mots. D'abord, le contrôle continu c'est fait pour que les élèves travaillent en continu, c'est ce qui s'est passé, c'est-à-dire que de septembre à janvier les élèves ont été plus motivés pour travailler, parce qu'il y a comme ça un jalon dans le parcours. Ensuite, le fait que les sujets soient dans une base de sujet national, ça a créé d'une part du travail collectif dans les établissements, puisque les professeurs entre eux travaillent sur au fond où en sont les élèves, quels sont les sujets appropriés à donner. Enfin, les élèves, quand ils connaissent certains sujets à l'avance, eh bien travaillent tout simplement autour de ces sujets. Ça, ça n'est pas une mauvaise chose, le but n'est pas de les prendre par surprise, le but est qu'ils sachent des choses, tout simplement. Et donc, partout où ça s'est passé, sans être perturbé, ça s'est très bien passé. Au moment où je vous parle, 98 % des copies sur 1,7 million, ont été numérisées, c'est-à-dire aussi un très grand progrès. Pour la première fois…
RENAUD BLANC
Donc les élèves vont pouvoir voir leurs copies dans quelques jours.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Exactement. Dans quelques jours, après les commissions d'harmonisation, ils pourront voir leurs copies.
RENAUD BLANC
Un élève qui refuserait de passer ces épreuves, zéro ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Evidemment. Depuis quand vous... Est-ce qu'au baccalauréat vous imaginez ne pas aller à l'épreuve et ensuite vous offusquer du fait qu'on vous mette zéro ? Vous savez, il faut ramener un peu de bon sens dans la vie courante, et bien sûr les adultes qui auraient incité des élèves à ne pas aller aux épreuves, font quelque chose de vraiment très grave vis-à-vis de ces élèves. Encore une fois, 98 % des copies sont numérisées, on doit être à 99 et quelques de copies réalisées aujourd'hui, la plupart sont déjà corrigées, donc les quelques élèves qui aujourd'hui n'ont pas composé, ont été mis dans une situation qui ne va pas, et il est encore temps de rectifier. Ça touche quelques établissements parisiens. Vous savez, on en parle beaucoup, parce que ça touche Paris, parce que c'est des endroits où il y a beaucoup de militantisme de la part de certains qui voient l'école comme une sorte de terrain politique, on ne peut pas céder à ça, et d'ailleurs on n'a pas cédé, et à la fin on aura toutes les copies tout simplement. Moi, mon but c'est que chaque élève ait une note, c'est le l'objectif où on va arriver, et puis c'est que le système soit le meilleur possible, c'est pourquoi nous avons un comité de suivi du baccalauréat, qui se réunit le 11 mars…
RENAUD BLANC
Et qui va faire le point sur…
JEAN-MICHEL BLANQUER
Et qui va faire le point, et qui va permettre d'établir de nouvelles règles pour la suite, pour tenir compte de ce qui a été bon, et de ce qui n'a pas été bon dans ce que nous venons de vivre, de façon à... Là aussi vous savez on est dans l'écoute et l'ouverture. Quand on est sincèrement pour que le système soit le meilleur possible, on travaille collectivement, on arrive à de nouvelles règles. C'est comme ça qu'on a élaboré la réforme. La réforme ce n'est pas le fait d'un individu, c'est tout un travail collectif, de consultation, qui a été accompli, pour arriver à quelque chose qui permette de rehausser le niveau de nos élèves. Eh bien c'est cela qui est en train de se réaliser.
RENAUD BLANC
J'ai une dernière question. Questionnaire aux professeurs, 850 000 exemplaires pour leur demander ce qu'ils souhaitent, comment ils se sentent. En fait ils veulent être mieux considérés et mieux payés, Jean-Michel BLANQUER, il n'y a pas de surprise là-dessus.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr, et d'ailleurs c'est ce qu'on va faire, mieux considérer les professeurs, mieux les payer, les mettre au centre de la société française. J'ai déjà plus de 60 000 réponses au moment où je vous parle.
RENAUD BLANC
Un professeur certifié commence à 1 500 € à peu près, il finit à 3 000. On est d'accord ?
JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, c'est un peu plus, c'est 1 600 plutôt que 1 500…
RENAUD BLANC
Et on est d'accord pour dire que ce n'est pas assez pour vous.
JEAN-MICHEL BLANQUER
On est totalement d'accord pour dire que ça n'est pas assez. Et il va y avoir des revalorisations historiques, certains commencent à bien le comprendre, et nous sommes dans des négociations avec les organisations syndicales, c'est l'occasion d'une forme de très grande évolution des ressources humaines du ministère, dans le sens de la plus grande personnalisation, dans le sens de la plus grande considération, matérielle et immatérielle. Matérielle, c'est les salaires, on va les augmenter, donc c'est quand même une très bonne nouvelle. Et immatérielle, c'est-à-dire rendre plus visible ce qui est aujourd'hui invisible dans le travail des professeurs, et mieux les reconnaître, et puis aussi avoir des carrières beaucoup plus ouvertes, de pouvoir plus évoluer, pouvoir plus prendre en compte les compétences de chacun. Tout cela... ce qui fait des ressources humaines je dirais modernes, au service de nos professeurs, et donc de nos élèves.
RENAUD BLANC
Merci Jean-Michel BLANQUER. Dernière question donc : lundi, il y aura école pour tout le monde, quoiqu'il puisse se passer ce week-end ? En 5 secondes.
JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, il peut y avoir des exceptions, bien sûr, par exemple nous travaillons sur le Haut-Rhin en ce moment parce qu'il y a des cas... Bien sûr nous sommes capables de fermer de manière ciblée, mais vous n'aurez jamais la fermeture aveugle de tous.
RENAUD BLANC
Merci beaucoup Jean-Michel BLANQUER d'avoir été ce matin mon invité, le ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse, l'invité de Radio Classique.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 10 mars 2020