Texte intégral
JOURNALISTE
Invitée de cette matinale, Christelle DUBOS, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Santé, bonjour.
CHRISTELLE DUBOS
Bonjour.
JOURNALISTE
Merci beaucoup d'être en direct avec nous ce matin. Je voudrais qu'on fasse un point pour commencer sur la garde de nos enfants, on sait depuis lundi tous les établissements scolaires sont fermés, mais alors un site, monenfant.fr en l'occurrence permet à toutes personnes prioritaires de renseigner ses besoins pour la garde des enfants, est-ce que d'abord vous pouvez nous confirmer que tous ces enfants sont pris en charge ?
CHRISTELLE DUBOS
Tout à fait le président de la République s'était engagé à trouver un mode de garde pour l'ensemble des professionnels prioritaires, pour ceux qui sont âgés de moins de trois ans. Nous avons lancé et le site est opérationnel depuis mardi, monenfant.fr, je souhaite pouvoir dire à l'ensemble des professionnels prioritaires, qu'ils soient médecins en centre hospitaliers, qu'ils soient professionnels de la médecine de ville, on entend le médecin généraliste, les infirmiers, les sage femmes, les pharmaciens, les biologistes, tous ceux dont on a besoin pour aider nos personnes âgées, notamment handicapées à aller sur le site monenfant.fr, à faire connaître leurs besoins pour que les préfets puissent après réquisitionner les places de crèche et leur apporter la solution pour qu'ils puissent aller travailler sereinement puisque leur enfant sera gardé.
JOURNALISTE
Vous avez parlé donc de tous ce personnel soignant, mais on l'évoquait, il y a encore deux, trois minutes à peine, le personnel soignant n'est pas le seul mobilisé, n'est pas le seul à se rendre au travail. Il y a tous ceux qui travaillent dans des supermarchés, des hypermarchés, dans les transports aussi, est-ce que ces personnes-là sont considérées comme personnels prioritaires ?
CHRISTELLE DUBOS
Nous avons considéré comme personnels prioritaires, je vous en fais une petite liste, des personnes dont on a besoin pour gérer la crise sanitaire dans notre pays. Nous avons après lancé, je dirais, une solidarité, le président a parlé d'inventer de nouvelle solidarité, c'est comment est-ce qu'on peut faire garder son enfant et puis pour ceux qui ne peuvent pas faire garder leurs enfants, nous avons mis en place des arrêts de travail qui permettent de pouvoir subvenir à ce besoin et surtout on incite les Français dès qu'ils le peuvent à faire du télétravail, à rester chez eux et à limiter leur déplacement.
JOURNALISTE
Quelles mesures, quelles protections dans le cadre de ces solutions de garde, est-ce qu'il y a un port de masque obligatoire, un port de gants, est-ce qu'il y a un nombre précis d'enfants, est-ce que les températures des enfants seront prises à leur arrivée ?
CHRISTELLE DUBOS
Nous avons basé toutes nos décisions sur l'avis scientifique et l'avis médical du comité scientifique. Le comité scientifique nous dit que sur un groupe d'enfants inférieur à 10 enfants, il n'y a pas de risque majeur, il n'y a pas de risque. Donc les structures qui sont réquisitionnées, et c'est ce que nous avons mis en place, tous les lieux de mode de garde d'enfants, sont des lieux où il y a moins de 10 enfants dans une même sphère, je dirais. Et quand dans un établissement, il y a plusieurs groupes, ce sont des groupes de 10 enfants mais qui ne se regroupent jamais. Donc nous appliquons les consignes, nous avons rappelé et adapté les consignes des gestes barrières aux professionnels de la petite enfance parce que quand vous vous occupez d'un nourrisson ou d'un enfant qui a un an, il est difficile de garder de la distance sur le long terme, donc les gestes barrières sont appliqués et les bâtiments sont entièrement nettoyés comme dans chaque structure qui accueille chaque enfant. Donc de fait les consignes de sécurité sanitaires sont appliquées.
JOURNALISTE
Une question Christelle DUBOS, sur le versement des allocations, beaucoup s'inquiètent du versement des aides sociales, je rappelle que plusieurs services publics sont fermés jusqu'à nouvel ordre, quelle solution pour les personnes concernées et qui s'inquiètent ?
CHRISTELLE DUBOS
Alors là sur ce sujet, nous avons entendu les inquiétudes et je voudrais être très claire, les aides sociales seront versées automatiquement par les Caisses d'Allocations familiales et les MSA pour la partie agricole. J'étais hier en conférence téléphonique avec l'ensemble des directeurs des CAF, je voudrais remercier leur travail et le travail de tous les agents qui sont mobilisés et sur lesquels je sais pouvoir faire confiance parce qu'ils sont à la tâche, ils sont au travail pour permettre que toutes les aides sociales, ce qu'on entend pas revenu de solidarité active, la prime d'activité, l'aide au logement, toutes les prestations qui sont versées seront versées automatiquement et de fait je voudrais rassurer les personnes qui s'inquiètent, qui se disent mais comment est-ce que je dois faire, est-ce que si je n'ai pas accès à Internet, je ne peux pas faire ma déclaration trimestrielle, je veux les rassurer, les prestations continueront à être versées, il n'y aura pas de rupture de droit.
JOURNALISTE
Toutes les aides sociales versées automatiquement, voilà une réponse claire à tous ceux d'entre vous qui se posaient la question jusqu'à ce matin. Quid Christelle DUBOS, des hébergements d'urgence, on sait que la trêve hivernale est prolongée de deux mois, mais alors comment éviter la propagation du virus dans ces structures, protéger aussi les intervenants, les bénévoles qui souvent sont des personnes âgées ?
CHRISTELLE DUBOS
Alors sur ce sujet nous travaillons avec le gouvernement et plus particulièrement, Julien DENORMANDIE, le ministre de la Ville et du Logement, nous travaillons avec l'ensemble des associations qui accueillent quotidiennement ces personnes qui sont à la rue pour qui il propose un hébergement. Rappeler que le maintien de la trêve hivernale, c'est bien 14.000 places supplémentaires qui resteront ouvertes, qui se rajoutent aux 157.000 que l'Etat finance tous les soirs et géré par les associations. Nous avons et le ministre l'a annoncé hier également, nous avons débloqué 50 millions d'euros supplémentaires notamment pour aller réquisitionner des chambres d'hôtel, nous avons fait appel à la solidarité des groupes hôteliers, nous avons certains grands groupes qui nous mettent d'ores et déjà des chambres à disposition l'objectif est bien de mettre l'abri ces personnes, de les isoler au maximum et si ces personnes puisqu'elles seraient sans domicile, seraient malades et auraient besoin d'être isolées, nous mettons en place des centres spécifiques. Il y en a un qui devrait ouvrir vendredi, nous en avons repéré 80 sur tout l'ensemble de la France, l'objectif est bien d'accueillir ces malades, de leur proposer à eux aussi un système d'hébergement qui leur permettrait ce confinement dans de bonnes conditions.
JOURNALISTE
Je voudrais votre avis, votre regard sur le comportement de certains Français en cette période de confinement, Emmanuel MACRON disait hier soir que certains n'ont pas compris le message, est-ce que c'est également votre avis ?
CHRISTELLE DUBOS
Ecoutez, je crois que nous sommes clairs, nous demandons aux Français de rester au maximum chez eux. Nous n'interdisons pas d'aller faire les courses, c'est normal il faut aller faire ses courses, se nourrir. Nous avons parfois besoin de prendre l'air mais entre prendre l'air dix minutes et passer une journée dehors, je pense qu'il y a une différence. Nous demandons concrètement à l'ensemble des Français de limiter leurs déplacements et de se poser une seule question quand ils sortent de chez eux, est-ce que c'est vraiment nécessaire, est-ce que si je le fais, c'est vital pour moi, parce que je peux contaminer quelqu'un. Et les médecins, l'ensemble des professionnels médicaux nous le disent, à chaque fois quand quelqu'un sort, c'est un risque potentiel d'avoir une personne supplémentaire à l'hôpital. Notre premier rôle est de protéger l'ensemble des Français, de nous assurer que le système de santé dans lequel ils seront accueillis puisse les accueillir dans de bonnes conditions et je pense que la responsabilité de chacun, c'est d'être attentif, attentif à soi, penser à la personne âgée qui peut être isolée, si on peut lui passer un coup de fil, si on peut lui rendre service quand on va faire ses courses et lui rapporter à manger bien évidemment, mais limitez vos déplacements, faites le strict nécessaire, il en va de, je dirais, d'une bonne conscience pour l'ensemble de nos Français, donc limitons.
JOURNALISTE
Evidemment, une dernière question Christelle DUBOS, hier soir au 20h00 de France 2, le président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul HAMON annonçait qu'il est lui-même positif au coronavirus et dénonçait le manque de moyens de protection. Il a dit ceci : Cette administration devra rendre des comptes. Qu'est-ce que vous lui répondez ce matin ?
CHRISTELLE DUBOS
Sur la question des masques, le ministre de la Santé, Olivier VERAN est pleinement dessus, comme l'ensemble des services, nous sommes mobilisés, nous en avons fait une priorité. L'absence d'un stock national nous a fait réagir et nous avons réquisitionné l'ensemble de nos stocks et avons lancé en urgence la production de masques. Je voudrais juste permettre aussi de rappeler que le masque doit être porté que par les personnes malades ou pour les professionnels de santé. Ça ne sert rien de porter un masque dans la rue si vous n'êtes pas malade au contraire vous avez si vous l'utilisez mal peut-être plus de risques de pouvoir, d'être contaminé. Sur l'appel du soignant juste dire qu'on en est pour l'instant à la gestion de la crise, nous allons en tirer toutes les conséquences derrière, on gère d'abord la crise et après nous en tirerons les conséquences, le président a été clair, le ministre a été clair, nous prendrons, je dirais, les conséquences de cette crise et adapterons notre système pour l'avenir.
JOURNALISTE
Merci beaucoup Christelle DUBOS d'avoir été en direct avec nous, je rappelle que vous êtes secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Santé, Olivier VERAN, merci pour cette intervention.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 mars 2020