Texte intégral
- Je vous remercie de vous intéresser à ces petites entreprises, restaurateurs et hôteliers, à tout ce monde qui anime la vie dans nos provinces et qui est confronté à une crise sans précédent, que nous accompagnons depuis maintenant un mois et demi, au jour le jour, pour l'aider à passer ce cap difficile.
À destination de ces petites entreprises, nous avons créé un fonds de solidarité spécifique, qui a permis à neuf cent mille d'entre elles de recevoir mille cinq cents euros dans les premiers jours du mois d'avril. Elles peuvent désormais bénéficier de deux mille euros supplémentaires en adressant leur dossier aux régions. Grâce au vote du projet de loi de finances rectificative vendredi - dont je remercie votre assemblée, ayant siégé sur ses bancs jusque tard dans la nuit -, le montant de l'aide, augmenté encore de mille cinq cents euros, atteindra cinq mille euros, ce qui leur permettra de faire face aux charges qui pèsent sur leurs comptes, faute de chiffre d'affaires.
Ces entreprises pourront aussi bénéficier d'autres mesures adoptées vendredi, parmi lesquelles les avances remboursables. Elles pourront également profiter de la mobilisation des DIRECCTE - directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi -, que j'ai réunies hier encore, en présence de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat, sur les sujets du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration. Ce dernier travaille actuellement à l'élaboration d'un plan complémentaire auquel le président de la République prête une attention particulière. Un comité interministériel du tourisme doit, en outre, se tenir prochainement.
Des mesures liées au numérique sont également prévues et doivent permettre à ces entreprises de générer du chiffre d'affaires pendant cette période.
Enfin, nous préparons d'ores et déjà des mesures pour les accompagner en vue de leur réouverture. Nous n'en connaissons pas encore la date, mais sachez que nous travaillons main dans la main dans cette perspective.
- Je vous remercie pour cette question, qui, Monsieur le Député, nous permet de donner de la perspective au moment très difficile que nous traversons. Elle nous rappelle aussi qu'en dépit de cette crise nous n'avons pas perdu notre boussole, qui est la transition écologique et énergétique et l'amélioration de la compétitivité de nos entreprises et de notre économie par l'accompagnement de cette transition, ainsi que par le recours aux nouvelles technologies du numérique.
Il me semble que cette période de confinement montre à quel point, justement, le numérique nous a permis de bâtir une résilience. Car si nous sommes aujourd'hui capables de faire fonctionner l'école et encore beaucoup d'entreprises, c'est précisément parce que nous avions bâti une solide assise en matière numérique et investi considérablement dans ce domaine ces trois dernières années.
De quoi l'avenir sera-t-il fait ? Vous l'avez dit, le premier chapitre est évidemment de passer la crise, d'accompagner les entreprises, de trouver les justes mesures pour qu'elles puissent redémarrer. Il y a ensuite une deuxième phase, sur laquelle nous avons beaucoup travaillé au travers du pacte productif. Nous disposons donc de fondamentaux pour envisager la relocalisation d'industries en France : je pense ici à la santé, domaine pour lequel nous avons le bénéfice du rapport Biot, que nous avions lancé en novembre dernier, sur les pénuries de médicaments. Nous avons également le bénéfice du rapport Potier, relatif aux technologies clés que nous devons développer dans l'après-crise et qui pointe un certain nombre de marchés démontrant aujourd'hui toute leur actualité : je pense à la santé ainsi qu'à la transition énergétique. Et avec l'Europe, nous avons également la capacité de bâtir un véritable plan de relance ; c'est une victoire qu'a remportée la France lors de l'Eurogroupe. Ce plan de relance, très important, accompagnera ces différentes transitions.
- Monsieur le Député,
C'est un cri du coeur que je partage. Oui, les hôteliers, les restaurateurs et l'ensemble de nos sites extraordinaires - vous avez parlé du thermalisme, nous pourrions évoquer tous les sites de loisir, de la culture ou les musées - sont aujourd'hui durement touchés et nous ne savons pas exactement quand nous serons en capacité de les rouvrir. Je crois que tous ici partagent la nécessité de le faire dans de parfaites conditions sanitaires.
Je donnerai deux réponses très concrètes à vos questions. S'agissant des conditions de réouverture, je rappellerai d'abord que les hôtels peuvent continuer à travailler dans des conditions particulières : certains le font d'ailleurs déjà, souvent en rendant un service à la collectivité publique, en logeant des soignants ou des personnes en difficulté. Pour eux, nous avons évidemment travaillé sur les conditions sanitaires : le travail est assez largement avancé, étant donné qu'ils sont opérationnels ; il ne l'est encore qu'à petite échelle, certes, mais l'ouverture est possible.
En ce qui concerne les autres sites, comme les restaurants, nous avons d'ores et déjà lancé des travaux, que pilote Muriel Pénicaud. Cela ne veut pas dire que tout sera prêt le 11 mai, mais que nous avons logiquement anticipé cette date pour définir ce que signifierait une réouverture de restaurant, de camping, de musée ou de tout autre type de site et ainsi définir leurs conditions de travail, car lorsque vous réduisez singulièrement leurs capacités d'accueil vous pouvez remettre en cause leur modèle économique ; c'est l'un des enjeux sur lesquels nous travaillons.
Il y aura le deuxième chapitre, avec le plan spécifique dédié à l'hôtellerie, pour lequel Jean-Baptiste Lemoyne est très impliqué. Nous appelons également les Français à privilégier la France, lorsqu'ils en auront l'occasion, pour leur destination touristique. Sachez donc que nous sommes de tout coeur avec les hôteliers, les restaurateurs et l'ensemble du secteur du tourisme.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 avril 2020