Interview de Mme Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques, à France Inter le 20 juillet 2020, sur la fonction publique.

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Média : France Inter

Texte intégral

HELENE ROUSSEL
Amélie de MONTCHALIN, bonjour.

AMELIE DE MONTCHALIN
Bonjour, merci d'être avec nous ce matin. Question d'abord à l'ancienne secrétaire d'Etat aux affaires européennes que vous êtes : comment on sort de l'impasse pour convaincre les pays frugaux, pour ne pas dire radins, à signer le plan de relance ? Les 27 n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord après 3 jours et même 3 nuits de négociations, ils doivent se retrouver tout à l'heure vers 16h00.

HELENE ROUSSEL
Vous savez, il y a 3 mois il n'y avait même pas le plan de relance du tout. Il y a encore 3 mois, l'idée même qu'on ait un sommet pour réfléchir à comment ensemble, de manière solidaire, on fait face à cette crise qui va être économique et qui malheureusement peut être une crise sociale majeure, ça n'existait pas. Donc il y a eu énormément de chemin de fait, le président, la chancelière, vous savez, le 18 mai dernier ont présenté une grande initiative, ensemble, tout le week-end, toutes les nuits, des derniers jours et nuits, ont travaillé ensemble, justement à rappeler l'objectif de ce qu'on est en train de faire. Et il faut bien rappeler aux Français pourquoi on fait ça. On ne fait pas ça pour se donner bonne conscience, on fait ça parce qu'on est totalement convaincu, qu'aucun pays ne peut redémarrer si ses voisins ne redémarrent pas, parce que nos économies sont extrêmement liées. Les entreprises françaises ont des fournisseurs, ont des clients partout en Europe, et donc la France ne redémarrera pas, si l'Italie ne redémarre pas, si l'Espagne ne redémarre pas, si la Slovaquie, si la Pologne, bref si l'Union européenne, dans son ensemble, ne redémarre pas. Donc la bataille qui est en cours, c'est une bataille pour rappeler pourquoi on fait ça. Il y a des arguments de fond, il y a eu je crois cette nuit des discussions très dures, je comprends également que ce matin les esprits se sont un peu calmés, et que cet après-midi les choses reprennent, et qu'on a la piste d'un accord. Mais rappelons-nous, il y a 3 mois, l'idée même qu'un sommet se tienne sur ce sujet, n'était même pas réaliste.

HELENE ROUSSEL
Solidarité financière, européenne, totalement inédite. La France devait quand même toucher 40 milliards d'euros avec ce plan de relance, est-ce que si ce plan n'est pas signé, ça pourrait impacter notre plan de relance nationale à 100 milliards ?

AMELIE DE MONTCHALIN
C'est pour ça que le président se bat, c'est pour ça que la chancelière se bat. Il y aura un plan de relance. Aujourd'hui la bataille n'était pas sur : est-ce qu'il y aura un plan de relance ? La bataille elle est sur comment, avec quel montant, pour financer quoi ? Mais je peux vous dire qu'effectivement, tous les pays ont besoin de l'argent, pas juste pour l'argent, mais pour la coordination que ça va créer entre nous, pour qu'on ne crée pas des ... de relance, de par delà les frontières, qui soient concurrents

HELENE ROUSSEL
C'est la survie de la zone euro qui se joue ?

AMELIE DE MONTCHALIN
C'est la survie de ce qu'on appelle le marché intérieur. C'est le fait que nos économies, notre richesse collective, elle est née de cette interdépendance, et soit ça devient une fragilité, dans ce cas-là c'est très grave, soit on en fait une force, et c'est pour ça que les discussions en cours, eh bien avanceront dans les prochaines heures, j'espère, et en tout cas on a des signaux qui montrent que si on continue, c'est parce qu'on a l'espoir de pouvoir conclure positivement.

HELENE ROUSSEL
Evidemment, on suivra ça avec attention sur France Inter. Amélie de MONTCHALIN, vous êtes aujourd'hui la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, on voit bien ce que c'est que la Fonction publique, on va y revenir, la transformation beaucoup moins. Concrètement, qu'est-ce que vous allez faire, qu'est-ce que vous nous annoncez ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Alors, le président et le Premier ministre m'ont confié une mission, qui répond exactement au moment que nous vivons. Nous vivons, on le voit, une crise. On a à reconstruire notre pays. On a surtout à être efficace. Il y a, au coeur de notre pays, une immense défiance. Une défiance face à ce qu'on appelle l'impuissance publique. La différence entre les discours à Paris, les lois qu'on vote et ce que les Français vivent, chacun d'entre eux, là où ils sont, des services publics, de ce qu'on leur rend comme solution, des résultats qu'on leur apporte. Et donc la clé de ma mission, c'est de s'assurer contre ce qu'on dit ici à Paris, et ce que chacun vit, là où il est, qui que ce soit, une entreprise, une famille, une personne âgée, eh bien des choses changent. Donc moi, mon rôle, c'est d'être la porte action, il y a le porte-parole, la porte-action. Qu'est-ce qu'on fait concrètement, là où les gens vivent et comment dans cette phase de crise économique et sociale majeure, on est capable non seulement de parler, mais on est surtout capable d'agir. Vous savez, le mot transformation, il y a notamment en le rugby, ça veut dire finaliser, on a fait l'essai et puis après on réussit à 100 %.

HELENE ROUSSEL
On ne voit pas bien, Amélie de MONTCHALIN, qu'est-ce que... En quoi va consister votre job ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Mon job c'est d'aller la moitié de mon temps partout en France, d'aller voir où est-ce que ça bloque. Pourquoi sur le terrain il ne se passe pas ce qu'on dit qu'il devrait se passer quand on a voté une loi au Parlement ? Vous savez, après une loi, on fait des décrets d'application, on rend les choses juridiquement applicables. Et puis après, il y a la vraie vie. Est-ce que dans la vraie vie, ça se voit ? Et donc, mon rôle c'est de débloquer, c'est d'aller voir avec mes collègues ministres où est-ce qu'on peut accélérer, ou est-ce qu'on peut mettre en oeuvre beaucoup plus concrètement les choses, c'est-à-dire qu'il faut que on répondre à cette défiance qui alimente les extrêmes dans notre pays, vous savez ce « ils nous mentent ». « Ils nous mentent », ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on entend des choses et on ne le voit pas là où on est. Et au coeur de ce qu'on a vu, l'abstention dans les élections municipales, au coeur de ce qu'on voit, et parfois la défiance, à quoi servent tous ces politiques qui nous parlent, si dans la vie quotidienne des Français il n'y a pas de changement ? Vous savez, pendant longtemps, ce rôle-là c'était un rôle de pilotage avec des tableaux de bord et des grands chiffres à Paris.

HELENE ROUSSEL
Et donc aujourd'hui ça va être quoi ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Ça va être d'une présence sur le terrain, aller voir les agents publics, aller voir ceux qui font l'action publique. Pourquoi on parle des agents publics ? Parce que ceux qui au fond voient bien ces blocages, c'est aussi ceux qui sont à notre service, ces serviteurs de l'intérêt général que sont les fonctionnaires...

HELENE ROUSSEL
On va revenir sur les agents de service, mais…

AMELIE DE MONTCHALIN
Eh bien il faut qu'on puisse leur donner confiance, qu'on puisse leur donner des moyens d'action…

HELENE ROUSSEL
Avec un outil ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Non mais regardez, pendant la crise, il s'est passé des choses formidablement efficaces, on s'est détaché d'un certain nombre de normes, de règles, et partout sur le territoire, dans les différentes communes, dans les départements, il y a eu des initiatives de prises, et on a pu répondre vraiment aux besoins des Français. Comment on fait pour garder ça ? Comment on met l'action publique au bon niveau ? Comment comme le dit Premier ministre, on met plutôt des agents publics sur les territoires, plutôt qu'à Paris ? Tout ça, voyez, c'est une transformation de notre action pour qu'elle soit plus simple, plus proche, plus efficace, plus juste.

HELENE ROUSSEL
Et vous mettez un baromètre en ligne, c'est ça, pour qu'on puisse suivre où on en est, que les réformes ne sont pas encore abouties ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Moi, ce que j'aimerais, c'est qu'on soit transparent avec les Français. Ça ne sert à rien de faire le tour de France de ce qui marche, ni faire le tour de France de ce qui ne marche pas. Ce qu'il faut c'est qu'on puisse dire : voilà les calendriers qu'on se fixe, voilà les jalons qu'on se pose, voilà les garanties qu'on vous donne. Le baromètre il est intéressant, il vous dit à la fois quand il fait beau, et quand il ne fait pas beau, quand il pleut ou quand il y a du soleil. Donc ça veut dire quoi ? Il y a des choses aujourd'hui où ça marche. Eh bien il faut qu'on puisse le mettre en avant, apporter la bonne information. Il y a des choses où c'est bloqué, il faut qu'on soit lucide, il faut que l'on soit transparent

HELENE ROUSSEL
Et pour parler des trains qui arrivent en retard, quels sont les principaux points de blocage que vous avez déjà repérés, par exemple ? Donnez-nous un exemple ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Eh bien moi je vois que souvent on crée des systèmes qui sont très beaux sur le papier à Paris, et puis quand vous allez sur terrain, quand j'étais députée, l'accès au droit, vous savez, quand on avait fait la prime d'activité, on avait dit : on augmente de 100 € la prime d'activité. Mais vous savez qu'il y avait déjà des millions de Français qui avaient déjà droit avant à cette prime, et qu'ils ne l'avaient jamais demandée. Ça c'est au coeur de notre justice, de notre pacte républicain, de notre pacte démocratique. Comment les droits concrets dans les lois sont des choses auxquelles les gens ont accès ? Eh ben ça, ça veut dire comment on informe, comment on regroupe les services, comment on simplifie, comment vous n'êtes pas obligé de faire 50 fois le tour de 50 bureaux pour avoir les bons papiers, pour qu'on puisse vous répond. Comment avec les outils numériques aussi, on a ce qu'on appelle le « Dites-le nous une fois ». Pourquoi on passe notre temps à dire 1 000 et 1 001 fois la même chose aux administrations ? Et derrière ça, je tiens vraiment à le dire, il y a des agents publics extrêmement dévoués, qui se sont engagés à notre service, comment on leur rend aussi la vie plus simple.

HELENE ROUSSEL
On va y revenir sur les agents publics et sur la Fonction publique, mais juste pour rester sur ce baromètre et sur votre action en tant que ministre de la Transformation, donc, je crois par exemple que pour la rénovation thermique, 60 000 demandes, seulement 5 000 dossiers traités. Vous, vous allez faire quoi, vous faites comment pour que ces demandes soient traitées ? Vous allez taper du point sur la table, vous allez donner des mauvaises notes, qu'est-ce qui se passe ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Par exemple, on va avec Emmanuelle WARGON avoir... on va se rencontrer, on va essayer de faire le bon diagnostic. Est-ce qu'il y a un blocage ? Si oui où ? Qu'est ce qui fait que c'est lent, comment on peut accélérer ? Voyez, ce n'est pas une grande annonce, on ne va pas faire un énième plan, on va dire : voilà, on a un bon dispositif, il est bien calibré, il correspond à une demande, maintenant où est le blocage ? Est-ce qu'il y a trop de contrôles, trop de vérifications, est-ce que la décision se prend trop loin des gens ? Ça c'est des choses, voyez, très concrètes. Et je reviens aux agents publics, parce que si on sépare cette volonté de rendre le service public plus efficace, de ceux qui font vivre le service public, alors on a une mauvaise vision de comment ça peut marcher. Les agents publics sont les premières victimes de la bureaucratisation, des lourdeurs. Ils sont là pour... ils se sont engagés pour être justement des serviteurs de l'intérêt général. Si ce qu'on leur demande de faire, c'est des choses lourdes, pas efficaces, eh bien ils sont eux, d'abord empêchés de faire leur métier, et nous citoyens, entreprises, usagers, on est aussi victime d'une forme de lenteur.

HELENE ROUSSEL
Je vous promets qu'on va y arriver dans un instant. Pour résumer en fait, vous voulez montrer que ce que le gouvernement fait pour les Français, c'est aussi ça finalement votre action, porte-action comme vous dites, est-ce qu'après l'échec des municipales, l'idée c'est de préparer la réélection, de préparer la campagne présidentielle ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Mais c'est bien plus que ça. Qui que ce soit au gouvernement, si nous n'arrivons pas à faire rentrer dans la vie quotidienne les lois, quelles qu'elles soient, pour quelque gouvernement que ce soit, la démocratie elle-même est en danger. Pourquoi les gens iraient un dimanche matin voter, s'ils ont l'impression que quel que soit le bulletin qu'ils mettent, ça ne change rien dans leur vie ?

HELENE ROUSSEL
Eh bien c'est faux, aux municipales on a vu des grandes villes basculer PS, basculer écologistes…

AMELIE DE MONTCHALIN
Oui, mais vous avez aussi vu une abstention record, vous avez aussi vu des pans entiers de Français, notamment je pense aux jeunes, qui se détournent de la politique, parce qu'ils ont l'impression que ça ne sert à rien, à rien dans leur vie quotidienne. Donc bien sûr que tout le travail qui a été fait depuis 3 ans, toutes ces réformes, toutes ces lois, tout ce travail très minutieux de comprendre ce qu'on devait faire, c'est déjà un énorme changement, mais il n'a de sens au fond que s'il fait le dernier kilomètre, que s'il est visible, tangible, concret, partout là où les Français sont et vivent. Et je pense que la noblesse de la politique, quand on parle du service public, vous savez, mon ministère c'est une maison du service public, c'est les agents qui le font, c'est les outils dont ils disposent, c'est la modernisation qu'on peut leur apporter, c'est la facilitation de faire qu'on peut leur apporter, mais ce ministère du service public, il y a le mot service au coeur. Si ce service c'est uniquement des beaux mots qu'on dit ce matin à la radio, les Français n'y croiront plus, et ce qui est en jeu c'est notre pacte républicain, c'est notre pacte démocratique.

HELENE ROUSSEL
Amélie de MONTCHALIN, on vous entend beaucoup parler des agents publics, leur rendre hommage ce matin, très bien, est-ce que ça veut dire qu'il n'est plus du tout question de supprimer de postes dans la Fonction publique d'ici la fin du quinquennat ?

AMELIE DE MONTCHALIN
La priorité de l'année qui vient, et le Premier ministre l'a très bien dit de nombreuses fois déjà, c'est d'apporter de la puissance publique, de l'efficacité pour reconstruire le pays. L'heure aujourd'hui, c'est que dans tous les territoires de France on sauve l'emploi, on sauve les entreprises, on forme les jeunes, on crée de l'apprentissage et donc on s'approche du terrain. Il l'a annoncé aussi, les créations de postes en 2021 se feront dans les territoires, et pas dans les administrations centrales, parce que c'est là qu'on a besoin d'agir, et donc effectivement l'heure aujourd'hui n'est pas à faire des économies pour faire des économies, n'est pas à couper des postes pour couper des postes, c'est comment on retrouve une action publique puissante.

HELENE ROUSSEL
Donc pas de suppressions de postes dans la Fonction publique dans les 2 ans qui viennent.

AMELIE DE MONTCHALIN
Le budget est en train de se faire, ministre par ministre, échangent avec bien sûr Olivier DUSSOPT qui est en charge de présenter le projet de budget à la rentrée, mais l'objectif premier que nous avons, la boussole politique que nous avons, c'est que nous devons mettre des hommes et des femmes, là où les décisions se prennent, pour qu'on puisse faire face à cette crise.

HELENE ROUSSEL
Vous parlez de territoires, Jean CASTEX aussi beaucoup, ça veut dire que les régions, les départements, les collectivités territoriales, vont avoir plus de pouvoirs, de moyens certes, mais aussi plus de pouvoirs, plus d'autonomie ?

AMELIE DE MONTCHALIN
Il y a bien sûr les communes, les régions, les départements, il y a aussi la présence de l'Etat, au niveau territorial. Vous savez, les préfets de départements, on l'a vu pendant la crise, ont eu un rôle majeur, parce qu'ils ont une vision de terrain, à la bonne maille, ils peuvent faire des choses très actives, très rapides, et donc on se dit notamment : comment au lieu d'avoir des gens dans les ministères, on peut remettre des gens dans chacune des préfectures de France ? Et donc il y a bien sûr l'articulation entre les collectivités locales, mais il y a aussi comment l'Etat, comment la Fonction publique d'Etat, comment les ministères, comment les grandes, je pense à l'écologie, je pense aux transports, au logement, ces grands ministères, comment on s'assure qu'ils n'ont pas une vision, voyez, de tour de contrôle, mais ils ont une vision sur le terrain, et donc ça c'est bien sûr un dialogue avec les collectivités, mais est aussi comment l'Etat se pense lui-même. Aujourd'hui je vais à Beauvais, je vais rendre hommage et je vais remercier tous les agents publics qui se sont engagés dans la crise du Covid. Il y a des agents qui travaillent pour des collectivités locales, des mairies, des départements, il y a des agents qui travaillent pour l'Etat, il y avait des agents que travaillaient pour les hôpitaux. Pourquoi ça a, au fond, pourquoi on a tenu ? Parce qu'on a mis tous ces gens-là ensemble, au bon niveau, avec des marges de manoeuvre, la possibilité d'agir à ce niveau-là.

HELENE ROUSSEL
Je crois que vous allez écrire aux fonctionnaires.

AMELIE DE MONTCHALIN
Je vais envoyer effectivement dans les prochains jours, un message à tous les agents publics, je vais leur poser deux questions, parce que sans eux cette transformation elle risque d'être déconnectée. J'ai besoin d'eux pour savoir ce que chacun d'entre eux voit comme mesure urgente, pour que cette action publique qu'ils mènent chaque jour, soit plus efficace, soit plus simple, soit plus proche. Et puis je vais aussi leur demander qu'est-ce qui dans leur métier, dans leur vie quotidienne au travail, est nécessaire de changer pour qu'ils puissent rendre ce service le mieux possible, et je pense qu'il y a énormément de choses qu'il faut qu'on fasse par le bas, par ceux qui sont au quotidien dans ces fonctions, et pas juste, je vous dis, par les tableaux de bord parisiens, avec des chiffres, parce que c'est pas comme ça qu'on fera avancer le pays.

HELENE ROUSSEL
Une lettre aux fonctionnaires pour savoir ce qui leur manque, vous êtes en train de nous dire qu'en trois ans, entre les manifestations des enseignants, du personnel hospitalier, des agents de la territoriale, des agents des impôts, des policiers, vous n'avez pas déjà une petite idée ?

AMELIE DE MONTCHALIN
J'ai beaucoup d'idées, mais voyez, ce serait un peu présomptueux quand vous êtes ministre depuis 15 jours, peut-être qu'il faut que je confronte mes idées, nos convictions, avec aussi le retour. La crise elle a changé beaucoup de choses, et je pense qu'il y a beaucoup beaucoup d'agents publics aujourd'hui qui ont expérimenté pendant la crise, des nouvelles manières de travailler, qui sont les bonnes choses. Il y a aussi eu des difficultés, parce que c'était compliqué de travailler à distance, parfois dans beaucoup de services. Il y a beaucoup de choses qu'il faut qu'on repense, et je pense qu'il faut qu'on tire les leçons de ce qu'on a vécu, en positif ou en faiblesse, et je pense que le moment est particulièrement approprié, pour demander : voilà, qu'est-ce que urgemment, à la sortie de cette crise, il faut qu'on fasse, pour que vous puissiez remplir pleinement votre mission, qui est ce pourquoi vous êtes engagé, et l'intérêt général, c'est une magnifique, un magnifique objectif. Ça ne doit pas rester juste des mots, comment on donne les moyens à ceux qui sont là où ils sont, pour qu'ils puissent vraiment servir cet intérêt général.

HELENE ROUSSEL
Amélie de MONTCHALIN, ministre de la transformation et de la Fonction publique, nous allons faire un tour au standard d'Inter, car il y a beaucoup d'appels ce matin, notamment en ce qui concerne les fonctionnaires. Je rappelle le numéro : 01 45 24 7000.


source : Service d'information du Gouvernement, le 23 juillet 2020