Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Jean-Baptiste DJEBBARI bonjour, secrétaire d'État aux Transports. Bonjour.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Bonjour Monsieur BOURDIN !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Nous allons entrer dans le concret avec vous, plan de déconfinement présenté la semaine prochaine, pas encore tout à fait détaillé si j'ai bien compris. Mardi prochain, Jean CASTEX nous en dira un petit peu plus ; c'est cela ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Absolument oui, nous travaillons encore tout ce week-end pour affiner les différentes hypothèses que nous travaillons actuellement, non seulement sur les éléments de protection sanitaire – on aura, j'imagine, l'occasion d'y revenir – pour voir comment voilà, continuer à avoir recours au télétravail pour lisser ce qu'on appelle maintenant les heures de pointe pour essayer de diminuer l'engorgement dans les transports en commun, bref tous les sujets que j'imagine nous allons aborder ce matin avec vous.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, voilà une première info, lisser les heures de pointe, c'est à ça, c'est-ce que vous êtes en train de travailler bon, on va en parler. Le déconfinement se fera progressivement par territoire, si j'ai bien compris et non pas par région, on est bien d'accord, j'ai écouté le président de la République mais je voudrais en savoir un petit peu plus. Les mesures seront donc nationales mais adaptées selon les spécificités locales, c'est bien cela ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
En fait depuis quelques jours, nous échangeons de façon très continue avec notamment les présidents de région qui, comme vous le savez, sont en charge ou en tout cas ont la compétence transports dans les territoires et ils nous ont demandé d'avoir une base nationale très claire, que l'État édicte la doctrine sanitaire nationale et puis après ,ils nous ont dit qu'effectivement ils avaient, au gré ou au sein des régions des besoins différenciés et on peut assez facilement comprendre que les besoins en Ile-de-France, par exemple aux heures de pointe sur la ligne 13 du métro, ne sont pas tout à fait les besoins qu'a Limoges à 14h dans ses bus intra-urbains. Donc vous voyez, nous essayons à la fois d'être très clairs sur la doctrine sanitaire en étudiant toutes les hypothèses en lien avec les autorités scientifiques et puis de s'adapter à la réalité du terrain parce qu'à la fin, c'est quand même un exercice d'intelligence collective que nous sommes en train de réaliser et l'effort collectif et la réussite du déconfinement le 11 passe très certainement par le fait d'arriver ensemble à produire le plan adapté aux besoins de transport du 11.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui mais Jean-Baptiste DJEBBARI, est-ce que ça veut dire que dans certains territoires on déconfinera le 11 et que dans d'autres territoires, on pourrait déconfiner une semaine plus tard par exemple ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Non là, ce que nous travaillons actuellement, c'est de prendre à compter du 11, au gré, comme vous savez, de la réouverture d'un certain nombre d'activités partout dans le territoire, de certains commerces, de certains établissements scolaires, il y aura de toute façon une demande de transport qui va nécessairement augmenter pour accompagner ces nouvelles activités. Donc ce que nous travaillons avec notamment les régions, les élus, avec les autorités qui organisent les transports, ce qui nous travaillons, c'est avoir région par région la bonne offre qui accompagne la réouverture concrète d'un certain nombre d'activités sur le terrain ; il n'y aura peut-être pas effectivement partout les mêmes besoins mais le but, en tout cas mon rôle à moi, il est relativement simple finalement, c'est d'accompagner l'offre de transport pour répondre aux besoins réels à compter du 11 mai.
JEAN-JACQUES BOURDIN
J'ai compris, je vais entrer sur l'offre de transports, Jean-Baptiste DJEBBARI mais ça veut dire qu'à partir du 11 mai, les Français pourront se déplacer sans problème d'une région à une autre sur tout le territoire ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
J'ai entendu ce débat-là, je ne sais pas si les Français, s'il y aura des restrictions de déplacement entre les régions mais je sais que nous savons réguler ce genre de phénomène simplement en posant sur les trains ou les trajets longue distance des réservations obligatoires, nous l'avons fait du reste. Rappelez-vous quelques jours après le confinement, nous avions eu ces phénomènes d'exode et pour pallier ce phénomène d'exode, le week-end d'après, nous avions à la fois réduit l'offre de TGV et nous avions bloqué la capacité de réservations à 50% du remplissage du train ; donc je ne sais pas si nous aurons besoin d'aller vers ce type de restriction mais je vous dis que l'État, la SNCF – et j'en ai parlé avec Jean-Pierre FARANDOU encore hier – est en mesure de réguler l'offre, à la fois l'offre sur les trains et le remplissage des trains au moyen de la réservation obligatoire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Justement et à partir du 11, le 11 mai, quel sera le pourcentage des trains qui circuleront, les trains ? Je commence avec les trains.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors … vous parlez de la région Ile-de-France parce que c'est évidemment une région extrêmement dense en transports, nous avons aujourd'hui 30% des trams et des métros et des bus qui circulent pour 4% des voyageurs. J'ai demandé à la patronne de la RATP, Catherine GUILLOUARD, de faire sa meilleure offre et nous sommes en mesure de viser 70% de l'offre. Il y aura très probablement moins de gens dans les transports le 11 parce que toutes les activités ne vont pas reprendre mais nous visons d'abord d'avoir une bonne offre, une bonne offre en Ile-de-France où vous savez qu'il y a 12 millions de voyages par jour. Et puis sur les trajets en région, nous adapterons là l'offre en fonction des demandes des présidents de région qui, comme vous le savez, organisent la mobilité ; c'est vraiment de la dentelle que nous allons faire dans les territoires s'agissant de l'offre de transport à partir du 11.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les TGV à partir du 11, quel sera le rythme des TGV dans toute la France ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors aujourd'hui nous avons, aujourd'hui nous avons 6% des TGV qui circulent, c'est donc un niveau un niveau très faible. Là encore, nous regardons, nous regardons les réservations qui sont faites sur le site de la SNCF notamment, aujourd'hui nous avions très peu de réservations, nous avons une demande de réservation pour la semaine du 4 au 11 qui commence à augmenter et qui augmente également pour la semaine suivante du 11. Donc nous allons voir comment là encore organiser, organiser la bonne offre. Vous savez qu'un certain nombre de Franciliens sont partis, comme nous le disions précédemment, juste avant le confinement, ils vont, pour certains, devoir rentrer pour que leurs enfants aillent à l'école ou pour simplement reprendre physiquement le travail et donc nous voulons aussi organiser ces retours mais je ne porte pas de jugement sur ceux qui sont partis. En tout cas, mon travail à moi, c'est d'organiser les retours de la façon la plus fluide possible et c'est aussi un détail mais un détail important que nous avons à régler avec Jean-Pierre FARANDOU.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui mais à partir du 11, soyons plus précis. Soyons plus précis encore, Jean-Baptiste DJEBBARI, à partir du 11 combien, quel sera le pourcentage de TGV à peu près, 30, 40, 50% de TGV qui circuleront ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors nous sommes en capacité de monter assez rapidement vers 50% de TGV, en capacité de ; après, il faudra regarder en fonction de la doctrine sanitaire qui est retenue, en fonction du besoin des régions ce que nous faisons mais nous savons effectivement produire à peu près partout sur le territoire une offre de trains, de TGV,de bus, de métro de 50% et plus pour répondre précisément à votre question.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, les masques seront-ils obligatoires dans tous les transports communs, transports en commun en France ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
D'abord, je le disais précédemment, j'ai demandé aux opérateurs de transports d'avoir l'offre la plus importante possible parce qu'évidemment, plus on a d'offres, moins on a des personnes dans les mêmes rames au même moment et c'est donc important d'avoir beaucoup d'offres et les opérateurs s'y sont engagés. Ensuite, j'écoutais ce matin chez vous sur RMC, Patrick JEANTET, le patron de KEOLIS dire très justement qu'il était difficile notamment dans les réseaux où on a beaucoup de monde d'avoir à la fois des gens qui respectent la distance d'un mètre, qui portent des masques et d'avoir beaucoup de gens au même moment dans les transports. Donc il y a ce sujet du masque, nous avons différentes hypothèses que nous travaillons, nous regardons si nous devons le rendre obligatoire partout et tout le temps dans le territoire ou simplement …
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vous arrête, je vous arrête, Jean-Baptiste DJEBBARI, aujourd'hui vous ne me dites pas "le masque sera obligatoire dans tous les transports en commun en France" ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
J'allais détailler ce point précisément.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, allez-y !
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
J'ai dit que nous avons différentes hypothèses, nous regardons si nous devons rendre le masque obligatoire partout et tout le temps dans le territoire ; nous regardons si nous devons le rendre obligatoire simplement aux heures de pointe et partout dans le territoire ou si nous devons très fortement le recommander. Je le dis encore : ce n'est pas tout à fait la même chose d'être à 7h30 dans la ligne 13 du métro à Paris que l'être à 14h dans un bus à Limoges. Et ce sont les présidents de région, les élus qui nous le disent !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Si j'ai bien compris dans les zones à forte population, les grandes villes, les grandes agglomérations, là, le masque sera obligatoire, Jean-Baptiste DJEBBARI ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui, il est très probable que, effectivement dans les zones, dans les espaces étroits avec des très fortes fréquentations de trafic et je crois d'ailleurs que certains, que le président de la République comme le Premier ministre ont eu des mots en ce sens, il est très probable qu'effectivement dans ces circonstances-là, le masque soit obligatoire mais je le dis encore : ce sont des hypothèses que nous travaillons et que les décisions, les arbitrages sur ce sujet précis du masque qui n'est pas tout le sujet qui évidemment vient en complément de l'ensemble des mesures que nous allons prendre dans les transports sera tranché dans les tout prochains jours.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Masque obligatoire, sanctions prévues pour celles et ceux qui ne porteront pas de masque ? C'est ce que demandait Patrick JEANTET tout à l'heure.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Il est évident que si le masque devait être obligatoire dans tout ou partie du territoire ou pour certains types de transport, il y aurait contrôle et éventuellement sanctions le cas échéant. Nous avons la possibilité de réaliser des contrôles par les forces de sécurité intérieure et vous savez, par exemple et notamment que, au sein de la SNCF et de la RATP, il y a des services de sûreté. Et nous avons la capacité en droit de leur donner la possibilité de réaliser ces contrôles et ces sanctions. Donc ce sont des hypothèses là aussi que nous travaillons très précisément ces jours-ci.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, vous me parliez de la volonté de lisser au jour aussi le trafic des voyageurs pour ne pas pousser tous les voyageurs au même moment dans les transports en commun, est-ce que – ça a été dit aussi – est-ce que l'employeur devra fournir une attestation pour emprunter un transport en commun ? Je parle des zones encore une fois, je ne parle pas des zones rurales, je parle des zones à forte population ? Est-ce que là nous devrons fournir une attestation pour prendre les transports en commun ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors, je réponds sur la première question. Vous avez raison de dire qu'un des objectifs importants du 11 mai et des premiers jours de la reprise progressive du trafic, c'est bien d'avoir moins de gens aux heures de pointe, donc de désengorger les heures de pointe. Ça se fait essentiellement de deux façons : en ayant recours au télétravail, en continuant le télétravail tant que cela est possible ; et effectivement en lissant les heures de pointe, ce qui consiste pour les entreprises à organiser les heures d'arrivée et de départ de l'entreprise sur des créneaux horaires, par exemple entre 7 heures et 8 heures, entre 8 heures et 9 heures, entre 9 heures et 10 heures. Ça s'est fait dans d'autres pays étrangers avec succès, ça c'est déjà fait déjà fait d'ailleurs en France notamment à Rennes en décalant les horaires d'entrée à l'université et c'est effectivement un objectif important. Après les modalités concrètes pour les entreprises, nous les travaillons très précisément actuellement avec Muriel PENICAUD de savoir, et d'ailleurs Christophe CASTANER qui en parlait hier à votre micro, pour savoir effectivement s'il y a attestation ou non …
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous n'excluez pas une attestation, l'obligation d'une attestation ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Moi je vous dis, Monsieur BOURDIN, il faut que ça marche…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais est-ce que vous voulez ou pas ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Donc je ne sais pas si l'attestation c'est la meilleure façon que ça marche… non, non, je n'exclue rien, d'abord ce n'est pas ma compétence ministérielle, c'est plutôt celle de Christophe CASTANER et de Muriel PENICAUD, mais moi ce que je veux, comme d'ailleurs l'ensemble du gouvernement et l'ensemble des Français, c'est que ça marche. Donc nous mettrons en place le meilleur dispositif pour qu'on arrive à lisser ces heures de pointe et que le dispositif retenu soit suffisamment facile d'usage, mais qu'il soit surtout efficace, parce que notre priorité actuelle c'est évidemment la protection sanitaire de tous les Français.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, question précise, réponse courte si c'est possible, Jean-Baptiste DJEBBARI. Accès aux grandes gares filtré ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Très probablement. Vous parliez tout à l'heure de contrôles et de sanctions, nous l'avons fait quasiment tous les week-ends depuis le début du confinement, il y aura évidemment des contrôles, de manière à ce que les gestes barrières soient bien respectés, on pourra utiliser des marquages au sol, on pourra, on a quantité de mesures qu'on a demandées aux opérateurs de mettre en oeuvre, et évidemment les contrôles font partie de ces mesures, pour réguler, pour ordonner les flux de trafic, et ça me paraît tout à fait, effectivement, essentiel de le mettre en oeuvre.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Interdiction de vendre des titres de transport à bord des trains, des bus ou autres, ça aussi ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
C'est déjà en cours, vous savez que nous avons pris un décret il y a maintenant quelques semaines, pour effectivement protéger notamment les opérateurs de transports, et parmi effectivement ces éléments de protection, il y avait tous les sujets de désinfection et de nettoyage, et il y a déjà un grand effort qui a été fait, et j'ai demandé aux opérateurs d'intensifier encore l'effort pour que les opérateurs français se mettent aux meilleurs standards mondiaux des opérations de nettoyage et de désinfection, et effectivement nous avons interdit la vente à bord, de manière à limiter les contacts, notamment entre les contrôleurs et les passagers, ou entre les chauffeurs de bus et les passagers.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et ce sera prolongé après le 11 mai ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Il est très probable que sur cette mesure, effectivement, nous prolongions de manière à, pendant toute la remontée progressive du trafic, de limiter les contacts humains entre les opérateurs et les usagers, ça me paraît être une mesure de bon sens effectivement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le transport scolaire, 4 millions d'élèves transportés chaque jour, là dans les bus scolaires, qu'est-ce que vous allez faire, masque obligatoire, comment allez-vous faire ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Vous avez raison, c'est un vrai sujet, nous avons 1 élève sur 3 qui chaque jour emprunte les transports scolaires, alors vous savez que les transports scolaires sont organisés par les collectivités, c'était le cas avant et ça sera évidemment le cas pendant cette reprise progressive, et là, encore une fois, c'est peut-être le sujet sur lequel les échanges avec les élus est le plus intense, parce qu'il n'y a pas une classe dont la configuration est la même, pas une organisation qui se ressemble, et là nous devons travailler, quasiment école par école, en fonction de la doctrine qui sera édictée pour reprendre l'école, nous devons travailler avec les élus, ce que nous faisons actuellement. Mais je crois que là encore, et vous l'avez dit à plusieurs reprises, y compris ce matin, ce sont vraiment des sujets sur lesquels l'effort collectif et l'intelligence collective sont tout à fait nécessaires, il y aura effectivement ce sujet du transport scolaire, nous travaillons très bien. On voit bien que ce n'est pas tout à fait pareil de raisonner en demi-classes, ou en demi-journées, donc de mon point de vue transport, j'ai soumis à mes collègues, notamment à Jean-Michel BLANQUER, quelles étaient les solutions pratiques, en tous cas les solutions les plus praticables d'un point de vue transport, encore une fois nous avons beaucoup de réunions de travail, ce week-end, sur ces sujets, école, économie et transports, et nous arriverons à trouver, en lien avec les territoires, les bonnes mesures.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les avions, 1 siège sur 2 occupé seulement, impossible dit la présidente d'AIR FRANCE, disent toutes les compagnies aériennes, d'ailleurs aujourd'hui 2 % du trafic, on est bien d'accord, le 11 mai quel trafic intérieur, Jean-Baptiste DJEBBARI ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors aujourd'hui effectivement 2 % du trafic, c'est une dizaine de vols pour AIR FRANCE là où elle en fait habituellement plus de 1000, donc vous voyez à quel point le trafic s'est réduit. Nous travaillons avec AIR FRANCE actuellement, et les autres compagnies aériennes, et avec les pays voisins, et c'est important, parce que vous comprenez bien que si nous posons un cadre de mesures et que ce cadre n'est pas harmonisé avec les Italiens, les Allemands, les Espagnols ou les Américains, nous n'arriverons pas à organiser de façon satisfaisante la reprise du trafic aérien. Les avions ont une particularité c'est que, c'est un environnement déjà très contrôlé sur le plan sanitaire, d'abord l'air est renouvelé dans la cabine toutes les 3 minutes, et vous avez par ailleurs des filtres qui sont ceux que nous utilisons dans les blocs opératoires, donc l'avion est un environnement contrôlé, la question du port du masque obligatoire se pose, et c'est ce que font beaucoup de pays étrangers, et vous avez raison de rappeler qu'il y a aussi une dimension économique à tout ça…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le masque sera obligatoire, Jean-Baptiste DJEBBARI, pour prendre l'avion ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
C'est un des éléments, évidemment, que nous travaillons, je dis que l'ensemble des pays voisins le font et que c'est une demande…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais oui ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Il est très probable, effectivement, que nous sommes là dans le cas d'un endroit confiné, et je crois que sur ces sujets-là, effectivement, il est très probable que le masque soit obligatoire. Mais je le dis, parce que c'est important, il y a tout le trajet en amont dans l'aéroport, et j'ai demandé un énorme travail, notamment à ADP, de mettre à disposition du gel hydro-alcoolique, d'organiser les salles d'attente, bref de faire en sorte que l'ensemble du trajet soit fluide et présente un très haut niveau de protection sanitaire, notamment pour la reprise du trafic, parce que le maître mot, pour les transports en commun, c'est bien la restauration de la confiance.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, Jean-Baptiste DJEBBARI, est-ce qu'Orly ouvrira le 11 mai ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Il est peu probable qu'Orly ouvre le 11 mai, vous l'avez dit, nous avons 2% du trafic, aujourd'hui le trafic est centralisé à Roissy-Charles de Gaulle, tant d'ailleurs pour les vols fret que pour les vols passagers, à mesure que le trafic va reprendre, notamment l'activité de TRANSAVIA et quelques autres, nous verrons quand rouvrir Orly, ce sera évidemment concerté avec les compagnies aériennes, mais aujourd'hui nous n'envisageons pas le 11 mai qu'il y ait un trafic d'un tel niveau qui nécessite de rouvrir Orly, mais nous suivons évidemment cette situation au jour le jour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, encore trois questions précises. Le transport routier, je sais que le gouvernement a fait un effort pour les entreprises de transport, est-ce que vous allez accentuer cet effort ? Je crois que c'était 390 millions d'euros, me semble-t-il, je ne sais pas si je me trompe sur le chiffre, mais….
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Non, non, c'est absolument juste. D'abord, très concrètement, pour les transporteurs routiers, nous avons oeuvré, c'est ce ministère des Transports qui a oeuvré, pour rouvrir les aires de services, les sanitaires, les douches, les points de restauration chaude…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Là c'est bien.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Parce que vous savez que ça a été compliqué… là c'est bien sur le réseau concédé, c'est bien sur le réseau État, donc c'est satisfaisant, ce n'est pas parfait, mais c'est satisfaisant. Ensuite, vous avez raison de dire que ces entreprises ont connu des difficultés majeures, c'est 70 % du transport routier qui est aujourd'hui diminué par rapport à son activité habituelle, donc avec Gérald DARMANIN nous avons rencontré les fédérations la semaine dernière, et effectivement, au travers de mesures fiscales, de remboursement accéléré de différentes taxes, nous avons accentué l'effort de soutien en trésorerie à hauteur de 390 millions d'euros, et nous seront évidemment très attentifs à ce que….
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous allez faire plus ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
En tout cas pour l'instant ce sont les mesures qui sont posées sur la table, il y a des évaluations, des missions qui sont en cours, notamment sur les cartes de carburant, vous savez pour bénéficier du taux réduit directement à l'achat, c'est une mission que nous travaillons avec Gérald DARMANIN, nous nous sommes engagés à revenir très vite, et nous aurons une réunion dans les 3 semaines avec les fédérations routières sur ce sujet, nous voulons vraiment donné à la fois de l'aisance dans les opérations, et de la stabilité sur le plan, notamment fiscal. C'est un transport qui a été extraordinairement présent, le transport routier, comme la chaîne logistique, comme du reste les cheminots, les dockers, qui a été extraordinairement présent, et qui a permis à notre chaîne logistique, c'est-à-dire à nos supermarchés, à notre chaîne agroalimentaire, de tenir, et je voulais profiter de l'occasion d'être à votre antenne pour les remercier encore pour tout le travail qu'ils ont fait.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous demandez la gratuité sur les autoroutes pour tous les transports sanitaires ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors d'abord il y a eu, il y a une initiative qui est prise par les autoroutiers, pour effectivement rembourser l'ensemble des personnels soignants sur une base de justificatifs, et donc cette initiative est en cours, de solidarité, et puis vous savez par ailleurs qu'il y a eu de très grande opérations de solidarité, je pense notamment aux taxis, auprès de l'ensemble des territoires français, mais notamment des hôpitaux parisiens, je pense au TGV sanitaire, vous savez que les Espagnols, devant le succès du TGV sanitaire, nous ont demandé de les aider à le mettre en oeuvre, il y a eu aussi les lignes de la RATP, 20 lignes de bus dédiées aux soignants, et donc le monde des transports a réellement répondu présent auprès du personnel soignant, par le biais de ces actions de solidarité, et j'en suis personnellement très fier.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, gratuité, vous ne m'avez pas répondu, gratuité sur les autoroutes pour tous les transports sanitaires ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
J'ai répondu, par le biais des remboursements sur justificatifs.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gratuité alors, pour tous les transports sanitaires, on est d'accord.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
J'ai répondu très précisément.
JEAN-JACQUES BOURDIN
J'ai une dernière question, Jean-Baptiste DJEBBARI. Il est possible de connaître les flux de déplacements des Français, comment ? Les billets, les Pass Navigo par exemple, à quoi pourrait servir l'application Stop-Covid, franchement ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors, d'abord vous avez raison de dire qu'il est possible de savoir beaucoup de choses de façon anonyme sur les déplacements des Français au travers du compostage des billets, ça a été fait à Rennes il y a quelques années, c'était KEOLIS d'ailleurs qui l'avait fait, ils avaient observé effectivement les flux de trafic, de façon anonyme, pour s'apercevoir qu'en décalant de 15 minutes l'entrée des cours à l'université, on arrivait à désengorger les heures de pointe, donc effectivement il y a des applications qui gèrent les flux de transport, qui en tout cas étudient et exploitent les données, et qui sont des applications précieuses, qui visent effectivement à rendre des services utiles à la population, ces applications elles sont tout à fait…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors pourquoi mettre en place Stop-Covid ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Stop-Covid n'a rien à voir avec cela si je puis dire, puisque c'est une application qui vise à tracer les contacts que vous rencontrez pour savoir si savoir si vous êtes possiblement contaminé ou pas, et donc remonter les chaînes de contacts.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous croyez que ça sera prêt, franchement ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Ce que je sais, pour avoir échangé avec mes homologues, notamment singapourien, hongkongais, ou encore sud-coréen et chinois, c'est que ce type d'application marche, quand elle est mise en oeuvre, après nous sommes dans un calendrier très contraint, et puis vous savez que sur le plan des valeurs, l'engagement du gouvernement est extrêmement clair, nous respectons parfaitement les libertés individuelles, et vous savez qu'il y aura un débat au Parlement sur ces sujets, sur cette application en particulier, donc je laisserai sur les sujets pratiques et, on va dire le sujet plus philosophique, la représentation nationale s'exprimer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Jean-Baptiste DJEBBARI, secrétaire d'État aux Transports, notre invité ce matin sur RMC et BFM TV.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 avril 2020