Texte intégral
THIERRY MESNAGE
Nous recevons les personnalités en visite sur la Côte-d'Azur, deuxième visite d'ailleurs en moins d'une semaine chez nous, Pauline, dans les Alpes-Maritimes, d'Alain GRISET, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie, en charge des petites et moyennes entreprises.
PAULINE RENOIR
Il était à Biot pour rassurer les artisans comme La Verrerie, en pleine crise, et ce matin Alain GRISET vous avez choisi France Bleu Azur avant de partir à Mandelieu, bonjour.
ALAIN GRISET
Bonjour.
PAULINE RENOIR
Vous avez rendez-vous sur le marché de Mandelieu tout à l'heure avec la Direction de la concurrence et de la répression des fraudes, qui va faire de la prévention, de la prévention sur quoi, sur l'hygiène, la contrefaçon ?
ALAIN GRISET
Tout d'abord je veux rendre un hommage à tous ces commerçants, ces artisans, qui ont été en première pendant le confinement et qui ont permis aux habitants d'avoir un service de proximité qui est tout à fait important, et ensuite, effectivement, je vais être accompagné des responsables de la Direction de la concurrence et de la consommation pour, d'abord, les féliciter pour le travail qu'ils effectuent sur le terrain, et particulièrement avec un objectif qui est d'abord le conseil, l'écoute, et puis naturellement, le cas échéant, pour protéger le consommateur et pour protéger les entreprises qui sont vertueuses, les sanctions pour ceux qui seraient en dehors de la règle.
PAULINE RENOIR
Là on parle de fraudes, quel type de fraudes on peut trouver sur un marché, sur quel type de sujets il faut avertir et conseiller aujourd'hui ?
ALAIN GRISET
Naturellement, la liste des fraudes est tout à fait importante, mais ce qui se voit le plus quelquefois c'est la tromperie sur l'origine, ça c'est quelque chose qui… il peut aussi y avoir quelquefois les difficultés sur les fruits, sur la viande, sur le poisson, sur la température, ça c'est des choses sur lesquelles il y a souvent beaucoup de conseils, et puis, quelquefois, en dehors des commerces physiques, il y a tout ce qui concerne la fraude sur Internet, qui est quelque chose qui se développe beaucoup.
PAULINE RENOIR
On en parlait justement avec Nicolas MEROU dans France Bleu Azur Matin. Est-ce que les touristes sont des proies faciles sur les marchés, est-ce que c'est un fléau en ce moment les fraudes sur les marchés, parce qu'on est en août, parce que c'est l'été ?
ALAIN GRISET
Pas plus. Les touristes, dont je suis, souvent aussi, comme tout le monde, on n'est pas plus la proie. Je crois qu'il faut être attentif, naturellement, et il faut qu'on ait derrière des contrôles qui soient des contrôles en direction de ceux qui sont vraiment les plus fautif, je crois que les agents de l'Etat savent les repérer et on a des dispositifs qui sont tout à fait adaptés à ces types de situation.
PAULINE RENOIR
La réponse c'est quoi, la sanction, une amende, et on peut aller jusqu'à la fermeture administrative en cas de fraude ?
ALAIN GRISET
Oui, tout à fait. D'abord, lorsqu'il y a un contrôle, qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, le relever, demander à ce que ça soit rectifié, et quand ce n'est pas le cas, naturellement ensuite, c'est la sanction. Mais, dans 98% des cas, c'est rectifié.
PAULINE RENOIR
Monsieur le ministre, vous étiez à La Verrerie de Biot la semaine dernière, une entreprise artisanale célèbre, très visitée, mais évidemment pas épargnée par la crise, comme elle le parfumeur FRAGONARD, le confiseur FLORIAN, et des centaines d'artisans et de PME, attendent une aide de Bercy, on en est où de cette aide ?
ALAIN GRISET
Tout d'abord nous avons étendu, à tous les métiers d'art, les dispositions qui étaient applicables au tourisme. Lorsque j'ai visité La Verrerie de Biot, effectivement j'ai été alerté par des entreprises qui ne sont pas des artisans des métiers d'art, par exemple la confiserie FLORIAN, remarquable entreprise, mais qui ne rentre pas dedans et donc qui aujourd'hui, alors qu'elle vit beaucoup du tourisme, parce que c'est ça " la difficulté", c'est que c'est des entreprises qui ne sont pas des entreprises classées touristiques, mais qui vivent du tourisme, et donc il faut que nous trouvions le dispositif qui nous permette d'intégrer ces entreprises-là. Ce qui est remarquable c'est que les entreprises, comme La Verrerie de Biot, comme le pâtissier, ou comme la parfumerie, font 70, 80% de leur chiffre d'affaires grâce au tourisme.
PAULINE RENOIR
Vous dites qu'il faut trouver, en quelque sorte, une manière de s'adapter à ces difficultés-là pour les intégrer dans le plan de relance, mais le plan de relance, c'est la semaine prochaine en Conseil des ministres, 100 milliards d'euros, est-ce que ça va être fait à ce moment-là, ou est-ce qu'il faudra attendre encore un peu ?
ALAIN GRISET
Non, c'est deux choses différentes, le plan de relance, 100 milliards, c'est vraiment pour accompagner les secteurs les plus en difficulté, pour transformer l'économie, là on est sur des dispositifs qui existent déjà, mais, vous savez, on est en France, et en France, pour mettre en place un dispositif, il faut mettre en place par rapport à des codes, eh bien là, ces entreprises-là ne rentrent pas dans ces codes, donc il faut simplement qu'on trouve, après l'arbitrage du Bruno LE MAIRE et du Premier ministre, qu'on trouve un dispositif qui permette de rentrer ces entreprises-là, qui de mon point de vue le méritent, dans les dispositifs tourisme, pour les accompagner dans une situation difficile.
PAULINE RENOIR
Alors, qu'est-ce qu'elles pourraient obtenir justement comme type d'aides ces entreprises, une enveloppe financière directement, ou plutôt des reports de charges ?
ALAIN GRISET
Là, dans ce cadre-là, si elles rentrent dans le plan tourisme, il y a naturellement un dispositif particulier sur l'activité partielle, sur les exonérations de cotisations, c'est surtout, je crois, les dispositifs qui sont pour eux en attente.
PAULINE RENOIR
Alors, vous l'avez entendu ce matin, Monsieur le ministre, vous n'êtes pas sans savoir que le virus circule fort dans le département des Alpes-Maritimes, la crise semble partie pour durer, est-ce que vous craignez des fermetures pour les petites entreprises, est-ce que ce sont elles les plus fragiles en ce moment ?
ALAIN GRISET
En tout cas le gouvernement fait tout ce qu'il peut pour pas qu'il y ait de fermetures. Le confinement a été, pour tous les Français, très difficile, et pour l'économie absolument dramatique, et donc le gouvernement souhaite absolument éviter ce reconfinement, et pour ça nous prenons les mesures, les mesures qui ont été annoncées hier, en particulier sur le port du masque, font partie des éléments qui, de notre point de vue, doivent éviter ce confinement. Nous avons deux objectifs, qu'il faut absolument atteindre, d'abord, un, c'est garantir la sécurité sanitaire, et deux, permettre à l'économie de fonctionner, de repartir comme il faut, c'est un impératif absolu.
PAULINE RENOIR
Garantir la sécurité sanitaire justement, le masque est obligatoire dans les entreprises à partir du 1er septembre, est-ce que c'est justement essentiel dans les petites et moyennes entreprises, où peut-être les espaces sont justement plus étroits et on se croise plus facilement ?
ALAIN GRISET
D'abord rappeler qu'il y a, depuis maintenant fin mars-début avril, ce qu'on appelle des guides de bonnes pratiques, par branche professionnelle, dans lesquels, au-delà du port du masque, il y a un certain nombre de pratiques obligatoires dans les entreprises pour garantir la sécurité sanitaire des salariés, des chefs d'entreprise et des consommateurs. Là on a mis un accent particulier sur le port du masque, parce que c'est quelque chose, aujourd'hui, qui est, de par les autorités de médecine, un élément essentiel pour éviter la propagation du virus, donc je pense que les entreprises ont bien compris, et comprendront aisément que, entre devoir fermer, et donc perdre l'activité, ou mettre le masque, "il n'y a pas de choix", il vaut mieux mettre le masque.
PAULINE RENOIR
Il n'y a pas de dilemme dans ce genre de situation, merci Alain GRISET, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie, en charge des petites et moyennes entreprises, vous avez donc rendez-vous à Mandelieu ce matin et c'est France Bleu Azur que vous avez choisi pour faire un arrêt avant ce rendez-vous à Mandelieu sur le marché, merci à vous.
ALAIN GRISET
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 20 août 2020