Texte intégral
JEFF WITTENBERG
Bonjour à vous Olivier VERAN, merci d'être avec nous ce matin. On l'entendait dans le journal il y a un instant la France a passé un triste cap hier celui des 20 000 morts victimes du Covid -19 il y a des il y a certes des signes d'espoir le nombre global de personnes hospitalisées en réanimation diminue mais il y a encore des chiffres qui posent question, Monsieur VERAN, par exemple pour la seule journée d'hier, c'est ce que révélait votre directeur général de la Santé, 1465 nouveaux cas se sont présentés à l'hôpital. Alors on a envie de vous poser une question, pourquoi y a-t-il encore autant de nouveaux cas après 5 semaines de confinement, qui sont ces nouvelles personnes infectées ?
OLIVIER VERAN
Nous l'avons dit et répété, nous n'avons pas atteint un pic qui ensuite s'accompagne d'une décrue très importante du nombre de malades mais un plateau dont la durée est variable. On observe ce qui se passe chez les pays voisins d'ailleurs c'est à peu près le même mécanisme, pour ne pas dire sensiblement le même mécanisme, c'est-à-dire qu'une fois qu'on a atteint un plateau dans l'épidémie grâce au confinement qui a permis de décréter le pic, de réduire l'ampleur du pic épidémique, eh bien ensuite il y a un plateau qui s'accompagne une décroissance lente du nombre de cas et ensuite on l'espère d'une décroissance plus rapide. Parmi les indicateurs qu'on regarde au quotidien, les saturations de lits de réanimation, c'est un indicateur important d'abord parce que lorsque les réanimations sont pleines et on avait atteint plus de 7000 malades dans les réa françaises rien que pour le Covid, c'est là qu'on a le plus grand risque de mise en danger de la vie des gens. Là on est descendu en dessous des 6000 malades, mais on reste à un niveau qui est élevé au-dessus de 5000 malades dans les réa même si ce niveau continue de se réduire. On regarde aussi le nombre de, oui ?
JEFF WITTENBERG
Non je veux juste vous reprendre sur un point, vous parlez de plateau qui n'est donc pas un pic ça chacun l'a compris, mais si je peux me permettre c'est un petit peu abstrait, la question était qui sont ces nouveaux cas. Lorsque vous avez vu par exemple ces images dans cet avion d'AIR FRANCE que nous avons diffusé hier sur France 2, où l'on voit des gens qui ne se protègent pas, côte-à-côte dans des avions remplis, dans un avion rempli en l'occurrence, un Paris-Marseille, est-ce que ces personnes-là peuvent faire partie des nouveaux contaminés et qui viennent aujourd'hui à l'hôpital ?
OLIVIER VERAN
Tout ce qui n'est pas distanciation sociale, tout ce qui n'est pas dans le cadre du confinement, tout ce qui n'est pas dans le cadre de la limitation des contacts, tout ce qui n'est pas respect du geste barrière, tout cela constitue des facteurs de risque de contamination. Il suffit de regarder dans les villes à Paris ou ailleurs pour se rendre compte que par endroits, eh bien on peut voir des gens qui sont dans la rue et on peut parfaitement comprendre cette envie de sortir et plus les gens vont sortir et plus les gens vont avoir de l'interaction sociale directe, plus le risque de contamination sera élevé. Mais pour autant. Les Français respectent globalement massivement le confinement puisque le Premier ministre l'a dit lors de la conférence de presse que nous avons tenu dimanche ce qu'on appelle le facteur de reproduction du virus c'està-dire le risque de transmettre le virus à quelqu'un, il est tombé à 0,6 en France d'après ce que nous disent les épidémiologistes, ça veut dire qu'une personne en moyenne 9 a contaminé que 0,6 personnes, c'est-à-dire que l'épidémie doit décroître. Donc il faut regarder cela sur un temps long, c'est pas au quotidien, au jour le jour qu'on va tout d'un coup s'affoler ou tout d'un coup très rassuré, ce que je vous expliquais c'est que depuis le début nous disons il y aura une phase de plateau et ensuite une décroissance et il faut que le nombre de malades soit le plus bas possible au moment du confinement pour être capable de dépister chaque personne, de l'isoler, de la tester, etc, dans de bonnes conditions. Et on regarde ça avec beaucoup d'attention et les respects des règles de confinement que nous rappelons jour après jour ainsi que le respect des gestes barrières sont des mesures fondamentales dans la période.
JEFF WITTENBERG
Est-ce que parmi les personnes qui sont nouvellement infectées, il y a des gens qui travaillent, est-ce qu'il ne faudrait pas par exemple instituer en priorité des tests pour les gens qui, parce qu'on leur a demandé aussi, et parce que c'est nécessaire continuent à exercer leur activité professionnelle, Olivier VERAN ?
OLIVIER VERAN
Je le redis le test viral, les pays qui pratiquent des politiques de test viral comme la France, comme l'Allemagne et comme d'autres pays parfois plus loin géographiquement que la France, teste les gens lorsqu'ils ont des symptômes, les gens lorsqu'ils sont symptomatiques dont on pense qu'ils peuvent être malades. Tester quelqu'un au hasard dans la journée parce qu'il a envie de savoir, non seulement on est sûr de ne pas trouver, mais en plus on va perdre des moyens qui sont importants pour pouvoir dépister les personnes vraiment malades. Donc dépister des gens sous prétexte qu'ils vont travailler ou dépister des gens de façon systématique sous prétexte qu'ils prennent les transports, il faudrait le faire tous les jours, voire plusieurs fois par jour, c'est-à-dire ce qu'on appelle un aiguillon nasopharyngé, un test PCR, etc… Donc la politique de tests, je vous assure que la France ne s'illustre pas par une politique de tests qui serait différente de celle des autres. Nous avons…
JEFF WITTENBERG
…généraliser, vous avez cité l'Allemagne, pardon, excusez-moi, Olivier VERAN, en Allemagne on teste, on a vu par exemple ce qu'on appelle des tests de corona, des drive Corona et qui permettent à tous ceux qui pensent être infecté ou qui pensaient avoir été en contact avec des personnes qui le sont de pratiquer un test, c'est ce qu'on fait par exemple pour le HIV, Olivier VERAN ?
OLIVIER VERAN
Mais c'est ce que nous sommes en train de monter, nous allons dépister et d'ailleurs il y a déjà des drives qui peuvent exister çà et là, nous sommes en train de dépister massivement, de préparer aussi la politique de déconfinement de tests. La différence, c'est qu'en France, c'est vraiment important de comprendre, ce qu'on appelle le diagnostic syndrome, mais qui est un mot un peu barbare, c'est qu'en France toute personne, toute personne qui se présente avec les symptômes ou un facteur de risque de coronavirus est considérée comme malade. Le test ne guérit pas, le test ne dit pas qu'on va vous donner un médicament plutôt qu'un autre, le test ne change pas du tout la façon de procéder, le test est une confirmation de diagnostic quand on a un doute, en France on a fait le choix de considérer toutes personnes symptomatiques comme malade jusqu'à preuve du contraire. Et dans la période de confinement dès lors qu'on vous dit vous devez rester chez vous, on met en place des systèmes de quatorzaine, on met en place des surveillances, de la télésurveillance, il y a du suivi médical, on isole les personnes, dès lors que vous êtes dans cette stratégie-là, le test n'est que la confirmation biologique, pas certaine à 100 %, vous savez qu'il y a beaucoup de faux positifs, n'est que la confirmation biologique quand vous vous posez la question , c'est important de se poser la question et pendant le confinement à partir du 11 mai, toute personne devra avoir une réponse beaucoup plus précise biologiquement, mais aujourd'hui nous considérons en période d'épidémie que toute personne qui a les symptômes est malade jusqu'à preuve du contraire. On est fait l'inversion des raisonnements, c'est aussi pour ça que nous déclarons beaucoup de malades, c'est aussi pour cela que nous avons des réseaux qu'on appelle les réseaux sentinelles et c'est aussi pour cela qu'il très compliqué de comparer d'un certain nombre de chiffres d'un pays à l'autre. Alors j'ai annoncé dimanche la politique de tests pour notre pays à partir du 11 mai, j'ai dit que ce seront au minimum 500 000 tests réalisés par semaine, au minimum 500 000 tests par semaine réalisés. Cherchez des pays qui sont capables aujourd'hui dans les faits de réaliser 500 000 tests par semaine, vous verrez.
JEFF WITTENBERG
On en a encore un certain nombre de questions à vous poser, qu'en est-il du taux de guérison, a-t-il évolué depuis le début de l'épidémie. On enregistre toujours un nombre considérable de décès plus de 500 hier, est-ce qu'on a aujourd'hui plus de chances de survivre lorsqu'on est gravement atteint qu'au début de l'épidémie, en clair est-ce que les traitements ont progressé depuis 2 mois ?
OLIVIER VERAN
Alors les gens survivent au coronavirus lorsqu'ils font des formes asymptomatiques, peu symptomatique, c'est-à-dire l'immense majorité des cas, au moins 98 % d'entre eux et y compris lorsqu'ils font des formes sévères grâce au talent, au dévouement de nos soignants dans les hôpitaux mais aussi en médecine de ville et la surveillance étroite de tous les malades.
JEFF WITTENBERG
Mais est-ce que ça a progressé Olivier VERAN ?
OLIVIER VERAN
En termes de mortalité en France dans le monde, la mortalité liée aux formes très graves, c'est-à-dire les détresses respiratoires reste élevée mais le nombre de malades guéris lui évidemment augmente, puisque le nombre de malades guéris est proportionnel au nombre de nouveaux malades. Donc il est normal de voir la masse de patients français guéris du coronavirus augmenter, par contre nous n'avons pas à ce stade encore identifié un traitement capable un médicament qui serait capable de réduire la mortalité des patients, ni en France, ni dans le reste du monde.
JEFF WITTENBERG
Pourquoi l'ensemble des médecins ne peuvent-ils pas prescrire comme beaucoup le demandent librement de l'hydroxychloroquine s'ils estiment en leur âme et conscience que cela peut améliorer l'état de leurs patients, vous savez que beaucoup de médecins de ville aussi vous demandent cela, Monsieur VERAN ?
OLIVIER VERAN
Pour plusieurs raisons, d'abord il n'y a aucune recommandation, par compte il y a des recommandations inverses, c'est-à-dire que les autorités sanitaires nous demandent de ne pas le faire à cause des effets indésirables de ces médicaments, à cause de l'absence de preuves scientifiques étude après étude publiée sur l'usage de ces médicaments, mais ça n'empêche pas la recherche clinique de progresser, ça n'empêche pas les hôpitaux d'expérimenter, y compris en phase précoce, c'est-à-dire une fois que le diagnostic a été fait chez des malades, sans signe de gravité, de faire progresser la recherche, ce ne serait toujours pas responsable, je vous le redis la réponse n'a pas n'a pas évolué et à nouveau il y a pas un pays dans le monde dans lequel on peut distribuer librement à tous les patients qui le souhaitent, ce n'est pas vrai.
JEFF WITTENBERG
Donc aucun assouplissement de la prescription, les médecins disent qu'ils ont normalement la souveraineté, sauf pour ce cas précis, d'administrer les médicaments qu'ils veulent, ils ont la liberté de prescription.
OLIVIER VERAN
Ce n'est pas tout à fait vrai non plus, il y a ce qu'on appelle les autorisations de mise sur le marché d'un médicament, il y a des indications et la responsabilité du médecin prescripteur est engagée lorsqu'il fait une ordonnance et je vous je vous assure que j'entends bien la demande de certains médecins de pouvoir en prescrire comme ça hors cadre et j'entends aussi la demande très, très nombreuse à la fois des médecins de terrain et à la fois des autorités scientifiques qui disent il faut faire progresser la recherche, mais n'allez pas ouvrir comme ça la possibilité de donner des médicaments qui n'ont toujours pas fait preuve. on est quand même plusieurs semaines du début des protocoles cliniques qui n'ont à ce stade toujours pas fait preuve de leur efficacité y compris chez des malades en phase précoce, mais ça ne m'empêche pas de travailler, vraiment d'être un promoteur des études cliniques, d'être en contact quasi quotidien avec le professeur RAOULT avec qui nous parlons et d'ailleurs professeur RAOULT lui-même ne me demande pas, il ne me demande pas de permettre à tous médecins de prescrire en médecine de ville à n'importe quel malade ce traitement.
JEFF WITTENBERG
La question des masques, Olivier VERAN, elle reste toujours aussi douloureuse, pourquoi à ce jour les autorités françaises ne peuvent pas en distribuer à l'ensemble de la population ou au moins une partie de la population comme ça se passe par exemple en Espagne, au Portugal, en Pologne, pourquoi ce sont les collectivités locales ou les entreprises qui comblent ce manque. Qu'est ce qui fait que les masques n'arrivent pas aussi vite qu'il le devrait, on comprend toujours pas ?
OLIVIER VERAN
Vous posez une question qui n'est pas une question mais un jugement, donc je vais me permettre de vous répondre. Il y a 2 sortes de masques, il y a les masques soignants pour lesquels nous avons fait état d'une amélioration sensible de la distribution et de l'importation, 80 millions de masques par semaine, allez chercher un pays qui importe de Chine 80 millions de masques par semaine et vous me reposez la question sur les masques soignants.
JEFF WITTENBERG
Où sont-ils vous demandent beaucoup de gens, où sont-ils ces masques ?
OLIVIER VERAN
J'ai augmenté cette semaine de 5 millions la distribution des masques, nous avons un stock qui nous permet de tenir dans la durée, ce qui n'était pas forcément le cas il y a 3 semaines au cas où l'épidémie repartirait dans les hôpitaux et nous avons annoncé que nous allons commencer à équiper les malades, les personnes fragiles, les personnes vulnérables, au fur et à mesure que ces quantités de masques arrivent. Et à côté de ça il y a les masques grand public, la France est le pays qui a en premier créer des normes spécifiques pour des masques protecteurs, elle a mobilisé toute l'industrie textile, plus d'une centaine d'entreprises sont mobilisées sur notre territoire pour produire des masques grand public, lavable et réutilisable dont la distribution commencera bientôt et qui permettra de protéger…
JEFF WITTENBERG
Commencera bientôt parce qu'elle a déjà commencé dans d'autres pays, c'est ce que certains vous reprochent.
OLIVIER VERAN
Mais quels masques sont distribués, Samuel ETIENNE, dans les autres pays, le masque que je vous montre ici et je remercie d'ailleurs Agnès PANNIER-RUNACHER qui est secrétaire d'Etat à l'Economie et qui m'a montré à quoi vont ressembler ces masques, vous voyez ce sont des masques textiles de très bonne qualité, qui sont produits pour la plupart d'ailleurs en France, ce masque, ce masque il offre une capacité de filtration, celui que je tiens là de l'ordre de 90 %...
JEFF WITTENBERG
On va le voir. On le trouvera où et quand, monsieur VERAN ?
OLIVIER VERAN
Ça veut dire qu'il a quasiment la même filtration qu'un masque qui est destiné aux soignants, quasiment la même qualité de filtration. Ces masques-là, cherchez un pays qui est capable de produire en industrie textile, des masques filtrants de cette qualité-là, c'est-à-dire ce n'est pas des masques pour dire qu'on en pote un, ce sont des masques pour protéger, pour participer à la protection vraiment des gens. La distribution, moi je n'oppose pas Etat et collectivités, et je n'oppose pas Etat et entreprises. On a vocation dans notre pays, à nous appuyer sur toutes les bonnes volontés, sur toutes les capacités d'acquisition, d'achats, de production et de distribution, ce que nous ferons en lien avec les pharmacies, en lien avec la grande distribution, en lien avec les transports en commun, en lien avec les entreprises, et bien sûr avec les collectivités. Et moi quand j'ai un élu local qui m'appelle et qui me dit : j'ai réussi à me procurer tant de milliers masques, que je distribuerai bientôt à la population. La seule question que je lui pose c'est : est-ce que ces masques correspondent aux critères que nous avons fixés ? C'est-à-dire, est-ce que ce sont des marques qui filtrent et qui seront efficaces ? Si oui c'est super, merci, vous allez participer à l'effort national de protection des habitants. Si en revanche ce sont des masques qui ne répondent pas à ces critères, mais qui ont été faits avec la meilleure bonne volonté du monde, et qui ne sont pas complètement contre le virus, je leur dis…
JEFF WITTENBERG
Si on vous comprend bien, il vaut mieux attendre un peu plus tard de bons masques, que tout de suite des masques qui ne seraient pas suffisamment protecteurs. C'est ce que vous nous dites ce matin.
OLIVIER VERAN
Le rôle du masque c'est de pouvoir participer à la protection, et participer à la protection, sans être trop technique, c'est être capable de filtrer des petites gouttelettes de salive qui peuvent faire de l'ordre de 1 à 3 microns, c'est-à-dire un millième…
JEFF WITTENBERG
Encore un peu de patience, vous demandez donc encore un peu de patience aux Français, monsieur VERAN.
OLIVIER VERAN
… de millimètre, sinon ça ne sert à rien.
JEFF WITTENBERG
Alors, il y a, vous dites régulièrement et monsieur SALOMON, le Professeur SALOMON le dit également, il y a des choses qu'on sait et il y a des choses qu'on ne sait pas. Est-ce que la capacité des enfants à transmettre le virus, fait partie de ces choses-là ? On disait au début de l'épidémie que les enfants étaient rarement touchés par la maladie dans sa forme active, mais qu'en revanche ils étaient de grands vecteurs du virus, le président MACRON l'avait lui-même dit pour justifier la fermeture des écoles, or aujourd'hui on semble plutôt dire l'inverse. Qu'en est-il Olivier VERAN, et surtout est-ce que cela doit rassurer dans la perspective de la réouverture des écoles le 11 mai ?
OLIVIER VERAN
Les études sont en cours de stabilisation, je dirais, ce n'est pas le politique, c'est les scientifiques mondiaux. Ce que l'on tend à penser, c'est que les enfants, plus ils sont petits, notamment les moins de 10 ans, plus le risque de transmission serait au fond faible. Et lorsque les enfants grandissent, deviennent des adolescents et ensuite des jeunes adultes, le risque de transmission pourrait augmenter. Je mets à chaque fois du conditionnel, non pas parce que j'ai envie de cacher une information, ou non pas parce que nous ne serions pas compétent pour pouvoir vous répondre, je mets le conditionnel parce que, vous l'avez dit vous-même, l'évolution des connaissances scientifiques sur ce virus, et constante, elle est constante, et donc les mêmes scientifiques qui nous disaient : attention, il est très probable que les enfants soient des forts transmetteurs du virus, nous disent aujourd'hui : attention, il est possible que les enfants ne soient pas si transmetteur que cela. On ne fait pas une politique…
JEFF WITTENBERG
Donc c'est plutôt rassurant lorsqu'on va rouvrir les écoles, si c'est le cas ?
OLIVIER VERAN
Ce serait bien sûr une bonne nouvelle pour tout le monde, mais on ne fait pas une politique publique avec des si, on ne fait pas une politique publique avec des si, ou alors s'il reste des si quand on mène une politique publique, on se donne les moyens d'anticiper toutes les situations possibles, ce que nous faisons. Et nous travaillons avec Jean-Michel BLANQUER, le ministre de l'Education nationale, sous l'égide du Premier ministre, je peux vous le dire, d'arrache-pied pour préparer les conditions d'une bonne réouverture des écoles.
JEFF WITTENBERG
La date du 11 mai elle est gravée dans le marbre, Olivier VERAN, est-ce qu'elle pourra changer ? Christophe CASTANER disait lui-même que ce n'était qu'un objectif, si ce plateau dont vous parliez au début de l'interview, reste toujours aussi élevé, s'il y a toujours autant de contaminations et de décès, on sera de toute façon le 11 mai en début de déconfinement ?
OLIVIER VERAN
Le président de la République lui-même l'a dit, il a dit : le 11 mai il faudra que les conditions puissent être réunies, qui nous permettront d'aborder progressivement un déconfinement dans notre pays. Encore une fois, l'humilité… Enfin, j'aimerais pouvoir vous dire : tel jour les choses vont se passer de cette manière-là, on sera à ce stade à tant de malades dans notre pays, on dispose de ça ça ça et ça, et les choses iront dans ce sens. Ce ne serait pas correct de ma part. Regardez un certain nombre de pays asiatiques, qui avaient dit : l'épidémie est derrière nous. Regardez Singapour avec l'explosion du nombre de cas, Singapour qui est un pays que je n'incrimine absolument pas, qui est un pays formidable, mais dont on parlait encore il y a quelques semaines en disant : vous avez vu, ils ont réussi à contenir. L'augmentation du nombre de cas les inquiète énormément. Pareil, idem au Japon ou encore dans d'autres pays. Ce que nous disons, c'est que nous préparons tous les moyens pour pouvoir dépister, isoler, protéger, soigner, soigner à l'échelle des individus et à l'échelle de la population, tout en permettant aux Français de retrouver le plus possible une façon de vivre socialement, économiquement, démocratiquement, dans des conditions extrêmement complexes, que chacun est capable d'appréhender, et qui sont liés aux données que nous renvoient les scientifiques.
JEFF WITTENBERG
Merci beaucoup pour ces réponses. Très bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 avril 2020