Interview de M. Clément Beaune, secrétaire d'État aux affaires européennes, à France Inter le 17 septembre 2020, sur le Brexit, l'Union européenne face à l'épidémie de Covid-19, la baisse programmée des émissions de CO2 et la question migratoire.

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Média : France Inter

Texte intégral

NICOLAS DEMORAND
Et avec Léa SALAME, nous recevons ce matin dans " Le Grand entretien du 7-9 " le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes. Questions, réactions, amis auditeurs au 01.45.24.7000. Le standard vous attend. Clément BEAUNE, bonjour.

CLEMENT BEAUNE
Bonjour.

NICOLAS DEMORAND
Devant les députés européens réunis à Bruxelles hier, la présidente de la commission, Pierre HASKI en parlait, Ursula Von DER LEYEN, a prononcé donc, pendant plusieurs heures, son premier discours sur l'état de l'Union européenne, projet d'une Union européenne de la santé, lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, tensions avec la Turquie, question des migrations, du racisme, le Brexit ; le discours était dense, et on va évidemment en décliner les points principaux avec vous. Mais dites-nous pour commencer, vous, qui incarnez le gouvernement français, comment avez-vous reçu ce discours, comment l'avez-vous trouvé, comment le qualifiez-vous ce matin ?

CLEMENT BEAUNE
Merci beaucoup d'en parler d'abord, parce que, ce que je regrette c'est qu'on en ait eu parlé, nos chaînes de télévision et nos chaînes d'information continue ont peu trouvé de temps pour un sujet qui était pourtant, qui est pourtant majeur, et il y a – vous l'avez dit, on va y revenir – beaucoup d'annonces, beaucoup de projets, et c'est un discours qui va se traduire par des législations, par des mesures concrètes, par un budget, par un plan de relance européen aussi ; tout ça, il faut en parler, parce que ce n'est pas des affaires étrangères ou des affaires lointaines, c'est des politiques dont on peut débattre, être pour ou contre, mais c'est un sujet extrêmement politique, dont je crois, il faut que chacun ait conscience. Donc…

LEA SALAME
Comment vous l'avez trouvé, vous, ce discours ?

CLEMENT BEAUNE
Alors, moi, je l'ai trouvé, c'est un discours, c'est le premier discours qu'on appelle état de l'union, c'est-à-dire qui donne les grandes perspectives européennes pour l'année, qu'a prononcé madame Von DER LEYEN, c'est un très bon discours, je trouve, de vision, et c'est un discours d'une Europe qui se réveille, parce que madame Von DER LEYEN a osé aborder d'abord les grands thèmes, je dirais de souveraineté européenne, d'ambition européenne, le climat, les Droits de L'Homme, a défendu les valeurs européennes aussi, donc je crois que c'est un discours qui est long, mais que chacun doit écouter au moins un petit morceau, parce qu'il y a beaucoup de choses, sur le climat, vous l'avez dit sur l'Europe de la santé…

LEA SALAME
C'est vrai qu'elle a dit réveillez-vous, en gros, comme d'ailleurs Marine LE PEN, sans parallèle, c'est le c'est le nouveau mot d'ordre de cette rentrée, j'ai l'impression, réveillez-vous, vous êtes endormis, réveillez-vous, c'est ça, Européens ?

CLEMENT BEAUNE
Moi, je n'ai pas de problème avec le parallèle parce que je crois que si on veut se réveiller en tant que puissance dans le monde, on le voit face aux grandes crises internationales, Russie, Turquie, face à la Chine, etc, le réveil doit être européen, et moi, je n'oppose pas les deux, je ne reprends évidemment pas les slogans ou les thèmes de madame LE PEN, mais je n'ai aucun problème à ce que projet contre-projet, vision contre vision, sur l'Europe notamment, on dise que c'est par l'Europe que nous nous affirmerons.

NICOLAS DEMORAND
Alors, commençons, beaucoup de sujets, on l'a dit, discours long et dense, commençons par le commencement, enfin, en tout cas, l'un des commencements possibles, le Brexit. Chaque jour qui passe voit vraiment faiblir les chances de conclure un accord avec le Royaume-Uni, a dit hier Ursula Von DER LEYEN, l'accord, je le rappelle, doit être trouvé d'ici la fin de l'année. Dites-nous si vous pensez qu'un accord est encore possible ou si, ce matin, Clément BEAUNE, vous êtes clairement pessimiste, on va vers le no-deal ?

CLEMENT BEAUNE
Je suis inquiet, oui, mais je crois qu'un accord est encore possible, on veut le trouver, et il y a encore des semaines de négociations qui sont devant nous avec Michel BARNIER, qui négocie pour les Européens. Il faut être clair, une absence d'accord est une mauvaise nouvelle, serait une mauvaise nouvelle, ce qu'on appelle le no-deal, pas d'accord à la fin de l'année, ça veut dire quoi, ça veut dire qu'il y a des droits de douanes, des contrôles stricts aux frontières pour les marchandises britanniques, etc, ce n'est pas une bonne nouvelle pour nos pêcheurs, pour le tourisme en France, pour toute une série d'échanges commerciaux, et pour certaines régions du Nord de la France en particulier, donc ce n'est pas ça qu'on souhaite, mais je veux dire aussi, d'abord, on s'y prépare, il y aura encore des préparatifs, des financements, des mesures de soutien au cas où, qu'on va préparer avec le gouvernement dans les semaines qui viennent, notamment pour la pêche, mais je veux dire aussi que, un mauvais accord, c'est-à-dire un accord qui céderait trop aux Britanniques, qui leur donnerait, pour faire simple, l'accès à notre marché sans respecter nos règles, sanitaires, climatiques, etc, ce serait bien pire, ce serait bien pire, parce que tout ce qu'on vient de se dire sur une Europe qui s'affirme tomberait ; ce serait la preuve que, finalement, l'Europe ne défend pas ses intérêts, ne défend pas ses citoyens, ne défend pas ses entreprises, et moi, je ne veux pas de ça, parce que c'est destructeur, et ça n'est pas l'intérêt de la France.

LEA SALAME
Vous pensez, vous êtes encore confiant ce matin, mais inquiet sur la possibilité d'un accord, le Royaume-Uni est en train de dénoncer le premier accord signé qui définissait déjà les modalités du divorce, ils ont signé le texte et ils sont en train de casser ce texte, cet accord ne peut pas être modifié, négligé ou écarté unilatéralement a rappelé hier Von DER LEYEN. Pouvez-vous dire à quoi joue Boris JOHNSON en ce moment ?

CLEMENT BEAUNE
Ecoutez, seul lui peut le dire, pour être franc, si c'est une tactique, parfois ce qu'on appelle dans une négociation, la stratégie du fou, vous jetez tous les pions, et puis, vous faites peur à l'adversaire, ça ne marchera pas, parce que, à chaque fois, on le sait depuis trois ans, les Britanniques ont été tentés régulièrement par cette stratégie agressive ou provocatrice, ça n'a jamais marché, d'ailleurs, je crois que c'est la force de l'Europe dans cette crise, parce que c'est une crise, le Brexit, elle a montré son unité, ce n'était pas évident, elle a montré son unité même s'il y a des différences, des divergences, des nuances, elle a montré son unité. Donc je dis aux Britanniques simplement : ça ne marchera pas. Si c'est une tactique : arrêtez ! Si c'est une volonté de quitter l'Europe sans l'accord, d'aller son chemin, c'est une mauvaise chose, mais il faut nous le dire, on est des amis, on est des alliés, il faut nous le dire. Et à ce moment-là, on se prépare, on organise les choses, on essaie de limiter les dégâts, mais j'espère, d'une certaine façon, que c'est une tactique, et que ça va cesser, parce que c'est une mauvaise tactique, et la démonstration a été faite la semaine dernière que nous n'étions pas divisés et nous n'étions pas faibles, et je crois que c'est ça qui se joue dans le Brexit.

NICOLAS DEMORAND
Alors, avant de parler de l'Union européenne, de la santé, qui est un projet devant nous, il y a des problèmes très précis de santé avec l'épidémie de Covid, au Royaume-Uni, il existe une quatorzaine obligatoire pour ceux qui entrent dans le pays, en Espagne, pas de restrictions aux frontières, pour l'Italie, obligation de tests pour les ressortissants de certains pays, mais pas pour tous, pas pour d'autres, Belgique, tests, quarantaine en fonction de votre point de départ. Est-ce que vous comprenez qu'on n'y comprenne rien, Clément BEAUNE ?

CLEMENT BEAUNE
Oui.

NICOLAS DEMORAND
C'est si difficile d'harmoniser des règles face à un même péril ?

CLEMENT BEAUNE
Alors, objectivement, c'est une vaste confusion, il faut être honnête, moi, je ne défends pas l'Europe en disant que tout va bien quand les choses ne vont pas bien, donc, c'est, vous l'avez dit…

LEA SALAME
Et pourquoi vous n'y arrivez pas, à vous mettre d'accord, pourquoi…

CLEMENT BEAUNE
Non, non, attendez, j'y viens, on essaie de faire un certain nombre de choses, d'abord, il est normal qu'il y ait des mesures différenciées, si je puis dire, parce que, c'est vrai aussi à l'intérieur des pays, d'une région à l'autre, en Allemagne, d'un département à l'autre, en France, ce n'est pas les mêmes mesures, pourquoi, parce que dans cette remontée de l'épidémie, on ne veut pas utiliser des mesures générales, confinement généralisé, etc., donc c'est normal qu'il y ait un effet un petit peu patchwork, si vous me permettez l'expression, je crois qu'il faut le dire aussi, parce qu'il n'y aura jamais une carte d'Europe où ce sera les mêmes mesures partout, ça n'est pas possible, ça n'est pas souhaitable. Maintenant, le fait que face aux mêmes sujets et aux mêmes problèmes, on n'ait pas les mêmes mesures, ça, c'est une énorme confusion, et c'est une inefficacité européenne. Concrètement, ce qu'on fait, c'est à court terme, on essaie de limiter les problèmes, donc avec tous nos pays frontaliers, avec le Luxembourg, la Belgique, l'Allemagne, on fait en sorte que, par exemple, pour ceux qui travaillent, qui gagnent leur pain en allant traverser la frontière, en général, ils ne savent même plus qu'il y a une frontière, en Alsace, au Luxembourg, etc., de l'autre côté, qu'ils puissent y aller tous les jours, et ça, c'est garanti, ça se fait aujourd'hui. Et puis, on essaye d'avoir les mêmes critères, pour qu'une zone rouge, ça soit une zone rouge avec les mêmes critères dans toute l'Europe, parce que, parfois, ce n'est pas les mêmes seuils, etc., vous l'avez décrit, et donc ça…

LEA SALAME
Ce sera fait quand, ça ?

CLEMENT BEAUNE
La semaine prochaine, il y a une réunion, que j'ai demandée, des ministres des Affaires européennes sur ce sujet, j'espère qu'on aura un accord dès la semaine prochaine pour ces critères, harmoniser ces critères. Et ça limitera ce que vous décrivez, Monsieur DEMORAND, c'est-à-dire une forme de confusion européenne qui n'est pas souhaitable évidemment, mais, vous l'avez dit, l'Europe de la santé, s'il y a six mois, on était allé à Bruxelles en disant : les amis, on a une idée, on va faire l'Europe de la santé, on va harmoniser les critères face à une épidémie, ou il y a neuf mois avant le Covid, tout le monde aurait ricané, et vous m'auriez dit à ce micro : vous n'avez rien d'autre à faire que l'Europe de la santé, parce que ce n'était pas l'urgence. Donc face à la crise, on renforce l'Europe sur des sujets pour lesquels elle n'avait pas de compétences, et je crois qu'on progresse…

LEA SALAME
Oui, bof, bof, pardon, bof, bof, si on regarde, vous dites : il y a six mois, je serais allé en disant : faisons une Europe de la santé, on m'aurait ri au nez parce que ce n'était pas l'urgence, même quand, c'est l'urgence, en juillet dernier, c'est-à-dire, on est en pleine crise du Covid, eh bien, ce n'est toujours pas… je ne sais pas si on vous rit au nez, mais en tout cas, ça ne marche toujours pas, puisque les dotations santé du dernier budget européen sont passées en juillet, malgré le Covid, de plus de 9 milliards 1,7 milliard d'euros sur 7 ans, l'union de la santé, vantée hier par Ursula Von DER LEYEN, pardonnez-moi, on est loin, non ?

CLEMENT BEAUNE
Alors, là, c'est faux, pardon, il faut être précis, parce que les 9 milliards, ils n'ont jamais existé, c'était une proposition de la Commission européenne…

LEA SALAME
Donc c'était une proposition de la Commission européenne qui finalement s'est vu réduire à 1,7 milliard…

CLEMENT BEAUNE
Je ne rentre pas dans le détail, mais il y a des propositions de la Commission européenne et ces négociations budgétaires, et donc la Commission européenne part toujours de haut, parce qu'elle sait bien que, après, c'est compliqué…

LEA SALAME
Enfin, descendre si bas, vous ne trouvez pas ça trop bas…

CLEMENT BEAUNE
Je trouve ça trop bas, je le dis, mais par rapport à aujourd'hui, il y a une augmentation du budget de l'Europe sur la santé, il y a ce qu'on appelle aussi un mécanisme de protection civile, ça paraît compliqué, c'est quoi, c'est avoir des stocks communs, de masques, de tests, d'équipements de protection, de respirateurs, on va créer ça aussi, il y a plusieurs milliards d'euros dans le plan de relance européen pour cela. Donc c'est mieux qu'aujourd'hui, il faut quand même qu'on le dise, c'est plus qu'aujourd'hui en matière de santé, et l'Europe de la santé, c'est de l'argent, mais c'est aussi ce qu'on évoquait, avoir les mêmes critères, c'est aussi, et c'est très important, on l'a fait en urgence, ça progresse vite, les vaccins, aujourd'hui, l'Europe signe en commun, au nom des 27, des contrats avec tous les grands laboratoires publics ou privés qui cherchent les vaccins, pour que le jour où il y a un vaccin, on ait toutes les doses, plusieurs centaines de millions pour tous les européens dans les premiers, pour ne pas qu'on soit à la traîne, parce que les Américains ou les Chinois…

LEA SALAME
Il n'y aura pas de nationalisme sur les vaccins…

CLEMENT BEAUNE
Il n'y aura pas de nationalisme, exactement, du vaccin. Il n'y aura pas de nationalisme des vaccins…

LEA SALAME
C'est-à-dire que si un laboratoire français trouve le vaccin, la France ne sera pas servie en premier ?

CLEMENT BEAUNE
L'Europe sera servie en premier, et les Français seront servis en premiers, mais pas au détriment des autres, ce sera en même temps, parce que dans ces contrats, nous réservons des centaines de millions de doses, il y en a un premier qui a été signé, c'est 400 millions de doses qui ont été réservées par l'Europe, donc ça permet de couvrir les Français, les Allemands et les autres, n'opposons pas les uns aux autres, grâce justement à cette action européenne, on va être servi en même temps, si on n'avait fait que les Français ou que les Allemands, vous m'auriez dit : il n'y a pas d'Europe, et vous auriez eu raison.

NICOLAS DEMORAND
Madame Von DER LEYEN a fixé un objectif, l'UE doit être capable de diminuer d'au moins 55 % et non plus seulement 40 % ses émissions de CO2 d'ici 2030. Est-ce faisable, réaliste ou est-ce un voeu pieu, Clément BEAUNE ?

CLEMENT BEAUNE
Je crois que c'est faisable, et cette ambition d'augmenter notre cible, vous avez dit, on est aujourd'hui à moins 40 % comme objectif pour 2030, la France le soutient de longue date ; concrètement, il y a aujourd'hui une étude d'impact qui va expliquer comment ça marche, il faut être précis, secteur par secteur, les mesures qu'il faut prendre pour atteindre l'objectif qu'a présenté madame Von DER LEYEN, moins 55 %. Je souhaite qu'on puisse y arriver, et ce sera une décision que prendront les chefs d'Etat et de gouvernement collectivement mi-octobre.

LEA SALAME
Sur les migrants, la présidente de la Commission européenne rappelle les Etats-membres membres à leurs responsabilités et demande à chacun d'en prendre leur part, Angela MERKEL prévoit d'accueillir en Allemagne environ 1.500 migrants actuellement sur les îles de la Grèce, après les incendies du camp de Moria, à Lesbos. La chancelière regrette que d'autres pays, et notamment la France, n'en accueillent qu'une centaine ; la France ne va accueillir qu'une centaine de mineurs isolés de Lesbos, c'est à peu près l'ordre de grandeur que vous avez annoncé. N'est-ce pas trop peu ?

CLEMENT BEAUNE
Alors, je tiens à signaler que la coordination européenne, c'est nous qui l'avons souhaitée avec l'Allemagne, et je rappelle aussi que depuis le début de l'année, à trois reprises, la Grèce a sollicité notre solidarité, et nous avons été présents, au total, ce sont près de 1.000 personnes, mineures notamment, qui, des îles grecques vers la France, parce qu'elles ont le droit la protection, elles ont droit à l'asile, seront accueillies par la France. Donc nous faisons un effort tout à fait comparable, j'insiste, à l'Allemagne, et nous l'avons coordonné. La centaine que j'évoquais, c'est un supplément que nous sommes prêts à faire en réponse à la demande grecque pour les mineurs de Lesbos et du camp de Moria. Je tiens à le dire, c'est très important, depuis 2018, vous a vu les cas aussi d'urgence des bateaux qui ont débarqué en Méditerranée, nous avons toujours eu une ligne constante, pas de débarquement du bateau trop loin, parce que ça n'est pas la bonne réponse humanitaire, on ne va pas faire faire 4 jours de mer à des gens qui sont en détresse et qui risquent leur vie, et donc c'est pour ça que nous…

LEA SALAME
Ça veut dire depuis que vous n'avez pas accueilli L'Aquarius…

CLEMENT BEAUNE
Eh oui, et je le dis, parce que nous avons trouvé… non, mais je le dis, je le défends, parce que nous avons trouvé des solutions plus proches, mais, mais la France a toujours dit qu'à chaque fois, elle prenait sa part, pour la Grèce, pour l'Italie, pour Malte, de solidarité européenne, et nous sommes le pays qui depuis 2018, dans ces cas d'urgence, avec l'Allemagne, le plus accueilli de personnes en détresse, c'est l'honneur de la France, et nous l'avons fait, je tiens à le dire.

NICOLAS DEMORAND
Ursula Von DER LEYEN a proposé d'abolir le règlement Dublin qui confie la demande d'asile au premier pays dans lequel le migrant est arrivé, pour la Grèce et l'Italie, par exemple, c'est intenable en raison de la géographie, là, ce sont les cartes qui parlent d'elles-mêmes, Dublin sera remplacé par quoi, Clément BEAUNE ?

CLEMENT BEAUNE
Je ne sais pas s'il y aura un nom, mais c'est vrai que ces accords ne marchent pas, il faut être clair, pour les auditeurs qui n'y sont peut-être pas familiers, qu'est-ce que c'est, en deux mots, c'est ce que vous décriviez, c'est que le pays qui, par sa géographie, est le plus proche, par l'Italie, la Grèce, des côtes de débarquement, prendrait toute la charge de l'accueil, ça, ce n'est pas acceptable. On parlait des cas d'urgence, il faut maintenant un mécanisme permanent, nous le défendons. Et donc nous disons, il faut que le pays d'accueil reçoive les gens qui débarquent, parce que c'est le plus urgent, et que, ensuite, à chaque fois, tous les pays européens, tous les pays européens, prennent leur part de l'accueil des réfugiés.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 1er octobre 2020