Interview de Mme Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, à Sud Radio le 27 août 2020, sur l'emploi des personnes en situation de handicap dans le cadre du plan de relance et la rentrée scolaire.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Sophie Cluzel - Secrétaire d'État chargée des personnes handicapées

Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - Sud Radio

Texte intégral

JUDITH BELLER
Nous recevons Sophie CLUZEL, notre secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées, pour notre invité politique de 07h40. Bienvenue Sophie CLUZEL.

SOPHIE CLUZEL
Bonjour.

JUDITH BELLER
Bonjour.

BENJAMIN GLAISE
Bonjour Sophie CLUZEL, merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Alors, le plan de relance de l'économie sera présenté dans tout juste une semaine, jeudi prochain, mais on l'a appris hier soir, une enveloppe de 100 millions d'euros est prévue d'ores et déjà pour favoriser l'emploi des personnes en situation de handicap. Sophie CLUZEL, comment elle va se matérialiser cette aide, ce coup de pouce ?

SOPHIE CLUZEL
Alors, donc j'étais hier avec le Premier ministre, pour la clôture des universités d'été, et nous l'avons annoncé, ça va être très simple, c'est exactement la même mesure qui a été faite pour le Plan jeune, tout simplement une aide de 4 000 euros pour les entreprises, mais là nous levons la limite d'âge, et donc ça sera quel que soit l'âge des personnes handicapées…

BENJAMIN GLAISE
Pas seulement pour ceux qui ont moins de 26, en l'occurrence, là c'est quel que soit l'âge.

SOPHIE CLUZEL
Ceux de moins de 26 ans, des jeunes en situation de handicap y avaient déjà accès à travers du Plan jeune, mais là nous levons la limite d'âge pour que quel que soit l'âge de la personne handicapée, l'employeur ait un intérêt financier à pouvoir embaucher une personne, en diminuant le coût du travail, et après c'est exactement la même éligibilité et le même mécanisme que pour le Plan jeune, donc très simple, immédiatement accessible, puisque c'est dès le 1er septembre, jusqu'à fin février 2021, et donc nous voulons vraiment impulser l'embauche des personnes handicapées. Car bien sûr avec la crise sanitaire, économique, sociale, nous ne voulons pas que les personnes en situation de handicap soient les variables d'ajustement et les premières victimes de cette crise sociale.

JUDITH BELLER
Bien sûr.

BENJAMIN GLAISE
C'est une vraie victoire justement pour vous, ce fait de pouvoir retirer, lever cette barrière de l'âge pour l'ensemble de ces personnes en situation de handicap ?

SOPHIE CLUZEL
Si je puis dire, on fait feu de tout bois. Nous avions déjà une très grosse stratégie "Osons l'emploi", qu'on avait mise en place avec le ministre du Travail et des Comptes publics, et de la Fonction publique, nous actionnons tous les leviers. Je vous rappelle déjà que pour l'apprentissage, il n'y a pas de limite d'âge pour bénéficier justement de l'apprentissage pour une personne en situation de handicap, ça c'est très important. Nous avons mis des bonus sur le compte formation, personnel de formation, nous valorisons vraiment à chaque fois l'embauche ou le maintien dans l'emploi des personnes en situation de handicap. C'est très important, et puis après nous allons remettre en route, si je puis dire, la machine avec le Duoday, qui sera pendant la semaine européenne de l'emploi des personnes handicapées, le 19 novembre. Je remobilise l'ensemble des grandes entreprises et moyennes entreprises, qui avaient signé le Manifeste pour l'inclusion, parce que c'est le moment ou jamais de vraiment tenir ces engagements de responsabilité sociétale. Nous avions déjà beaucoup engrangé de bons signes, puisqu'en janvier nous avions enfin la baisse du chômage des personnes handicapées, qui était passé en dessous de la barre des 500 000…

BENJAMIN GLAISE
Moins de 500 000.

SOPHIE CLUZEL
Exactement. Donc nous voulons absolument redynamiser et remettre vraiment les entreprises dans leurs engagements qu'elles avaient signés en décembre.

BENJAMIN GLAISE
Combien de personnes pourront bénéficier, juste, de ce coup de pouce, de cette aide, de ce dispositif d'aide avec cette enveloppe des 100 millions d'euros ?

SOPHIE CLUZEL
Alors, nous estimons qu'à peu près 30 à 40 000 personnes en situation de handicap pourraient en bénéficier. C'est très important de redynamiser ce mouvement vers l'entreprise, de faciliter cette rencontre, et bien sûr nous travaillons toujours sur la levée des préjugés, sur la lisibilité, puisque nous simplifions les choses. Plus besoin d'aller à la Maison du handicap pour avoir par exemple de l'emploi accompagné, parce que dans ces 100 millions je flèche aussi 15 millions sur l'emploi accompagné, et je rappelle que l'emploi accompagné c'est très important pour les entreprises. Etre accompagné au début, au démarrage de sa carrière, mais surtout être accompagné tout au long, s'il y en a besoin, quand il y a une baisse d'activité, notamment pour le handicap psychique, c'est très important, ça rassure l'entreprise le collectif de travail, et je rappelle que les personnes qui ont pu bénéficier d'emploi accompagné. 60% d'entre elles maintenant sont en emploi durable. Donc c'est un vrai levier pour rentrer dans l'entreprise, pour stabiliser justement ces façons de travailler.

BENJAMIN GLAISE
C'est un choix stratégique en fait, à ce niveau-là, que ce soit l'apprentissage, les contrats de professionnalisation aussi, l'alternance, c'est une façon d'arriver plus facilement, plus rapidement à l'emploi ?

SOPHIE CLUZEL
Tout ce qui peut faire pousser la porte de l'entreprise, pouvoir montrer ses compétences, et après accompagner, et la personne, et l'entreprise, pour avoir un emploi durable.

BENJAMIN GLAISE
Avec en tout cas ici à l'idée de baisser le coût de l'emploi, ça c'est un des leviers, c'est un des leviers peut-être le plus efficace justement pour faire parvenir ces personnes en situation de handicap, vers l'emploi ?

SOPHIE CLUZEL
Je pense que oui, c'est ce qui a été choisi pour les jeunes, et c'est ce que les entreprises nous demandaient, donc je suis vraiment très heureuse qu'on ait pu vraiment lever cette limite d'âge et de pouvoir en faire bénéficier l'ensemble des personnes en situation de handicap. Voilà.

BENJAMIN GLAISE
Sophie CLUZEL, vous avez parlé de cette difficulté, de temps en temps, de lisibilité justement dans les démarches, dans les dispositifs d'aide qu'on peut avoir, on a l'IGAS qui a publié cet été, l'Inspection Générale des Affaires Sociales, qui a publié un rapport très dur sur les politiques publiques menées jusqu'à présent, on parle de dispositif qui s'essouffle, de résultats décevants, complexité administrative, avec un empilement de mesures et d'acteurs. Ça veut dire que vous travaillez là-dessus ?

SOPHIE CLUZEL
Bien sûr.

BENJAMIN GLAISE
C'est vraiment, il y a eu d'une certaine façon un échec des politiques publiques jusqu'à présent ?

SOPHIE CLUZEL
Ce n'est pas un échec, c'est-à-dire qu'on en a…

BENJAMIN GLAISE
Ou trop de…

SOPHIE CLUZEL
Voilà, on en a fait l'affaire de spécialistes, on a complexifié, on en a fait l'affaire d'experts. Moi, depuis 3 ans, vraiment je m'efforce de simplifier et de rentrer dans le droit commun. La preuve, c'est le rapprochement Pôle emploi - Cap emploi, une seule porte d'entrée maintenant pour les personnes en situation de handicap, un seul interlocuteur pour les entreprises. Nous simplifions les aides de l'AGEFIPH, et d'ailleurs pendant la crise nous avons réussi à lever beaucoup de verrous, et ça je veux capitaliser là-dessus, être beaucoup plus réactifs, beaucoup plus lisibles, nous avons lancé aussi la plateforme "Mon emploi handicap", pour que les personnes puissent trouver les informations sur une seule plateforme. Donc oui, il nous faut simplifier, il nous faut retourner dans le droit commun. Le handicap ce n'est pas l'affaire d'experts, c'est l'affaire de tous, avec l'appui des professionnels. Donc c'est vraiment cette politique, et ce rapport fait une espèce de revue si vous voulez depuis 10 ans, 15 ans, très important, parce que ça nous permet de justement travailler sur les freins et des verrous.

BENJAMIN GLAISE
On va parler aussi de cette rentrée scolaire qui approche à grands pas, c'est pour bientôt. Combien d'enfants en situation de handicap feront leur rentrée justement mardi prochain ?

SOPHIE CLUZEL
Voilà, j'étais hier avec Jean-Michel BLANQUER pour la conférence de Presse, parce que l'école inclusive, c'est je dirais…

BENJAMIN GLAISE
Qui était traduite en langage des signes d'ailleurs. C'est à noter.

SOPHIE CLUZEL
Bien sûr, exactement, c'est un engagement du gouvernement de pouvoir rendre lisible les communications à chaque discours. Donc nous avons un interprète langue des signes, nous avions nos masques inclusifs aussi pour les personnes sourdes.

JUDITH BELLER
Vous êtes arrivés avec.

SOPHIE CLUZEL
Voilà.

BENJAMIN GLAISE
On va en reparler, oui.

SOPHIE CLUZEL
Je pense que c'est important. Donc plus de 385 000 élèves qui font leur chemin vers l'école aujourd'hui, c'est-à-dire + 6% par rapport à l'année dernière. Nous avons aussi accéléré le déploiement du service public de l'école inclusive, avec la généralisation dans l'ensemble des territoires, des dispositifs spécifiques, ce qu'on appelle les PIAL, les Pôles d'inclusion, pour gérer au plus près de l'école, les moyens et les ressources. L'Éducation nationale fait un effort considérable, puisqu'il y a une embauche de 8 000 postes sur cette année, d'accompagnants d'élèves en situation de handicap.

BENJAMIN GLAISE
Ça c'est important.

SOPHIE CLUZEL
Mais bien sûr.

BENJAMIN GLAISE
Ce chiffre là il est important pour les parents.

SOPHIE CLUZEL
Il est important, exactement, donc c'est plus de 100 000 personnes, 100 000 accompagnants AESH, qui seront aux côtés des élèves. Et puis de mon côté, médico-social, qu'est-ce que l'on fait ? Nous déployons les équipes mobiles pour venir en appui, pour que tout se passe dans l'école, et que les parents puissent retrouver le chemin aussi d'une activité professionnelle. Cette unité de lieu, cette école qui s'ouvre aux professionnels, cette école qui s'ouvre doucement à l'expertise, parce que pour réussir en fait un parcours scolaire, eh bien il faut que tout le monde se mette autour de l'enfant ; l'enseignant, l'accompagnant quand il y en a besoin, seulement la moitié des élèves ont besoin d'accompagnants, d'autres ont besoin de, par exemple d'adaptation pédagogique, de matériel pédagogique, et ceux qui en ont besoin, leur AESH sera là à la rentrée, et puis surtout il y aura l'appui des experts, des rééducateurs, des psychologues, des psychomotriciens. C'est vraiment ce travail ensemble, cette complémentarité des regards qui font qu'on doit pouvoir réussir. Et je voudrais dire aux parents, si vous avez encore des questions, si vous avez encore des doutes, si vous avez encore des angoisses, il y a un numéro, un numéro national que l'Éducation nationale a mis en place, et qui bascule sur votre Inspection locale. On peut peut-être le rappeler, c'est le : 0 805 805 110, et il y a aussi…

BENJAMIN GLAISE
Et il y en a un autre.

SOPHIE CLUZEL
Voilà, un autre…

BENJAMIN GLAISE
Le 0800 730 123, qui est accessible aux personnes malentendantes, c'est ça ?

SOPHIE CLUZEL
Merci beaucoup, c'est très important de le rappeler, je pense que c'est vraiment comme ça qu'on peut être aux côtés, au soutien des familles, et répondre bien sûr à leurs questions, et c'est normal d'avoir des questions à la rentrée.

BENJAMIN GLAISE
Vous avez parlé des accompagnants qui seront plus nombreux cette année, les fameux AESH, est-ce que vous êtes en mesure de dire ce matin, Sophie CLUZEL, que, eh bien tous les enfants qui auront besoin d'un accompagnement pour cette rentrée mardi, en auront un, effectivement ?

SOPHIE CLUZEL
Alors, c'est le ministre de l'Éducation nationale qui gère les AESH. Nous avons fait le point, il y en a encore des recrutements, bien sûr, comme toujours, parce que les « notifications » des Maisons départementales des personnes handicapées arrivent au fil de l'eau, et elles arrivent d'autant plus au fil de l'eau qu'on a eu cette crise sanitaire. Pendant la crise sanitaire elles ne se sont pas arrêtées, d'abord moi j'ai voulu proroger les droits des personnes en situation de handicap immédiatement, c'est-à-dire que pas besoin de redemander son AESH par exemple ou son ULIS, son dispositif spécifique, puisque nous avons prorogé les droits. Et je voudrais dire aussi que toujours, puisque moi je suis vraiment la ministre des Personnes handicapées, et je sais ce que c'est, et je veux simplifier la vie des personnes, on n'a plus besoin d'aller tous les ans à la MDPH, parce que tout ce dont on parle…

JUDITH BELLER
C'est pré-enregistré.

SOPHIE CLUZEL
... est attribué surtout pour un cycle scolaire, donc on soulage la charge administrative des parents, c'est capital, c'est indispensable.

BENJAMIN GLAISE
Ça c'est très important.

JUDITH BELLER
Très important.

BENJAMIN GLAISE
Emmanuel MACRON disait en février que l'objectif c'était un qu'aucun enfant ne soit sans solution de scolarisation en septembre. On y arrive, on en est où c'est quoi le bilan ? On a une association qui dit qu'on a encore des milliers d'enfants en situation de handicap qui restent exclus de l'école, c'est nul l'UNAPEI, c'est le cas effectivement ou pas ?

SOPHIE CLUZEL
Alors, nous n'avons pas de chiffres, et l'UNAPEI le sait très bien, puisque moi j'ai souhaité accélérer l'informatisation de ces fameuses Maisons du handicap. Donc nous travaillons avec les associations de terrain, et l'UNAPEI en est une importante, qui a aussi des moyens importants, du médico-social, et qui a une partie des réponses, et donc elle se doit aussi de se mettre en mode accompagnement. Mais moi je dis aux familles qui ont peut-être témoigné de ne pas avoir de solution, d'appeler le numéro dont nous avons parlé, parce que c'est comme ça qu'on pourra résoudre, en mettant tous les acteurs, l'Éducation nationale, la Maison du handicap, les agences régionales de santé et bien sûr les associations gestionnaires comme l'UNAPEI, puisqu'elles ont une partie des réponses et qu'on pourra vraiment accompagner les familles, pour que ça soit le cas, plus aucune personne sans réponse, et nous nous mettons autour de la table, demain je serai à Dijon justement pour ça, en préparation de la rentrée scolaire, et je rencontrerai tous ces acteurs, nous ferons le point sur Dijon pour voir comment on a traité encore les familles qui justement sont en attente de solutions, et partout, dans chaque département, il y a ces commissions qui sont en place, cette semaine, la semaine prochaine, pour trouver les solutions.

BENJAMIN GLAISE
On va parler aussi, Sophie CLUZEL, vous êtes venue avec un masque particulier, c'est le masque inclusif. Alors on peut le voir sur sudradio.fr, la vidéo. C'est un masque en fait transparent, où on voit le visage, c'est ça, et vous avez demandé la généralisation de ces masques.

SOPHIE CLUZEL
Alors, d'ailleurs, on m'entend bien avec le masque…

JUDITH BELLER
On vous entend quand même.

BENJAMIN GLAISE
On vous entend.

JUDITH BELLER
C'est un peu moins bien, mais bon, quand même.

SOPHIE CLUZEL
En fait, c'est un outil bien sûr de protection, il est homologué, et ça c'est très important. Nous avons beaucoup de masques transparents qui arrivent en ce moment, et ils doivent passer justement les normes d'homologation. Donc il y en a pour l'instant deux qui sont homologués. Ce sont des masques en plus qui sont fabriqués par une entreprise adaptée, APF France handicap, pour ne pas la nommer, pour celui-là, mais d'autres aussi arrivent, et ce sont pour moi, au-delà de l'outil de protection sanitaire, c'est un outil de communication, bien sûr pour les personnes qui ont besoin de la lecture labiale, les personnes sourdes ou malentendantes, mais beaucoup plus largement, pour les personnes qui ont des troubles psychiques, pour les personnes qui ont des problèmes de compréhension et qui ont besoin de l'expression du visage, mais surtout aussi pour tous les enfants, et puis bien sûr pour les personnes âgées qui ont besoin de ce sourire, de cette bienveillance.

JUDITH BELLER
C'est important, oui.

SOPHIE CLUZEL
Donc je le dis vraiment, c'est au-delà de cet outil de protection, c'est un vrai outil de communication, surtout nous allons devoir vivre avec ce masque, parce que le virus est là et que nous devons nous protéger et continuer à nous protéger et protéger les autres. Et pour les personnes vulnérables, c'est un atout extrêmement important.

JUDITH BELLER
Et il est plus agréable à porter, vous disiez tout à l'heure.

SOPHIE CLUZEL
Il est très agréable à porter, parce qu'il est un peu distancé de la bouche…

BENJAMIN GLAISE
Il est moins collé, oui.

SOPHIE CLUZEL
Il est moins collé, et surtout on a l'impression de beaucoup mieux se faire comprendre.

JUDITH BELLER
C'est ça.

BENJAMIN GLAISE
Jean CASTEX, le Premier ministre, a réitéré son souhait d'organiser une nouvelle Conférence nationale du handicap. Est-ce qu'on a une idée de la date, du moment auquel ça va se faire ?

SOPHIE CLUZEL
Justement, il a pu s'expliquer hier aux Universités d'été. On veut une mobilisation nationale, elle prendra la forme d'une conférence, mais bien au-delà d'une... Je voudrais vraiment qu'on puisse aller en territoires, pour voir, ça sera avant les vacances de la Toussaint, début octobre, dans la première quinzaine d'octobre, et nous aurons une mobilisation complète du gouvernement. Donc ça c'est très important, parce que le handicap c'est l'affaire de chaque ministre, ça c'est très important…

BENJAMIN GLAISE
C'est important de le dire.

SOPHIE CLUZEL
C'est ce que je porte depuis…

BENJAMIN GLAISE
C'est votre combat.

SOPHIE CLUZEL
C'est mon combat et c'est bien pour ça que mon rattachement auprès du Premier ministre est extrêmement important, il a vraiment réaffirmé cette importance de la mobilisation du gouvernement. Donc première quinzaine d'octobre, nous sommes en train de la préparer, justement avec les associations, avec le Conseil national consultatif des personnes handicapées, et bien sûr l'ensemble des ministres, et puis l'ensemble des administrations.

BENJAMIN GLAISE
Bien sûr. Sophie CLUZEL, le mot de la fin c'est avec Judith BELLER.

JUDITH BELLER
Oui, Sophie CLUZEL, quand on parle d'inclusion des personnes en situation de handicap, on parle de l'avantage que cela donne d'être inclus dans la société, mais est-ce qu'on n'oublie pas finalement de dire que c'est aussi un avantage pour tout le monde, et pour cette société elle-même, de les inclure ?

SOPHIE CLUZEL
Mais bien sûr. Il nous faut faire monter le degré d'acceptation de la différence. C'est indispensable, et c'est comme ça que ce vivre ensemble va être beaucoup plus facile pour tous. Parce qu'on apprend beaucoup des personnes en situation de handicap, et je tiens à dire que par exemple à l'école, une grande nouveauté, nous allons avoir des classes de polyhandicapés, externalisées depuis les établissements médico-sociaux, dans les écoles d'accord, et c'est comme ça qu'on va grandir ensemble, faire attention à l'autre, et c'est un vrai acte de citoyenneté de pouvoir accepter la différence, même la grande différence, c'est comme ça qu'on construit cette société inclusive…

JUDITH BELLER
Et qu'on va vers le mieux.

SOPHIE CLUZEL
Et c'est du gagnant/gagnant.

JUDITH BELLER
Voilà. Merci.

BENJAMIN GLAISE
Et je le rappelle pour nos auditeurs, Sophie CLUZEL, vous êtes secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées. Merci d'être passée par Sud Radio ce matin.

SOPHIE CLUZEL
Merci.

JUDITH BELLER
Merci Madame la Ministre.

SOPHIE CLUZEL
Merci.

BENJAMIN GLAISE
Bonne journée à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 août 2020